Announcement

Collapse
No announcement yet.

Me Krikorian Repond A Une Depeche Turque Sur Le Projet Antinegationn

Collapse
X
 
  • Filter
  • Time
  • Show
Clear All
new posts

  • Me Krikorian Repond A Une Depeche Turque Sur Le Projet Antinegationn

    ME KRIKORIAN REPOND A UNE DEPECHE TURQUE SUR LE PROJET ANTINEGATIONNISTE PRETE A HOLLANDE

    http://www.armenews.com/article.php3?id_article=88652

    Innaceptable. " Mais, dans les sciences juridiques plus que dans
    les autres, seule la discussion est feconde, parce que, seule, elle
    permet de faire sortir de la loi ou de la sentence, les contraires
    dont elles ne sont que le provisoire repos. "

    Doyen Jean CARBONNIER, " Le silence et la gloire " ( Dalloz 1951,
    chr. XXVIII )

    Je prends connaissance a l'instance de l'article publie, ce jour,
    sur le site Armenews par Monsieur Jean ECKIAN ( traduction de Monsieur
    Gilbert BEGUIAN ).

    Si les informations communiquees par Turkish Hurriyet sont exactes,
    on y apprend que le President Francois HOLLANDE aurait trouve,
    concernant le projet de loi contre le negationnisme annonce dès
    le mois de Novembre 2012, devant le President Serge SARKISSIAN,
    " une formulation de compromis adaptant la legislation de l'Union
    europeenne a celle de la France ".

    Toutefois, " L'expression 'Genocide armenien' ne figurera pas dans
    le texte de la loi francaise, mais sa negation sera consideree comme
    un crime. Le nouveau projet de loi sera base sur la decision-cadre
    adoptee par l'UE le 28 novembre 2008, declarant punissable sur le
    territoire de l'UE la negation de crimes contre l'humanite. La loi
    sera formulee de la facon suivante : 'Toute personne qui niera un
    genocide, repandra la haine, poussera a la vengeance, offensera
    la religion, l'appartenance ethnique, la nationalite, encourra une
    peine d'emprisonnement de 1 a 3 ans.' Exprimer un point de vue sur
    le genocide ou faire etat de travaux scientifiques ne sera pas puni
    mais quiconque tient un discours injurieux sera puni. "

    On y indique, encore, que " Le nouveau projet sera finalise et mis
    sur l'agenda du Parlement a l'automne. "

    Ces nouvelles - pour autant qu'elles soient confirmees - appellent,
    de ma part, les observations suivantes

    On peut, en premier lieu, noter avec satisfaction que le Chef de
    l'executif a, enfin, pris acte de la necessite de transposer la
    decision-cadre 2008/913/JAI du 28 Novembre 2008 sur la lutte contre
    certaines formes et manifestations de racisme et de xenophobie au
    moyen du droit penal, qui a valeur supra-legislative.

    Cependant, ce texte de droit derive necessite des corrections et
    ne peut pas etre adequatement transpose en l'etat, compte tenu
    de la declaration de la France du 28 Novembre 2008, annexee a la
    decision-cadre, en vertu du paragraphe 4 de son article 1er qui,
    illicitement, reserve la protection de la loi penale aux seuls faits
    etablis par une decision definitive d'une juridiction internationale.

    C'est pour cette raison, comme je l'avais demande le 20 Janvier
    2012 au President SARKOZY, que j'ai rappele, le 19 Novembre 2012 (
    lettres publiees sur mon site internet ) au President HOLLANDE que
    le retrait de la declaration du 28 Novembre 2008 conditionnait la
    bonne transposition de la decision-cadre.

    Cette demande de retrait de la declaration du 28 Novembre 2008 est,
    dans le meme esprit, inscrite dans l'assignation en refere pour voie
    de fait que j'ai fait delivrer le 20 Fevrier 2013, au nom et pour le
    compte de mes quinze mandants, au Premier ministre ( audience speciale
    du 30 Avril 2013 a 10h00 ).

    En effet, s'il devait etre presente tel quel devant le Parlement et,
    ensuite, definitivement vote, le projet de loi ne manquerait pas
    d'etre defere au Conseil constitutionnel qui pourrait :

    le censurer pour transposition manifestement infidèle de la
    decision-cadre qui, au-dela des genocides, vise egalement les crimes
    contre l'humanite et les crimes de guerre non mentionnes par le
    projet ;

    ou, a tout le moins, au moyen d'une reserve d'interpretation,
    preciserait que, conformement a la declaration de la France du
    28 Novembre 2008, qui a la meme valeur supra-legislative que la
    decision-cadre elle-meme a laquelle elle est annexee, seules seront
    punissables la negation ou la banalisation grossière publiques des
    crimes vises a l'article 1er, paragraphe 1, c) et/ou d) etablis par
    une decision definitive rendue par une juridiction internationale.

    Cette reserve d'interpretation s'imposerait, dès lors, aux
    juridictions correctionnelles, en vertu de l'article 62, alinea 3
    de la Constitution. L'auteur de propos niant un genocide ou un crime
    contre l'humanite pourtant etablis par la loi ( Genocide Armenien -
    loi n°2001-70 du 29 Janvier 2001 et Esclavage - loi n°2001-434 du 21
    Mai 2001 ) n'aurait, partant, rien a redouter, en France, ni de la
    justice penale ni de la justice civile !

    Dans ces conditions, le texte qui nous est propose n'est qu'un ecran de
    papier contre le negationnisme du Genocide Armenien et de l'Esclavage
    qu'il se garde bien de mentionner, consideres comme sujets tabous.

    Incomplet est son enonce, illusoire sera son application. Il n'est,
    donc, pas acceptable.

    En outre, la reference a l'injuste decision rendue le 28 Fevrier
    2012 par le Conseil constitutionnel n'est qu'un pretexte pour
    le Chef de l'Etat. .../... 3/4 En effet, cette decision, qui
    n'est que l'expression d'un pouvoir hegemonique ayant congedie la
    Raison universelle ( le Droit, selon PORTALIS ) - par laquelle le
    Conseil constitutionnel a, a tort, empeche la promulgation de la loi
    BOYER-KRIKORIAN definitivement adoptee par le Parlement le 23 Janvier
    2012, en vue de la transposition de la decision-cadre du 28 Novembre
    2008 - doit pouvoir etre soumise a la libre critique des citoyens
    ( cf. ma demande de resolution d'enquete parlementaire reprise par
    Madame Valerie BOYER, mais dont l'inscription a l'ordre du jour a
    ete illicitement refusee par Monsieur Claude BARTOLONE, President de
    l'Assemblee Nationale ).

    J'ai demontre, dans la requete en recusation que je lui ai adressee
    le 04 Fevrier 2012, qu'en raison de la partialite manifeste - que
    toute personne meme non juriste peut constater - dont il avait fait
    montre sur son site internet officiel a l'egard de la loi n°2001-70
    du 29 Janvier 2001, le Conseil constitutionnel devait s'abstenir
    de juger la loi BOYER-KRIKORIAN qui lui avait ete irregulièrement
    deferee par les parlementaires legicides ( v. les deux procès-verbaux
    de constat d'huissier de justice publies sur le site internet
    www.philippekrikorian-avocat.fr ).

    Le 28 Fevrier 2012, le vice n'etait pas dans la loi, mais dans
    la mentalite partiale du juge constitutionnel. L'incrimination par
    reference ( aux lois de reconnaissance des genocides et crimes contre
    l'humanite ) est, parfaitement constitutionnelle, quoiqu'en pensent
    les juges de la Rue de Montpensier.

    Sans doute inspire par des motifs tenant a la realpolitik, - comme si
    PARIS prenait ses ordres auprès de l'OTAN ou d'ANKARA - la où seul
    le Droit ( JUS COGENS - principe de preeminence du Droit - interet
    superieur de civilisation ) predomine, le projet de Francois HOLLANDE
    est un leurre. Il n'assurera aucune protection juridictionnelle aux
    victimes et descendants de victimes qu'il laissera totalement desarmes
    face a la haine negationniste.

    Ces considerations nous confortent dans notre demarche juridictionnelle
    qui se presente, plus que jamais, comme la seule capable de nous
    procurer la protection universelle par la loi penale contre le
    negationnisme, procedure que les democrates de tous les pays ne
    peuvent que soutenir.

    Je ne puis, en consequence, que renvoyer au texte dont je demande au
    juge des referes du Tribunal de Grande Instance de Marseille qu'il en
    ordonne le depôt par le Premier ministre sous forme de projet de loi
    et qui a ete judicieusement repris dans la dernière proposition de
    loi que Madame Valerie BOYER, Deputee des Bouches-du-Rhône et cinq
    autres de ses collègues ont, avec force courage et determination,
    deposee le 06 Fevrier 2013 sur le Bureau de l'Assemblee Nationale.

    Article 1er

    Le premier alinea de l'article 24 bis de la loi du 29 juillet 1881
    sur la liberte de la presse est redige ainsi qu'il suit :

    'Seront punis d'un emprisonnement de deux ans et d'une amende de 45 000
    ~@ ou de l'une de ces deux peines seulement ceux qui auront provoque
    a la discrimination, a la haine ou a la violence dans les conditions
    visees par le sixième alinea de l'article 24 en contestant, par un
    des moyens enonces a l'article 23, l'existence ou la qualification
    juridique d'un ou plusieurs genocides, crimes contre l'humanite et
    crimes de guerre notoires dont la liste chronologique suit :

    Esclavage et Traite ;

    Genocide Armenien ;

    crimes vises par l'article 6 du statut du tribunal militaire
    international annexe a l'accord de Londres du 8 août 1945.

    Vaudra contestation, au sens du present article, la negation, la
    banalisation grossière ou la minimisation desdits crimes, de meme
    que l'usage de tout terme ou signe depreciatif ou dubitatif pour les
    designer, tel que " soi-disant ", " pretendu ", " hypothetique " ou
    " suppose ".

    Article 2

    Dans l'article 48-2 de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberte de la
    presse, après les mots : 'ou des deportes', sont inseres les mots :
    'ou de toutes autres victimes'. " ;

    Aujourd'hui, le mot de LACORDAIRE n'en a que plus de resonance :

    " Entre le fort et le faible ( ... ) c'est la liberte qui opprime et
    c'est la loi qui affranchit. "

    De meme, comme le disait Emmanuel KANT, la politique ne peut pas
    faire un seul pas sans rendre hommage a la morale.

    Sachons, donc, rappeler le Droit au bon souvenir des juges !

    Marseille, le 10 Avril 2013

    Philippe KRIKORIAN, Avocat au Barreau de Marseille

    vendredi 12 avril 2013, Jean Eckian ©armenews.com

Working...
X