COMMUNIQUE DU GIT FRANCE SUR LES VIOLATIONS DES LIBERTES ACADEMIQUES A L'UNIVERSITE DE GALATASARAY
Stephane
armenews.com
mercredi 3 octobre 2012
Chercheurs et enseignants dans les etablissements francais, nous venons
d'apprendre, par le biais de nos collègues turcs du GIT Turquie, la
très inquietante remontee des cas de violations de libertes academiques
a l'Universite de Galatasaray. Ils attirent notre attention sur trois
evenements recents où la presidence de l'Universite a arbitrairement
empeche le deroulement des activites de recherche.
En avril 2012, l'Institut du Progrès Democratique (DPI) base a Londres
etait cense organiser une reunion intitule " le rôle des medias
dans les conflits " dans les locaux de l'Universite de Galatasaray,
sur l'autorisation et avec la participation du president. Or, suite
a un article publie dans le journal islamiste Akit, presentant cette
reunion comme etant organisee par le PKK, le president de l'Universite
a renonce d'y participer et declare qu'il etait hors de question
qu'une telle reunion ait lieu a l'Universite.
Plus recemment, la reunion intitulee " le rôle des universites et
de la societe civile dans le gouvernement des institutions penales
", organisee par le Centre d'etudes sociales avec l'autorisation du
Ministère de la Justice, censee avoir lieu les 3 et 4 Octobre 2012 a
l'Universite de Galatasaray, a du etre annulee par les organisateurs
suite a l'exigence de la presidence de l'Universite de changer
les presidents de seance. Il s'agit d'un cas d'ingerence directe de
l'administration dans le fonctionnement de la recherche, qui a oblige
les organisateurs d'annuler cet evenement pour des raisons ethiques.
Enfin, une conference organisee par plusieurs organisations
non-gouvernementales et le centre de recherche sur les medias
de l'Universite de Galatasaray (MEDIAR) sous le nom de " La
Construction de l'egalite des sexes. Experiences turques et suedoises
" avait eu l'aval de la presidence, jusqu'a ce qu'elle apprenne la
participation de la deputee du BDP, Sebahat Tuncel. La presidence a
demande l'exclusion de Mme Tuncel sous peine d'interdire la tenue
de la conference qui devait avoir lieu le 6 et 7 Octobre 2012. Le
comite d'organisation n'ayant pas accepte une telle discrimination,
la presidence a effectivement annule son autorisation.
Ces evenements ont ete denonces fermement par les
chercheurs/enseignants de l'Universite de Galatasaray, parce qu'ils
temoignent d'un arbitraire qui empeche les libertes academiques. De
plus en plus, les decisions politiques de l'administration se
substituent a la logique propre de la recherche. Ces decisions sont
souvent basees sur des aspects non scientifiques, tels que l'identite
ethnique ou les positions politiques des participants aux evenements
scientifiques. Elles soulignent par ailleurs la pression toujours
croissante des medias et de l'opinion islamo-nationaliste sur les
activites regulières des universites et des centres de recherche
en Turquie.
Solidaires de nos collègues turcs, nous demandons a la presidence de
l'Universite de Galatasaray de cesser immediatement toute intervention
arbitraire sur l'exercice des libertes academiques. Nous rappelons
que de nombreuses collaborations scientifiques sont en cours entre
l'Universite de Galatasaray et nos etablissements en France. En effet,
la poursuite de ces collaborations implique un respect total des
conditions universelles de la recherche et de son autonomie. Dans les
conditions actuelles du non respect de ces libertes, nous invitons
nos collègues en France de reconsiderer le bien-fonde de leurs
collaborations eventuelles avec la presidence de l'Universite de
Galatasaray. Nous resterons solidaires de nos collègues turcs dans
leur combat pour une universite ouverte et democratique.
Stephane
armenews.com
mercredi 3 octobre 2012
Chercheurs et enseignants dans les etablissements francais, nous venons
d'apprendre, par le biais de nos collègues turcs du GIT Turquie, la
très inquietante remontee des cas de violations de libertes academiques
a l'Universite de Galatasaray. Ils attirent notre attention sur trois
evenements recents où la presidence de l'Universite a arbitrairement
empeche le deroulement des activites de recherche.
En avril 2012, l'Institut du Progrès Democratique (DPI) base a Londres
etait cense organiser une reunion intitule " le rôle des medias
dans les conflits " dans les locaux de l'Universite de Galatasaray,
sur l'autorisation et avec la participation du president. Or, suite
a un article publie dans le journal islamiste Akit, presentant cette
reunion comme etant organisee par le PKK, le president de l'Universite
a renonce d'y participer et declare qu'il etait hors de question
qu'une telle reunion ait lieu a l'Universite.
Plus recemment, la reunion intitulee " le rôle des universites et
de la societe civile dans le gouvernement des institutions penales
", organisee par le Centre d'etudes sociales avec l'autorisation du
Ministère de la Justice, censee avoir lieu les 3 et 4 Octobre 2012 a
l'Universite de Galatasaray, a du etre annulee par les organisateurs
suite a l'exigence de la presidence de l'Universite de changer
les presidents de seance. Il s'agit d'un cas d'ingerence directe de
l'administration dans le fonctionnement de la recherche, qui a oblige
les organisateurs d'annuler cet evenement pour des raisons ethiques.
Enfin, une conference organisee par plusieurs organisations
non-gouvernementales et le centre de recherche sur les medias
de l'Universite de Galatasaray (MEDIAR) sous le nom de " La
Construction de l'egalite des sexes. Experiences turques et suedoises
" avait eu l'aval de la presidence, jusqu'a ce qu'elle apprenne la
participation de la deputee du BDP, Sebahat Tuncel. La presidence a
demande l'exclusion de Mme Tuncel sous peine d'interdire la tenue
de la conference qui devait avoir lieu le 6 et 7 Octobre 2012. Le
comite d'organisation n'ayant pas accepte une telle discrimination,
la presidence a effectivement annule son autorisation.
Ces evenements ont ete denonces fermement par les
chercheurs/enseignants de l'Universite de Galatasaray, parce qu'ils
temoignent d'un arbitraire qui empeche les libertes academiques. De
plus en plus, les decisions politiques de l'administration se
substituent a la logique propre de la recherche. Ces decisions sont
souvent basees sur des aspects non scientifiques, tels que l'identite
ethnique ou les positions politiques des participants aux evenements
scientifiques. Elles soulignent par ailleurs la pression toujours
croissante des medias et de l'opinion islamo-nationaliste sur les
activites regulières des universites et des centres de recherche
en Turquie.
Solidaires de nos collègues turcs, nous demandons a la presidence de
l'Universite de Galatasaray de cesser immediatement toute intervention
arbitraire sur l'exercice des libertes academiques. Nous rappelons
que de nombreuses collaborations scientifiques sont en cours entre
l'Universite de Galatasaray et nos etablissements en France. En effet,
la poursuite de ces collaborations implique un respect total des
conditions universelles de la recherche et de son autonomie. Dans les
conditions actuelles du non respect de ces libertes, nous invitons
nos collègues en France de reconsiderer le bien-fonde de leurs
collaborations eventuelles avec la presidence de l'Universite de
Galatasaray. Nous resterons solidaires de nos collègues turcs dans
leur combat pour une universite ouverte et democratique.