FRANCOIS HOLLANDE ET LE GENOCIDE DES TUTSI
http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=72636
Publie le : 05-04-2013
Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - "Le prochain 7 avril sera
la première fois que l'actuel President de la Republique, Francois
Hollande, aura a vivre en tant que chef de l'Etat la commemoration
du genocide des Tutsi au Rwanda. Personne ne peut ignorer le rôle de
notre pays, et de ses dirigeants de l'epoque, dans cette tragedie :
pour differentes raisons, ceux qui gouvernaient la France ont soutenu
a bout de bras les extremistes hutu, avant, pendant, et après le
genocide. Le President Hollande a fait une declaration publique sur le
massacre d'Algeriens en octobre 1961 a Paris. Il a fallu attendre plus
de 50 ans pour cette reconnaissance officielle. L'histoire n'oublie
pas le silence de plomb de tous les Presidents de la Republique qui
l'ont precede et qui se sont honteusement tus. Il est du devoir des
responsables politiques et des citoyens de tirer les consequences de
ce scandale qu'a ete la politique francaise au Rwanda dans les annees
90. Nos institutions, c'est leur rôle, auraient dû empecher une telle
politique autiste et criminelle menee par quelques decideurs. Mais
nos institutions ont echoue : en l'etat, elles n'ont pas permis
de creer un espace de contre-pouvoir, de debat republicain sur une
politique de fait secrète, pas plus qu'elles n'ont permis un contrôle
de l'executif. Elles doivent etre revues a l'aune de ce qui s'est
passe au Rwanda." Le Collectif VAN vous propose le communique de
l'association Survie publie le 29 mars 2013.
Francois Hollande et le 19ème anniversaire du genocide des Tutsi
du Rwanda
29 mars 2013 par Survie
Le prochain 7 avril sera la première fois que l'actuel President de
la Republique, Francois Hollande, aura a vivre en tant que chef de
l'Etat la commemoration du genocide des Tutsi au Rwanda.
Personne ne peut ignorer le rôle de notre pays, et de ses dirigeants
de l'epoque, dans cette tragedie : pour differentes raisons, ceux qui
gouvernaient la France ont soutenu a bout de bras les extremistes hutu,
avant, pendant, et après le genocide.
De nombreux documents et temoignages etablissent cette part de notre
histoire. Pour qui est de bonne foi et ne cherche pas, par lâchete,
a eviter de se confronter a une realite difficile a regarder en tant
que citoyen francais, le tableau de ce qui est connu est inqualifiable
(parmi les aspects les plus choquants : livraison de munitions aux
tueurs, mise a l'abri de la justice des genocidaires etc.). Alors
meme que la France avait suffisamment d'ascendant et de moyens de
pression sur les extremistes entre 1990 et 1994 pour leur imposer de
renoncer a leur projet criminel lorsque celui-ci se preparait. Mais
l'essentiel etait de combattre le FPR, le genocide n'etant qu'un a
côte sans beaucoup d'importance...
Par ailleurs, il demeure de nombreuses zones d'ombre.
Nous, citoyens francais, sommes indignes par le rôle qu'ont joue nos
autorites politiques a l'epoque.
Mais nous sommes egalement indignes par le refus de l'Etat francais,
jusqu'a aujourd'hui, de regarder l'Histoire en face et de l'assumer,
ainsi que par les mensonges officiels qui sont autant d'injures
faites aux victimes du genocide et aux membres de leurs familles
encore vivants. C'est egalement une injure aux citoyens francais
qui ont le droit de savoir quel a ete le rôle exact de chacun des
responsables politiques de l'epoque. Un responsable politique elu,
ou nomme, a un poste institutionnel est au service des Francais,
et doit rendre des comptes.
Le President Hollande a fait une declaration publique sur le massacre
d'Algeriens en octobre 1961 a Paris. Il a fallu attendre plus de 50
ans pour cette reconnaissance officielle. L'histoire n'oublie pas le
silence de plomb de tous les Presidents de la Republique qui l'ont
precede et qui se sont honteusement tus.
Il est du devoir des responsables politiques et des citoyens de tirer
les consequences de ce scandale qu'a ete la politique francaise
au Rwanda dans les annees 90. Nos institutions, c'est leur rôle,
auraient dû empecher une telle politique autiste et criminelle menee
par quelques decideurs. Mais nos institutions ont echoue : en l'etat,
elles n'ont pas permis de creer un espace de contre-pouvoir, de debat
republicain sur une politique de fait secrète, pas plus qu'elles n'ont
permis un contrôle de l'executif. Elles doivent etre revues a l'aune
de ce qui s'est passe au Rwanda.
Nous attendons du President de la Republique et de nos responsables
politiques :
1. Qu'ils s'expriment pour dire concrètement, et reconnaître
publiquement, quelle a ete la politique de la France vis-a-vis des
genocidaires rwandais, avant, pendant et après le genocide, pour tout
ce qui est deja etabli ; 2. Qu'ils engagent des demarches pour faire
etablir la verite sur les zones d'ombre qui demeurent, notamment en
rendant accessibles toutes les archives de l'epoque, en levant le
secret defense sur les pièces refusees aux juges d'instruction dans
les affaires judiciaires en cours, et en appelant publiquement de
vos v~\ux une veritable commission d'enquete parlementaire.
3. Qu'ils engagent les changements institutionnels qui s'imposent
afin qu'une telle politique ne puisse se reproduire, notamment en
instaurant un veritable contrôle parlementaire - y compris sur les
operations du COS -, en mettant en place les recommandations de la
mission d'information parlementaire de 1998 sur le Rwanda, etc.
-------------------------------------------------------------------------------------
Encyclopædia Universalis
Genocide des Tutsi
Par Marcel KABANDA (consultant a l'U.N.E.S.C.O.)
Les massacres de masse diriges en 1994 contre la population tutsi du
Rwanda constituent le troisième cas de genocide reconnu officiellement
par la communaute internationale, après ceux commis contre les
Armeniens et contre les Juifs. En l'espace d'a peine trois mois, du
7 avril a la fin du mois de juin, environ un million de Tutsi furent
elimines pour ce qu'ils etaient, dans des souffrances effroyables. En
kinyarwanda, cet evenement est appele Itsembabwoko. En meme temps que
les Tutsi, de nombreux Hutu soupconnes de ne pas adherer au projet
furent tues. Plusieurs facteurs expliquent la terrible efficacite de
cette entreprise.
Pour commencer, il faut rappeler la campagne mediatique qui, pendant
trois ans environ, a fait du Tutsi un ennemi mortel, invitant au
fichage, a la chasse aux " infiltres " Tutsi qui ont dissimule leur
identite ethnique pour mieux dominer et detruire le peuple Hutu. Il
faut ajouter la memoire de la violence ethnique et predatrice qui a
accompagne le processus revolutionnaire et qui a marque les premières
annees de la Republique (1959-1964). Il convient en outre de souligner
la determination des planificateurs qui s'etaient empares de l'Etat
et ont mis sans reserve ses moyens et ses forces au service d'une
entreprise d'extermination, ainsi que la participation populaire
massive a l'extermination et du recours a des armes disponibles et
faciles d'utilisation.
Enfin il faut evoquer l'indifference ou les interets calcules
des instances qui avaient les moyens de s'y opposer : le Conseil
de securite des Nations unies et certains de ses Etats impliques
au Rwanda, en particulier la France et, dans une moindre mesure,
la Belgique.
Le monde peine a reconnaître et a juger toutes les responsabilites
dans ce genocide qu'il a pourtant officiellement reconnu, ce qui
donne libre cours au negationnisme.
Lire la suite sur :
Encyclopædia Universalis
Lire aussi :
Le genocide des Tutsi du Rwanda
Retour a la rubrique
Source/Lien : Survie
http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=72636
Publie le : 05-04-2013
Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - "Le prochain 7 avril sera
la première fois que l'actuel President de la Republique, Francois
Hollande, aura a vivre en tant que chef de l'Etat la commemoration
du genocide des Tutsi au Rwanda. Personne ne peut ignorer le rôle de
notre pays, et de ses dirigeants de l'epoque, dans cette tragedie :
pour differentes raisons, ceux qui gouvernaient la France ont soutenu
a bout de bras les extremistes hutu, avant, pendant, et après le
genocide. Le President Hollande a fait une declaration publique sur le
massacre d'Algeriens en octobre 1961 a Paris. Il a fallu attendre plus
de 50 ans pour cette reconnaissance officielle. L'histoire n'oublie
pas le silence de plomb de tous les Presidents de la Republique qui
l'ont precede et qui se sont honteusement tus. Il est du devoir des
responsables politiques et des citoyens de tirer les consequences de
ce scandale qu'a ete la politique francaise au Rwanda dans les annees
90. Nos institutions, c'est leur rôle, auraient dû empecher une telle
politique autiste et criminelle menee par quelques decideurs. Mais
nos institutions ont echoue : en l'etat, elles n'ont pas permis
de creer un espace de contre-pouvoir, de debat republicain sur une
politique de fait secrète, pas plus qu'elles n'ont permis un contrôle
de l'executif. Elles doivent etre revues a l'aune de ce qui s'est
passe au Rwanda." Le Collectif VAN vous propose le communique de
l'association Survie publie le 29 mars 2013.
Francois Hollande et le 19ème anniversaire du genocide des Tutsi
du Rwanda
29 mars 2013 par Survie
Le prochain 7 avril sera la première fois que l'actuel President de
la Republique, Francois Hollande, aura a vivre en tant que chef de
l'Etat la commemoration du genocide des Tutsi au Rwanda.
Personne ne peut ignorer le rôle de notre pays, et de ses dirigeants
de l'epoque, dans cette tragedie : pour differentes raisons, ceux qui
gouvernaient la France ont soutenu a bout de bras les extremistes hutu,
avant, pendant, et après le genocide.
De nombreux documents et temoignages etablissent cette part de notre
histoire. Pour qui est de bonne foi et ne cherche pas, par lâchete,
a eviter de se confronter a une realite difficile a regarder en tant
que citoyen francais, le tableau de ce qui est connu est inqualifiable
(parmi les aspects les plus choquants : livraison de munitions aux
tueurs, mise a l'abri de la justice des genocidaires etc.). Alors
meme que la France avait suffisamment d'ascendant et de moyens de
pression sur les extremistes entre 1990 et 1994 pour leur imposer de
renoncer a leur projet criminel lorsque celui-ci se preparait. Mais
l'essentiel etait de combattre le FPR, le genocide n'etant qu'un a
côte sans beaucoup d'importance...
Par ailleurs, il demeure de nombreuses zones d'ombre.
Nous, citoyens francais, sommes indignes par le rôle qu'ont joue nos
autorites politiques a l'epoque.
Mais nous sommes egalement indignes par le refus de l'Etat francais,
jusqu'a aujourd'hui, de regarder l'Histoire en face et de l'assumer,
ainsi que par les mensonges officiels qui sont autant d'injures
faites aux victimes du genocide et aux membres de leurs familles
encore vivants. C'est egalement une injure aux citoyens francais
qui ont le droit de savoir quel a ete le rôle exact de chacun des
responsables politiques de l'epoque. Un responsable politique elu,
ou nomme, a un poste institutionnel est au service des Francais,
et doit rendre des comptes.
Le President Hollande a fait une declaration publique sur le massacre
d'Algeriens en octobre 1961 a Paris. Il a fallu attendre plus de 50
ans pour cette reconnaissance officielle. L'histoire n'oublie pas le
silence de plomb de tous les Presidents de la Republique qui l'ont
precede et qui se sont honteusement tus.
Il est du devoir des responsables politiques et des citoyens de tirer
les consequences de ce scandale qu'a ete la politique francaise
au Rwanda dans les annees 90. Nos institutions, c'est leur rôle,
auraient dû empecher une telle politique autiste et criminelle menee
par quelques decideurs. Mais nos institutions ont echoue : en l'etat,
elles n'ont pas permis de creer un espace de contre-pouvoir, de debat
republicain sur une politique de fait secrète, pas plus qu'elles n'ont
permis un contrôle de l'executif. Elles doivent etre revues a l'aune
de ce qui s'est passe au Rwanda.
Nous attendons du President de la Republique et de nos responsables
politiques :
1. Qu'ils s'expriment pour dire concrètement, et reconnaître
publiquement, quelle a ete la politique de la France vis-a-vis des
genocidaires rwandais, avant, pendant et après le genocide, pour tout
ce qui est deja etabli ; 2. Qu'ils engagent des demarches pour faire
etablir la verite sur les zones d'ombre qui demeurent, notamment en
rendant accessibles toutes les archives de l'epoque, en levant le
secret defense sur les pièces refusees aux juges d'instruction dans
les affaires judiciaires en cours, et en appelant publiquement de
vos v~\ux une veritable commission d'enquete parlementaire.
3. Qu'ils engagent les changements institutionnels qui s'imposent
afin qu'une telle politique ne puisse se reproduire, notamment en
instaurant un veritable contrôle parlementaire - y compris sur les
operations du COS -, en mettant en place les recommandations de la
mission d'information parlementaire de 1998 sur le Rwanda, etc.
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Encyclopædia Universalis
Genocide des Tutsi
Par Marcel KABANDA (consultant a l'U.N.E.S.C.O.)
Les massacres de masse diriges en 1994 contre la population tutsi du
Rwanda constituent le troisième cas de genocide reconnu officiellement
par la communaute internationale, après ceux commis contre les
Armeniens et contre les Juifs. En l'espace d'a peine trois mois, du
7 avril a la fin du mois de juin, environ un million de Tutsi furent
elimines pour ce qu'ils etaient, dans des souffrances effroyables. En
kinyarwanda, cet evenement est appele Itsembabwoko. En meme temps que
les Tutsi, de nombreux Hutu soupconnes de ne pas adherer au projet
furent tues. Plusieurs facteurs expliquent la terrible efficacite de
cette entreprise.
Pour commencer, il faut rappeler la campagne mediatique qui, pendant
trois ans environ, a fait du Tutsi un ennemi mortel, invitant au
fichage, a la chasse aux " infiltres " Tutsi qui ont dissimule leur
identite ethnique pour mieux dominer et detruire le peuple Hutu. Il
faut ajouter la memoire de la violence ethnique et predatrice qui a
accompagne le processus revolutionnaire et qui a marque les premières
annees de la Republique (1959-1964). Il convient en outre de souligner
la determination des planificateurs qui s'etaient empares de l'Etat
et ont mis sans reserve ses moyens et ses forces au service d'une
entreprise d'extermination, ainsi que la participation populaire
massive a l'extermination et du recours a des armes disponibles et
faciles d'utilisation.
Enfin il faut evoquer l'indifference ou les interets calcules
des instances qui avaient les moyens de s'y opposer : le Conseil
de securite des Nations unies et certains de ses Etats impliques
au Rwanda, en particulier la France et, dans une moindre mesure,
la Belgique.
Le monde peine a reconnaître et a juger toutes les responsabilites
dans ce genocide qu'il a pourtant officiellement reconnu, ce qui
donne libre cours au negationnisme.
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