PARIS : UNE ROMA PRIDE 2012 ENGAGEE ET FESTIVE
http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=67791
Publie le : 08-10-2012
Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Dimanche après-midi, plus
de deux-cents personnes se sont reunies sur la place du Pantheon (Ve) a
l'appel de Benjamin Abtan, president du Mouvement antiraciste europeen
(Egam) a l'origine de la "Roma Pride" organisee simultanement dans 14
pays europeens avec la communaute des gens du voyage representee par
l'UFAT. Autour de prises de parole, de concerts et de spectacles de
danse, les Rom ont voulu denoncer les discriminations dont ils sont
victimes au quotidien. Tony Gatlif, le realisateur de Gadjo Dilo et
Exils, a assure avec talent la mise en scène artistique de l'evènement.
En haut de l'affiche, le superbe guitariste gypsie Titi Robin a
enflamme la foule en compagnie de Francis Varis et Ze Luis Nascimento,
et d'une somptueuse danseuse tzigane. Auparavant, etaient venus sur
la scène dressee devant le Pantheon, le quintet Gypsy Roots et la
fanfare de Vagabontu.
Côte prises de parole, outre celles des organisateurs, notons
celles de Jonathan Ayoun, President de l'UEJF, du representant du
Parti socialiste, de Cindy Petrieux, Presidente de la Confederation
etudiante (Ce), de Seta Papazian, Presidente du Collectif VAN, d'Eva
Joly d'Europe Ecologie les Verts, des representantes du Front de Gauche
et du MRAP, du musicologue et directeur artistique Alain Weber, etc.
Une belle journee de solidarite, festive et engagee.
Photos sur : Citizenside - Roma Pride : Une marche pour la dignite
des gens du voyage a Paris
Photothèque du Collectif VAN : Paris : Une Roma Pride 2012
Le Collectif VAN vous propose de retrouver ci-dessous le texte lu a
la tribune par Seta Papazian, Presidente du Collectif VAN.
Seta Papazian, Presidente du Collectif VAN
7 octobre 2012 - Place du Pantheon - Roma Pride 2012
Bonjour,
Je viens ici, en tant que representante du Collectif VAN, Vigilance
Armenienne contre le Negationnisme, apporter l'expression de notre
solidarite aux pestiferes que sont dans notre societe les Rom,
tsiganes, gitans et manouches.
Descendants des rescapes du genocide armenien perpetre dans l'Empire
ottoman en 1915, nous avons, tatouee au plus profond de notre memoire,
la marque de la haine anti-armenienne qui a permis en son temps le
plus terrible des passages a l'acte.
Ce souvenir encore vivace nous rend attentifs aux dangers qui guettent
les plus faibles et les minorites. Nous ne pouvons rester indifferents
a la discrimination qui frappe des populations pour ce qu'elles sont.
Une discrimination juridiquement illegale, puisqu'elle vise directement
une categorie de population en tant que telle et non des individus
pour certains faits precis.
En tant que membres epars d'une diaspora atomisee, nous avons a c~\ur
de rappeler que les misereux ou les enfants de misereux, de persecutes,
de parias, donnent souvent au pays qui les accueille, des artistes et
des intellectuels qui lui font honneur. Dans ces camps de Rom qu'on
demantèle sans pitie, en ecrasant les poussettes et les jouets, il
y a des enfants qui feront la fierte de l'Europe de demain pour peu
qu'on leur en donne les moyens.
Mais pour cela encore faudrait-il que l'accès a l'education soit le
meme pour tous les enfants qui vivent et grandissent sur le territoire
de la Republique. Et c'est loin d'etre le cas.
Le 27 août 2010, le Comite pour l'elimination de toutes les formes
de discrimination raciale (CERD) de l'ONU a demande a la France de
" garantir l'accès des Rom a l'education, a la sante, et aux autres
infrastructures temporaires dans le respect du principe d'egalite ".
Faut-il donc attendre de l'ONU qu'elle rappelle a la France ce qu'est
sa propre devise " Liberte, egalite, fraternite " ? Pouvons-nous -
sans fouler aux pieds nos valeurs les plus essentielles - fermer
les yeux sur les conditions degradantes dans lesquelles vivent les
populations Rom en France ? Plus prosaïquement, ignorons-nous que
la pauperisation de ces groupes sociaux conduit a des comportements
delictueux qui entraînent a leur tour une plus grande marginalisation
et un accroissement du racisme anti-Rom, instituant un cercle vicieux
qu'aucune politique positive ne semble vouloir briser ?
Dans un texte intitule " Les Rom, une minorite europeenne, la
plus oubliee, la plus discriminee ... et la plus importante " la
sociologue Geneviève Decrop relève que " Depuis la chute du Mur de
Berlin, les Rom font l'objet d'une serie de resolutions des instances
europeennes visant a preserver leurs droits. Mais la pratique dans
les Etats membres et les Etats candidats a l'entree dans l'Union
est fort eloignee de ces preconisations. Presque partout, les Rom
accèdent difficilement aux droits humains fondamentaux. Leur droit
au logement et a l'habitat est particulièrement bafoue. La majorite
d'entre eux vivent une existence precaire, voire pour certains,
de parias pourchasses. "
Rien n'a change depuis un " Rapport de la Commission Europeenne sur
la situation des Rom dans une Union Europeenne elargie ", paru en 2004.
On y lisait, je cite, " La manière dont sont traites les Rom dans
l'Union Europeenne et au-dela de ses frontières actuelles est devenu
un test determinant d'une societe humaine. Le traitement des Rom
compte aujourd'hui parmi les questions les plus pressantes des droits
politiques, sociaux et humains auxquelles se trouve confrontee l'Europe
".
Rom signifie simplement "etre humain" en romani.
Nous sommes tous des Rom. Ne l'oublions pas.
Je vous remercie.
Seta Papazian Presidente Collectif VAN [Vigilance Armenienne contre
le Negationnisme] BP 20083 - 92133 Issy-les-Moulineaux - France
Boîte vocale : +33 (0)1 77 62 70 77 Email: [email protected]
www.collectifvan.org
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Publie le : 08-10-2012
Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Dimanche après-midi, plus
de deux-cents personnes se sont reunies sur la place du Pantheon (Ve) a
l'appel de Benjamin Abtan, president du Mouvement antiraciste europeen
(Egam) a l'origine de la "Roma Pride" organisee simultanement dans 14
pays europeens avec la communaute des gens du voyage representee par
l'UFAT. Autour de prises de parole, de concerts et de spectacles de
danse, les Rom ont voulu denoncer les discriminations dont ils sont
victimes au quotidien. Tony Gatlif, le realisateur de Gadjo Dilo et
Exils, a assure avec talent la mise en scène artistique de l'evènement.
En haut de l'affiche, le superbe guitariste gypsie Titi Robin a
enflamme la foule en compagnie de Francis Varis et Ze Luis Nascimento,
et d'une somptueuse danseuse tzigane. Auparavant, etaient venus sur
la scène dressee devant le Pantheon, le quintet Gypsy Roots et la
fanfare de Vagabontu.
Côte prises de parole, outre celles des organisateurs, notons
celles de Jonathan Ayoun, President de l'UEJF, du representant du
Parti socialiste, de Cindy Petrieux, Presidente de la Confederation
etudiante (Ce), de Seta Papazian, Presidente du Collectif VAN, d'Eva
Joly d'Europe Ecologie les Verts, des representantes du Front de Gauche
et du MRAP, du musicologue et directeur artistique Alain Weber, etc.
Une belle journee de solidarite, festive et engagee.
Photos sur : Citizenside - Roma Pride : Une marche pour la dignite
des gens du voyage a Paris
Photothèque du Collectif VAN : Paris : Une Roma Pride 2012
Le Collectif VAN vous propose de retrouver ci-dessous le texte lu a
la tribune par Seta Papazian, Presidente du Collectif VAN.
Seta Papazian, Presidente du Collectif VAN
7 octobre 2012 - Place du Pantheon - Roma Pride 2012
Bonjour,
Je viens ici, en tant que representante du Collectif VAN, Vigilance
Armenienne contre le Negationnisme, apporter l'expression de notre
solidarite aux pestiferes que sont dans notre societe les Rom,
tsiganes, gitans et manouches.
Descendants des rescapes du genocide armenien perpetre dans l'Empire
ottoman en 1915, nous avons, tatouee au plus profond de notre memoire,
la marque de la haine anti-armenienne qui a permis en son temps le
plus terrible des passages a l'acte.
Ce souvenir encore vivace nous rend attentifs aux dangers qui guettent
les plus faibles et les minorites. Nous ne pouvons rester indifferents
a la discrimination qui frappe des populations pour ce qu'elles sont.
Une discrimination juridiquement illegale, puisqu'elle vise directement
une categorie de population en tant que telle et non des individus
pour certains faits precis.
En tant que membres epars d'une diaspora atomisee, nous avons a c~\ur
de rappeler que les misereux ou les enfants de misereux, de persecutes,
de parias, donnent souvent au pays qui les accueille, des artistes et
des intellectuels qui lui font honneur. Dans ces camps de Rom qu'on
demantèle sans pitie, en ecrasant les poussettes et les jouets, il
y a des enfants qui feront la fierte de l'Europe de demain pour peu
qu'on leur en donne les moyens.
Mais pour cela encore faudrait-il que l'accès a l'education soit le
meme pour tous les enfants qui vivent et grandissent sur le territoire
de la Republique. Et c'est loin d'etre le cas.
Le 27 août 2010, le Comite pour l'elimination de toutes les formes
de discrimination raciale (CERD) de l'ONU a demande a la France de
" garantir l'accès des Rom a l'education, a la sante, et aux autres
infrastructures temporaires dans le respect du principe d'egalite ".
Faut-il donc attendre de l'ONU qu'elle rappelle a la France ce qu'est
sa propre devise " Liberte, egalite, fraternite " ? Pouvons-nous -
sans fouler aux pieds nos valeurs les plus essentielles - fermer
les yeux sur les conditions degradantes dans lesquelles vivent les
populations Rom en France ? Plus prosaïquement, ignorons-nous que
la pauperisation de ces groupes sociaux conduit a des comportements
delictueux qui entraînent a leur tour une plus grande marginalisation
et un accroissement du racisme anti-Rom, instituant un cercle vicieux
qu'aucune politique positive ne semble vouloir briser ?
Dans un texte intitule " Les Rom, une minorite europeenne, la
plus oubliee, la plus discriminee ... et la plus importante " la
sociologue Geneviève Decrop relève que " Depuis la chute du Mur de
Berlin, les Rom font l'objet d'une serie de resolutions des instances
europeennes visant a preserver leurs droits. Mais la pratique dans
les Etats membres et les Etats candidats a l'entree dans l'Union
est fort eloignee de ces preconisations. Presque partout, les Rom
accèdent difficilement aux droits humains fondamentaux. Leur droit
au logement et a l'habitat est particulièrement bafoue. La majorite
d'entre eux vivent une existence precaire, voire pour certains,
de parias pourchasses. "
Rien n'a change depuis un " Rapport de la Commission Europeenne sur
la situation des Rom dans une Union Europeenne elargie ", paru en 2004.
On y lisait, je cite, " La manière dont sont traites les Rom dans
l'Union Europeenne et au-dela de ses frontières actuelles est devenu
un test determinant d'une societe humaine. Le traitement des Rom
compte aujourd'hui parmi les questions les plus pressantes des droits
politiques, sociaux et humains auxquelles se trouve confrontee l'Europe
".
Rom signifie simplement "etre humain" en romani.
Nous sommes tous des Rom. Ne l'oublions pas.
Je vous remercie.
Seta Papazian Presidente Collectif VAN [Vigilance Armenienne contre
le Negationnisme] BP 20083 - 92133 Issy-les-Moulineaux - France
Boîte vocale : +33 (0)1 77 62 70 77 Email: [email protected]
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