TURQUIE/44 JOURNALISTES EN PROCES : RSF DEMANDE LEUR LIBERATION IMMEDIATE
http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=66988
Publie le : 11-09-2012
Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le Collectif VAN vous
invite a lire cette information publiee sur le site des Reporters
Sans Frontières le 10 septembre 2012.
Reporters Sans Frontières
Turquie
Quarante-quatre journalistes en procès : " la criminalisation du
journalisme doit cesser "
Publie le lundi 10 septembre 2012.
Ce lundi 10 septembre 2012 s'est ouvrt a Istanbul le procès de 44
journalistes et collaborateurs de medias pro-kurdes, dont 36 sont
incarceres depuis le 20 decembre 2011. Reporters sans frontières, dont
le correspondant turc assiste a l'audience, demande la liberation
immediate de tous les journalistes mis en cause du fait de leurs
activites professionnelles. L'organisation appelle la justice a
respecter leur droit a un procès juste et equitable.
" Ce procès de masse rappelle des heures sombres que l'on esperait
revolues, a deplore l'organisation. Malgre les promesses et les
amenagements a la marge, force est de constater que la justice persiste
dans les graves derives que nous condamnons depuis des annees :
criminalisation du journalisme critique et militant, publications
assimilees a des actes de terrorisme, abus systematique de la loi
antiterroriste et de la detention provisoire... Cette approche
repressive de la presse et de la societe civile est non seulement
dangereuse pour la liberte de l'information et contradictoire avec
les obligations internationales de la Turquie. Elle contribue aussi a
eloigner la possibilite d'une solution pacifique de la question kurde,
et decredibilise largement le rôle de modèle regional que la Turquie
pretend assumer. "
Le 10 septembre, la 14e chambre de la Cour d'assises speciale
d'Istanbul commence a juger 44 journalistes et collaborateurs
des medias pro-kurdes, et notamment du journal Ozgur Gundem et
de l'agence DIHA. Parmi les prevenus, 36 se trouvent en detention
provisoire depuis leur arrestation, le 20 decembre 2011. Ils sont
essentiellement accuses de travailler sur ordre du KCK (la branche
urbaine du Parti des travailleurs du Kurdistan - PKK, interdit), dont
ils formeraient le " Comite des medias ". La plupart sont inculpes d'"
appartenance a une organisation illegale " ou a sa direction.
A l'appui de ces mises en cause, l'acte d'accusation d'environ 800
pages se fonde essentiellement sur les publications, les contacts et
les conversations des journalistes. Tout comme dans le dossier OdaTV,
les journalistes se sont vus interroger sur la raison pour laquelle ils
avaient decide de couvrir tel ou tel evenement, de parler avec telle
ou telle source d'information. De meme, l'instruction procède par
assimilation : contacter ou interviewer des militants pro-kurdes,
y compris du parti legal BDP, est vu comme un crime en soi ;
enqueter sur les exactions des forces de l'ordre (bavure mortelle
de l'aviation turque, sevices infliges a des detenus, repression
de manifestations...) decoule forcement d'un ordre du KCK, dans
le but de nuire aux autorites. Une partie du dossier reste secrète,
en violation des droits de la defense.
Si ce procès est inedit depuis longtemps par son ampleur, il est loin
d'etre isole. Les passages en jugement de professionnels des medias
se succèdent chaque semaine, le plus souvent sur le fondement de la
loi antiterroriste. 204 prevenus, dont le candidat au Prix Nobel de
la Paix Ragip Zarakolu et trois autres journalistes, continueront a
etre juges dans un autre volet de l'affaire KCK le 1er octobre. Le 13
septembre, un tribunal de Diyarbakir (Sud-Est) doit se prononcer sur
la remise en liberte conditionnelle de Bedri Adanir (Hawar), incarcere
depuis janvier 2010. Le 18 septembre a Van (Est) s'ouvrira le procès
de Murat Aydin (DIHA), emprisonne depuis octobre 2011 et accuse de
" faire la propagande du PKK par voie de publication ".
Par ailleurs, le procès d'Ahmet Sik, Nedim Sener et des collaborateurs
d'OdaTV se poursuivra le 14 septembre devant la 16e chambre de la
cour d'assises d'Istanbul.
Retrouver les recommandations de Reporters sans frontières dans le
rapport d'enquete "Un livre n'est pas une bombe ! Medias et justice
en Turquie, entre mefiance et reflexes securitaires" (juin 2011) :
Lire les precedents communiques de Reporters sans frontières a ce sujet
Lire le rapport d'enquete de la FIDH sur la criminalisation des
defenseurs des droits de l'homme : "Presumes coupables" (juin 2012)
Lire aussi:
Liberte pour Ragip Zarakolu : Dossier complet
Turquie : 35 journalistes juges aujourd'hui pour "terrorisme"
10 septembre : Le plus grand procès de presse de l'histoire de
la Turquie
Turquie : un futur Prix Nobel en prison ?
Turquie : des procès inquietants le 2 juillet a Silivri
Turquie : quel modèle pour le monde arabe ?
Retour a la rubrique
Source/Lien : Reporters Sans Frontières
http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=66988
Publie le : 11-09-2012
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invite a lire cette information publiee sur le site des Reporters
Sans Frontières le 10 septembre 2012.
Reporters Sans Frontières
Turquie
Quarante-quatre journalistes en procès : " la criminalisation du
journalisme doit cesser "
Publie le lundi 10 septembre 2012.
Ce lundi 10 septembre 2012 s'est ouvrt a Istanbul le procès de 44
journalistes et collaborateurs de medias pro-kurdes, dont 36 sont
incarceres depuis le 20 decembre 2011. Reporters sans frontières, dont
le correspondant turc assiste a l'audience, demande la liberation
immediate de tous les journalistes mis en cause du fait de leurs
activites professionnelles. L'organisation appelle la justice a
respecter leur droit a un procès juste et equitable.
" Ce procès de masse rappelle des heures sombres que l'on esperait
revolues, a deplore l'organisation. Malgre les promesses et les
amenagements a la marge, force est de constater que la justice persiste
dans les graves derives que nous condamnons depuis des annees :
criminalisation du journalisme critique et militant, publications
assimilees a des actes de terrorisme, abus systematique de la loi
antiterroriste et de la detention provisoire... Cette approche
repressive de la presse et de la societe civile est non seulement
dangereuse pour la liberte de l'information et contradictoire avec
les obligations internationales de la Turquie. Elle contribue aussi a
eloigner la possibilite d'une solution pacifique de la question kurde,
et decredibilise largement le rôle de modèle regional que la Turquie
pretend assumer. "
Le 10 septembre, la 14e chambre de la Cour d'assises speciale
d'Istanbul commence a juger 44 journalistes et collaborateurs
des medias pro-kurdes, et notamment du journal Ozgur Gundem et
de l'agence DIHA. Parmi les prevenus, 36 se trouvent en detention
provisoire depuis leur arrestation, le 20 decembre 2011. Ils sont
essentiellement accuses de travailler sur ordre du KCK (la branche
urbaine du Parti des travailleurs du Kurdistan - PKK, interdit), dont
ils formeraient le " Comite des medias ". La plupart sont inculpes d'"
appartenance a une organisation illegale " ou a sa direction.
A l'appui de ces mises en cause, l'acte d'accusation d'environ 800
pages se fonde essentiellement sur les publications, les contacts et
les conversations des journalistes. Tout comme dans le dossier OdaTV,
les journalistes se sont vus interroger sur la raison pour laquelle ils
avaient decide de couvrir tel ou tel evenement, de parler avec telle
ou telle source d'information. De meme, l'instruction procède par
assimilation : contacter ou interviewer des militants pro-kurdes,
y compris du parti legal BDP, est vu comme un crime en soi ;
enqueter sur les exactions des forces de l'ordre (bavure mortelle
de l'aviation turque, sevices infliges a des detenus, repression
de manifestations...) decoule forcement d'un ordre du KCK, dans
le but de nuire aux autorites. Une partie du dossier reste secrète,
en violation des droits de la defense.
Si ce procès est inedit depuis longtemps par son ampleur, il est loin
d'etre isole. Les passages en jugement de professionnels des medias
se succèdent chaque semaine, le plus souvent sur le fondement de la
loi antiterroriste. 204 prevenus, dont le candidat au Prix Nobel de
la Paix Ragip Zarakolu et trois autres journalistes, continueront a
etre juges dans un autre volet de l'affaire KCK le 1er octobre. Le 13
septembre, un tribunal de Diyarbakir (Sud-Est) doit se prononcer sur
la remise en liberte conditionnelle de Bedri Adanir (Hawar), incarcere
depuis janvier 2010. Le 18 septembre a Van (Est) s'ouvrira le procès
de Murat Aydin (DIHA), emprisonne depuis octobre 2011 et accuse de
" faire la propagande du PKK par voie de publication ".
Par ailleurs, le procès d'Ahmet Sik, Nedim Sener et des collaborateurs
d'OdaTV se poursuivra le 14 septembre devant la 16e chambre de la
cour d'assises d'Istanbul.
Retrouver les recommandations de Reporters sans frontières dans le
rapport d'enquete "Un livre n'est pas une bombe ! Medias et justice
en Turquie, entre mefiance et reflexes securitaires" (juin 2011) :
Lire les precedents communiques de Reporters sans frontières a ce sujet
Lire le rapport d'enquete de la FIDH sur la criminalisation des
defenseurs des droits de l'homme : "Presumes coupables" (juin 2012)
Lire aussi:
Liberte pour Ragip Zarakolu : Dossier complet
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10 septembre : Le plus grand procès de presse de l'histoire de
la Turquie
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