TURQUIE
Le putschiste Evren refuse de répondre aux questions de la Cour
L'ex-général Kenan Evren, l'homme fort du putsch de 1980 en Turquie, a
refusé jeudi pour la deuxième journée consécutive de répondre aux
questions du tribunal qui le juge à Ankara pour l'opération qu'il a
dirigée à l'époque et qui s'est soldée par des exécutions et des
arrestations de masse.
`Je ne répondrai pas à vos questions`, a dit M. Evren, 94 ans, aux
avocats de la partie civile, qui l'ont interrogé sur sa responsabilité
dans la répression qui a suivi le putsch du 12 septembre 1980, a
rapporté l'agence de presse Anatolie.
Pendant l'audience, la sur d'un jeune officier torturé puis pendu sous
la junte, Sabire Yazgan, s'est directement adressée à l'accusé qui
témoignait depuis son lit d'hôpital par visio-conférence. `Vous vivez
depuis trente-deux ans grce à nos impôts. Que ressentez-vous, vous
qui n'avez pas de cur ?`, lui a-t-elle lancé. Le nonagénaire ne lui a
pas répondu.
Mercredi, M. Evren, chef d'état-major de l'armée turque puis chef de
l'Etat jusqu'en 1989, et son ancien commandant de l'aviation, Tahsin
Sahinkaya, 86 ans, ont justifié le coup d'Etat de 1980 en affirmant
avoir agi par `devoir` et par amour de la patrie pour mettre un terme
à l'instabilité politique qui régnait alors en Turquie.
`Je n'ai pas de remords (...) Si c'était à refaire aujourd'hui, je
ferais la même chose`, a déclaré Kenan Evren.
Dans leurs déclarations, les deux anciens officiers ont nié les
compétences de la Cour et refusé de répondre à la moindre question des
juges et de la partie civile.
Avant leur témoignage, MM. Evren et Sahinkaya n'avaient pas comparu à
leur procès qui s'était ouvert le 4 avril, en raison de leur état de
santé. Ils risquent la prison à vie.
Leur comparution constitue une grande première dans l'histoire de la
Turquie moderne, où aucun putschiste n'a encore jamais été jugé.
L'armée a mené trois coups d'Etat depuis 1960 et provoqué aussi la
démission du gouvernement islamiste au pouvoir en 1997.
Le putsch de 1980 s'est soldé par l'exécution de 50 personnes. Quelque
600.000 Turcs ont été arrêtés et des dizaines d'entre eux ont succombé
sous la torture.
dimanche 25 novembre 2012,
Stéphane ©armenews.com
From: Emil Lazarian | Ararat NewsPress
Le putschiste Evren refuse de répondre aux questions de la Cour
L'ex-général Kenan Evren, l'homme fort du putsch de 1980 en Turquie, a
refusé jeudi pour la deuxième journée consécutive de répondre aux
questions du tribunal qui le juge à Ankara pour l'opération qu'il a
dirigée à l'époque et qui s'est soldée par des exécutions et des
arrestations de masse.
`Je ne répondrai pas à vos questions`, a dit M. Evren, 94 ans, aux
avocats de la partie civile, qui l'ont interrogé sur sa responsabilité
dans la répression qui a suivi le putsch du 12 septembre 1980, a
rapporté l'agence de presse Anatolie.
Pendant l'audience, la sur d'un jeune officier torturé puis pendu sous
la junte, Sabire Yazgan, s'est directement adressée à l'accusé qui
témoignait depuis son lit d'hôpital par visio-conférence. `Vous vivez
depuis trente-deux ans grce à nos impôts. Que ressentez-vous, vous
qui n'avez pas de cur ?`, lui a-t-elle lancé. Le nonagénaire ne lui a
pas répondu.
Mercredi, M. Evren, chef d'état-major de l'armée turque puis chef de
l'Etat jusqu'en 1989, et son ancien commandant de l'aviation, Tahsin
Sahinkaya, 86 ans, ont justifié le coup d'Etat de 1980 en affirmant
avoir agi par `devoir` et par amour de la patrie pour mettre un terme
à l'instabilité politique qui régnait alors en Turquie.
`Je n'ai pas de remords (...) Si c'était à refaire aujourd'hui, je
ferais la même chose`, a déclaré Kenan Evren.
Dans leurs déclarations, les deux anciens officiers ont nié les
compétences de la Cour et refusé de répondre à la moindre question des
juges et de la partie civile.
Avant leur témoignage, MM. Evren et Sahinkaya n'avaient pas comparu à
leur procès qui s'était ouvert le 4 avril, en raison de leur état de
santé. Ils risquent la prison à vie.
Leur comparution constitue une grande première dans l'histoire de la
Turquie moderne, où aucun putschiste n'a encore jamais été jugé.
L'armée a mené trois coups d'Etat depuis 1960 et provoqué aussi la
démission du gouvernement islamiste au pouvoir en 1997.
Le putsch de 1980 s'est soldé par l'exécution de 50 personnes. Quelque
600.000 Turcs ont été arrêtés et des dizaines d'entre eux ont succombé
sous la torture.
dimanche 25 novembre 2012,
Stéphane ©armenews.com
From: Emil Lazarian | Ararat NewsPress