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Turquie : Erdogan, Le Discours Martial D'Un Chef De Clan

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    TURQUIE : ERDOGAN, LE DISCOURS MARTIAL D'UN CHEF DE CLAN

    http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=67713
    Publie le : 05-10-2012

    Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le Collectif VAN vous
    soumet cette information publiee sur le site des Amities kurdes de
    Bretagne le 3 octobre 2012.

    Photo ANF

    Amities kurdes de Bretagne

    Erdogan souffle le chaud et le froid

    mercredi 3 octobre 2012

    Le Parti pour la Paix et la Democratie (BDP) a reaffirme sa volonte de
    tout faire pour mettre fin aux combats meurtriers en se prononcant
    pour un cessez le feu bilateral et une reprise des negociations
    entre belligerants : "les deux parties doivent, pour creer un terrain
    propice aux discussions, enlever sans conditions prealables le doigt
    de la gâchette" declarait Selahattin Demirtas, co-president du parti
    pro kurde.

    A la veille du congrès du parti islamo conservateur AKP, le Premier
    Ministre RT Erdogan, president de ce parti depuis sa fondation en
    2001, lui a indirectement repondu en declarant sur une chaine de
    television turque que de nouvelles negociations etaient possibles
    entre l'Etat turc et la PKK : "si ca doit etre a Oslo, alors ca sera
    a Oslo", faisant reference aux negociations entre les deux parties
    dans la capitale norvegienne, brutalement interrompues en 2009 après
    le succès eclatant du BDP en elections locales et regionales dans
    les provinces a majorite kurde. Mais RT Erdogan n'a pas confirme a
    la tribune du congrès ses declarations.

    Il faut dire que la situation est plutôt compliquee pour l'homme a la
    double casquette, au moment où il souhaite garder la haute main sur
    le parti majoritaire pour mieux preparer sa candidature a l'election
    presidentielle a l'horizon 2014. Il n'est en effet un secret pour
    personne que cet homme de pouvoir sans partage brigue cette fonction
    dans le cadre d'une nouvelle constitution aux pouvoirs renforces pour
    le futur president qui devrait etre elu au suffrage universel. C'est
    ce qu'il a developpe, lors du congrès AKP a Ankara, au cours d'un
    discours fleuve dont on retiendra surtout qu'il entend garder le
    pouvoir jusqu'en 2023.

    L'arret d'un conflit presente des avantages

    L'enlisement du conflit kurde, une conjoncture economique incertaine,
    pourraient contrarier les ambitions presidentielles de RT Erdogan qui,
    en toute logique, devrait donc etre amene a ouvrir la voie de la paix,
    d'autant plus que la reorganisation des forces armees turques est a
    l'ordre du jour : la mort accidentelle de 25 soldats dans une garnison
    turque et les pertes entraînees par le conflit avec le PKK auraient,
    d'après le journal Zaman, proche du pouvoir, re-ouvert le debat sur
    l'opportunite de professionnaliser l'armee en Turquie : "les forces
    armees ne parviennent pas a se hisser au niveau des performances
    enregistrees dans l'industrie de l'armement" disent les experts de
    Zaman qui evaluent, d'autre part, le coût d'un soldat professionnel
    a cinq fois, voire dix fois celui d'un appele. L'arret d'un conflit
    aurait donc comme vertu l'alleger la charge.

    Il y aurait urgence a decider, d'autant plus que les pertes en hommes
    n'ont jamais ete aussi lourdes : 144 membres des forces de securite
    et 239 rebelles du PKK auraient ete tues depuis le debut de l'annee
    en Turquie, d'après les declarations du Premier ministre. Le PKK,
    quant a lui, chiffre ses propres pertes a 290 combattants et celles de
    l'armee turque a 1 913 militaires et suppletifs, auxquels s'ajoutent
    69 policiers, pour une periode d'un an a compter du 1er septembre 2011.

    Les regions kurdes de Hakkari, de Sirnak et, en partie, de Bingol
    et du Dersim (Tunceli) sont, depuis le 23 juillet 2012, malgre la
    couverture aerienne et la technologie satellitaire americaine, sous
    contrôle des HPG (forces combattantes du PKK). Les forces armees
    turques qui ne peuvent circuler qu'en convois blindes sont l'objet
    d'attaques ciblees. Des videos circulent sur le net montrant les
    restes de drones (avion d'observation sans pilote) abattus par la
    guerilla. Une guerre de "moyenne intensite" perdure. Il y a donc
    urgence a ouvrir de vraies negociations, a Oslo ou ailleurs.

    Le discours martial d'un chef de clan

    Devant ses troupes reunies en congrès, le Premier ministre a tenu
    un discours martial, se votant des auto-satisfecits et des brevets
    de democratie, tout en interdisant, comme le note le journaliste
    d'Hurriyet, l'entree a six journaux d'opposition. Une attitude de chef
    de clan, pas celle d'un futur homme d'Etat : "assez, c'est assez"
    a-t-il ponctue autoritairement. Un appel a ses "frères kurdes"
    pour qu'ils se detournent du terrorisme en echange de vagues
    promesses concernant des droits linguistiques. Il n'a pas repete
    les propositions qui pouvaient laisser entendre qu'une treve serait
    possible, bien au contraire : il a annonce une intensification de la
    guerre avec le PKK et a appele le CHP, parti kemaliste aujourd'hui
    dans l'opposition, a s'unir "pour lutter contre le terrorisme"
    en ajoutant : "la question kurde ne peut etre resolue par ceux
    qui embrassent les terroristes. elle le sera par ceux qui aiment
    leur pays." C'est evidemment le BDP qui etait vise, et notamment la
    delegation de deputes qui s'etait rendue a Semdinli (region d'Hakkari)
    et s'etait portee a la rencontre des combattants du PKK.

    Dans le meme temps, l'armee turque deploie canons et missiles
    anti-aeriens a proximite de la frontière syrienne.

    Andre Metayer

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    Source/Lien : Amities kurdes de Bretagne

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