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Le Repute Savon D'Alep Victime Du Conflit Syrien

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    LE REPUTE SAVON D'ALEP VICTIME DU CONFLIT SYRIEN
    Stephane

    armenews.com
    lundi 8 octobre 2012

    Les savons d'Alep, de reputation internationale pour leurs qualites
    hydratantes et apaisantes, ne peuvent plus s'exporter en raison du
    conflit syrien et Juan Semo, fabricant kurde d'Afrin, dans le nord-est
    du pays, reduit de plus en plus la production.

    Dans l'entreprise familiale, fondee en 1850 sur les collines kurdes
    peuplees d'oliviers, Juan Semo, 33 ans, stocke ses savons, deja
    emballes individuellement pour l'export, dans des cartons, sous les
    taules d'un hangar aux murs de ciment.

    "Nous ne fabriquerons peut-etre pas de savons cette annee. Nos stocks
    sont de plus en plus importants car la plupart des magasins d'Alep
    sont fermes. Et les voies d'exportation a l'etranger, notamment pour
    le nord (kurde) de l'Irak et la France sont coupees".

    Deux qualites de ce savon sont fabriquees avec de l'huile d'olive,
    de laurier, et de la soude. Le savon de qualite superieure -avec
    davantage d'huile de laurier, plus chère que celle d'olive- est
    destine a l'export et l'autre, plus modeste, part, en temps de paix,
    par la route vers Alep.

    La deuxième ville de Syrie est en proie depuis plus de deux mois a de
    violents combats entre les rebelles de l'Armee syrienne libre (ASL)
    et les forces gouvernementales.

    "Pour livrer, nous empruntons de petites routes, nous evitons les
    grands axes pour ne pas tomber sur l'armee et ses bombardements. Mais
    beaucoup de nos clients ont de toute facon fui Alep", explique
    Juan Semo.

    Lui meme a quitte un jour sa maison d'Alep, situee en bordure du
    quartier Salaheddine, "quand des balles ont atterri dans mon salon et
    que des tanks sont passes sous mes fenetres". Il s'est replie dans
    le domaine familial, dans l'enclave kurde d'Afrin, composee de 360
    villages et qui, pour l'instant, maintient une neutralite dans le
    conflit syrien qui a debute en mars 2011.

    Pour l'etranger, le savon partait via Alep par la route jusqu'au port
    de Lattaquie, puis en cargo jusqu'a Marseille, et en camion vers Paris.

    Lattaquie, sur la Mediterranee, se trouve en pays alaouite, une
    branche de l'islam chiite a laquelle appartient le president Bachar
    al-Assad. Les rebelles qui veulent le renverser sont pour la plupart
    sunnites, la communaute majoritaire dans le pays.

    L'autre problème des fabricants de savon dans Afrin, qui sont une
    quinzaine, est l'augmentation vertigineuse des prix de la matière
    première.

    L'olive de la fabrique Semo est produite sur place, dans des oliveraies
    qui comptent une dizaine de milliers d'arbres, mais pas le laurier
    et la soude.

    "Meme si j'arrive a obtenir de l'huile de laurier d'Antakya, en
    Turquie, son prix a double en un an", dit le fabricant.

    Meme chose pour la soude, qui provient du Koweït, d'Irak et de la
    lointaine Chine.

    Le prix du litre etait en 2011 de 25 livres syriennes, il est passe
    a 50 livres.

    Juan Semo n'arrive meme plus a obtenir des emballages soignes,
    pour l'export.

    Avant la guerre il produisait 50 tonnes pour l'etranger, et 250 pour
    le marche interieur. 150 tonnes attendent actuellement dans son hangar.

    Certes, en vieillissant et sechant, le savon affine ses qualites
    pendant six ans, mais le fabricant ne "sait pas combien de temps le
    conflit va durer". Et il n'engrange pas de rentree d'argent frais.

    Debut octobre, les olives mûrissent encore sur les arbres. L'ensemble
    du processus dure quatre mois, de la recolte au produit fini.

    La cueillette commence dans un mois, elle mobilise cinq a six
    personnes. Puis, la fabrication dure jusqu'en fevrier, dans une grande
    centrifugeuse, après plusieurs pressions et melange des produits,
    avant la decoupe de la pâte obtenue en savons.

    Cette fabrication necessite des techniciens venus d'Alep. "Je ne sais
    s'ils pourront venir cette annee", dit le fabricant.

    Son voisin, Ahmad Kefo, plus âge et le visage barre d'une moustache
    repandue chez les Kurdes, soupire en offrant pistaches fraîches
    et grenades : "Cette situation dure trop longtemps. Cette annee,
    je vais arreter 80% de la production de savon".



    From: Emil Lazarian | Ararat NewsPress
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