RéPUBLIQUE TCHèQUE : 1ER CONGRèS INTERNATIONA'ETUDES SUR LE GéNOCIDE
http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=67213
Publié le : 18-09-2012
Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le Collectif VAN vous
livre cette information traduite par Georges Festa et publiée sur
le site Armenian Trends - Mes Arménies le 16 septembre 2012.
Armenian Trends - Mes Arménies
Musa Dagh - Thème central du 1er Congrès International d'Etudes
sur le Génocide organisé en République Tchèque
dimanche 16 septembre 2012
Massis Post, 29.06.2012
Â" Les Monts Moïse : révolte, résistance et sauvetage des victimes
de l'extermination en masse au 20ème siècle Â" était le thème
du 1er Congrès international des études sur le génocide en
République tchèque, organisé dans la capitale, Prague, du 18 au
20 juin 2012. Le thème s'inspirait de la résistance du Musa Dagh au
génocide arménien en 1915, une saga immortalisée par Franz Werfel
dans son roman, Les Quarante Jours du Musa Dagh.
Le congrès était organisé par le Centre de Recherches sur
l'Archéologie du Mal (AERC) dans le cadre du festival NINE GATES,
lequel promeut chaque année la culture juive en République tchèque
et ailleurs en Europe. Cette année, le festival, y compris le
congrès, bénéficiait du parrainage du président du Parlement
tchèque, du Premier ministre, de plusieurs ministères et des
ambassades de Chine, d'Espagne et de Suède.
La mission de l'AERC est de Â" penser la causalité et les motifs
des génocides et de la violence de masse dans l'histoire, sur la
base de recherches comparées interdisciplinaires, rassembler des
données primaires et secondaires spécifiques sur les génocides et
les massacres de masse durant l'histoire mondiale, et explorer de
nouveaux modes de diffusion des résultats de la recherche. Le but
a long terme du Centre est d'introduire et d'instaurer la discipline
des études sur le génocide en République tchèque. Â"
Les objectifs du congrès étaient : de présenter la portée et
la méthode des études sur le génocide en République tchèque ;
d'analyser des manifestations historiques de révolte, de résistance
et de sauvetage de victimes d'extermination en masse et de génocides
au 20ème siècle au sein du contexte historique concerné ; de
comparer des événements historiques sélectionnés sur la base
d'aspects communs.
La cérémonie d'ouverture eut lieu le 18 juin au Théâtre
Viola. Pavel Zuna, une figure très connue de la télévision tchèque,
présenta les participants au congrès et invita S. E. Tigrane
S. Seiranian, ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de
la République d'Arménie en République tchèque, a prononcer le
discours inaugural.
Dans sa déclaration, l'ambassadeur se référa a Werfel,
originaire de Prague, rappelant au public que chaque 24 avril,
la communauté arménienne de Prague dépose des gerbes devant les
demeures où l'auteur naquit et vécut. M. Seiranian souligna aussi
que le gouvernement turc continue de nier le génocide arménien,
poursuivant de fait le processus de génocide. Un groupe représentatif
d'Arméniens, comprenant le Très Révérend Barsegh Pilavdjian, chef
spirituel des Arméniens en République tchèque, en Slovaquie et en
Hongrie, Hakob Asatrian, rédacteur en chef du périodique arménien
local Orer [Les Jours], plusieurs artistes et professionnels, étaient
aussi présents.
Le discours de l'ambassadeur fut suivi d'une impressionnante
interprétation a thème de nouveaux poèmes du poète tchèque Pavel
ZajiÄ~Mek, intitulée Â" Vies ? Ou cercles vicieux ? Â", accompagnés
du groupe underground DG 307. La soirée s'acheva par une réception.
Le lendemain, 19 juin, le congrès débuta a la Faculté de Théologie
protestante de l'Université Charles par une conférence programme
du docteur Paul A. Levine, professeur associé et chargé de cours
sur l'histoire de la Shoah au Centre Hugo Valentin, a l'Université
d'Uppsala en Suède. Intitulée Â" Les études sur le génocide
aujourd'hui : panorama et analyse, Â" cet exposé explora brièvement
Â" les 'histoires' des deux domaines [de la Shoah et du génocide],
leurs antagonismes et zones d'approche croissante, et ce que l'avenir
est susceptible d'apporter a ces deux domaines scientifiques dynamiques
et pluridisciplinaires, qui ont tous deux une pertinence sociale
importante et grandissante. Â"
Puis, afin d'apporter au public - composé principalement
de professeurs, d'étudiants d'université, de diplomates et
d'autres personnes intéressées - un arrière-plan d'ensemble sur
l'extermination et la spoliation des Arméniens, le documentaire
d'une heure, d'Andrew Goldberg, intitulé Le Génocide arménien
(2006), fut projeté sur grand écran.
Suite a la projection, le docteur Vahram Shemmassian, professeur
associé et directeur du programme d'études arméniennes a
l'Université d'Etat de Californie (Northridge), et spécialiste de
Musa Dagh, prit la parole et analysa Â" La résistance du Musa Dagh
(Mont Moïse) au génocide arménien. Â" Se fondant sur des archives
ottomanes, allemandes, francaises, britanniques, américaines et
arméniennes, son exposé aborda les questions suivantes : motifs du
génocide ; poches de résistance ; présentation de la communauté
du Musa Dagh ; situation a la veille de l'ordre de déportation ;
dilemmes existentiels et choix cornéliens ; les deux composantes,
civile et militaire, du dispositif de résistance ; les batailles
majeures ; les opérations de sauvetage par la 3ème Escadre de
la flotte de combat francaise en Méditerranée ; le relogement des
survivants dans un camp près de Port-Saïd, en Egypte ; les échos de
cet épisode dans la presse internationale contemporaine ; et l'impact
du roman de Werfel sur les Arméniens et les Juifs en particulier.
Le docteur Shemmassian conclut ainsi sa conférence : Â" Le combat
du Musa Dagh continue, 97 ans après. Il s'agit d'un combat contre la
négation du génocide arménien, car la négation est l'acte ultime
de chaque génocide. Ce combat est le nôtre, a tous, pas seulement
le peuple arménien. Si le slogan Â" Pus jamais ! Â" a un sens,
nous devons nous unir, afin d'empêcher des esprits criminels de
naître. Aucune considération économique, politique ou stratégique
ne saurait prévaloir sur la reconnaissance et la prévention des
génocides. La Realpolitik ne saurait être plus importante que
l'humanité en tant que telle ; une ligne doit être tracée pour
préserver la civilisation. Mon désir et mon souhait le plus ardent
est que des congrès internationaux tels que celui-ci nous rapprochent,
afin de former un front uni, non seulement au plan intellectuel, mais
aussi pratique, en battant en brèche les tendances génocidaires,
avant qu'elles ne soient ourdies et mises en Å"uvre. Â"
Le professeur Shemmassian présenta aussi un diaporama PowerPoint de
photos anciennes, extraites de sa vaste collection privée, illustrant
les scènes de sauvetage par la Marine francaise, le camp de réfugiés
a Port-Saïd, le drapeau de la Croix Rouge qui sauva les habitants du
Musa Dagh, l'inauguration en 1932 d'un mémorial a Damladjik, sur le
Musa Dagh, dédié a ce haut fait héroïque, ainsi qu'un cimetière
clôturé pour les dix-huit combattants qui perdirent la vie lors
des batailles de 1915. Une séance de questions-réponses s'ensuivit.
Tatévik Lazarian, de la radio Azadoutioun [Liberté] en Arménie, et
Hakob Asatrian, du magazine Orer, interviewèrent alors respectivement
le professeur Shemmassian sur un grand nombre de questions liées a
l'Arménie, y compris, mais sans s'y limiter, les protocoles litigieux
signés entre l'Arménie et la Turquie, et les actions prévues en
rapport avec le 100ème anniversaire du génocide arménien a travers
le monde. Le professeur Shemmassian accorda de même un entretien
a Reflex, un grand hebdomadaire publié a Prague, a grand tirage
(60 000 exemplaires et comptant 270 000 lecteurs en janvier 2010,
selon Wikipedia). Cet entretien doit paraître a mi-juillet 2012.
La présentation d'une vidéo sur Â" Le massacre de Nankin Â"
introduisit la composante chinoise du congrès. Zhang Boxing et Li
Jiangyong, du Musée du Massacre de Nankin, en Chine, évoquèrent
ensuite la Â" Zone de sécurité de Nankin : le sauvetage des citoyens
lors du massacre de Nankin. Â" Ils analysèrent la création, le
rôle et la signification de cette zone dans le contexte de la guerre
sino-japonaise dans les années 1930. La journée s'acheva par le
film de Charlie Chaplin, produit en 1940, intitulé Le Dictateur.
Le 20 juin, Alejandro Baer, de l'Institut de Sociologie,
a l'Université Ludwig-Maximilians de Munich, en Allemagne,
présenta une communication sur Â" Le sauvetage des Juifs par les
diplomates espagnols durant la Shoah : faits, mythes et politique
mémorielle. Â" Il expliqua que les liens étroits que l'Espagne
conservait avec l'Allemagne, durant la Seconde Guerre mondiale, permit
a certains diplomates d'accorder leur protection aux victimes. Ce
fait fut utilisé plus tard par le gouvernement de Franco pour tenter
d'échapper a l'isolement auquel la communauté internationale condamna
l'Espagne après la guerre. Le mythe selon lequel Franco aida les
Juifs durant la Shoah est toujours entretenu en Espagne a ce jour.
Un sujet connexe fut étudié par le professeur Paul A. Levine,
plus précisément Â" Les actions de sauvetage de Raoul Wallenberg a
Budapest : mythe ou histoire ? Â" Il clarifia la relation fascinante,
mais souvent troublante, entre mythe et histoire, une distinction
d'une importance particulière pour le champ des études sur la Shoah
et le génocide.
La session d'après-midi débuta par deux documentaires : Opstand
in Sobibor [Révolte a Sobibor, de Pavel Kogan, 1989 - NdT] et The
Living Dead [Les morts-vivants, d'Adam Curtis, 1995 - NdT]. Dernier
intervenant, mais non le moindre, le docteur Igor Bartosik, historien
chercheur au Musée d'Auschwitz Birkenau, en Pologne, approfondit Â"
L'action clandestine et la révolte des prisonniers du Sonderkommando
[commando spécial] KL Auschwitz Â" dans une approche comparative,
illustrée de documents et d'images jusqu'ici inédites. Le congrès
s'acheva par des débats et des remarques conclusives, de la part
des organisateurs et des participants.
Il est significatif de noter qu'après la conclusion du congrès,
l'ambassade de Turquie a Prague prit contact et rencontra deux
des principaux organisateurs du congrès, afin de leur exprimer
son mécontentement concernant la mention du Musa Dagh, a savoir
le génocide arménien, dans le programme. Les officiels turcs
prétendirent qu'il s'agit d'un Â" événement historique controversé
Â" et que d'autres chercheurs auraient dÃ", en conséquence,
être invités afin d'exposer l' Â" autre versant Â" de cette
histoire. Dans leur réponse, les organisateurs du congrès citèrent
la reconnaissance du génocide arménien comme un fait historique
par l'Association Internationale des Chercheurs sur le Génocide,
ainsi que les déclarations annuelles du Président Obama sur la
Grande Catastrophe [Metz Yeghern - NdT]. Ils soulignèrent de même
que le but du congrès n'était pas de présenter différents points
de vue sur des génocides avérés, tel que celui des Arméniens. A
la fin de cette rencontre, les deux organisateurs se virent remettre
des ouvrages sur le Â" point de vue turc Â", et invités a se rendre
a Istanbul pour y étudier les archives turques.
Â" Les Monts Moïse Â" fut une manifestation importante et réussie,
qui s'ajoute au nombre croissant de congrès internationaux sur
le thème du génocide. Les organisateurs prévoient de publier
les Actes et de tenir chaque année des symposiums similaires, sur
différents thèmes.
___________
Source : http://massispost.com/archives/6611 Traduction : © Georges
Festa - 09.2012.
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Source/Lien : Armenian Trends - Mes Arménies
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Publié le : 18-09-2012
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sur le Génocide organisé en République Tchèque
dimanche 16 septembre 2012
Massis Post, 29.06.2012
Â" Les Monts Moïse : révolte, résistance et sauvetage des victimes
de l'extermination en masse au 20ème siècle Â" était le thème
du 1er Congrès international des études sur le génocide en
République tchèque, organisé dans la capitale, Prague, du 18 au
20 juin 2012. Le thème s'inspirait de la résistance du Musa Dagh au
génocide arménien en 1915, une saga immortalisée par Franz Werfel
dans son roman, Les Quarante Jours du Musa Dagh.
Le congrès était organisé par le Centre de Recherches sur
l'Archéologie du Mal (AERC) dans le cadre du festival NINE GATES,
lequel promeut chaque année la culture juive en République tchèque
et ailleurs en Europe. Cette année, le festival, y compris le
congrès, bénéficiait du parrainage du président du Parlement
tchèque, du Premier ministre, de plusieurs ministères et des
ambassades de Chine, d'Espagne et de Suède.
La mission de l'AERC est de Â" penser la causalité et les motifs
des génocides et de la violence de masse dans l'histoire, sur la
base de recherches comparées interdisciplinaires, rassembler des
données primaires et secondaires spécifiques sur les génocides et
les massacres de masse durant l'histoire mondiale, et explorer de
nouveaux modes de diffusion des résultats de la recherche. Le but
a long terme du Centre est d'introduire et d'instaurer la discipline
des études sur le génocide en République tchèque. Â"
Les objectifs du congrès étaient : de présenter la portée et
la méthode des études sur le génocide en République tchèque ;
d'analyser des manifestations historiques de révolte, de résistance
et de sauvetage de victimes d'extermination en masse et de génocides
au 20ème siècle au sein du contexte historique concerné ; de
comparer des événements historiques sélectionnés sur la base
d'aspects communs.
La cérémonie d'ouverture eut lieu le 18 juin au Théâtre
Viola. Pavel Zuna, une figure très connue de la télévision tchèque,
présenta les participants au congrès et invita S. E. Tigrane
S. Seiranian, ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de
la République d'Arménie en République tchèque, a prononcer le
discours inaugural.
Dans sa déclaration, l'ambassadeur se référa a Werfel,
originaire de Prague, rappelant au public que chaque 24 avril,
la communauté arménienne de Prague dépose des gerbes devant les
demeures où l'auteur naquit et vécut. M. Seiranian souligna aussi
que le gouvernement turc continue de nier le génocide arménien,
poursuivant de fait le processus de génocide. Un groupe représentatif
d'Arméniens, comprenant le Très Révérend Barsegh Pilavdjian, chef
spirituel des Arméniens en République tchèque, en Slovaquie et en
Hongrie, Hakob Asatrian, rédacteur en chef du périodique arménien
local Orer [Les Jours], plusieurs artistes et professionnels, étaient
aussi présents.
Le discours de l'ambassadeur fut suivi d'une impressionnante
interprétation a thème de nouveaux poèmes du poète tchèque Pavel
ZajiÄ~Mek, intitulée Â" Vies ? Ou cercles vicieux ? Â", accompagnés
du groupe underground DG 307. La soirée s'acheva par une réception.
Le lendemain, 19 juin, le congrès débuta a la Faculté de Théologie
protestante de l'Université Charles par une conférence programme
du docteur Paul A. Levine, professeur associé et chargé de cours
sur l'histoire de la Shoah au Centre Hugo Valentin, a l'Université
d'Uppsala en Suède. Intitulée Â" Les études sur le génocide
aujourd'hui : panorama et analyse, Â" cet exposé explora brièvement
Â" les 'histoires' des deux domaines [de la Shoah et du génocide],
leurs antagonismes et zones d'approche croissante, et ce que l'avenir
est susceptible d'apporter a ces deux domaines scientifiques dynamiques
et pluridisciplinaires, qui ont tous deux une pertinence sociale
importante et grandissante. Â"
Puis, afin d'apporter au public - composé principalement
de professeurs, d'étudiants d'université, de diplomates et
d'autres personnes intéressées - un arrière-plan d'ensemble sur
l'extermination et la spoliation des Arméniens, le documentaire
d'une heure, d'Andrew Goldberg, intitulé Le Génocide arménien
(2006), fut projeté sur grand écran.
Suite a la projection, le docteur Vahram Shemmassian, professeur
associé et directeur du programme d'études arméniennes a
l'Université d'Etat de Californie (Northridge), et spécialiste de
Musa Dagh, prit la parole et analysa Â" La résistance du Musa Dagh
(Mont Moïse) au génocide arménien. Â" Se fondant sur des archives
ottomanes, allemandes, francaises, britanniques, américaines et
arméniennes, son exposé aborda les questions suivantes : motifs du
génocide ; poches de résistance ; présentation de la communauté
du Musa Dagh ; situation a la veille de l'ordre de déportation ;
dilemmes existentiels et choix cornéliens ; les deux composantes,
civile et militaire, du dispositif de résistance ; les batailles
majeures ; les opérations de sauvetage par la 3ème Escadre de
la flotte de combat francaise en Méditerranée ; le relogement des
survivants dans un camp près de Port-Saïd, en Egypte ; les échos de
cet épisode dans la presse internationale contemporaine ; et l'impact
du roman de Werfel sur les Arméniens et les Juifs en particulier.
Le docteur Shemmassian conclut ainsi sa conférence : Â" Le combat
du Musa Dagh continue, 97 ans après. Il s'agit d'un combat contre la
négation du génocide arménien, car la négation est l'acte ultime
de chaque génocide. Ce combat est le nôtre, a tous, pas seulement
le peuple arménien. Si le slogan Â" Pus jamais ! Â" a un sens,
nous devons nous unir, afin d'empêcher des esprits criminels de
naître. Aucune considération économique, politique ou stratégique
ne saurait prévaloir sur la reconnaissance et la prévention des
génocides. La Realpolitik ne saurait être plus importante que
l'humanité en tant que telle ; une ligne doit être tracée pour
préserver la civilisation. Mon désir et mon souhait le plus ardent
est que des congrès internationaux tels que celui-ci nous rapprochent,
afin de former un front uni, non seulement au plan intellectuel, mais
aussi pratique, en battant en brèche les tendances génocidaires,
avant qu'elles ne soient ourdies et mises en Å"uvre. Â"
Le professeur Shemmassian présenta aussi un diaporama PowerPoint de
photos anciennes, extraites de sa vaste collection privée, illustrant
les scènes de sauvetage par la Marine francaise, le camp de réfugiés
a Port-Saïd, le drapeau de la Croix Rouge qui sauva les habitants du
Musa Dagh, l'inauguration en 1932 d'un mémorial a Damladjik, sur le
Musa Dagh, dédié a ce haut fait héroïque, ainsi qu'un cimetière
clôturé pour les dix-huit combattants qui perdirent la vie lors
des batailles de 1915. Une séance de questions-réponses s'ensuivit.
Tatévik Lazarian, de la radio Azadoutioun [Liberté] en Arménie, et
Hakob Asatrian, du magazine Orer, interviewèrent alors respectivement
le professeur Shemmassian sur un grand nombre de questions liées a
l'Arménie, y compris, mais sans s'y limiter, les protocoles litigieux
signés entre l'Arménie et la Turquie, et les actions prévues en
rapport avec le 100ème anniversaire du génocide arménien a travers
le monde. Le professeur Shemmassian accorda de même un entretien
a Reflex, un grand hebdomadaire publié a Prague, a grand tirage
(60 000 exemplaires et comptant 270 000 lecteurs en janvier 2010,
selon Wikipedia). Cet entretien doit paraître a mi-juillet 2012.
La présentation d'une vidéo sur Â" Le massacre de Nankin Â"
introduisit la composante chinoise du congrès. Zhang Boxing et Li
Jiangyong, du Musée du Massacre de Nankin, en Chine, évoquèrent
ensuite la Â" Zone de sécurité de Nankin : le sauvetage des citoyens
lors du massacre de Nankin. Â" Ils analysèrent la création, le
rôle et la signification de cette zone dans le contexte de la guerre
sino-japonaise dans les années 1930. La journée s'acheva par le
film de Charlie Chaplin, produit en 1940, intitulé Le Dictateur.
Le 20 juin, Alejandro Baer, de l'Institut de Sociologie,
a l'Université Ludwig-Maximilians de Munich, en Allemagne,
présenta une communication sur Â" Le sauvetage des Juifs par les
diplomates espagnols durant la Shoah : faits, mythes et politique
mémorielle. Â" Il expliqua que les liens étroits que l'Espagne
conservait avec l'Allemagne, durant la Seconde Guerre mondiale, permit
a certains diplomates d'accorder leur protection aux victimes. Ce
fait fut utilisé plus tard par le gouvernement de Franco pour tenter
d'échapper a l'isolement auquel la communauté internationale condamna
l'Espagne après la guerre. Le mythe selon lequel Franco aida les
Juifs durant la Shoah est toujours entretenu en Espagne a ce jour.
Un sujet connexe fut étudié par le professeur Paul A. Levine,
plus précisément Â" Les actions de sauvetage de Raoul Wallenberg a
Budapest : mythe ou histoire ? Â" Il clarifia la relation fascinante,
mais souvent troublante, entre mythe et histoire, une distinction
d'une importance particulière pour le champ des études sur la Shoah
et le génocide.
La session d'après-midi débuta par deux documentaires : Opstand
in Sobibor [Révolte a Sobibor, de Pavel Kogan, 1989 - NdT] et The
Living Dead [Les morts-vivants, d'Adam Curtis, 1995 - NdT]. Dernier
intervenant, mais non le moindre, le docteur Igor Bartosik, historien
chercheur au Musée d'Auschwitz Birkenau, en Pologne, approfondit Â"
L'action clandestine et la révolte des prisonniers du Sonderkommando
[commando spécial] KL Auschwitz Â" dans une approche comparative,
illustrée de documents et d'images jusqu'ici inédites. Le congrès
s'acheva par des débats et des remarques conclusives, de la part
des organisateurs et des participants.
Il est significatif de noter qu'après la conclusion du congrès,
l'ambassade de Turquie a Prague prit contact et rencontra deux
des principaux organisateurs du congrès, afin de leur exprimer
son mécontentement concernant la mention du Musa Dagh, a savoir
le génocide arménien, dans le programme. Les officiels turcs
prétendirent qu'il s'agit d'un Â" événement historique controversé
Â" et que d'autres chercheurs auraient dÃ", en conséquence,
être invités afin d'exposer l' Â" autre versant Â" de cette
histoire. Dans leur réponse, les organisateurs du congrès citèrent
la reconnaissance du génocide arménien comme un fait historique
par l'Association Internationale des Chercheurs sur le Génocide,
ainsi que les déclarations annuelles du Président Obama sur la
Grande Catastrophe [Metz Yeghern - NdT]. Ils soulignèrent de même
que le but du congrès n'était pas de présenter différents points
de vue sur des génocides avérés, tel que celui des Arméniens. A
la fin de cette rencontre, les deux organisateurs se virent remettre
des ouvrages sur le Â" point de vue turc Â", et invités a se rendre
a Istanbul pour y étudier les archives turques.
Â" Les Monts Moïse Â" fut une manifestation importante et réussie,
qui s'ajoute au nombre croissant de congrès internationaux sur
le thème du génocide. Les organisateurs prévoient de publier
les Actes et de tenir chaque année des symposiums similaires, sur
différents thèmes.
___________
Source : http://massispost.com/archives/6611 Traduction : © Georges
Festa - 09.2012.
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