Le Monde, France
7 sept 2012
Meurtrier gracié : l'Arménie prête à la "guerre" contre l'Azerbaïdjan
L'Arménie a averti, lundi 3 septembre, être prête à la "guerre" contre
l'Azerbaïdjan, dans un climat de vives tensions entre ces deux pays
depuis que Bakou a gracié et promu un officier azerbaïdjanais condamné
à la perpétuité pour avoir décapité un militaire arménien.
"Nous ne voulons pas la guerre, mais si nous y sommes contraints, nous
nous battrons et nous gagnerons", a déclaré le président arménien,
Serge Sarkissian, dans un communiqué diffusé lundi sur son site
internet. Le président azerbaïdjanais, Ilham Aliev, a gracié Ramil
Safarov dès son retour au pays vendredi, après son extradition de
Hongrie où il purgeait une peine de prison à perpétuité pour le
meurtre commis en 2004 dans ce pays.
Accueilli en héros, Ramil Safarov a, en outre, été promu au grade de
commandant, reçu une maison et obtenu le versement de son salaire pour
les huit années qu'il a passées en Hongrie, en dépit d'assurances
données par Bakou à Budapest selon lesquelles l'officier purgerait sa
peine une fois rentré dans son pays. M. Sarkissian a dénoncé
l'Azerbaïdjan comme étant "un pays où l'on ordonne illégalement de
remettre en liberté et où l'on glorifie publiquement n'importe quel
btard qui a tué des gens simplement parce qu'ils sont Arméniens".
Bakou a de son côté accusé Erevan de lancer une série de cyberattaques
contre huit sites internet azerbaïdjanais, dont ceux du président, sur
certains desquels ont été postés des photos du militaire arménien tué.
CONDAMNATIONS DE MOSCOU
"Une telle action montre l'impuissance d'Erevan, c'est la tactique des
faibles", a affirmé dans un communiqué Elnur Aslanov, un représentant
de l'administration présidentielle azerbaïdjanaise. Ramil Safarov
avait décapité Gourgen Margarian dans son sommeil, au cours d'un stage
organisé à Budapest par l'OTAN pour des militaires originaires des
pays de l'ex-URSS. A la suite de son extradition, l'Arménie a annoncé
suspendre ses relations diplomatiques avec la Hongrie. Dimanche, le
gouvernement hongrois a convoqué l'ambassadeur d'Azerbaïdjan pour
protester contre cette grce "inacceptable".
La Russie, membre du Groupe de Minsk qui mène des négociations de
médiation pour trouver une issue au conflit du Haut-Karabakh que se
disputent l'Arménie et l'Azerbaïdjan, a fait part lundi de sa
"profonde préoccupation" concernant l'extradition de Ramil Safarov et
la grce lui ayant été accordée. "Nous pensons que les actions des
Azerbaïdjanais aussi bien que celles des autorités hongroises vont à
l'encontre des efforts effectués au niveau international, avant tout à
travers le Groupe de Minsk de l'OSCE (Etats-Unis, France, Russie),
pour apaiser les tensions dans la région", a déclaré le porte-parole
du ministère russe des affaires étrangères, Alexandre Loukachevitch,
dans un communiqué.
La France "considère que cette décision risque de nuire gravement aux
efforts de négociation et à l'établissement d'un climat de confiance
entre les parties", a déclaré un porte-parole du Quai d'Orsay. Le
président américain, Barack Obama, s'était pour sa part déclaré
vendredi "très préoccupé" par la décision de Bakou de gracier cet
officier.
L'Arménie et l'Azerbaïdjan se disputent depuis des années le contrôle
du Nagorny Karabakh. Rattachée à l'Azerbaïdjan pendant la période
soviétique, cette région a proclamé son indépendance, non reconnue par
la communauté internationale, après une guerre qui a fait 30 000 morts
et des centaines de milliers de réfugiés entre 1988 et 1994. Un
cessez-le-feu a été signé en 1994, mais Bakou et Erevan n'arrivent pas
à se mettre d'accord sur le statut de la région.
http://www.lemonde.fr/europe/article/2012/09/03/meurtrier-gracie-l-armenie-prete-a-la-guerre-contre-l-azerbaidjan_1755132_3214.html
7 sept 2012
Meurtrier gracié : l'Arménie prête à la "guerre" contre l'Azerbaïdjan
L'Arménie a averti, lundi 3 septembre, être prête à la "guerre" contre
l'Azerbaïdjan, dans un climat de vives tensions entre ces deux pays
depuis que Bakou a gracié et promu un officier azerbaïdjanais condamné
à la perpétuité pour avoir décapité un militaire arménien.
"Nous ne voulons pas la guerre, mais si nous y sommes contraints, nous
nous battrons et nous gagnerons", a déclaré le président arménien,
Serge Sarkissian, dans un communiqué diffusé lundi sur son site
internet. Le président azerbaïdjanais, Ilham Aliev, a gracié Ramil
Safarov dès son retour au pays vendredi, après son extradition de
Hongrie où il purgeait une peine de prison à perpétuité pour le
meurtre commis en 2004 dans ce pays.
Accueilli en héros, Ramil Safarov a, en outre, été promu au grade de
commandant, reçu une maison et obtenu le versement de son salaire pour
les huit années qu'il a passées en Hongrie, en dépit d'assurances
données par Bakou à Budapest selon lesquelles l'officier purgerait sa
peine une fois rentré dans son pays. M. Sarkissian a dénoncé
l'Azerbaïdjan comme étant "un pays où l'on ordonne illégalement de
remettre en liberté et où l'on glorifie publiquement n'importe quel
btard qui a tué des gens simplement parce qu'ils sont Arméniens".
Bakou a de son côté accusé Erevan de lancer une série de cyberattaques
contre huit sites internet azerbaïdjanais, dont ceux du président, sur
certains desquels ont été postés des photos du militaire arménien tué.
CONDAMNATIONS DE MOSCOU
"Une telle action montre l'impuissance d'Erevan, c'est la tactique des
faibles", a affirmé dans un communiqué Elnur Aslanov, un représentant
de l'administration présidentielle azerbaïdjanaise. Ramil Safarov
avait décapité Gourgen Margarian dans son sommeil, au cours d'un stage
organisé à Budapest par l'OTAN pour des militaires originaires des
pays de l'ex-URSS. A la suite de son extradition, l'Arménie a annoncé
suspendre ses relations diplomatiques avec la Hongrie. Dimanche, le
gouvernement hongrois a convoqué l'ambassadeur d'Azerbaïdjan pour
protester contre cette grce "inacceptable".
La Russie, membre du Groupe de Minsk qui mène des négociations de
médiation pour trouver une issue au conflit du Haut-Karabakh que se
disputent l'Arménie et l'Azerbaïdjan, a fait part lundi de sa
"profonde préoccupation" concernant l'extradition de Ramil Safarov et
la grce lui ayant été accordée. "Nous pensons que les actions des
Azerbaïdjanais aussi bien que celles des autorités hongroises vont à
l'encontre des efforts effectués au niveau international, avant tout à
travers le Groupe de Minsk de l'OSCE (Etats-Unis, France, Russie),
pour apaiser les tensions dans la région", a déclaré le porte-parole
du ministère russe des affaires étrangères, Alexandre Loukachevitch,
dans un communiqué.
La France "considère que cette décision risque de nuire gravement aux
efforts de négociation et à l'établissement d'un climat de confiance
entre les parties", a déclaré un porte-parole du Quai d'Orsay. Le
président américain, Barack Obama, s'était pour sa part déclaré
vendredi "très préoccupé" par la décision de Bakou de gracier cet
officier.
L'Arménie et l'Azerbaïdjan se disputent depuis des années le contrôle
du Nagorny Karabakh. Rattachée à l'Azerbaïdjan pendant la période
soviétique, cette région a proclamé son indépendance, non reconnue par
la communauté internationale, après une guerre qui a fait 30 000 morts
et des centaines de milliers de réfugiés entre 1988 et 1994. Un
cessez-le-feu a été signé en 1994, mais Bakou et Erevan n'arrivent pas
à se mettre d'accord sur le statut de la région.
http://www.lemonde.fr/europe/article/2012/09/03/meurtrier-gracie-l-armenie-prete-a-la-guerre-contre-l-azerbaidjan_1755132_3214.html