L'AFFAIRE SAFAROV ENDOMMAGE LES RELATIONS ENTRE WASHINGTON ET BUDAPEST
Gari
armenews.com
vendredi 5 octobre 2012
Les relations entre les Etats-unis et la Hongrie ont ete serieusement
affectees par la decision hongroise d'extrader vers l'Azerbaïdjan
l'officier azeri Ramil Safarov qui avait tue un officier armenien en
2004 a Budapest dans le cadre d'un stage de l'Otan, si l'on en croit
certaines declarations emanant du gouvernement hongrois lui-meme.
Zsolt Nemeth, secretaire d'Etat au ministère hongrois des affaires
etrangères, a ainsi reconnu "un serieux deficit de confiance mutuelle"
dans les relations avec les Etats-Unis dans un entretien publie dans
l'edition du 4 octobre du quotidien hongrois "Nepszabadsag" et cite par
l'agence de presse hongroise MTI. Le diplomate hongrois a attribue ce
froid entre les deux allies de l'Otan a un "malentendu fondamental"
concernant cette affaire. Un representant de l'administration
americaine avait declare quelques jours avant sur les ondes de la
radio RFE/RL que le Departement d'Etat americain continuait a exprimer
son "desaccord et sa deception" concernant l'extradition le 31 août
dernier par la Hongrie de Ramil Safarov vers l'Azerbaïdjan et le
pardon qui lui avait ete aussitôt accorde par le president Aliev. Le
Secretaire d'Etat adjoint Philip Gordon avait indique que Washington
"n'est pas convaincu" par les explications officielles fournies tant
par Budapest que par Bakou.
Cette extradition a ete aussi critique par nombre de membres
du Congrès americain generalement connus pour leurs positions
favorables a l'Armenied. L'un d'entre eux, le senatur Robert Menendez,
a ainsi declare le 6 septembre que le gouvernement hongrois "doit
desormais reclamer le retour de Safarov pour qu'il execute la sentence
d'emprisonnement a perpetuite " qu'avait prononcee a son encontre la
justice hongroise a l'issue du procès du meurtrier azeri en 2006. Les
critiques americaines soulignent que l'affaire Safarov a porte un
coup sevère aux efforts internationaux visat a trouver un règlement
au conflit du Haut-Karabagh. D'ailleurs, les diplomates americain,
russe et francais qui copresident le Groupe de Minsk de l'OSCE en
charge de ce conflit avaient fait etat des "dommages" causes par cette
affaire au processus de paix du Karabagh dans une recente declaration
commune par laquelle ils denoncaient la liberation du tueur a la hache.
Les mediateurs avaient prevus d'organiser de nouveaux pourparlers
entre les ministres des affaires etrangères d'Armenie et d'Azerbaïdjan
a New York en marge de l'Assemblee generale des Nations unies ;
la partie armenienne aurait refuse de prendre part a de telles
discussions en signe de protestation contre le traitement reserve
par le president Aliev a R. Safarov, accueilli en heros national a
son arrivee a Bakou. Les deux ministres ont donc eu des entretiens,
mais separes, avec les mediateurs internationaux. La situation ne
rique pas d'evoluer, si l'on en juge a la position affichee par le
gouvernement hongrois, qui persiste a vouloir justifier sa decision
d'extrader le criminel azeri.
Le premier minister hongrois Victor Orban, deja critique pour sa
derive autoritaire par ses pairs europeens, a justifie dernièrement
l'extradition de Safarov, en affirmant que cette decision etait
conforme au droit et benefique pour la Hongrie. Restant sur une
meme ligne de defense, selon laquelle il aurait ete trompe par
l'Azerbaïdjan qui lui aurait donne les garanties d'un maintien en
prison de Safarov dans son pays d'origine, le gouvernement hongrois
s'emploie par ailleurs a dissiper les tensions avec l'Armenie, qui
avait aussitôt suspendu ses relations diplomatiques avec Budapest. La
Hongrie a ainsi appele une nouvelle fois l'Armenie a revenir sur une
decision qui " ne serait pas dans son interet " et a retablir les
relations avec Budapest.
Si l'affaire Safaro affecte les relations entre la Hongrie et les
Etats-Unis, les partenaires europeens de la Hongrie ont semble vouloir
la menager dans cette affaire, en cautionnant la version officielle de
l'extradition fournie par Budapest. Contrairement a la Russie ou aux
Etats-Unis, l'UE n'a pas fait porter sur la Hongrie la respons abilite
de cette affaire. Pourtant, côte armenien, on persiste a affirmer
que le gouvernement de Viktor Orban savait pertinemment que Safarov
retrouverait la liberte a son retour en Azerbaïdjan, un " accord secret
" ayant ete conclu entre Budapest et Bakou au debut de l'annee en ce
sens. M. Nemeth dement bien sûr dans l'entretien paru dans la presse
une telle version des faits, assurant que son gouvernement n'a "recu
aucune compensation directe de quelque nature que ce soit" de la
part de Bakou en echange de l'extradition de Safarov. Le diplomate
hongrois souligne aussi que Budapest deploiera "tous ses efforts"
pour normaliser les relations avec l'Armenie et il a bon espoir que
ces efforts seront recompenses dans les prochains mois.
Le ministère hongrois des affaires etrangères avait appele Erevan
a retablir ses relations diplomatiques "sans condition prealable"
dans une note adressee aux autorites armeniennes le 1er octobre. Le
ministère armenien des affaires etrangères avait rejete cette offre,
en ajoutant que l'Armenie attendait des "mesures concrètes et claires"
de Budapest, sans preciser la teneur de telles mesures. Un representant
du ministère hongrois avait rejete le 3 octobre les "preconditions
armeniennes".
vendredi 5 octobre 2012, Gari ©armenews.com
From: Baghdasarian
Gari
armenews.com
vendredi 5 octobre 2012
Les relations entre les Etats-unis et la Hongrie ont ete serieusement
affectees par la decision hongroise d'extrader vers l'Azerbaïdjan
l'officier azeri Ramil Safarov qui avait tue un officier armenien en
2004 a Budapest dans le cadre d'un stage de l'Otan, si l'on en croit
certaines declarations emanant du gouvernement hongrois lui-meme.
Zsolt Nemeth, secretaire d'Etat au ministère hongrois des affaires
etrangères, a ainsi reconnu "un serieux deficit de confiance mutuelle"
dans les relations avec les Etats-Unis dans un entretien publie dans
l'edition du 4 octobre du quotidien hongrois "Nepszabadsag" et cite par
l'agence de presse hongroise MTI. Le diplomate hongrois a attribue ce
froid entre les deux allies de l'Otan a un "malentendu fondamental"
concernant cette affaire. Un representant de l'administration
americaine avait declare quelques jours avant sur les ondes de la
radio RFE/RL que le Departement d'Etat americain continuait a exprimer
son "desaccord et sa deception" concernant l'extradition le 31 août
dernier par la Hongrie de Ramil Safarov vers l'Azerbaïdjan et le
pardon qui lui avait ete aussitôt accorde par le president Aliev. Le
Secretaire d'Etat adjoint Philip Gordon avait indique que Washington
"n'est pas convaincu" par les explications officielles fournies tant
par Budapest que par Bakou.
Cette extradition a ete aussi critique par nombre de membres
du Congrès americain generalement connus pour leurs positions
favorables a l'Armenied. L'un d'entre eux, le senatur Robert Menendez,
a ainsi declare le 6 septembre que le gouvernement hongrois "doit
desormais reclamer le retour de Safarov pour qu'il execute la sentence
d'emprisonnement a perpetuite " qu'avait prononcee a son encontre la
justice hongroise a l'issue du procès du meurtrier azeri en 2006. Les
critiques americaines soulignent que l'affaire Safarov a porte un
coup sevère aux efforts internationaux visat a trouver un règlement
au conflit du Haut-Karabagh. D'ailleurs, les diplomates americain,
russe et francais qui copresident le Groupe de Minsk de l'OSCE en
charge de ce conflit avaient fait etat des "dommages" causes par cette
affaire au processus de paix du Karabagh dans une recente declaration
commune par laquelle ils denoncaient la liberation du tueur a la hache.
Les mediateurs avaient prevus d'organiser de nouveaux pourparlers
entre les ministres des affaires etrangères d'Armenie et d'Azerbaïdjan
a New York en marge de l'Assemblee generale des Nations unies ;
la partie armenienne aurait refuse de prendre part a de telles
discussions en signe de protestation contre le traitement reserve
par le president Aliev a R. Safarov, accueilli en heros national a
son arrivee a Bakou. Les deux ministres ont donc eu des entretiens,
mais separes, avec les mediateurs internationaux. La situation ne
rique pas d'evoluer, si l'on en juge a la position affichee par le
gouvernement hongrois, qui persiste a vouloir justifier sa decision
d'extrader le criminel azeri.
Le premier minister hongrois Victor Orban, deja critique pour sa
derive autoritaire par ses pairs europeens, a justifie dernièrement
l'extradition de Safarov, en affirmant que cette decision etait
conforme au droit et benefique pour la Hongrie. Restant sur une
meme ligne de defense, selon laquelle il aurait ete trompe par
l'Azerbaïdjan qui lui aurait donne les garanties d'un maintien en
prison de Safarov dans son pays d'origine, le gouvernement hongrois
s'emploie par ailleurs a dissiper les tensions avec l'Armenie, qui
avait aussitôt suspendu ses relations diplomatiques avec Budapest. La
Hongrie a ainsi appele une nouvelle fois l'Armenie a revenir sur une
decision qui " ne serait pas dans son interet " et a retablir les
relations avec Budapest.
Si l'affaire Safaro affecte les relations entre la Hongrie et les
Etats-Unis, les partenaires europeens de la Hongrie ont semble vouloir
la menager dans cette affaire, en cautionnant la version officielle de
l'extradition fournie par Budapest. Contrairement a la Russie ou aux
Etats-Unis, l'UE n'a pas fait porter sur la Hongrie la respons abilite
de cette affaire. Pourtant, côte armenien, on persiste a affirmer
que le gouvernement de Viktor Orban savait pertinemment que Safarov
retrouverait la liberte a son retour en Azerbaïdjan, un " accord secret
" ayant ete conclu entre Budapest et Bakou au debut de l'annee en ce
sens. M. Nemeth dement bien sûr dans l'entretien paru dans la presse
une telle version des faits, assurant que son gouvernement n'a "recu
aucune compensation directe de quelque nature que ce soit" de la
part de Bakou en echange de l'extradition de Safarov. Le diplomate
hongrois souligne aussi que Budapest deploiera "tous ses efforts"
pour normaliser les relations avec l'Armenie et il a bon espoir que
ces efforts seront recompenses dans les prochains mois.
Le ministère hongrois des affaires etrangères avait appele Erevan
a retablir ses relations diplomatiques "sans condition prealable"
dans une note adressee aux autorites armeniennes le 1er octobre. Le
ministère armenien des affaires etrangères avait rejete cette offre,
en ajoutant que l'Armenie attendait des "mesures concrètes et claires"
de Budapest, sans preciser la teneur de telles mesures. Un representant
du ministère hongrois avait rejete le 3 octobre les "preconditions
armeniennes".
vendredi 5 octobre 2012, Gari ©armenews.com
From: Baghdasarian