LES DETENUS KURDES CESSENT LEUR GREVE DE LA FAIM EN TURQUIE
Stephane
armenews.com
mercredi 21 novembre 2012
Un mouvement collectif de grèves de la faim des detenus kurdes s'est
termine dimanche après que le chef kurde emprisonne Abdullah Ocalan a
publie la veille un message a ses partisans pour qu'ils cessent leur
protestation qui durait depuis 68 jours.
"Nous prenons en consideration l'appel d'Abdullah Ocalan et mettons
fin a notre action a partir du 18 novembre", a declare depuis la
prison un representant des militants en grève, Deniz Kaya, a l'agence
pro-kurde Firatnews.
C'est son frère Mehmet, après l'avoir rencontre samedi, qui a publie
le meme soir une declaration ecrite relayant les vux du chef du PKK.
"Cette action a atteint son objectif. Je veux qu'ils mettent fin a
leur action sans tarder et sans aucune hesitation", a dit Ocalan,
selon ce document.
Depuis le 12 septembre, d'abord un groupe d'une soixantaine de detenus
puis ensuite plus de 700 prisonniers kurdes ont cesse de s'alimenter
dans des dizaines de prisons du pays pour obtenir la fin de l'isolement
d'Ocalan et l'amelioration du sort de la minorite kurde, notamment
la reconnaissance de leur langue.
Ce mouvement, qui aurait pu deboucher sur la mort de certains
grevistes, notamment ceux du premier groupe, de l'avis de medecins,
mettait le gouvernement islamo-conservateur du Premier ministre,
Recep Tayyip Erdogan, dans l'embarras et risquait de raviver la
tension dans le sud-est, majoritairement kurde, du pays.
Abdullah Ocalan, 62 ans, est emprisonne a Imrali, une île de la mer
de Marmara (nord-ouest), depuis son arrestation en 1999.
Le PKK, considere comme une organisation terroriste par Ankara,
les Etats-Unis et l'Union europeenne, est tenu par la Turquie pour
responsable de la mort de plus de 45.000 personnes depuis qu'il a pris
les armes il y a près de 30 ans pour obtenir un statut d'autonomie
pour les Kurdes de Turquie.
Le Parti de la paix et de la democratie (BDP, pro-Kurde) a apporte
son appui a la consigne d'arreter la grève de la faim lancee par
Abdullah Ocalan.
"Les grevistes ont cesse leur mouvement depuis ce matin (dimanche).
Certains d'entre-eux seront hospitalises", a indique la co-presidente
de cette principale formation pro-kurde de Turquie, Gulten Kisanak,
citee par l'agence Anatolie.
Le gouvernement du Parti de la justice et du developpement (AKP) a
fait la semaine dernière un geste pour tenter d'enrayer cette vague
de protestation en faisant deposer un projet de loi autorisant les
Kurdes a se defendre dans leur langue maternelle devant les tribunaux.
Le projet doit etre vote cette semaine au Parlement où l'AKP est
majoritaire.
La proposition autorise un detenu kurde a faire usage de sa langue
maternelle pour se defendre dans les tribunaux".
Cette decision a ete jugee insuffisante dans un premier temps par
les militants de la cause kurde, qui reclamaient d'abord la fin de
l'isolement impose a Ocalan interdit de rencontrer depuis plus d'un
an et demi ses avocats.
La facon dont s'est terminee le mouvement illustre egalement la
position de force d'Ocalan qui reste malgre son emprisonnement un
acteur incontournable dans le conflit kurde en Turquie.
- Erdogan inflexible -
M. Erdogan a joue pendant tout le mouvement la carte de la fermete
et a exclu de ceder a ce qu'il a appele le "show" des grevistes
de la faim. "Notre gouvernement ne cèdera pas au chantage", a-t-il
notamment martele, menacant d'alimenter par la force les militants
les plus affaiblis.
Neanmoins, Ocalan a pris la decision de faire cesser la vague de
protestation après trois rencontres a Imrali avec des responsables
des services secrets turcs (MIT), a rapporte le journal Radikal.
La poursuite du mouvement aurait aussi eu des consequences nefastes
sur l'image de la Turquie a l'etranger.
Depuis son arrivee au pouvoir en 2002, le gouvernement
islamo-conservateur a fait progresser les droits culturels des Kurdes.
Ce mouvement de contestation dans les prisons, le premier auquel il
est confronte, est intervenu alors que les combats font rage entre
l'armee et le PKK dans tout le sud-est du pays.
Cinq soldats et quatre rebelles ont ete tues dans des combats survenus
tôt dimanche dans une zone rurale de Semdinli (province de Hakkari),
a annonce le gouvernorat local.
Les grèves de la faim sont une pratique des organisations
d'extreme-gauche et kurdes et ont fait plus d'une centaine de morts
entre 1996 et 2007.
mercredi 21 novembre 2012, Stephane ©armenews.com
From: A. Papazian
Stephane
armenews.com
mercredi 21 novembre 2012
Un mouvement collectif de grèves de la faim des detenus kurdes s'est
termine dimanche après que le chef kurde emprisonne Abdullah Ocalan a
publie la veille un message a ses partisans pour qu'ils cessent leur
protestation qui durait depuis 68 jours.
"Nous prenons en consideration l'appel d'Abdullah Ocalan et mettons
fin a notre action a partir du 18 novembre", a declare depuis la
prison un representant des militants en grève, Deniz Kaya, a l'agence
pro-kurde Firatnews.
C'est son frère Mehmet, après l'avoir rencontre samedi, qui a publie
le meme soir une declaration ecrite relayant les vux du chef du PKK.
"Cette action a atteint son objectif. Je veux qu'ils mettent fin a
leur action sans tarder et sans aucune hesitation", a dit Ocalan,
selon ce document.
Depuis le 12 septembre, d'abord un groupe d'une soixantaine de detenus
puis ensuite plus de 700 prisonniers kurdes ont cesse de s'alimenter
dans des dizaines de prisons du pays pour obtenir la fin de l'isolement
d'Ocalan et l'amelioration du sort de la minorite kurde, notamment
la reconnaissance de leur langue.
Ce mouvement, qui aurait pu deboucher sur la mort de certains
grevistes, notamment ceux du premier groupe, de l'avis de medecins,
mettait le gouvernement islamo-conservateur du Premier ministre,
Recep Tayyip Erdogan, dans l'embarras et risquait de raviver la
tension dans le sud-est, majoritairement kurde, du pays.
Abdullah Ocalan, 62 ans, est emprisonne a Imrali, une île de la mer
de Marmara (nord-ouest), depuis son arrestation en 1999.
Le PKK, considere comme une organisation terroriste par Ankara,
les Etats-Unis et l'Union europeenne, est tenu par la Turquie pour
responsable de la mort de plus de 45.000 personnes depuis qu'il a pris
les armes il y a près de 30 ans pour obtenir un statut d'autonomie
pour les Kurdes de Turquie.
Le Parti de la paix et de la democratie (BDP, pro-Kurde) a apporte
son appui a la consigne d'arreter la grève de la faim lancee par
Abdullah Ocalan.
"Les grevistes ont cesse leur mouvement depuis ce matin (dimanche).
Certains d'entre-eux seront hospitalises", a indique la co-presidente
de cette principale formation pro-kurde de Turquie, Gulten Kisanak,
citee par l'agence Anatolie.
Le gouvernement du Parti de la justice et du developpement (AKP) a
fait la semaine dernière un geste pour tenter d'enrayer cette vague
de protestation en faisant deposer un projet de loi autorisant les
Kurdes a se defendre dans leur langue maternelle devant les tribunaux.
Le projet doit etre vote cette semaine au Parlement où l'AKP est
majoritaire.
La proposition autorise un detenu kurde a faire usage de sa langue
maternelle pour se defendre dans les tribunaux".
Cette decision a ete jugee insuffisante dans un premier temps par
les militants de la cause kurde, qui reclamaient d'abord la fin de
l'isolement impose a Ocalan interdit de rencontrer depuis plus d'un
an et demi ses avocats.
La facon dont s'est terminee le mouvement illustre egalement la
position de force d'Ocalan qui reste malgre son emprisonnement un
acteur incontournable dans le conflit kurde en Turquie.
- Erdogan inflexible -
M. Erdogan a joue pendant tout le mouvement la carte de la fermete
et a exclu de ceder a ce qu'il a appele le "show" des grevistes
de la faim. "Notre gouvernement ne cèdera pas au chantage", a-t-il
notamment martele, menacant d'alimenter par la force les militants
les plus affaiblis.
Neanmoins, Ocalan a pris la decision de faire cesser la vague de
protestation après trois rencontres a Imrali avec des responsables
des services secrets turcs (MIT), a rapporte le journal Radikal.
La poursuite du mouvement aurait aussi eu des consequences nefastes
sur l'image de la Turquie a l'etranger.
Depuis son arrivee au pouvoir en 2002, le gouvernement
islamo-conservateur a fait progresser les droits culturels des Kurdes.
Ce mouvement de contestation dans les prisons, le premier auquel il
est confronte, est intervenu alors que les combats font rage entre
l'armee et le PKK dans tout le sud-est du pays.
Cinq soldats et quatre rebelles ont ete tues dans des combats survenus
tôt dimanche dans une zone rurale de Semdinli (province de Hakkari),
a annonce le gouvernorat local.
Les grèves de la faim sont une pratique des organisations
d'extreme-gauche et kurdes et ont fait plus d'une centaine de morts
entre 1996 et 2007.
mercredi 21 novembre 2012, Stephane ©armenews.com
From: A. Papazian