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    " NI DEMENTI NI RECONNAISSANCE D'ABORD, MAIS LA CONNAISSANCE " PAR SAHIN ALPAY
    Stephane

    armenews.com
    vendredi 9 novembre 2012

    Le celèbre journaliste turc Hasan Cemal, dans son recent livre
    intitule " 1915 : le Genocide armenien " publie le mois dernier,
    raconte l'evolution de sa reponse a la question de ce qui est arrive
    aux Armeniens Ottomans et qui forme la substance de ce que nous
    appelons " la question armenienne " en Turquie. Il commence par la
    première colonne qu'il a ecrite sur le sujet le 18 fevrier 1985,
    en grande partie loyal envers la position officielle d'Ankara,
    qui entretient l'idee que la question est dû a des " massacres
    reciproques " entre des armeniens et des musulmans et finit avec la
    conference qu'il a donne a l'Universite de Californie, a Los Angeles
    le 31 mars 2011, dans lequel il a reconnu " le genocide armenien
    ". Le livre d'Hasan Cemal est significatif dans divers aspects. Un
    aspect a un rapport avec sa position de petit-fils de Cemal Pasa,
    qui etait une des figures principales dans le gouvernement du Comite
    Union et Progrès (CUP) qui a pris la decision de d'expulser par la
    force presque l'entière population armenienne de l'empire et qui a
    ete abattu par vengeance par des nationalistes armeniens dans Tbilisi
    en 1921. Le livre cite le passage suivant des memoires de Cemal Pasa
    publiees en Allemagne en 1919 : " je ne suis pas implique avec le
    problème des deportations et des massacres des Armeniens. Je n'ai pas
    participe aux discussions qui ont mene a la decision des deportations
    et ont abouti aux massacres. J'ai fait de mon mieux pour aider les
    deportes. Aurais-je approuve la decision des deportations si j'avais
    ete a Istanbul et participe aux discussions, avec connaissance des
    evenements dans les provinces Orientales d'Anatolie et derrière le dos
    de l'armee ? Je ne peux pas repondre a cette question maintenant. ...

    Non, messieurs, non ! Vous ne devez pas injustement accuser ces deux
    nations. Le reel blâme est a porter sur la politique russe qui de
    facon perfide les a incite a s'attaquer. ... les Russes ont provoque
    l'armenien contre le turc. Et le turc a conclu qu'il etait necessaire
    de tuer l'armenien pour survivre ".

    Un renseignement interessant fourni dans le livre a un rapport avec
    Ilhan Selcuk, un commentateur du quotidien Cumhuriyet qui a une grande
    valeur pour les Kemalistes. Il n'a jamais apparemment parle de sa mère
    armenienne. C'est tout a fait un exemple remarquable de comment l'etat
    Kemaliste n'a pas seulement essaye de dissimuler des faits historiques,
    mais a aussi incite des citoyens a cacher leurs origines ethniques.

    Un autre aspect important du livre est qu'il indique comment les
    intellectuels de la Turquie audacieuse peuvent participer a la
    destruction des tabous de l'etat de Kemaliste. Que le livre soit deja
    parmi des best-sellers montre l'interet grandissant parmi le public
    en general de la question armenienne. Le livre n'a pas encore fait
    face a des poursuites. On pourrait dire que cela est indicatif de la
    situation paradoxale dans les medias turcs où d'un côte les medias
    de l'opposition sont sous pression et harcèlement du gouvernement du
    parti Justice et Developpement (AKP) tandis que la Turquie se deplace
    pour ne laisser aucun tabou non viole de l'autre.

    Est-ce qui est arrive aux armeniens Ottomans un genocide intentionnel
    ou la plus grande des tragedies experimentees au cours de la
    dissolution de l'Empire Ottoman ? Est ce que ce que les Unionistes ont
    fait aux armeniens pendant la Première guerre mondiale est comparable
    avec ce que les Nazis ont fait aux Juifs dans la Deuxième Guerre
    mondiale ? De telles questions seront sûrement debattues pendant une
    longue periode de temps a l'avenir.

    Pour ma pare, j'exige que la Republique de Turquie fasse des excuses
    de la Grande Tragedie qui est arrivee aux armeniens Ottomans en raison
    des decisions prises par leur gouvernement, paye des indemnites pour
    leurs proprietes confisquees et offre la citoyennete aux membres
    des familles qui ont survecu. Je considère, cependant, l'insistance
    que cette tragedie soit reconnue comme un genocide comme un obstacle
    serieux pour que la societe turque puisse se pencher sur une des pages
    les plus sombres de son histoire. Je considère aussi l'occupation
    continue par l'Armenie d'un cinquième du territoire de l'Azerbaïdjan,
    avec près d'un million d'azeris refugies dans leur propre pays comme
    un autre obstacle.

    Hrant Dink, un journaliste turco-armenien, qui est tombe victime d'un
    complot raciste en 2007, m'a dit, " Ni dementi, ni reconnaissance
    d'abord, mais la connaissance ". Je crois que ces mots sont toujours
    appropries.

    Tribune publiee dans le quotidien turc Zaman

    vendredi 9 novembre 2012, Stephane ©armenews.com

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