UN QG DE L'ARMEE IRAKIENNE ENVENIME LA QUERELLE ENTRE BAGDAD ET LE KURDISTAN
Stephane
armenews.com
mercredi 21 novembre 2012
Les relations empoisonnees qu'entretiennent le gouvernement irakien
et la region autonome du Kurdistan, au nord du pays, traversent un
nouvel orage avec la creation a Kirkouk, une ville que se disputent
les deux entites, d'un quartier general de l'armee irakienne.
Le Centre des operations du Tigre -du nom du fleuve qui arrose l'Irak-
a ouvert dans la ville de Kirkouk debut septembre, mais il couvre
aussi la province qui lui emprunte son nom ainsi que celles de Diyala
et Salaheddine, plus au sud.
La fureur du Kurdistan, deja en bisbille avec Bagdad sur le dossier
de l'exploitation de ses hydrocarbures, ne s'est pas fait attendre.
"La mise en place du Centre des operations du Tigre a Kirkouk et
Diyala est une mesure anticonstitutionnelle prise par le gouvernement
irakien", a tonne Massoud Barzani, le president du Kurdistan, farouche
opposant au Premier ministre irakien Nouri al-Maliki, un Arabe chiite.
"Les objectifs (...) et les actions entreprises par ce Centre de
commandement vont contre les interets du peuple kurde, du processus
politique, de la coexistence et du processus de normalisation de la
situation dans les regions" que se disputent Bagdad et le Kurdistan,
a-t-il poursuivi.
En reponse, M. Maliki a enjoint les troupes kurdes des peshmergas
a "s'abstenir de toute provocation" envers les forces de securite
irakiennes.
"Nous appelons les peshmergas a eviter tout acte qui pourrait aggraver
les tensions et l'instabilite dans ces zones, et nous leur conseillons
de s'abstenir de tout contact avec les troupes gouvernementales",
a-t-il encore explique dans un communique.
"Loi martiale"
Bagdad et Erbil, siège du gouvernement regional kurde, ont deja
d'enormes difficultes a s'entendre sur l'epineux dossier du petrole,
le gouvernement central qualifiant d'"illegaux" les contrats passes
par le Kurdistan avec des compagnies etrangères sans son accord.
A cela s'ajoute la question des territoires revendiques par l'un et
l'autre, dont Kirkouk, où cohabitent Arabes, Kurdes et Turkmènes.
Cette dernière dispute pourrait a terme menacer l'unite de l'Irak,
a en croire analystes et diplomates.
La controverse suscitee par la creation du Centre des operations du
Tigre en est l'ultime avatar.
Son chef, le general Abdulamir al-Zaïdi, met en avant le manque de
coordination dont font preuve les services de securite dans la region
de Kirkouk. Ces lacunes, estime-t-il, laissent le champ libre aux
extremistes et leurs actions violentes.
Mais le haut grade assure que les forces irakiennes qu'il commande
n'ont pas vocation a se substituer a la police locale de la ville
de Kirkouk.
Ces propos n'ont pas suffi a calmer la colère du gouverneur de la
province de Kirkouk, Najim al-Dine Omar Karim, un Kurde.
"Je commande la commission (provinciale) de la Securite, qui comprend
la police, les services de renseignement, les peshmergas et la 12e
brigade de l'armee irakienne. La cooperation est deja en place. Nous
n'avons pas besoin d'un nouveau centre de commandement", assure-t-il.
"L'armee irakienne ne peut pas intervenir. Nous n'acceptons pas que
la loi martiale nous soit imposee", poursuit-il.
Les troupes americaines avaient tente de jouer les mediateurs dans
les territoires disputes, en formant des patrouilles rassemblant des
policiers et soldats irakiens et des peshmergas.
Mais ces efforts ont fait long feu. Depuis le depart de l'US Army en
decembre dernier, les relations entre le Kurdistan et Bagdad n'ont
cesse de se degrader. Massoud Barzani a ainsi accuse M. Maliki de
vouloir se lancer dans une offensive contre le Kurdistan en s'appuyant
sur les chasseurs F-16 que Washington doit bientôt livrer a Bagdad.
mercredi 21 novembre 2012, Stephane ©armenews.com
From: Baghdasarian
Stephane
armenews.com
mercredi 21 novembre 2012
Les relations empoisonnees qu'entretiennent le gouvernement irakien
et la region autonome du Kurdistan, au nord du pays, traversent un
nouvel orage avec la creation a Kirkouk, une ville que se disputent
les deux entites, d'un quartier general de l'armee irakienne.
Le Centre des operations du Tigre -du nom du fleuve qui arrose l'Irak-
a ouvert dans la ville de Kirkouk debut septembre, mais il couvre
aussi la province qui lui emprunte son nom ainsi que celles de Diyala
et Salaheddine, plus au sud.
La fureur du Kurdistan, deja en bisbille avec Bagdad sur le dossier
de l'exploitation de ses hydrocarbures, ne s'est pas fait attendre.
"La mise en place du Centre des operations du Tigre a Kirkouk et
Diyala est une mesure anticonstitutionnelle prise par le gouvernement
irakien", a tonne Massoud Barzani, le president du Kurdistan, farouche
opposant au Premier ministre irakien Nouri al-Maliki, un Arabe chiite.
"Les objectifs (...) et les actions entreprises par ce Centre de
commandement vont contre les interets du peuple kurde, du processus
politique, de la coexistence et du processus de normalisation de la
situation dans les regions" que se disputent Bagdad et le Kurdistan,
a-t-il poursuivi.
En reponse, M. Maliki a enjoint les troupes kurdes des peshmergas
a "s'abstenir de toute provocation" envers les forces de securite
irakiennes.
"Nous appelons les peshmergas a eviter tout acte qui pourrait aggraver
les tensions et l'instabilite dans ces zones, et nous leur conseillons
de s'abstenir de tout contact avec les troupes gouvernementales",
a-t-il encore explique dans un communique.
"Loi martiale"
Bagdad et Erbil, siège du gouvernement regional kurde, ont deja
d'enormes difficultes a s'entendre sur l'epineux dossier du petrole,
le gouvernement central qualifiant d'"illegaux" les contrats passes
par le Kurdistan avec des compagnies etrangères sans son accord.
A cela s'ajoute la question des territoires revendiques par l'un et
l'autre, dont Kirkouk, où cohabitent Arabes, Kurdes et Turkmènes.
Cette dernière dispute pourrait a terme menacer l'unite de l'Irak,
a en croire analystes et diplomates.
La controverse suscitee par la creation du Centre des operations du
Tigre en est l'ultime avatar.
Son chef, le general Abdulamir al-Zaïdi, met en avant le manque de
coordination dont font preuve les services de securite dans la region
de Kirkouk. Ces lacunes, estime-t-il, laissent le champ libre aux
extremistes et leurs actions violentes.
Mais le haut grade assure que les forces irakiennes qu'il commande
n'ont pas vocation a se substituer a la police locale de la ville
de Kirkouk.
Ces propos n'ont pas suffi a calmer la colère du gouverneur de la
province de Kirkouk, Najim al-Dine Omar Karim, un Kurde.
"Je commande la commission (provinciale) de la Securite, qui comprend
la police, les services de renseignement, les peshmergas et la 12e
brigade de l'armee irakienne. La cooperation est deja en place. Nous
n'avons pas besoin d'un nouveau centre de commandement", assure-t-il.
"L'armee irakienne ne peut pas intervenir. Nous n'acceptons pas que
la loi martiale nous soit imposee", poursuit-il.
Les troupes americaines avaient tente de jouer les mediateurs dans
les territoires disputes, en formant des patrouilles rassemblant des
policiers et soldats irakiens et des peshmergas.
Mais ces efforts ont fait long feu. Depuis le depart de l'US Army en
decembre dernier, les relations entre le Kurdistan et Bagdad n'ont
cesse de se degrader. Massoud Barzani a ainsi accuse M. Maliki de
vouloir se lancer dans une offensive contre le Kurdistan en s'appuyant
sur les chasseurs F-16 que Washington doit bientôt livrer a Bagdad.
mercredi 21 novembre 2012, Stephane ©armenews.com
From: Baghdasarian