REVUE DE PRESSE
La Hongrie doit présenter ses excuses à l'Arménie
Par Árpád Schilling, metteur en scène et directeur artistique de Krétakör.
J'en appelle à tous les citoyens hongrois honnêtes en deçà et au-delà
de nos frontières : demandons pardon aux Arméniens que le gouvernement
hongrois a insultés contre notre volonté et honteusement en notre nom.
Début septembre, notre gouvernement a extradé à Bakou Ramil Safarov,
auteur en 2004 en Hongrie d'un assassinat à la hache d'un officier
arménien sans autre motif que sa nationalité arménienne. Un tribunal
hongrois l'a condamné à une peine de prison à perpétuité. Depuis 2004,
il purgeait sa peine en Hongrie. Mais aussitôt arrivé à Bakou, il a
été gracié par le président azerbaidjanais Ilham Aliev.
On ignore encore pour quelle raison notre gouvernement a procédé
ainsi. Mais en remettant à l'Azerbaïdjan cet assassin glorifié dans
son propre pays, il a commis un acte d'inhumanité, qui viole la morale
et constitue un geste juridiquement indéfendable.
La Hongrie est un Etat de droit millénaire dont nous sommes fiers.
C'est pourquoi nous exigeons que le gouvernement de Viktor Orbán
présente sans délais ses excuses à l'Arménie et cesse de contribuer au
conflit entre Arméniens et Azerbaïdjanais. Il doit le faire au plus
tôt, d'autant que selon les derniers échos à Bakou et à Erevan, on
peut légitimement craindre que l'extradition de Ramil Safarov ne
conduise à une reprise du conflit. Dans ce cas, la Hongrie serait
marquée du stigmate honteux de responsable de guerre.
Aux yeux de la communauté internationale, cette affaire constitue une
nouvelle preuve que notre chef du gouvernement démocratiquement élu
lutte en paroles contre le racisme, pas dans les actes. Voilà pourquoi
nous exigeons également qu'il fasse tout pour que la série de meurtres
racistes les plus graves de notre histoire ne sombre pas dans l'oubli,
et que les citoyens hongrois d'origine tsigane puissent enfin se
sentir pleinement citoyens en Hongrie. Nous exigeons que notre
gouvernement ne soutienne aucune de nos institutions culturelles dont
les dirigeants sont antisémites.
Enfin, Viktor Orbán doit cesser d'encourager les extrémistes : le
parallèle entre ses déclarations vulgaires à l'adresse de l'Union
Européenne et les bûchers de drapeaux allumés par le parti d'extrême
droite parvenu au Parlement saute aux yeux. Assez de doubles discours
! La Hongrie est un pays européen car jadis ses dirigeants éclairés en
avaient décidé ainsi. Ce sont eux que nous voulons fidèlement suivre.
Respectueusement à l'égard de tous ceux qui ne pensent pas comme nous,
nous refusons toute violence physique ou verbale.
Árpád Schilling, metteur en scène et directeur artistique de Krétakör.
http://www.lemonde.fr/idees/article/2012/09/18/la-hongrie-doit-presenter-ses-excuses-a-l-armenie-par-arpad-schilling_1761189_3232.html
mercredi 19 septembre 2012,
Stéphane ©armenews.com
La Hongrie doit présenter ses excuses à l'Arménie
Par Árpád Schilling, metteur en scène et directeur artistique de Krétakör.
J'en appelle à tous les citoyens hongrois honnêtes en deçà et au-delà
de nos frontières : demandons pardon aux Arméniens que le gouvernement
hongrois a insultés contre notre volonté et honteusement en notre nom.
Début septembre, notre gouvernement a extradé à Bakou Ramil Safarov,
auteur en 2004 en Hongrie d'un assassinat à la hache d'un officier
arménien sans autre motif que sa nationalité arménienne. Un tribunal
hongrois l'a condamné à une peine de prison à perpétuité. Depuis 2004,
il purgeait sa peine en Hongrie. Mais aussitôt arrivé à Bakou, il a
été gracié par le président azerbaidjanais Ilham Aliev.
On ignore encore pour quelle raison notre gouvernement a procédé
ainsi. Mais en remettant à l'Azerbaïdjan cet assassin glorifié dans
son propre pays, il a commis un acte d'inhumanité, qui viole la morale
et constitue un geste juridiquement indéfendable.
La Hongrie est un Etat de droit millénaire dont nous sommes fiers.
C'est pourquoi nous exigeons que le gouvernement de Viktor Orbán
présente sans délais ses excuses à l'Arménie et cesse de contribuer au
conflit entre Arméniens et Azerbaïdjanais. Il doit le faire au plus
tôt, d'autant que selon les derniers échos à Bakou et à Erevan, on
peut légitimement craindre que l'extradition de Ramil Safarov ne
conduise à une reprise du conflit. Dans ce cas, la Hongrie serait
marquée du stigmate honteux de responsable de guerre.
Aux yeux de la communauté internationale, cette affaire constitue une
nouvelle preuve que notre chef du gouvernement démocratiquement élu
lutte en paroles contre le racisme, pas dans les actes. Voilà pourquoi
nous exigeons également qu'il fasse tout pour que la série de meurtres
racistes les plus graves de notre histoire ne sombre pas dans l'oubli,
et que les citoyens hongrois d'origine tsigane puissent enfin se
sentir pleinement citoyens en Hongrie. Nous exigeons que notre
gouvernement ne soutienne aucune de nos institutions culturelles dont
les dirigeants sont antisémites.
Enfin, Viktor Orbán doit cesser d'encourager les extrémistes : le
parallèle entre ses déclarations vulgaires à l'adresse de l'Union
Européenne et les bûchers de drapeaux allumés par le parti d'extrême
droite parvenu au Parlement saute aux yeux. Assez de doubles discours
! La Hongrie est un pays européen car jadis ses dirigeants éclairés en
avaient décidé ainsi. Ce sont eux que nous voulons fidèlement suivre.
Respectueusement à l'égard de tous ceux qui ne pensent pas comme nous,
nous refusons toute violence physique ou verbale.
Árpád Schilling, metteur en scène et directeur artistique de Krétakör.
http://www.lemonde.fr/idees/article/2012/09/18/la-hongrie-doit-presenter-ses-excuses-a-l-armenie-par-arpad-schilling_1761189_3232.html
mercredi 19 septembre 2012,
Stéphane ©armenews.com