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L'Indignation De L'Occident Suite A La Destruction De Biens Culturel

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  • L'Indignation De L'Occident Suite A La Destruction De Biens Culturel

    L'INDIGNATION DE L'OCCIDENT SUITE A LA DESTRUCTION DE BIENS CULTURELS

    http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=67400
    Publie le : 24-09-2012

    Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le Collectif VAN vous
    livre cette information traduite par Georges Festa et publiee sur le
    site Armenian Trends - Mes Armenies le 13 septembre 2012.

    Armenian Trends - Mes Armenies

    jeudi 13 septembre 2012

    Is Western Condemnation of Cultural Destruction Reserved Exclusively
    for Enemies ? / La condamnation par l'Occident des destructions de
    biens culturels ne vaut-elle que pour ses ennemis ?

    Legende photo: Destruction de la necropole armenienne medievale de
    Djoulfa par les forces azeries, 2005 © www.collectifvan.org

    La condamnation par l'Occident des destructions de biens culturels
    ne vaut-elle que pour ses ennemis ?

    par Simon Maghakyan

    The Armenian Weekly, 18.08.2012

    Les organisations internationales, les gouvernements occidentaux et
    les principaux medias ont exprime bruyamment - et legitimement - leur
    indignation, suite a la destruction recente de majestueux tombeaux
    musulmans soufis par des extremistes islamistes a Tombouctou, au
    Mali, faisant echo aux reactions qui ont suivi la demolition en 2001
    par les talibans de deux admirables statues de Bouddha a Bamyan,
    en Afghanistan.

    Dans les deux cas, ceux qui ont viole les droits culturels sont des
    groupes opposes a l'Occident, lies a Al-Qaida, ce qui, a lui seul,
    semble avoir merite une ferme condamnation par l'Occident.

    Au fait, pourquoi l'Occident garde-t-il un silence assourdissant au
    sujet de la destruction totale de la plus vaste necropole armenienne
    au monde par l'Azerbaïdjan, grand fournisseur d'energie et acheteur
    d'armes auprès de ce meme Occident ?

    En decembre 2005, des religieux de l'Eglise armenienne du nord de
    l'Iran ont enregistre sur magnetoscope plus d'une centaine d'hommes en
    uniforme, au-dela de la frontière dans l'Azerbaïdjan ex-sovietique,
    en train de detruire les milliers de khatchkars, ou pierres-croix,
    armeniens, d'une beaute saisissante et uniques au monde, de l'admirable
    cimetière de Djoulfa. L'Eglise publia ensuite des photographies
    montrant clairement que ce site sacre a ete remplace par un champ de
    tir militaire.

    L'Azerbaïdjan nie avec vehemence le constat de cette destruction,
    laissant entendre que le cimetière, a l'instar des Armeniens du Moyen
    Age dont il portait la memoire, n'a jamais existe dans ce lieu. (En
    Azerbaïdjan, l'historiographie officielle pretend que les Armeniens
    ne se trouvaient pas dans la region du Sud Caucase jusqu'au 19ème
    siècle.) Afin de proteger sa cause, l'Azerbaïdjan a, par la suite,
    interdit a des observateurs europeens (et quelques annees plus tard, a
    un ambassadeur hesitant des Etats-Unis) de se rendre sur le site de ce
    cimetière, contraignant ainsi l'Association Americaine pour le Progrès
    de la Science (AAAS) a documenter ce crime par des donnees satellite.

    L'AAAS prit contact avec le Parlement Europeen et l'ICOMOS,
    une organisation de protection des biens culturels, une des rares
    institutions internationales susceptibles de temoigner ou de condamner
    la destruction de Djoulfa.

    La reaction publique de Washington a la destruction de Djoulfa ne
    survint cependant que plusieurs mois après cette devastation, sous la
    forme d'une reponse ecrite a une question posee par Barbara Boxer,
    senatrice democrate de Californie. Dans sa reponse, le Departement
    d'Etat " exhorte les autorites azerbaïdjanaises concernees a
    enqueter sur les allegations de profanation de monuments culturels
    au Nakhitchevan, " minimisant en fait l'effacement de toute une
    culture en la qualifiant vaguement de " profanation ", un qualificatif
    souvent utilise pour le vandalisme des pierres tombales au moyen des
    graffitis. En prive, neanmoins, le Departement d'Etat etait exaspere
    - non du fait des destructions gratuites par l'Azerbaïdjan, comme le
    suggère un câble divulgue, mais a cause des " communiques de presse
    debrides " de l'Armenie, condamnant celles-ci.

    L'organisation internationale chargee de proteger notre heritage
    global, l'UNESCO, fit de meme, a la manière de Washington. La seule
    reaction publique de l'UNESCO a la destruction de Djoulfa a ete une
    reponse a la petition que j'ai lancee moi-meme en 2010, dans laquelle
    cette organisation affirmait etre disposee a envoyer une mission
    d'enquete, sous reserve de l'acceptation de l'Etat perpetrateur,
    l'Azerbaïdjan, omettant par ailleurs de condamner cette destruction.

    Autrement dit, l'UNESCO s'engageait de fait a se taire indefiniment,
    en demandant a l'Azerbaïdjan d'~\uvrer volontairement contre ce qu'il
    considère comme ses interets politiques, une impossibilite quasi
    certaine. Comme on pouvait s'y attendre, l'Azerbaïdjan ne reagit pas
    a la proposition de l'UNESCO.

    Tandis que la destruction de Djoulfa par l'Azerbaïdjan ne parvenait pas
    a susciter la moindre reaction significative de la part de l'UNESCO,
    cette meme organisation passa a l'action, après que le mot " Djoulfa
    " ait ete mentionne dans une exposition de pierres-croix armeniennes
    en 2011. Meme après avoir censure ce mot, l'UNESCO boycotta sa propre
    exposition, car une photographie du cimetière figurait encore dans
    l'exposition, bien que non legendee.

    Le motif presidant a la destruction du cimetière et aux man~\uvres
    politiques qui s'ensuivirent est le conflit territorial entre
    l'Azerbaïdjan et l'Armenie sur la region du Nagorno-Karabagh ; or,
    l'effacement de Djoulfa a eu lieu dans une region non disputee,
    le Nakhitchevan. Et si les Etats-Unis, en tant que mediateur dans
    le conflit du Karabagh, sont censes rester impartiaux, une reponse
    muette a la destruction des plus documentee d'un site culturel
    majeur ne saurait etre assimilee a de l'equite ; elle est, de fait,
    contre-productive car elle renforce une cause essentielle du conflit
    : la conviction par les Armeniens que l'Azerbaïdjan a deliberement
    aneanti toute trace de leur identite autochtone, sans en etre rendu
    responsable.

    La reaction de Washington a la destruction de Djoulfa a ete
    probablement tenue au silence, en partie, du fait des immenses
    ressources energetiques de l'Azerbaïdjan, que Bakou vend aux
    marches occidentaux via la Turquie. Les achats d'armements auprès de
    l'Azerbaïdjan par Israël, ainsi que les conjectures sur son statut de
    base secrète pour une attaque possible contre l'Iran, peuvent aussi
    jouer dans le silence observe sur la destruction de Djoulfa.

    Si les atermoiements de Washington sont previsibles, etant donnes
    ses interets energetiques et securitaires en Azerbaïdjan, l'inaction
    de l'UNESCO est inacceptable, de meme que le silence d'un grand
    nombre de medias internationaux (a quelques exceptions près). Il est
    inquietant de constater que la condamnation selective par Washington
    des violations des droits culturels, apparemment fondes sur des
    interets percus comme siens, soit imitee dans la couverture des medias
    internationaux, ainsi que dans les agissements d'une organisation
    internationale, creee ostensiblement afin de defendre tout patrimoine
    vulnerable et menace.

    Parallèlement, la directrice generale de l'UNESCO, Irina Bokova, prend
    le temps d'ecrire un avis, diffuse sur CNN, sur les destructions de
    Tombouctou, mais agit comme si elle n'avait jamais entendu parler de
    Djoulfa, alors meme qu'un document, prepare en 2011 a son intention
    et publie sur www.unesco.org, laisse entendre le contraire. Son
    resume d'un discours prononce par le ministre armenien des Affaires
    Etrangères contient la declaration suivante :

    " [Le ministre] explique ensuite qu'avec l'Azerbaïdjan, les efforts
    visant a eliminer le patrimoine armenien se poursuivent, en depit de
    la sonnette d'alarme [sic] tiree continuellement par l'Armenie. Il
    se refère a la destruction du cimetière, vieux de plusieurs siècles,
    de l'ancienne Djougha (Djoulfa) au Nakhitchevan [habite autrefois par
    des Armeniens, actuel territoire de l'Azerbaïdjan - commentaire par
    l'UNESCO] avec ses milliers de pierres-croix sculptees mises a bas,
    empilees et emportees entre 1998 et 2005, et sa transformation en
    site d'entraînement militaire en 2005. "

    Dans ce qui semble etre une mesure d'apaisement, en evitant de
    prendre position sur la destruction de Djoulfa, l'UNESCO reconnaît
    indirectement la valeur et la vulnerabilite des khatchkars armeniens
    en declarant en 2010 leur art et leur symbolisme Patrimoine Culturel
    Immateriel, sans mentionner aucunement ce qui constituait, cinq ans
    plus tôt, la plus vaste collection de khatchkars au monde.

    La destruction de Djoulfa, comme celle des Bouddhas de Bamyan et
    des lieux sains de Tombouctou, merite la plus grande couverture,
    une condamnation sans faille et un engagement international, quel
    que soit le perpetrateur.

    [Simon Maghakyan documente la destruction de Djoulfa sur
    www.djulfa.com. Il est aussi expert du Sud Caucase pour Amnesty
    International Etats-Unis et a recemment rejoint la Faculte des Sciences
    politiques a l'Arapahoe Community College, de Littleton, au Colorado.]

    ______________

    Source :
    http://www.armenianweekly.com/2012/08/16/is-western-condemnation-of-cultural-destruction-reserved-exclusively-for-enemies/

    Traduction : © Georges Festa - 09.2012.

    Avec l'aimable autorisation de Khatchig Mouradian, redacteur en chef
    de The Armenian Weekly.

    Lire aussi:

    Bevue au Louvre ? " L'insondable betise " de l'Azerbaïdjan

    Stop au genocide blanc en Azerbaïdjan

    Il y a 5 ans : la destruction du cimetière armenien de Djoulfa

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    Source/Lien : Armenian Trends - Mes Armenies

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