L'ETUDIANTE FRANCO-KURDE ACCUSEE DE TERRORISME RESTE EN TURQUIE
Stephane
armenews.com
mercredi 21 novembre 2012
Un tribunal turc a confirme lundi l'interdiction de quitter la
Turquie imposee a l'etudiante franco-kurde Sevim Sevimli, accusee
d'avoir entretenu des liens avec un groupe d'extreme-gauche interdit,
et fixe la prochaine audience de son procès au 16 janvier.
A l'issue de deux heures de debats, la cour criminelle de Bursa
(nord-ouest) a une nouvelle fois rejete la demande de levee du
contrôle judiciaire de la jeune femme, qui risque une peine maximale
de trente-deux ans de prison, contre les requisitions du procureur.
"Permettez-lui de poursuivre ses etudes en France et de revenir en
Turquie pour les prochaines audiences", a demande au president de la
cour son avocat, Me Inayet Aksu, "si vous la maintenez sous contrôle
judiciaire, elle perd un droit fondamental pour un jeune, le droit
a l'education".
Sevim Sevimli, qui nie les accusations portees contre elles, n'a fait
aucun commentaire a sa sortie du tribunal.
Devant la presse, Me Aksu a denonce la decision "dure, exageree"
du tribunal. "A mon avis, cette decision n'etait pas necessaire",
a commente l'avocat, "il y a des centaines de dossiers similaires en
Turquie dont les accuses sont tous libres de leurs mouvements".
"J'esperais une autre appreciation de ce dossier", a pour sa part
reagi, decu, le president de l'universite de Lyon 2, Jean-Luc Mayaud,
où Sevim Sevimli suivait ses etudes avant de venir en Turquie.
"Ce que j'ai pu entendre, c'est que les faits sont très fragiles,
qu'il y a une discordance entre ce que dit la loi turque et ce qu'en
disent les services de securite", a poursuivi M. Mayaud.
"Je suis decu mais je ne lâche pas facilement. C'est une etudiante
de chez moi et je viendrai la chercher", a-t-il assure, "chez moi,
quand il y a un doute, ca profite a l'accuse".
Outre le president de l'universite de Lyon 2, plusieurs avocats du
barreau de Lyon et le consul general de France a Istanbul Herve Magro
etaient presents a l'audience.
Arrivee de Lyon a Eskisehir (nord-ouest de la Turquie) en debut
d'annee dans le cadre du programme d'echanges universitaires europeen
Erasmus, la jeune femme a ete arretee le 10 mai et placee en detention
provisoire pendant trois mois, avant d'etre remise en liberte sous
contrôle judiciaire.
L'etudiante est accusee d'appartenir a une organisation d'extreme
gauche interdite, le Parti/Front revolutionnaire de liberation du
peuple (DHKP-C).
A l'origine de nombreuses actions violentes en Turquie depuis la fin
des annees 1970, le DHKP-C a revendique le 11 septembre un attentat
suicide qui a coûte la vie a un policier a Istanbul. Il figure sur
la liste des organisations classees terroristes par les Etats-Unis
et l'Union europeenne.
L'accusation reproche a l'etudiante d'avoir diffuse des publications
du mouvement, pourtant en vente libre en Turquie, ou d'avoir participe
a des reunions ou des manifestations autorisees.
A l'audience de lundi, l'avocat de Sevim Sevimli a une nouvelle
fois denonce ces accusations "vraiment exagerees". "Sa seule faute,
c'est d'etre arrivee en Turquie comme une etudiante avec des idees
de gauche. La liberte d'opinion existe en Turquie, non ?", a lance
Me Aksu au president de la cour.
mercredi 21 novembre 2012, Stephane ©armenews.com
Stephane
armenews.com
mercredi 21 novembre 2012
Un tribunal turc a confirme lundi l'interdiction de quitter la
Turquie imposee a l'etudiante franco-kurde Sevim Sevimli, accusee
d'avoir entretenu des liens avec un groupe d'extreme-gauche interdit,
et fixe la prochaine audience de son procès au 16 janvier.
A l'issue de deux heures de debats, la cour criminelle de Bursa
(nord-ouest) a une nouvelle fois rejete la demande de levee du
contrôle judiciaire de la jeune femme, qui risque une peine maximale
de trente-deux ans de prison, contre les requisitions du procureur.
"Permettez-lui de poursuivre ses etudes en France et de revenir en
Turquie pour les prochaines audiences", a demande au president de la
cour son avocat, Me Inayet Aksu, "si vous la maintenez sous contrôle
judiciaire, elle perd un droit fondamental pour un jeune, le droit
a l'education".
Sevim Sevimli, qui nie les accusations portees contre elles, n'a fait
aucun commentaire a sa sortie du tribunal.
Devant la presse, Me Aksu a denonce la decision "dure, exageree"
du tribunal. "A mon avis, cette decision n'etait pas necessaire",
a commente l'avocat, "il y a des centaines de dossiers similaires en
Turquie dont les accuses sont tous libres de leurs mouvements".
"J'esperais une autre appreciation de ce dossier", a pour sa part
reagi, decu, le president de l'universite de Lyon 2, Jean-Luc Mayaud,
où Sevim Sevimli suivait ses etudes avant de venir en Turquie.
"Ce que j'ai pu entendre, c'est que les faits sont très fragiles,
qu'il y a une discordance entre ce que dit la loi turque et ce qu'en
disent les services de securite", a poursuivi M. Mayaud.
"Je suis decu mais je ne lâche pas facilement. C'est une etudiante
de chez moi et je viendrai la chercher", a-t-il assure, "chez moi,
quand il y a un doute, ca profite a l'accuse".
Outre le president de l'universite de Lyon 2, plusieurs avocats du
barreau de Lyon et le consul general de France a Istanbul Herve Magro
etaient presents a l'audience.
Arrivee de Lyon a Eskisehir (nord-ouest de la Turquie) en debut
d'annee dans le cadre du programme d'echanges universitaires europeen
Erasmus, la jeune femme a ete arretee le 10 mai et placee en detention
provisoire pendant trois mois, avant d'etre remise en liberte sous
contrôle judiciaire.
L'etudiante est accusee d'appartenir a une organisation d'extreme
gauche interdite, le Parti/Front revolutionnaire de liberation du
peuple (DHKP-C).
A l'origine de nombreuses actions violentes en Turquie depuis la fin
des annees 1970, le DHKP-C a revendique le 11 septembre un attentat
suicide qui a coûte la vie a un policier a Istanbul. Il figure sur
la liste des organisations classees terroristes par les Etats-Unis
et l'Union europeenne.
L'accusation reproche a l'etudiante d'avoir diffuse des publications
du mouvement, pourtant en vente libre en Turquie, ou d'avoir participe
a des reunions ou des manifestations autorisees.
A l'audience de lundi, l'avocat de Sevim Sevimli a une nouvelle
fois denonce ces accusations "vraiment exagerees". "Sa seule faute,
c'est d'etre arrivee en Turquie comme une etudiante avec des idees
de gauche. La liberte d'opinion existe en Turquie, non ?", a lance
Me Aksu au president de la cour.
mercredi 21 novembre 2012, Stephane ©armenews.com