Le Huffington Post
4 sept 2012
Azerbaïdjan: le pays où l'assassin devient un héros
Jan Varoujan.
Directeur de l'Europe & Orient
La nouvelle est tombée ces derniers jours : l'extradition de la
Hongrie vers l'Azerbaïdjan de Ramil Safarov et sa libération immédiate
sur ordre du président Ilham Aliev.
En 2004, dans le dortoir d'une caserne militaire de Budapest, Ramil
Safarov avait coupé à coup de hache la tête de l'officier arménien,
Kourken Makaryan, durant son sommeil tout simplement parce qu'il était
arménien. Les deux militaires participaient à un stage linguistique de
l'OTAN en Hongrie. Il a été condamné, pour cet acte "prémédité,
malveillant et exceptionnellement cruel", à 30 ans de prison et
purgeait sa peine dans une prison de Budapest.
Hier on apprenait que la Hongrie avait accepté d'extrader le
prisonnier, ayant toutefois l'assurance de la part des officiels
Azéris qu'il continuerait à purger sa peine à Bakou. Pourtant les
signes avant-coureurs d'un possible amnistie étaient là : l'assassin a
déjà été élevé au rang de "héros national" il y a quelques années par
le dictateur de Bakou. Dès sa descente de l'avion sur le sol azéri,
Safarov a été gracié sur l'ordre du président Ilham Aliev et libéré.
L'indignation compréhensible des Arméniens, aussi bien en Arménie
qu'en diaspora, a monté d'un cran quand l'information a circulé comme
quoi cette extradition a été rendue possible grce à une aide
financière importante d'Azerbaïdjan en faveur de Hongrie.
Ces faits rappellent trois remarques :
1.Il faudra dénoncer la naïveté, dans le meilleur des cas, ou de la
cupidité, dans le pire, des dirigeants d'un pays de l'Union européenne
qui croient, ou feint de croire, à la parole donnée d'un régime
dictatorial.
2.Il faudra que dans chaque pays européen les organisations
arméniennes exigent de leurs élus, députés ou sénateurs, appartenant à
des groupes d'amitié azérie, une condamnation formelle et sans
concession pour cette escroquerie politico-juridique.
3.Il faudra que l'OTAN condamne aussi cette carte blanche donnée aux
futurs assassins racistes et xénophobes puisque le crime a été commis
dans le cadre d'une réunion organisée sous son égide.
Quant à nos intellectuels bien pensants des beaux quartiers de Paris
qui critiquent à longueur de journée, sur tous les plateaux, médias,
blogs... les agissements de l'axe Russie-Syrie-Iran-Chine, il serait
peut être temps de changer un peu leurs lunettes et regarder ailleurs
pour dénoncer avec autant de véhémence les infamies non moins
déplorables.
Mais c'est dans l'air du temps. Ces derniers temps l'Azerbaïdjan
achète les institutions et les consciences à coup de pétrodollars. Le
sabotage de l'exposition des Khatchkars à l'UNESCO à Paris en juin
2011 et l'un des exemples.
L'odeur pestilentielle de l'argent du pétrole de Bakou se répand
jusqu'au sur les rives du Danube.
Et chaque pays a les héros qu'il mérite.
http://www.huffingtonpost.fr/jan-varoujan/azerbaidjan-ramil-safarov_b_1854141.html
From: Emil Lazarian | Ararat NewsPress
4 sept 2012
Azerbaïdjan: le pays où l'assassin devient un héros
Jan Varoujan.
Directeur de l'Europe & Orient
La nouvelle est tombée ces derniers jours : l'extradition de la
Hongrie vers l'Azerbaïdjan de Ramil Safarov et sa libération immédiate
sur ordre du président Ilham Aliev.
En 2004, dans le dortoir d'une caserne militaire de Budapest, Ramil
Safarov avait coupé à coup de hache la tête de l'officier arménien,
Kourken Makaryan, durant son sommeil tout simplement parce qu'il était
arménien. Les deux militaires participaient à un stage linguistique de
l'OTAN en Hongrie. Il a été condamné, pour cet acte "prémédité,
malveillant et exceptionnellement cruel", à 30 ans de prison et
purgeait sa peine dans une prison de Budapest.
Hier on apprenait que la Hongrie avait accepté d'extrader le
prisonnier, ayant toutefois l'assurance de la part des officiels
Azéris qu'il continuerait à purger sa peine à Bakou. Pourtant les
signes avant-coureurs d'un possible amnistie étaient là : l'assassin a
déjà été élevé au rang de "héros national" il y a quelques années par
le dictateur de Bakou. Dès sa descente de l'avion sur le sol azéri,
Safarov a été gracié sur l'ordre du président Ilham Aliev et libéré.
L'indignation compréhensible des Arméniens, aussi bien en Arménie
qu'en diaspora, a monté d'un cran quand l'information a circulé comme
quoi cette extradition a été rendue possible grce à une aide
financière importante d'Azerbaïdjan en faveur de Hongrie.
Ces faits rappellent trois remarques :
1.Il faudra dénoncer la naïveté, dans le meilleur des cas, ou de la
cupidité, dans le pire, des dirigeants d'un pays de l'Union européenne
qui croient, ou feint de croire, à la parole donnée d'un régime
dictatorial.
2.Il faudra que dans chaque pays européen les organisations
arméniennes exigent de leurs élus, députés ou sénateurs, appartenant à
des groupes d'amitié azérie, une condamnation formelle et sans
concession pour cette escroquerie politico-juridique.
3.Il faudra que l'OTAN condamne aussi cette carte blanche donnée aux
futurs assassins racistes et xénophobes puisque le crime a été commis
dans le cadre d'une réunion organisée sous son égide.
Quant à nos intellectuels bien pensants des beaux quartiers de Paris
qui critiquent à longueur de journée, sur tous les plateaux, médias,
blogs... les agissements de l'axe Russie-Syrie-Iran-Chine, il serait
peut être temps de changer un peu leurs lunettes et regarder ailleurs
pour dénoncer avec autant de véhémence les infamies non moins
déplorables.
Mais c'est dans l'air du temps. Ces derniers temps l'Azerbaïdjan
achète les institutions et les consciences à coup de pétrodollars. Le
sabotage de l'exposition des Khatchkars à l'UNESCO à Paris en juin
2011 et l'un des exemples.
L'odeur pestilentielle de l'argent du pétrole de Bakou se répand
jusqu'au sur les rives du Danube.
Et chaque pays a les héros qu'il mérite.
http://www.huffingtonpost.fr/jan-varoujan/azerbaidjan-ramil-safarov_b_1854141.html
From: Emil Lazarian | Ararat NewsPress