LA LOI AUTORISANT LA DEFENSE DANS LA LANGUE KURDE EST INSUFFISANTE
Stephane
armenews.com
jeudi 22 novembre 2012
Après deux mois de bras de fer, le gouvernement turc a fait un geste
mardi pour tenter d'enrayer la vague des grèves de la faim suivies par
plusieurs centaines de detenus kurdes en faisant deposer un projet
de loi les autorisant a se defendre dans leur langue devant les
tribunaux. Mais le geste a ete juge insuffisant par l'opposition kurde.
La proposition autorise un detenu kurde a "faire usage, s'il
le souhaite, d'une autre langue (que le turc) pour se defendre
d'accusations portees a son encontre dans les tribunaux". Elle ouvre
egalement le droit pour les detenus de recevoir des visites conjugales,
jusque-la interdites.
Meme significatif, ce geste des autorites ne semble toutefois pas
en mesure de permettre la fin du mouvement engage le 12 septembre
et aujourd'hui suivi par quelque 700 detenus incarceres pour leurs
liens supposes avec le PKK, en guerre avec Ankara depuis 1984.
Une source parlementaire a ainsi suggere a l'AFP que le projet de loi
depose mardi ne pourrait etre discute en seance pleinière qu'une fois
la grève de la faim suspendue.
Et Sirri Sureyya Onder, un des elus du Parti de la paix et de la
democratie (BDP) pro-kurde qui ont commence a jeûner la semaine
dernière par solidarite , a juge "insuffisante" l'initiative
gouvernementale et exhorte les autorites a assouplir immediatement
les conditions de detention du chef historique du PKK Abdullah Ocalan.
Au-dela de celles concernant l'utilisation du kurde devant les
tribunaux et la levee des restrictions a l'education en kurde en
Turquie, le sort judiciaire reserve au chef kurde constitue le fond
des exigences des militants kurdes.
A defaut de sa remise en liberte, ils reclament la fin de l'isolement
impose a Abdullah Ocalan, incarcere depuis 1999 sur l'île d'Imrali
(nord-ouest) depuis que sa condamnation a mort a ete commuee
en reclusion criminelle a perpetuite. Et qu'il puisse a nouveau
s'entretenir avec ses avocats, qui n'ont pu lui rendre la moindre
visite depuis un an et demi.
La semaine dernière, le co-president du BDP Selahattin Demirtas a
indique a l'AFP que seul le retablissement de ce droit de visite
pourrait permettre au mouvement de "prendre fin".
Mais sur ce point, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan
paraît totalement inflexible et a exclu categoriquement mardi
encore de ceder a ce qu'il appelle le "show" des grevistes de la
faim. "Notre gouvernement ne cèdera pas au chantage", a-t-il lance
devant les deputes de son parti, "qu'ils poursuivent leur grève,
nous ne cèderons pas !"
Si M. Erdogan a jusque-la joue la seule carte de la fermete, certains
au sein de son gouvernement ont laisse poindre un certain embarras face
a cette vague de grèves de la faim et de ses consequences sur l'image
de la Turquie a l'etranger. A commencer par le president Abdullah Gul,
qui a appele a plusieurs reprises les detenus a cesser leur jeûne.
Depuis son arrivee au pouvoir en 2002, le gouvernement
islamo-conservateur de l'AKP a fait progresser les droits culturels
des Kurdes. Ce mouvement de contestation dans les prisons, le premier
auquel il est confronte, intervient alors que les combats font rage
entre l'armee et le PKK dans tout le sud-est du pays.
Pour certains grevistes de la faim, le compte a rebours a deja
commence. "Des decès peuvent survenir a tout moment. En tout cas,
le cap des sequelles irreversibles est franchi pour certains", a
souligne mardi le president de l'Association turque des droits de
l'Homme (IHD), Ozturk Turkdogan.
jeudi 22 novembre 2012, Stephane ©armenews.com
Stephane
armenews.com
jeudi 22 novembre 2012
Après deux mois de bras de fer, le gouvernement turc a fait un geste
mardi pour tenter d'enrayer la vague des grèves de la faim suivies par
plusieurs centaines de detenus kurdes en faisant deposer un projet
de loi les autorisant a se defendre dans leur langue devant les
tribunaux. Mais le geste a ete juge insuffisant par l'opposition kurde.
La proposition autorise un detenu kurde a "faire usage, s'il
le souhaite, d'une autre langue (que le turc) pour se defendre
d'accusations portees a son encontre dans les tribunaux". Elle ouvre
egalement le droit pour les detenus de recevoir des visites conjugales,
jusque-la interdites.
Meme significatif, ce geste des autorites ne semble toutefois pas
en mesure de permettre la fin du mouvement engage le 12 septembre
et aujourd'hui suivi par quelque 700 detenus incarceres pour leurs
liens supposes avec le PKK, en guerre avec Ankara depuis 1984.
Une source parlementaire a ainsi suggere a l'AFP que le projet de loi
depose mardi ne pourrait etre discute en seance pleinière qu'une fois
la grève de la faim suspendue.
Et Sirri Sureyya Onder, un des elus du Parti de la paix et de la
democratie (BDP) pro-kurde qui ont commence a jeûner la semaine
dernière par solidarite , a juge "insuffisante" l'initiative
gouvernementale et exhorte les autorites a assouplir immediatement
les conditions de detention du chef historique du PKK Abdullah Ocalan.
Au-dela de celles concernant l'utilisation du kurde devant les
tribunaux et la levee des restrictions a l'education en kurde en
Turquie, le sort judiciaire reserve au chef kurde constitue le fond
des exigences des militants kurdes.
A defaut de sa remise en liberte, ils reclament la fin de l'isolement
impose a Abdullah Ocalan, incarcere depuis 1999 sur l'île d'Imrali
(nord-ouest) depuis que sa condamnation a mort a ete commuee
en reclusion criminelle a perpetuite. Et qu'il puisse a nouveau
s'entretenir avec ses avocats, qui n'ont pu lui rendre la moindre
visite depuis un an et demi.
La semaine dernière, le co-president du BDP Selahattin Demirtas a
indique a l'AFP que seul le retablissement de ce droit de visite
pourrait permettre au mouvement de "prendre fin".
Mais sur ce point, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan
paraît totalement inflexible et a exclu categoriquement mardi
encore de ceder a ce qu'il appelle le "show" des grevistes de la
faim. "Notre gouvernement ne cèdera pas au chantage", a-t-il lance
devant les deputes de son parti, "qu'ils poursuivent leur grève,
nous ne cèderons pas !"
Si M. Erdogan a jusque-la joue la seule carte de la fermete, certains
au sein de son gouvernement ont laisse poindre un certain embarras face
a cette vague de grèves de la faim et de ses consequences sur l'image
de la Turquie a l'etranger. A commencer par le president Abdullah Gul,
qui a appele a plusieurs reprises les detenus a cesser leur jeûne.
Depuis son arrivee au pouvoir en 2002, le gouvernement
islamo-conservateur de l'AKP a fait progresser les droits culturels
des Kurdes. Ce mouvement de contestation dans les prisons, le premier
auquel il est confronte, intervient alors que les combats font rage
entre l'armee et le PKK dans tout le sud-est du pays.
Pour certains grevistes de la faim, le compte a rebours a deja
commence. "Des decès peuvent survenir a tout moment. En tout cas,
le cap des sequelles irreversibles est franchi pour certains", a
souligne mardi le president de l'Association turque des droits de
l'Homme (IHD), Ozturk Turkdogan.
jeudi 22 novembre 2012, Stephane ©armenews.com