Suisse-Azerbaïdjan : "l'assassin à la hache" et le pétrole de Bakou
http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=67526
Publié le : 28-09-2012
Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le 12 septembre dernier,
le parlementaire suisse Ueli Leuenberger avait déposé des questions
concernant Ramil Safarov, l'assassin azéri élevé au rang de héros en
Azerbaïdjan : elles ont été débattues le 17 septembre, lors de la
séance du Conseil national. Le conseiller fédéral Didier Burkhalter
(Chef du Département fédéral des affaires étrangères) a offert une
réponse plus que floue : "Pendant la tentative d'offrir ses bons
offices, je le répète et cela j'y tiens absolument, et le Conseil
fédéral avec moi, la Suisse ne s'exprime pas publiquement". Dans le
même temps il a reconnu que "la Suisse ne prendra pas un rôle
spécifique de médiateur ou de facilitateur entre ces deux pays"...
Toute relation entre cette frilosité propre au jargon diplomatique et
le pétrole azéri est bien entendu purement fortuite. Le site de la
Radio Télévision Suisse (RTS) révèle quant à lui que "l'Azerbaïdjan
vend toujours plus de pétrole à la Suisse et rachète au passage les
stations-service Esso qui seront rebaptisées SOCAR (State Oil Compagny
of Azerbaïdjan). Le régime autoritaire du président Aliev a choisi la
Suisse comme tête de pont de son développement en Europe. Une
stratégie de séduction appuyée par une propagande glamour. Campagne de
presse, publicité au cinéma, affiches placardées en ville... Enquête
sur cette belle amitié helvético-azérie qui soulève quelques
questions."
Vidéo :
24 septembre 2012
Nos amis azéris
http://www.rts.ch/video/emissions/ttc/4297535-nos-amis-azeris.html
************************************************** *********
Le Parlement suisse
12.5324 - Heure des questions. Question
Un assassin à la hache gracié et élevé au rang de héros national en Azerbaïdjan
Déposé par Leuenberger Ueli
Date de dépôt 12.09.2012
Déposé au Conseil national
Etat des délibérations Liquidé
Texte déposé
- Pourquoi le Conseil fédéral ne condamne-t-il pas les autorités
azéries qui ont gracié et élevé au rang de héros national, dès son
extradition d'Hongrie, l'assassin à la hache d'un officier arménien?
- La Suisse n'a-t-elle pas intérêt de condamner cette violation de la
justice internationale et d'exiger du président Aljev qu'il honore
l'engagement du gouvernement azéri de respecter les normes du Conseil
de l'Europe.
Ceci pour ne pas porter atteinte à la crédibilité de la Suisse dans de
futures médiations.
Curia Vista - Objets parlementaires
************************************************** *********
Les procès-verbaux du Conseil national et du Conseil des Etats.
Conseil national - Session d'automne 2012 - Sixième séance - 17.09.12-14h30
12.5324
Heure des questions.
Question Leuenberger Ueli.
Un assassin à la hache gracié et élevé au rang de héros national en Azerbaïdjan
Burkhalter Didier, conseiller fédéral: Tout d'abord, il faut rappeler
que le Conseil fédéral entretient de bonnes relations avec la Hongrie,
l'Azerbaïdjan et l'Arménie. Il est d'avis que les Etats liés par leurs
engagements au sein de l'Organisation pour la sécurité et la
coopération en Europe (OSCE) et liés également par leurs obligations
en tant que membres du Conseil de l'Europe ont un devoir particulier
de respecter les normes de ces institutions. L'Azerbaïdjan est membre
du Conseil de l'Europe; il est également membre de l'OSCE et ses
obligations sont donc claires.
Le Conseil fédéral a observé et continuera à observer très
attentivement les développements liés à l'extradition de Monsieur
Ramil Safarov vers l'Azerbaïdjan. Nous avons abordé l'affaire Safarov
lors des consultations politiques du 3 septembre 2012 avec le ministre
des affaires étrangères hongrois, Monsieur Janos Martonyi. Dans ce
cadre, nous avons proposé - dans la tradition des bons offices de la
Suisse et eu égard à nos relations particulières liées à la médiation
entre la Turquie et l'Arménie - notre aide à travers le canal
diplomatique pour faciliter la compréhension entre la Hongrie et
l'Arménie, pour autant toutefois bien évidemment que les parties
impliquées le souhaitent également et de manière très claire.
Entre-temps, il est devenu clair que la Suisse ne prendra pas un rôle
spécifique de médiateur ou de facilitateur entre ces deux pays. Dans
les situations où la possibilité de recourir aux bons offices suisses
est discutée, comme cela était le cas dans cette affaire, le
Département fédéral des affaires étrangères ne s'exprime pas
publiquement sur ces cas. En revanche, il a été décidé que le
secrétaire d'Etat du Département fédéral des affaires étrangères
abordera la question de l'extradition de Monsieur Safarov lors de la
prochaine rencontre avec l'ambassadeur de la République d'Azerbaïdjan,
qui est prévue tout prochainement, le 19 septembre à Berne. Et nous
saisirons l'occasion à ce moment-là de lui rappeler les obligations
communes des Etats membres de l'OSCE et du Conseil de l'Europe.
Leuenberger Ueli (G, GE): Merci pour votre réponse, Monsieur le
conseiller fédéral. Mais ne pensez-vous pas qu'il est important, sur
ce fait précis qu'est la glorification de cet homme extradé de
Hongrie, de prendre position publiquement? Evidemment, je salue tous
les efforts de bons offices qui sont offerts dans les Etats de cette
région-là, mais sur un événement aussi grave, et pour la crédibilité
de la Suisse, il est important de prendre position clairement et, je
pense, aussi publiquement.
Burkhalter Didier, conseiller fédéral: Monsieur Leuenberger, nous
partageons assez largement le même point de vue. Simplement la
situation est la suivante: soit la Suisse prend position comme les
autres, soit elle essaye d'offrir ses bons offices. En l'occurrence,
il n'y a pas du tout de garantie de pouvoir vraiment les offrir, car
au départ la discussion n'a eu lieu qu'avec une seule des parties.
Nous-mêmes n'avons absolument rien dit à ce sujet, mais il y a eu une
communication publique de la Hongrie sur cette tentative de la Suisse
d'offrir ses bons offices.
Pendant la tentative d'offrir ses bons offices, je le répète et cela
j'y tiens absolument, et le Conseil fédéral avec moi, la Suisse ne
s'exprime pas publiquement. En l'occurrence, il y a eu une déclaration
publique, mais pas de la part de la Suisse. Nous estimons que lorsque
la Suisse peut jouer un rôle - cela reste ouvert -, il y a absolument
nécessité de ne pas faire de déclaration publique pour ne pas mettre
en danger les efforts en ce qui concerne une médiation ou des bons
offices, une amélioration ou une facilitation de la part de la Suisse.
Pendant cette période où il s'est agi de clarifier le rôle de la
Suisse, nous n'avons évidemment rien dit.
Comme vous le dites, la situation est désormais assez choquante et il
est évident que nous allons rappeler ces éléments très clairement lors
des prochaines consultations - je l'ai dit, cela commence déjà cette
semaine. Et la position de la Suisse en la matière est également de
montrer de manière claire son opposition à ce qui s'est passé.
Lire aussi:
L'assassin qui valait 3 milliards d'euros
Breivik demande à être extradé en Azerbaïdjan
ASALA : le faux grossier diffusé par l'Azerbaïdjan
Aliyev devrait être accueilli à Paris comme `l'homme à la hache en chef'
OTAN : Visite du secrétaire général en Arménie
Amnesty : le gouvernement d'Azerbaïdjan attise les violences ethniques
Affaire Safarov: confession d'un meurtrier raciste
Indignation face à la remise en liberté du meurtrier azéri
Azerbaïdjan : le tueur à la hache
Affaire Safarov : le Président de l'APCE exprime son inquiétude
Affaire Safarov : Valérie Boyer interpelle Laurent Fabius
Affaire Safarov : Valérie Boyer s'engage pour les droits de l'Homme
Affaire Safarov : François Rochebloine écrit au chef de l'Etat
L'Azerbaïdjan menace la paix régionale en glorifiant un crime raciste
Azerbaidjan : grce octroyée à M. Safarov
Grce de l'assassin Ramil Safarov : Obama préoccupé
Affaire Safarov : Les tensions doivent être apaisées
Extradition d'un assassin de la Hongrie vers l'Azerbaïdjan
Retour à la rubrique
Source/Lien : Le Parlement suisse
http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=67526
Publié le : 28-09-2012
Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le 12 septembre dernier,
le parlementaire suisse Ueli Leuenberger avait déposé des questions
concernant Ramil Safarov, l'assassin azéri élevé au rang de héros en
Azerbaïdjan : elles ont été débattues le 17 septembre, lors de la
séance du Conseil national. Le conseiller fédéral Didier Burkhalter
(Chef du Département fédéral des affaires étrangères) a offert une
réponse plus que floue : "Pendant la tentative d'offrir ses bons
offices, je le répète et cela j'y tiens absolument, et le Conseil
fédéral avec moi, la Suisse ne s'exprime pas publiquement". Dans le
même temps il a reconnu que "la Suisse ne prendra pas un rôle
spécifique de médiateur ou de facilitateur entre ces deux pays"...
Toute relation entre cette frilosité propre au jargon diplomatique et
le pétrole azéri est bien entendu purement fortuite. Le site de la
Radio Télévision Suisse (RTS) révèle quant à lui que "l'Azerbaïdjan
vend toujours plus de pétrole à la Suisse et rachète au passage les
stations-service Esso qui seront rebaptisées SOCAR (State Oil Compagny
of Azerbaïdjan). Le régime autoritaire du président Aliev a choisi la
Suisse comme tête de pont de son développement en Europe. Une
stratégie de séduction appuyée par une propagande glamour. Campagne de
presse, publicité au cinéma, affiches placardées en ville... Enquête
sur cette belle amitié helvético-azérie qui soulève quelques
questions."
Vidéo :
24 septembre 2012
Nos amis azéris
http://www.rts.ch/video/emissions/ttc/4297535-nos-amis-azeris.html
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Le Parlement suisse
12.5324 - Heure des questions. Question
Un assassin à la hache gracié et élevé au rang de héros national en Azerbaïdjan
Déposé par Leuenberger Ueli
Date de dépôt 12.09.2012
Déposé au Conseil national
Etat des délibérations Liquidé
Texte déposé
- Pourquoi le Conseil fédéral ne condamne-t-il pas les autorités
azéries qui ont gracié et élevé au rang de héros national, dès son
extradition d'Hongrie, l'assassin à la hache d'un officier arménien?
- La Suisse n'a-t-elle pas intérêt de condamner cette violation de la
justice internationale et d'exiger du président Aljev qu'il honore
l'engagement du gouvernement azéri de respecter les normes du Conseil
de l'Europe.
Ceci pour ne pas porter atteinte à la crédibilité de la Suisse dans de
futures médiations.
Curia Vista - Objets parlementaires
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Les procès-verbaux du Conseil national et du Conseil des Etats.
Conseil national - Session d'automne 2012 - Sixième séance - 17.09.12-14h30
12.5324
Heure des questions.
Question Leuenberger Ueli.
Un assassin à la hache gracié et élevé au rang de héros national en Azerbaïdjan
Burkhalter Didier, conseiller fédéral: Tout d'abord, il faut rappeler
que le Conseil fédéral entretient de bonnes relations avec la Hongrie,
l'Azerbaïdjan et l'Arménie. Il est d'avis que les Etats liés par leurs
engagements au sein de l'Organisation pour la sécurité et la
coopération en Europe (OSCE) et liés également par leurs obligations
en tant que membres du Conseil de l'Europe ont un devoir particulier
de respecter les normes de ces institutions. L'Azerbaïdjan est membre
du Conseil de l'Europe; il est également membre de l'OSCE et ses
obligations sont donc claires.
Le Conseil fédéral a observé et continuera à observer très
attentivement les développements liés à l'extradition de Monsieur
Ramil Safarov vers l'Azerbaïdjan. Nous avons abordé l'affaire Safarov
lors des consultations politiques du 3 septembre 2012 avec le ministre
des affaires étrangères hongrois, Monsieur Janos Martonyi. Dans ce
cadre, nous avons proposé - dans la tradition des bons offices de la
Suisse et eu égard à nos relations particulières liées à la médiation
entre la Turquie et l'Arménie - notre aide à travers le canal
diplomatique pour faciliter la compréhension entre la Hongrie et
l'Arménie, pour autant toutefois bien évidemment que les parties
impliquées le souhaitent également et de manière très claire.
Entre-temps, il est devenu clair que la Suisse ne prendra pas un rôle
spécifique de médiateur ou de facilitateur entre ces deux pays. Dans
les situations où la possibilité de recourir aux bons offices suisses
est discutée, comme cela était le cas dans cette affaire, le
Département fédéral des affaires étrangères ne s'exprime pas
publiquement sur ces cas. En revanche, il a été décidé que le
secrétaire d'Etat du Département fédéral des affaires étrangères
abordera la question de l'extradition de Monsieur Safarov lors de la
prochaine rencontre avec l'ambassadeur de la République d'Azerbaïdjan,
qui est prévue tout prochainement, le 19 septembre à Berne. Et nous
saisirons l'occasion à ce moment-là de lui rappeler les obligations
communes des Etats membres de l'OSCE et du Conseil de l'Europe.
Leuenberger Ueli (G, GE): Merci pour votre réponse, Monsieur le
conseiller fédéral. Mais ne pensez-vous pas qu'il est important, sur
ce fait précis qu'est la glorification de cet homme extradé de
Hongrie, de prendre position publiquement? Evidemment, je salue tous
les efforts de bons offices qui sont offerts dans les Etats de cette
région-là, mais sur un événement aussi grave, et pour la crédibilité
de la Suisse, il est important de prendre position clairement et, je
pense, aussi publiquement.
Burkhalter Didier, conseiller fédéral: Monsieur Leuenberger, nous
partageons assez largement le même point de vue. Simplement la
situation est la suivante: soit la Suisse prend position comme les
autres, soit elle essaye d'offrir ses bons offices. En l'occurrence,
il n'y a pas du tout de garantie de pouvoir vraiment les offrir, car
au départ la discussion n'a eu lieu qu'avec une seule des parties.
Nous-mêmes n'avons absolument rien dit à ce sujet, mais il y a eu une
communication publique de la Hongrie sur cette tentative de la Suisse
d'offrir ses bons offices.
Pendant la tentative d'offrir ses bons offices, je le répète et cela
j'y tiens absolument, et le Conseil fédéral avec moi, la Suisse ne
s'exprime pas publiquement. En l'occurrence, il y a eu une déclaration
publique, mais pas de la part de la Suisse. Nous estimons que lorsque
la Suisse peut jouer un rôle - cela reste ouvert -, il y a absolument
nécessité de ne pas faire de déclaration publique pour ne pas mettre
en danger les efforts en ce qui concerne une médiation ou des bons
offices, une amélioration ou une facilitation de la part de la Suisse.
Pendant cette période où il s'est agi de clarifier le rôle de la
Suisse, nous n'avons évidemment rien dit.
Comme vous le dites, la situation est désormais assez choquante et il
est évident que nous allons rappeler ces éléments très clairement lors
des prochaines consultations - je l'ai dit, cela commence déjà cette
semaine. Et la position de la Suisse en la matière est également de
montrer de manière claire son opposition à ce qui s'est passé.
Lire aussi:
L'assassin qui valait 3 milliards d'euros
Breivik demande à être extradé en Azerbaïdjan
ASALA : le faux grossier diffusé par l'Azerbaïdjan
Aliyev devrait être accueilli à Paris comme `l'homme à la hache en chef'
OTAN : Visite du secrétaire général en Arménie
Amnesty : le gouvernement d'Azerbaïdjan attise les violences ethniques
Affaire Safarov: confession d'un meurtrier raciste
Indignation face à la remise en liberté du meurtrier azéri
Azerbaïdjan : le tueur à la hache
Affaire Safarov : le Président de l'APCE exprime son inquiétude
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Affaire Safarov : Valérie Boyer s'engage pour les droits de l'Homme
Affaire Safarov : François Rochebloine écrit au chef de l'Etat
L'Azerbaïdjan menace la paix régionale en glorifiant un crime raciste
Azerbaidjan : grce octroyée à M. Safarov
Grce de l'assassin Ramil Safarov : Obama préoccupé
Affaire Safarov : Les tensions doivent être apaisées
Extradition d'un assassin de la Hongrie vers l'Azerbaïdjan
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