REVUE DE PRESSE
Procès des Arméniens : « On n'est pas des mafieux »
On s'attendait à un « Miro » combatif, niant tout, interprétant à sa
manière ses propos au téléphone enregistrés par les enquêteurs, on n'a
pas été déçu ! Tout au long de ses trois heures et demi d'audition,
hier (1), celui que le ministère public présente comme le chef de
clan, le parrain de la mafia arménienne sur la Côte d'Azur, a nié en
bloc toutes les accusations portées contre lui : du trafic de fausse
monnaie au proxénétisme, du blanchiment à l'association de
malfaiteurs.
C'est bien simple : pour ses avocats, Mes Gérard Baudoux et Dominique
Garelli, Mirdat Assatrian, alias Miro, 49 ans demain, ancien champion
d'Europe de lutte installé à Nice depuis vingt ans, ne serait qu'un «
mégalomane ». « Les Arméniens aiment bien se vanter », a-t-on même
entendu...
Ses nombreux amis massés dans la salle n'ont d'ailleurs pas hésité à
éclater de rire à plusieurs reprises, histoire de bien souligner que
le principal prévenu ne serait qu'un benêt...
La présidente du tribunal correctionnel, Colette Moreau-Zalma, n'a
cependant pas baissé la garde, revenant parfois à la charge sur des
points déjà évoqués. Comme celui avec lequel elle a attaqué
l'interrogatoire de Miro : sa proximité supposée avec un certain
Abdullah Erzanoukaev, un Tchétchène assassiné l'an dernier à Nice, en
même temps qu'un Arménien, et considéré comme un chef de clan mafieux.
De pirouettes en dérobades
« Oui, je le connaissais, c'était un Tchétchène »,a admis Miro. « Dans
une écoute téléphonique,reprend la présidente, Erzanukaev parle de
vous, de ce qui se passe dans l'église arménienne. Il semble vous
tenir en haute estime, comme quelqu'un jouissant d'un grand
prestige... Il s'inquiète de vous savoir en prison... Curieux si vous
êtes un vantard ? » Assatrian s'en tire par une pirouette : « Moi
aussi, je me suis inquiété l'an dernier... pour que Sarkozy soit
réélu. »
De telles dérobades, il y en a d'autres. A l'en croire, quand on lui
parle de faux billetsau téléphone, il ne demande pas s'ils sont « de
bonne qualité » : « La traduction ne correspond pas. J'ai dit : ` si
ça se roule bien, tu le mets dans ton derrière `, dans le sens où ça
ne m'intéresse pas... »Autre exemple : lorsqu'il prend rendez-vous
avec l'un des autres prévenus, à l'issue de la garde à vue de ce
dernier, c'est pour tenter de le réconcilier avec sa femme. Le
proxénétisme, les deux filles qu'il reçoit à Nice ? « La femme d'un
ami et sa s`ur... »La présidente : « Vous dites : ` si elles sont
bonnes, on pourra les baiser `... »Réponse de Miro : « On est humain,
c'était une blague... On n'est pas proxénète pour ça ! »
Alors, « voleur dans la loi » (2), Mirdat Assatrian ? « On me présente
comme ça, mais j'ai fait mon service militaire, j'ai fait des études,
j'ai travaillé. Un `voleur dans la loi` n'a pas le droit d'avoir fait
tout ça, sinon il quitte l'organisation. Quand j'ai été arrêté, les
enquêteurs m'ont demandé d'être leur indic, mais j'ai refusé. Voilà
pourquoi ils disent que je suis un chef de clan. »
FRANCIS LUMINEAU
[email protected]
1. Voir nos éditions depuis lundi. Le procès doit se terminer le 2 novembre.
2. Les mafieux dans l'ex-URSS.
http://www.nicematin.com/nice/proces-des-armeniens-%C2%AB-on-nest-pas-des-mafieux-%C2%BB.1031768.html
dimanche 28 octobre 2012,
Stéphane ©armenews.com
From: Emil Lazarian | Ararat NewsPress
Procès des Arméniens : « On n'est pas des mafieux »
On s'attendait à un « Miro » combatif, niant tout, interprétant à sa
manière ses propos au téléphone enregistrés par les enquêteurs, on n'a
pas été déçu ! Tout au long de ses trois heures et demi d'audition,
hier (1), celui que le ministère public présente comme le chef de
clan, le parrain de la mafia arménienne sur la Côte d'Azur, a nié en
bloc toutes les accusations portées contre lui : du trafic de fausse
monnaie au proxénétisme, du blanchiment à l'association de
malfaiteurs.
C'est bien simple : pour ses avocats, Mes Gérard Baudoux et Dominique
Garelli, Mirdat Assatrian, alias Miro, 49 ans demain, ancien champion
d'Europe de lutte installé à Nice depuis vingt ans, ne serait qu'un «
mégalomane ». « Les Arméniens aiment bien se vanter », a-t-on même
entendu...
Ses nombreux amis massés dans la salle n'ont d'ailleurs pas hésité à
éclater de rire à plusieurs reprises, histoire de bien souligner que
le principal prévenu ne serait qu'un benêt...
La présidente du tribunal correctionnel, Colette Moreau-Zalma, n'a
cependant pas baissé la garde, revenant parfois à la charge sur des
points déjà évoqués. Comme celui avec lequel elle a attaqué
l'interrogatoire de Miro : sa proximité supposée avec un certain
Abdullah Erzanoukaev, un Tchétchène assassiné l'an dernier à Nice, en
même temps qu'un Arménien, et considéré comme un chef de clan mafieux.
De pirouettes en dérobades
« Oui, je le connaissais, c'était un Tchétchène »,a admis Miro. « Dans
une écoute téléphonique,reprend la présidente, Erzanukaev parle de
vous, de ce qui se passe dans l'église arménienne. Il semble vous
tenir en haute estime, comme quelqu'un jouissant d'un grand
prestige... Il s'inquiète de vous savoir en prison... Curieux si vous
êtes un vantard ? » Assatrian s'en tire par une pirouette : « Moi
aussi, je me suis inquiété l'an dernier... pour que Sarkozy soit
réélu. »
De telles dérobades, il y en a d'autres. A l'en croire, quand on lui
parle de faux billetsau téléphone, il ne demande pas s'ils sont « de
bonne qualité » : « La traduction ne correspond pas. J'ai dit : ` si
ça se roule bien, tu le mets dans ton derrière `, dans le sens où ça
ne m'intéresse pas... »Autre exemple : lorsqu'il prend rendez-vous
avec l'un des autres prévenus, à l'issue de la garde à vue de ce
dernier, c'est pour tenter de le réconcilier avec sa femme. Le
proxénétisme, les deux filles qu'il reçoit à Nice ? « La femme d'un
ami et sa s`ur... »La présidente : « Vous dites : ` si elles sont
bonnes, on pourra les baiser `... »Réponse de Miro : « On est humain,
c'était une blague... On n'est pas proxénète pour ça ! »
Alors, « voleur dans la loi » (2), Mirdat Assatrian ? « On me présente
comme ça, mais j'ai fait mon service militaire, j'ai fait des études,
j'ai travaillé. Un `voleur dans la loi` n'a pas le droit d'avoir fait
tout ça, sinon il quitte l'organisation. Quand j'ai été arrêté, les
enquêteurs m'ont demandé d'être leur indic, mais j'ai refusé. Voilà
pourquoi ils disent que je suis un chef de clan. »
FRANCIS LUMINEAU
[email protected]
1. Voir nos éditions depuis lundi. Le procès doit se terminer le 2 novembre.
2. Les mafieux dans l'ex-URSS.
http://www.nicematin.com/nice/proces-des-armeniens-%C2%AB-on-nest-pas-des-mafieux-%C2%BB.1031768.html
dimanche 28 octobre 2012,
Stéphane ©armenews.com
From: Emil Lazarian | Ararat NewsPress