Zaman, France
6 sept 2012
Ankara réagit à l'enseignement du «génocide arménien» dans les manuels scolaires
Par Emre Demir
Ankara a interpellé les autorités françaises sur l'insertion dans les
manuels d'histoire de détails sur le «génocide» arménien et dénonce
des «allégations qui ne reflètent pas la réalité».
L'ambassade de Turquie à Paris a transmis une note diplomatique au
ministère français des Affaires étrangères et une lettre au ministère
de l'Education pour protester contre la double page accordée aux
événements de 1915 dans les nouveaux manuels d'histoire de collège et
de lycée d'enseignement général. Dans ces courriers signés par
l'ambassadeur turc en France, Tahsin Burcuoglu, la Turquie exprime «sa
réaction face à des allégations qui ne reflètent pas la réalité et
sont enseignées de manière partisane dans les manuels d'histoire».
Selon le journal Weekly Zaman, Ankara déplore des références dans les
ouvrages français à des télégrammes attribués à un des dirigeants
ottomans de l'époque, Talat Pacha, qu'elle considère comme des faux.
En effet, en 1920, Aram Andonian a publié un recueil de documents
officiels turcs concernant les massacres arméniens. Il s'agissait de
52 pièces qui étaient, pour la plupart, des télégrammes chiffrés. Y
étaient annexés les «mémoires» du fonctionnaire turc ayant remis les
documents, Naïm Bey, et des documents de journalistes arméniens.
L'épilogue de ce recueil concluait à la culpabilité de tout le peuple
turc. Par ailleurs, la note diplomatique turque évoque un malaise
provoqué par ces manuels chez les familles d'origine turque qui vivent
en France et qui ont des enfants scolarisés dans les écoles
françaises. Selon la thèse arménienne, soutenue par beaucoup
d'historiens, environ 1.5 million d'Arméniens ont perdu la vie pendant
la Première Guerre mondiale dans une politique délibérée de «génocide»
ordonnée par le gouvernement ottoman de l'époque. Les relations
franco-turques sont émaillées de crises à répétition depuis l'adoption
par le Parlement français d'une loi reconnaissant le génocide arménien
en 2001, suivie de tentatives législatives avortées destinées à
criminaliser sa négation. La dernière en date, adoptée en décembre
2011 par le Parlement avec le soutien de Nicolas Sarkozy, a été
finalement été invalidée par le Conseil constitutionnel. Toutefois, le
nouveau président, François Hollande, a confirmé en juillet son
engagement à pénaliser la négation du génocide arménien. Selon une
association arménienne de France, un projet de loi serait présenté à
l'automne par le gouvernement français. Pour l'heure, Ankara exige des
autorités françaises qu'elles révisent des données présentées comme
«objectives» dans les nouveaux manuels. Au travers de ses missives, la
Turquie a également souhaité prévenir Paris que la double page sur le
«génocide arménien» dans les manuels ne pourrait qu'attiser la haine
entre les deux nations. Enfin, l'ambassade a attaché à sa note
diplomatique un rapport détaillant l'histoire des événements de 1915.
http://www.zamanfrance.fr/article/ankara-r-agit-lenseignement-g-nocide-arm-nien-dans-manuels-scolaires
6 sept 2012
Ankara réagit à l'enseignement du «génocide arménien» dans les manuels scolaires
Par Emre Demir
Ankara a interpellé les autorités françaises sur l'insertion dans les
manuels d'histoire de détails sur le «génocide» arménien et dénonce
des «allégations qui ne reflètent pas la réalité».
L'ambassade de Turquie à Paris a transmis une note diplomatique au
ministère français des Affaires étrangères et une lettre au ministère
de l'Education pour protester contre la double page accordée aux
événements de 1915 dans les nouveaux manuels d'histoire de collège et
de lycée d'enseignement général. Dans ces courriers signés par
l'ambassadeur turc en France, Tahsin Burcuoglu, la Turquie exprime «sa
réaction face à des allégations qui ne reflètent pas la réalité et
sont enseignées de manière partisane dans les manuels d'histoire».
Selon le journal Weekly Zaman, Ankara déplore des références dans les
ouvrages français à des télégrammes attribués à un des dirigeants
ottomans de l'époque, Talat Pacha, qu'elle considère comme des faux.
En effet, en 1920, Aram Andonian a publié un recueil de documents
officiels turcs concernant les massacres arméniens. Il s'agissait de
52 pièces qui étaient, pour la plupart, des télégrammes chiffrés. Y
étaient annexés les «mémoires» du fonctionnaire turc ayant remis les
documents, Naïm Bey, et des documents de journalistes arméniens.
L'épilogue de ce recueil concluait à la culpabilité de tout le peuple
turc. Par ailleurs, la note diplomatique turque évoque un malaise
provoqué par ces manuels chez les familles d'origine turque qui vivent
en France et qui ont des enfants scolarisés dans les écoles
françaises. Selon la thèse arménienne, soutenue par beaucoup
d'historiens, environ 1.5 million d'Arméniens ont perdu la vie pendant
la Première Guerre mondiale dans une politique délibérée de «génocide»
ordonnée par le gouvernement ottoman de l'époque. Les relations
franco-turques sont émaillées de crises à répétition depuis l'adoption
par le Parlement français d'une loi reconnaissant le génocide arménien
en 2001, suivie de tentatives législatives avortées destinées à
criminaliser sa négation. La dernière en date, adoptée en décembre
2011 par le Parlement avec le soutien de Nicolas Sarkozy, a été
finalement été invalidée par le Conseil constitutionnel. Toutefois, le
nouveau président, François Hollande, a confirmé en juillet son
engagement à pénaliser la négation du génocide arménien. Selon une
association arménienne de France, un projet de loi serait présenté à
l'automne par le gouvernement français. Pour l'heure, Ankara exige des
autorités françaises qu'elles révisent des données présentées comme
«objectives» dans les nouveaux manuels. Au travers de ses missives, la
Turquie a également souhaité prévenir Paris que la double page sur le
«génocide arménien» dans les manuels ne pourrait qu'attiser la haine
entre les deux nations. Enfin, l'ambassade a attaché à sa note
diplomatique un rapport détaillant l'histoire des événements de 1915.
http://www.zamanfrance.fr/article/ankara-r-agit-lenseignement-g-nocide-arm-nien-dans-manuels-scolaires