Turquie/Procès OdaTV : deux journalistes restent en prison
http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=67344
Publié le : 21-09-2012
Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le Collectif VAN vous
invite à lire cette information publiée sur le site des Reporters Sans
Frontières le 17 septembre 2012.
Reporters Sans Frontières
Turquie
Publié le lundi 17 septembre 2012. Mis à jour le jeudi 20 septembre 2012.
« Ces libérations au compte-gouttes confirment à la fois la faiblesse
du dossier d'accusation et le caractère punitif, vexatoire de
l'incarcération des journalistes. Nous nous félicitons bien sûr que
Baris Pehlivan et Baris Terkoglu voient enfin la lumière du jour, mais
au nom de quoi ont-ils donc passé dix-neuf mois en détention ? Les
multiples promesses de preuves faites par le parquet n'ont jamais été
matérialisées. Si l'emprisonnement de ces deux journalistes n'était
finalement pas justifié, qu'est-ce qui motive le maintien en détention
de leurs deux collègues ? », a dénoncé Reporters sans frontières au
terme de la 13e audience du procès OdaTV.
Le 14 septembre 2012 vers 20h30, le juge Mehmet Ekinci a annoncé la
remise en liberté conditionnelle du directeur de publication d'OdaTV,
Baris Pehlivan, et de son directeur de l'information, Baris Terkoglu,
détenus depuis février 2011. En revanche, le propriétaire du site
OdaTV, Soner Yalçin, et son collaborateur Yalçin Küçük, restent en
détention jusqu'à nouvel ordre.
L'incompréhension face à ces décisions est d'autant plus forte
qu'après sept mois d'attente, la cour a enfin reçu le rapport
d'expertise du Conseil de recherche scientifique et technique
(TÜBITAK) sur l'origine des fichiers saisis sur les ordinateurs des
journalistes, qui constituent la principale pièce à conviction. Ce
rapport de 339 pages avait été commandé pour statuer sur les études de
trois universités turques, qui concluaient que les fichiers incriminés
avaient été importés par des virus dans les ordinateurs des
journalistes.
Le rapport de la TÜBITAK confirme la présence de logiciels
malveillants dans les ordinateurs et précise qu'aucune preuve n'existe
que les fichiers en question ont été produits par leurs utilisateurs.
Si les trois auteurs du rapport n'affirment pas que tous les fichiers
incriminés ont été importés par virus, ils trouvent cette hypothèse «
fortement probable » dans le cas d'au moins un dossier, retrouvé dans
l'ordinateur de la journaliste Müyesser Yildiz.
Le juge Mehmet Ekinci a accordé un délai de vingt jours
supplémentaires à la TÜBITAK pour que l'institut clarifie ces
conclusions et « dissipe les aspects » pouvant sembler
contradictoires. Le procès reprendra le 16 novembre prochain.
Par ailleurs, le journaliste d'investigation Ahmet Sik, inculpé dans
la même affaire et remis en liberté conditionnelle le 12 mars dernier,
risque 3 à 7 ans d'emprisonnement pour les déclarations qu'il avait
faites à sa sortie de prison. Son procès s'est ouvert le 13 septembre
devant la 2e chambre du tribunal correctionnel de Silivri. L'acte
d'accusation du procureur Muammer Akkas cite 39 plaignants, des
magistrats qui reprochent au journaliste de les avoir « exposés à de
possibles attaques d'organisations terroristes ». Le procès reprendra
le 4 décembre prochain. Reporters sans frontières dénonce les
accusations absurdes portées contre Ahmet Sik et réclame la levée
immédiate des charges qui pèsent à son encontre.
http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=67344
Publié le : 21-09-2012
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invite à lire cette information publiée sur le site des Reporters Sans
Frontières le 17 septembre 2012.
Reporters Sans Frontières
Turquie
Publié le lundi 17 septembre 2012. Mis à jour le jeudi 20 septembre 2012.
« Ces libérations au compte-gouttes confirment à la fois la faiblesse
du dossier d'accusation et le caractère punitif, vexatoire de
l'incarcération des journalistes. Nous nous félicitons bien sûr que
Baris Pehlivan et Baris Terkoglu voient enfin la lumière du jour, mais
au nom de quoi ont-ils donc passé dix-neuf mois en détention ? Les
multiples promesses de preuves faites par le parquet n'ont jamais été
matérialisées. Si l'emprisonnement de ces deux journalistes n'était
finalement pas justifié, qu'est-ce qui motive le maintien en détention
de leurs deux collègues ? », a dénoncé Reporters sans frontières au
terme de la 13e audience du procès OdaTV.
Le 14 septembre 2012 vers 20h30, le juge Mehmet Ekinci a annoncé la
remise en liberté conditionnelle du directeur de publication d'OdaTV,
Baris Pehlivan, et de son directeur de l'information, Baris Terkoglu,
détenus depuis février 2011. En revanche, le propriétaire du site
OdaTV, Soner Yalçin, et son collaborateur Yalçin Küçük, restent en
détention jusqu'à nouvel ordre.
L'incompréhension face à ces décisions est d'autant plus forte
qu'après sept mois d'attente, la cour a enfin reçu le rapport
d'expertise du Conseil de recherche scientifique et technique
(TÜBITAK) sur l'origine des fichiers saisis sur les ordinateurs des
journalistes, qui constituent la principale pièce à conviction. Ce
rapport de 339 pages avait été commandé pour statuer sur les études de
trois universités turques, qui concluaient que les fichiers incriminés
avaient été importés par des virus dans les ordinateurs des
journalistes.
Le rapport de la TÜBITAK confirme la présence de logiciels
malveillants dans les ordinateurs et précise qu'aucune preuve n'existe
que les fichiers en question ont été produits par leurs utilisateurs.
Si les trois auteurs du rapport n'affirment pas que tous les fichiers
incriminés ont été importés par virus, ils trouvent cette hypothèse «
fortement probable » dans le cas d'au moins un dossier, retrouvé dans
l'ordinateur de la journaliste Müyesser Yildiz.
Le juge Mehmet Ekinci a accordé un délai de vingt jours
supplémentaires à la TÜBITAK pour que l'institut clarifie ces
conclusions et « dissipe les aspects » pouvant sembler
contradictoires. Le procès reprendra le 16 novembre prochain.
Par ailleurs, le journaliste d'investigation Ahmet Sik, inculpé dans
la même affaire et remis en liberté conditionnelle le 12 mars dernier,
risque 3 à 7 ans d'emprisonnement pour les déclarations qu'il avait
faites à sa sortie de prison. Son procès s'est ouvert le 13 septembre
devant la 2e chambre du tribunal correctionnel de Silivri. L'acte
d'accusation du procureur Muammer Akkas cite 39 plaignants, des
magistrats qui reprochent au journaliste de les avoir « exposés à de
possibles attaques d'organisations terroristes ». Le procès reprendra
le 4 décembre prochain. Reporters sans frontières dénonce les
accusations absurdes portées contre Ahmet Sik et réclame la levée
immédiate des charges qui pèsent à son encontre.