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Hongrie: Le gouvernement Orbán dans le guêpier du Caucase

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  • Hongrie: Le gouvernement Orbán dans le guêpier du Caucase

    Courrier International
    13 Septembre 2012


    HONGRIE;
    Le gouvernement Orbán dans le guêpier du Caucase

    par: András Léderer, Heti Világgazdaság (Budapest)

    La crise déclenchée par les tractations douteuses entre les
    gouvernements hongrois et azerbaïdjanais pourrait avoir des
    conséquences gravissimes.


    Il est rare que la Hongrie fasse la une de la presse internationale
    pour une affaire diplomatique. L'extradition d'un assassin [le soldat
    azéri Ramil Safarov, qui avait décapité un soldat arménien de l'Otan à
    Budapest, où il était condamné à la prison à perpétuité], la
    perspective d'empocher quelques milliards de dollars [de la part de
    Bakou] contre des obligations d'Etat et l'indignation d'un pays de 3
    millions d'habitants ne suffisent pas à l'expliquer. C'est que la
    Hongrie s'est fourrée dans un véritable guêpier.On aurait dû se poser
    la question : quelles réactions allaient susciter le geste, hautement
    symbolique, du gouvernement hongrois, consistant à extrader vers
    l'Azerbaïdjan l'assassin d'un Arménien.

    Dans le contexte des relations entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie*, le
    premier ne pouvait que faire libérer le condamné. Ce que la seconde ne
    pouvait pas regarder sans broncher. Si l'un ou l'autre pays avait agi
    autrement, leurs gouvernements auraient été balayés par la vindicte
    populaire. L'homme politique incapable de saisir cela doit exercer ses
    talents ailleurs.Ce scandale laissera des séquelles. On espère
    seulement qu'il ne conduira pas à une escalade de la haine. Cette
    affaire n'aide pas à restaurer l'image déplorable de la Hongrie au
    niveau international. Les explications confuses, du type "deux jours
    plus tard on s'est rendu compte qu'on nous avait bernés", n'y feront
    rien. Le gouvernement hongrois a réalisé une opération déplorable et
    immorale, digne d'une équipe de dilettantes. Dans une affaire aussi
    délicate, les dirigeants hongrois n'ont visé que l'intérêt immédiat,
    sans tenir compte des éléments qui auraient dû les inciter à la
    prudence. Ces événements brossent un portrait inquiétant de Viktor
    Orbán et du fonctionnement du NER [le ministère des Ressources
    nationales]. Ceux qui demandent la tête de Martonyi [le ministre des
    Affaires étrangères] ou de Navracsics [le garde des Sceaux] se
    trompent totalement. Le problème résulte de la mentalité provinciale
    et du comportement agressif du NER, qui veut ignorer une réalité
    complexe pour atteindre son objectif coûte que coûte. Face à l'Arménie
    [qui a rompu ses relations diplomatiques avec la Hongrie] et aux
    conflits au Caucase, nous sommes impuissants. Mais, concernant notre
    naïveté, révélée par l'affaire Safarov, il est urgent de prendre le
    taureau par les cornes.Nota bene : à la lumière des faits, il est
    intéressant de rappeler qu'il y a un an la Hongrie a posé sa
    candidature pour devenir membre du Conseil de sécurité de l'ONU. Un
    fait prouve que nous ne sommes ni assez vertueux ni assez finauds : le
    pays qui nous a devancé dans cette course n'est autre que
    l'Azerbaïdjan.

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