TURQUIE: L'AFFAIRE SEVIL SEVIMLI ET LA Â" LISTE NOIRE Â" DE L'UNION EUROPéENNE
http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=67464
Publié le : 26-09-2012
Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le Collectif VAN
vous soumet cette analyse d'Etienne Copeaux publiée sur son
site susam-sokak.fr le 19 septembre 2012. Ã~Itienne Copeaux est
un historien spécialiste du monde turc. Chercheur au Groupe de
recherches et d'études sur la Méditerranée et le Moyen-Orient a
Lyon, il s'intéresse particulièrement au nationalisme en Turquie.
susam-sokak.fr
Mercredi 19 septembre 2012
A propos de l'affaire Sevil Sevimli et de la Â" liste noire Â" de
l'Union européenne
L'affaire Sevil Sevimli n'a fait son apparition dans les médias
francais que plus d'un mois après l'arrestation de la jeune femme,
survenue le 10 mai 2012, dans le cadre d'une grande rafle visant
l'organisation de gauche radicale DHKP-C. Sauf erreur, c'est
le quotidien turc Cumhuriyet qui a commencé a en parler, le 1er
juin, dans un article un peu ironique sur les illusions de la jeune
Lyonnaise, qui pensait pouvoir exercer sa liberté d'opinion comme
en France ; ainsi, l'attention des agences de presse était attirée
sur la présence d'une francaise dans les prisons turques.
Une dépêche de l'AFP est donc parvenue aux rédactions francaises,
sans doute a la suite de l'article de Cumhuriyet et aux déclarations
de l'avocat de la jeune femme. Si je ne me trompe, l'information été
reprise d'abord dans Libération, le 7 juin, avec un article de Ragıp
Duran, puis le 8 dans le Figaro. Sevil Sevimli étant originaire
du Rhône, le Progrès, de Lyon, a suivi le même jour. Ensuite,
les sites Internet ont diffusé l'information.
A ce stade, une certaine désinformation a accompagné
l'information. En effet, si l'article de Ragıp Duran est un début
d'analyse qui replace l'arrestation de Sevil Sevimli dans le contexte
plus large de la vague répressive, d'autres médias ont publié des
articles fortement inspirés de la dépêche d'agence ; les jours
suivants, la manie du copié-collé a dévoyé les informations.
Qui rédige les dépêches d'agence ? Ces textes ont un statut bien
particulier dans le cycle de l'information. Ils ne sont pas signés,
sauf par la mention des initiales de l'agence ; ils en acquièrent une
autorité : c'est une nouvelle Â" brute Â", censément Â" objective
Â" car dépourvue, apparemment, de commentaire. Les rédactions qui
ne veulent pas s'étendre sur un fait jugé mineur se contentent de
citer littéralement la dépêche ; l'article non signé a ainsi un
effet de véracité. Or, nous allons voir que l'information diffusée
par une agence peut être lourdement chargée de connotations.
La dépêche concernant Sevil Sevimli est apparue presque a l'état
brut dans des quotidiens qui ont repris, sans commentaire ni analyse,
des expressions comme : Â" [les autorités font état de] soupcons de
liens avec un mouvement clandestin d'extrême-gauche qui figure sur
la liste des organisations terroristes de l'Union européenne (...) a
l'origine de nombreux attentats contre l'Etat turc qui ont fait des
dizaines de morts depuis 1976 Â" (cf. lefigaro.fr et leprogres.fr,
8 juin).
Lire la suite de l'analyse sur le site susam-sokak.fr
Retour a la rubrique
Source/Lien : susam-sokak.fr
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un historien spécialiste du monde turc. Chercheur au Groupe de
recherches et d'études sur la Méditerranée et le Moyen-Orient a
Lyon, il s'intéresse particulièrement au nationalisme en Turquie.
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Mercredi 19 septembre 2012
A propos de l'affaire Sevil Sevimli et de la Â" liste noire Â" de
l'Union européenne
L'affaire Sevil Sevimli n'a fait son apparition dans les médias
francais que plus d'un mois après l'arrestation de la jeune femme,
survenue le 10 mai 2012, dans le cadre d'une grande rafle visant
l'organisation de gauche radicale DHKP-C. Sauf erreur, c'est
le quotidien turc Cumhuriyet qui a commencé a en parler, le 1er
juin, dans un article un peu ironique sur les illusions de la jeune
Lyonnaise, qui pensait pouvoir exercer sa liberté d'opinion comme
en France ; ainsi, l'attention des agences de presse était attirée
sur la présence d'une francaise dans les prisons turques.
Une dépêche de l'AFP est donc parvenue aux rédactions francaises,
sans doute a la suite de l'article de Cumhuriyet et aux déclarations
de l'avocat de la jeune femme. Si je ne me trompe, l'information été
reprise d'abord dans Libération, le 7 juin, avec un article de Ragıp
Duran, puis le 8 dans le Figaro. Sevil Sevimli étant originaire
du Rhône, le Progrès, de Lyon, a suivi le même jour. Ensuite,
les sites Internet ont diffusé l'information.
A ce stade, une certaine désinformation a accompagné
l'information. En effet, si l'article de Ragıp Duran est un début
d'analyse qui replace l'arrestation de Sevil Sevimli dans le contexte
plus large de la vague répressive, d'autres médias ont publié des
articles fortement inspirés de la dépêche d'agence ; les jours
suivants, la manie du copié-collé a dévoyé les informations.
Qui rédige les dépêches d'agence ? Ces textes ont un statut bien
particulier dans le cycle de l'information. Ils ne sont pas signés,
sauf par la mention des initiales de l'agence ; ils en acquièrent une
autorité : c'est une nouvelle Â" brute Â", censément Â" objective
Â" car dépourvue, apparemment, de commentaire. Les rédactions qui
ne veulent pas s'étendre sur un fait jugé mineur se contentent de
citer littéralement la dépêche ; l'article non signé a ainsi un
effet de véracité. Or, nous allons voir que l'information diffusée
par une agence peut être lourdement chargée de connotations.
La dépêche concernant Sevil Sevimli est apparue presque a l'état
brut dans des quotidiens qui ont repris, sans commentaire ni analyse,
des expressions comme : Â" [les autorités font état de] soupcons de
liens avec un mouvement clandestin d'extrême-gauche qui figure sur
la liste des organisations terroristes de l'Union européenne (...) a
l'origine de nombreux attentats contre l'Etat turc qui ont fait des
dizaines de morts depuis 1976 Â" (cf. lefigaro.fr et leprogres.fr,
8 juin).
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