LE VIRTUOSE TURC DU PIANO FAZIL SAY JUGE POUR BLASPHEME REJETTE LES ACCUSATIONS
Stephane
armenews.com
vendredi 19 octobre 2012
Le pianiste turc mondialement connu et bete noire des islamistes,
Fazil Say, a comparu jeudi devant un tribunal d'Istanbul où il a rejete
les accusations d'atteintes aux valeurs religieuses des musulmans,
a constate l'AFP.
La justice turque l'a inculpe au debut de l'ete pour "insulte aux
valeurs religieuses d'une partie de la population" après qu'il a publie
sur son compte Twitter quelques tirades provocatrices sur l'islam,
religion très majoritaire en Turquie, et les musulmans.
"Je rejette toutes les accusations", a dit le compositeur habille
tout en noir et visiblement enerve lors d'une brève intervention
devant la cour, avant de remettre au juge sa defense ecrite.
Ses avocats ont reclame l'acquittement immediat de leur client, ce
qui a ete refuse par le tribunal d'instance qui a fixe la prochaine
audience au 18 fevrier.
Le virtuose, âge de 42 ans, encourt une peine d'un an et demi de
prison.
Dans l'acte d'accusation, il lui est reproche d'avoir envoye des
messages tels que : "Je ne sais pas si vous vous en etes apercus, mais
s'il y a un pou, un mediocre, un magasinier, un voleur, un bouffon,
c'est toujours un islamiste".
La justice a ete saisie par trois particuliers s'estimant leses par
ses propos sur les reseaux sociaux.
"Quand j'ai lu (les messages de Say), j'ai ete brise, je me suis senti
deshonore", a affirme l'un d'eux, Turan Gumus, devant la cour jeudi.
Dans sa defense ecrite, le pianiste a assure qu'il n'avait pas
l'intention d'insulter quiconque mais qu'il voulait exprimer son
malaise face aux personnes qui s'efforcent d'exploiter les valeurs
religieuses de la population, a rapporte l'agence de presse Anatolie,
designant implicitement les mouvements islamistes.
"Aucune des expressions que j'ai employees sur Twitter n'avait pour
objectif d'insulter, d'humilier", a affirme Say dans ce document,
cite par Anatolie.
"Je n'ai appele personne a la violence, il est clair que je n'ai pas
mis en danger l'ordre public", a-t-il ajoute, estimant que ce sont
"les pressions et les menaces" exercees contre lui qui nuisent aux
valeurs religieuses comme a la paix sociale.
L'ouverture de ce procès relance la controverse sur une islamisation
de la societe turque, un sujet qui divise profondement les tenants de
la laïcite, une institution republicaine, et les partisans du pouvoir
islamo-conservateur du Parti de la justice et du developpement (AKP).
"Les procès de l'Inquisition etaient les memes. Ils interdisent tout ce
qui pousse les gens a penser, a rire", a declare a l'AFP le sculpteur
Mehmet Aksoy, venu avec une centaine de militants, dont de nombreux
artistes, afficher leur soutien a Fazil Say.
"Il est incomprehensible d'avoir un tel procès (...), ce gouvernement
doit laisser Fazil libre, avec son piano, ses ~\uvres, ses concerts
et le laisser embrasser le monde entier librement", a affirme l'acteur
Rutkay Aziz.
La deputee allemande d'origine turque Sevim Dagdelen a pour sa part
rendu publique une petition signee par 103 parlementaires allemands
de gauche contre les poursuites visant le pianiste.
"Dans un pays laïc et democratique, la simple expression d'une opinion
ne doit pas conduire a des accusations de crime grave ou a des peines
de prison longues", souligne le document.
Laïc convaincu et fils d'un intellectuel engage, Fazil Say a
regulièrement suscite la polemique en critiquant vertement l'AKP.
Des militants islamistes attaquent regulièrement l'artiste sur les
reseaux sociaux ou sur les plateaux de television, l'accusant de
bafouer la religion.
En avril, un depute de l'AKP, Samil Tayyar, s'etait demande, lui
aussi sur Twitter, si ce n'etait pas la mère de Fazil Say qui sortait
"d'une maison close".
Say, qui s'est eloigne des reseaux sociaux depuis son inculpation,
avait indique quelques mois plus tôt qu'il envisageait de s'exiler
au Japon.
"Si je suis condamne a la prison, ma carrière sera terminee", avait
affirme le virtuose, qui remplit des salles entières de Tokyo a Berlin,
Paris, Londres ou Salzbourg.
vendredi 19 octobre 2012, Stephane ©armenews.com
Stephane
armenews.com
vendredi 19 octobre 2012
Le pianiste turc mondialement connu et bete noire des islamistes,
Fazil Say, a comparu jeudi devant un tribunal d'Istanbul où il a rejete
les accusations d'atteintes aux valeurs religieuses des musulmans,
a constate l'AFP.
La justice turque l'a inculpe au debut de l'ete pour "insulte aux
valeurs religieuses d'une partie de la population" après qu'il a publie
sur son compte Twitter quelques tirades provocatrices sur l'islam,
religion très majoritaire en Turquie, et les musulmans.
"Je rejette toutes les accusations", a dit le compositeur habille
tout en noir et visiblement enerve lors d'une brève intervention
devant la cour, avant de remettre au juge sa defense ecrite.
Ses avocats ont reclame l'acquittement immediat de leur client, ce
qui a ete refuse par le tribunal d'instance qui a fixe la prochaine
audience au 18 fevrier.
Le virtuose, âge de 42 ans, encourt une peine d'un an et demi de
prison.
Dans l'acte d'accusation, il lui est reproche d'avoir envoye des
messages tels que : "Je ne sais pas si vous vous en etes apercus, mais
s'il y a un pou, un mediocre, un magasinier, un voleur, un bouffon,
c'est toujours un islamiste".
La justice a ete saisie par trois particuliers s'estimant leses par
ses propos sur les reseaux sociaux.
"Quand j'ai lu (les messages de Say), j'ai ete brise, je me suis senti
deshonore", a affirme l'un d'eux, Turan Gumus, devant la cour jeudi.
Dans sa defense ecrite, le pianiste a assure qu'il n'avait pas
l'intention d'insulter quiconque mais qu'il voulait exprimer son
malaise face aux personnes qui s'efforcent d'exploiter les valeurs
religieuses de la population, a rapporte l'agence de presse Anatolie,
designant implicitement les mouvements islamistes.
"Aucune des expressions que j'ai employees sur Twitter n'avait pour
objectif d'insulter, d'humilier", a affirme Say dans ce document,
cite par Anatolie.
"Je n'ai appele personne a la violence, il est clair que je n'ai pas
mis en danger l'ordre public", a-t-il ajoute, estimant que ce sont
"les pressions et les menaces" exercees contre lui qui nuisent aux
valeurs religieuses comme a la paix sociale.
L'ouverture de ce procès relance la controverse sur une islamisation
de la societe turque, un sujet qui divise profondement les tenants de
la laïcite, une institution republicaine, et les partisans du pouvoir
islamo-conservateur du Parti de la justice et du developpement (AKP).
"Les procès de l'Inquisition etaient les memes. Ils interdisent tout ce
qui pousse les gens a penser, a rire", a declare a l'AFP le sculpteur
Mehmet Aksoy, venu avec une centaine de militants, dont de nombreux
artistes, afficher leur soutien a Fazil Say.
"Il est incomprehensible d'avoir un tel procès (...), ce gouvernement
doit laisser Fazil libre, avec son piano, ses ~\uvres, ses concerts
et le laisser embrasser le monde entier librement", a affirme l'acteur
Rutkay Aziz.
La deputee allemande d'origine turque Sevim Dagdelen a pour sa part
rendu publique une petition signee par 103 parlementaires allemands
de gauche contre les poursuites visant le pianiste.
"Dans un pays laïc et democratique, la simple expression d'une opinion
ne doit pas conduire a des accusations de crime grave ou a des peines
de prison longues", souligne le document.
Laïc convaincu et fils d'un intellectuel engage, Fazil Say a
regulièrement suscite la polemique en critiquant vertement l'AKP.
Des militants islamistes attaquent regulièrement l'artiste sur les
reseaux sociaux ou sur les plateaux de television, l'accusant de
bafouer la religion.
En avril, un depute de l'AKP, Samil Tayyar, s'etait demande, lui
aussi sur Twitter, si ce n'etait pas la mère de Fazil Say qui sortait
"d'une maison close".
Say, qui s'est eloigne des reseaux sociaux depuis son inculpation,
avait indique quelques mois plus tôt qu'il envisageait de s'exiler
au Japon.
"Si je suis condamne a la prison, ma carrière sera terminee", avait
affirme le virtuose, qui remplit des salles entières de Tokyo a Berlin,
Paris, Londres ou Salzbourg.
vendredi 19 octobre 2012, Stephane ©armenews.com