Sud Ouest, France
Samedi 27 Octobre 2012
CHARENTE EDITION
Un ensemble immobilier qui interpelle le bon goût;
ARCHITECTURE Hrair Hakobyan, l'homme d'affaires arménien qui a acheté
les vignes et le chteau de Chtenay, a un projet de zone
pavillonnaire de haut standing
par SÉVERINE JOUBERT
Mercredi soir, suite à l'assemblée constitutive qui visait à
renouveler le conseil de quartier du Champ-de-Foire, le maire Michel
Gourinchas s'est plié à l'exercice de la question directe. Il a, entre
beaucoup d'autres questions, été interrogé sur le projet de zone
pavillonnaire de Hrair Hakobyan, homme d'affaires arménien qui a
acheté le chteau et les vignes de Chtenay.
D'importants travaux de restauration du chteau sont en cours. Il
deviendrait un lieu de séminaires et d'accueil haut de gamme. Hrair
Hakobyan est aussi l'associé d'Armen Petrossian sur le dossier du
caviar à Bourg-Charente.
Chalets, casernement
L'Angoumoisin Jean Mardikian sert d'intermédiaire et de relais local
pour toutes ces affaires. Contacté régulièrement, ce dernier estime à
chaque fois qu'il est trop tôt pour en parler. En l'état,
l'investisseur arménien a en projet de btir, sur sa propriété de
Chtenay, un ensemble de maisons de haut standing, consacrées pour
moitié au tourisme et, pour autre moitié, à du locatif durable. Cet
ensemble, qui n'existe pour l'heure que sur croquis, longerait la rue
Robert-Daugas. Aucune demande de permis de construire n'a été déposée.
Michel Gourinchas a tenté de noyer l'esturgeon, évoquant les ambitions
premières de Hrair Hakobyan qui étaient d'installer sa ferme piscicole
sur place, à Chtenay. L'édile a juste confirmé que l'investisseur
avait un projet « pour les catégories "plus plus" » et que la mairie
veillait au bon goût de l'ensemble. Les premiers plans n'ont en effet
pas du tout convaincu l'équipe en place. Au tout début, il était
question de chalets. Ensuite, ont été présentés des btiments d'«
architecture communiste », dixit le maire. « Casernement américain des
années 50 », pour Jean-François Hérouard, le maire adjoint qui a le
dossier en charge, absent de la réunion de quartier. Où l'on comprend
que tout est une question de point de vue.
Un côté folklorique
Quoi que sérieux, le dossier se révèle quelque peu atypique, voire
folklorique. Pour la première ébauche, l'architecte arménien
souhaitait disposer les maisons en quinconce. Depuis, il a été demandé
de « dédensifier » le nombre de maisons La deuxième version, arrivée
voici quinze jours, est l'oeuvre d'une architecte bulgare qui
travaille avec une traductrice arménienne qui vit en France. Et enfin,
plus récemment, Hrair Hakobyan a envoyé son fils traiter, en anglais,
avec la mairie.
« Trois pages de conditions »
La deuxième ébauche des plans a laissé place à « une architecture
charentaise, mêlée à un style néo-victorien », relève Jean-François
Hérouard, qui n'en demandait pas tant. « Nous préférons une
architecture contemporaine de qualité plutôt qu'un pastiche de maison
charentaise », souligne l'élu, pas mécontent toutefois qu'« à ce
stade, le climat de négociation soit plutôt positif. Nous sommes dans
un processus inhabituel, mais intéressant. »
Pavel Lepkowski, directeur du CAUE (Conseil d'architecture,
d'urbanisme et d'environnement), a également apporté son expertise au
projet. « Il y a trois pages de conditions, rassure Jean-François
Hérouard, qui attend d'autres dessins. Sur le fond, nous ne sommes pas
contre, mais nous sommes extrêmement vigilants sur le plan
urbanistique et environnemental. »
L'élu écologiste se réjouit par exemple que les habitats prévus soient
« en ossature bois, double cloison et en énergie positive ». La mairie
veillera également à ce que l'allée de chênes verts ne soit pas
atteinte. Mercredi, une habitante s'est d'ailleurs inquiétée du défaut
d'entretien des arbres du parc privé. Michel Gourinchas a répondu
qu'il avait demandé au propriétaire de s'en occuper. C'est un début.
Samedi 27 Octobre 2012
CHARENTE EDITION
Un ensemble immobilier qui interpelle le bon goût;
ARCHITECTURE Hrair Hakobyan, l'homme d'affaires arménien qui a acheté
les vignes et le chteau de Chtenay, a un projet de zone
pavillonnaire de haut standing
par SÉVERINE JOUBERT
Mercredi soir, suite à l'assemblée constitutive qui visait à
renouveler le conseil de quartier du Champ-de-Foire, le maire Michel
Gourinchas s'est plié à l'exercice de la question directe. Il a, entre
beaucoup d'autres questions, été interrogé sur le projet de zone
pavillonnaire de Hrair Hakobyan, homme d'affaires arménien qui a
acheté le chteau et les vignes de Chtenay.
D'importants travaux de restauration du chteau sont en cours. Il
deviendrait un lieu de séminaires et d'accueil haut de gamme. Hrair
Hakobyan est aussi l'associé d'Armen Petrossian sur le dossier du
caviar à Bourg-Charente.
Chalets, casernement
L'Angoumoisin Jean Mardikian sert d'intermédiaire et de relais local
pour toutes ces affaires. Contacté régulièrement, ce dernier estime à
chaque fois qu'il est trop tôt pour en parler. En l'état,
l'investisseur arménien a en projet de btir, sur sa propriété de
Chtenay, un ensemble de maisons de haut standing, consacrées pour
moitié au tourisme et, pour autre moitié, à du locatif durable. Cet
ensemble, qui n'existe pour l'heure que sur croquis, longerait la rue
Robert-Daugas. Aucune demande de permis de construire n'a été déposée.
Michel Gourinchas a tenté de noyer l'esturgeon, évoquant les ambitions
premières de Hrair Hakobyan qui étaient d'installer sa ferme piscicole
sur place, à Chtenay. L'édile a juste confirmé que l'investisseur
avait un projet « pour les catégories "plus plus" » et que la mairie
veillait au bon goût de l'ensemble. Les premiers plans n'ont en effet
pas du tout convaincu l'équipe en place. Au tout début, il était
question de chalets. Ensuite, ont été présentés des btiments d'«
architecture communiste », dixit le maire. « Casernement américain des
années 50 », pour Jean-François Hérouard, le maire adjoint qui a le
dossier en charge, absent de la réunion de quartier. Où l'on comprend
que tout est une question de point de vue.
Un côté folklorique
Quoi que sérieux, le dossier se révèle quelque peu atypique, voire
folklorique. Pour la première ébauche, l'architecte arménien
souhaitait disposer les maisons en quinconce. Depuis, il a été demandé
de « dédensifier » le nombre de maisons La deuxième version, arrivée
voici quinze jours, est l'oeuvre d'une architecte bulgare qui
travaille avec une traductrice arménienne qui vit en France. Et enfin,
plus récemment, Hrair Hakobyan a envoyé son fils traiter, en anglais,
avec la mairie.
« Trois pages de conditions »
La deuxième ébauche des plans a laissé place à « une architecture
charentaise, mêlée à un style néo-victorien », relève Jean-François
Hérouard, qui n'en demandait pas tant. « Nous préférons une
architecture contemporaine de qualité plutôt qu'un pastiche de maison
charentaise », souligne l'élu, pas mécontent toutefois qu'« à ce
stade, le climat de négociation soit plutôt positif. Nous sommes dans
un processus inhabituel, mais intéressant. »
Pavel Lepkowski, directeur du CAUE (Conseil d'architecture,
d'urbanisme et d'environnement), a également apporté son expertise au
projet. « Il y a trois pages de conditions, rassure Jean-François
Hérouard, qui attend d'autres dessins. Sur le fond, nous ne sommes pas
contre, mais nous sommes extrêmement vigilants sur le plan
urbanistique et environnemental. »
L'élu écologiste se réjouit par exemple que les habitats prévus soient
« en ossature bois, double cloison et en énergie positive ». La mairie
veillera également à ce que l'allée de chênes verts ne soit pas
atteinte. Mercredi, une habitante s'est d'ailleurs inquiétée du défaut
d'entretien des arbres du parc privé. Michel Gourinchas a répondu
qu'il avait demandé au propriétaire de s'en occuper. C'est un début.