REVUE DE PRESSE
Génocide arménien : Cent ans, ou presque, de douleur...
http://www.armenews.com/article.php3?id_article=89126
Liban « Il est temps que la Turquie nous rende nos églises et nos
Wakfs », a lancé le catholicos Aram Ier.
Le peuple arménien a commémoré hier le 98e anniversaire du génocide de
1915 lors d'une messe à la cathédrale des arméniens-orthodoxes à
Antélias, en présence d'une foule venue prier pour le repos de l'me
de près d'un million et demi d'Arméniens massacrés par les Ottomans.
Dans son homélie, le catholicos Aram Ier a appelé à « rester fidèles
au legs des martyrs » en luttant notamment pour « la récupération des
églises et des propriétés foncières et Wakf du catholicossat, usurpées
par les Ottomans et transformées en mosquées appartenant à l'État turc
». « Est-il possible de se taire devant ces inestimables pertes
matérielles et humaines ? » a-t-il demandé, qualifiant le génocide
arménien de « crime contre l'humanité, dont les auteurs doivent être
sanctionnés et doivent payer les compensations nécessaires ».
Rappelons que le catholicossat a tenu l'année dernière un séminaire
international ayant regroupé d'éminents juristes internationaux afin
d'examiner les voies possibles d'un recours devant les tribunaux
internationaux, dont l'objet serait précisément la réappropriation des
terrains confisqués appartenant à l'Église arménienne en Turquie. « Il
est temps que la Turquie nous rende nos églises et nos Wakfs qu'elle a
violés », a-t-il affirmé, précisant que la réappropriation de ces
biens « constitue la première étape de notre lutte nationale ».
Les revendications C'est dans ce cadre que l'Église
arménienne-orthodoxe a publié un communiqué rappelant ses
revendications, exposées hier par le catholicos Aram Ier : « La
reconnaissance par l'État turc actuel du massacre des Arméniens ;
l'indemnisation totale des pertes du peuple arménien : les pertes
humaines et les droits de propriété usurpés ; la remise immédiate,
avec l'aide de la communauté internationale, de tous les biens des
Arméniens. » « En tant que chef spirituel de l'Église
arménienne-orthodoxe de Cilicie, il est de mon devoir sacré
d'exploiter tous les moyens légaux et politiques pour aboutir à ces
fins », a-t-il ajouté, rappelant que « le catholicossat avait été
contraint d'abandonner son siège historique et de s'établir à
Etchmiadzine et à Antélias ».
« La Turquie ne sera jamais un modèle » Le catholicos Aram Ier a
évoqué ensuite le refus par la Turquie de reconnaître le génocide de
1915. « La Turquie fait fi des droits de l'homme, au vu et au su de
toute la communauté internationale », a-t-il souligné. « Comment
peut-elle aspirer à devenir membre de l'Union européenne, et comment
peut-elle prétendre respecter la démocratie et fournir un modèle de
coexistence ? » s'est-il encore demandé. « La Turquie, dont
l'historique contredit les principes humanitaires et les valeurs
religieuses et morales, est loin de fournir un exemple de bonne
conduite, quelle que soit son envergure géopolitique », a-t-il ajouté.
Par ailleurs, le catholicos arménien-orthodoxe de Cilicie à Antélias,
Aram Ier, a copublié avec le patriarche suprême de l'Église
orthodoxe-arménienne et catholicos de tous les Arméniens, un
communiqué dénonçant le déni des « massacres perpétrés il y a 98 ans
contre nos ancêtres, mais aussi des crimes continus contre les
propriétés du peuple arménien, c'est-à-dire son patrimoine culturel et
religieux ». Appelant une nouvelle fois la Turquie à reconnaître le
génocide, le communiqué a dans le même temps exprimé la reconnaissance
des autorités arméniennes à l'égard de chaque État « ayant pris sous
son aile les réfugiés arméniens et chaque État ayant reconnu, au nom
de la justice, le génocide arménien ».
Bourj Hammoud-place des Martyrs Parallèlement à la messe, une marche
(à coloration politique) a été organisée à Beyrouth en mémoire des
martyrs de 1915, et pour réitérer les revendications fières et tenaces
du peuple arménien. Rassemblés à Bourj Hammoud, les manifestants se
sont dirigés jusqu'au centre-ville, où ils ont été rejoints par les
proches des otages libanais à Azzaz, en présence du représentant du
mouvement Amal, Mohammad Khawaja, et du représentant du Hezbollah
Ghaleb Bou Zeinab.
(Lire aussi : Adham Zgheib, fils d'un pèlerin libanais enlevé en Syrie
: `Onze mois, ça suffit !`)
Le secrétaire général du parti Tachnag Hovig Mekhitarian a affirmé, à
partir de la place des Martyrs, que « nous sommes plus que jamais
déterminés à lutter pour le Liban comme patrie définitive pour tous
ses fils ». Il a appelé l'ambassadeur de Turquie à « notifier Ankara
de notre lutte visant à obtenir de la Turquie une reconnaissance du
génocide, mais aussi des excuses officielles et des dédommagements au
peuple arménien ». Il a dénoncé enfin l'impunité dont bénéficie la
Turquie, près d'un siècle après le génocide. Et d'ajouter : « Le
rétablissement des relations entre la Turquie et Israël est la preuve
de la fausseté des intentions turques envers les Arabes et les
musulmans. La Turquie essaie d'intégrer la région arabe en complotant
avec les ennemis de la nation. » Le responsable du parti Tachnag a
ainsi mis en garde contre « les dangers de l'infiltration turque, dont
la finalité est d'enterrer l'identité culturelle et nationale au
Moyen-Orient ».
S. Gemayel : Notre politique étrangère doit inclure la cause
arménienne Plusieurs figures politiques ont exprimé par ailleurs leur
solidarité hier avec le peuple arménien. Ainsi, le député Kataëb Samy
Gemayel, qui participait à une conférence à l'occasion de la
commémoration du génocide à la Maison centrale des Kataëb à Saïfi, a
mis l'accent sur la nécessité que « la cause arménienne ne soit pas
absente de la politique étrangère du Liban ». Il a souligné dans ce
cadre que le soutien par le Liban de la cause arménienne ne
compromettrait pas les relations diplomatiques avec la Turquie.
Insistant sur le fait que les Arméniens font partie du « tissu
constitutif du Liban », il a estimé obligatoire, pour l'État libanais,
« d'endosser leur cause ». Dans une approche comparative avec les
Libanais, « connus pour leur mémoire courte », Samy Gemayel a estimé
que « le seul moyen de btir le Liban est de préserver nos mémoires
respectives en tant qu'acquis indélébiles qu'il faut respecter et
protéger ».
Par ailleurs, le ministre démissionnaire de l'Environnement Nazem
el-Khoury a exprimé « sa profonde solidarité avec le peuple arménien
qui a su rester attaché à sa cause ». Il a salué les Arméniens qui ont
pu décrocher jusque-là la reconnaissance par 26 États sur les 43 États
requis pour une reconnaissance internationale du génocide arménien. De
son côté, l'ancien ministre Farid Haykal el-Khazen a salué « la
position unifiée des partis arméniens pour obtenir gain de cause ». La
Ligue maronite s'est également solidarisée avec la cause arménienne,
saluant particulièrement les Arméniens du Liban, « qui ont su
préserver leur identité culturelle tout en s'intégrant entièrement au
pays ».
http://www.lorientlejour.com/article/811741/genocide-armenien-cent-ans-ou-presque-de-douleur.html
vendredi 26 avril 2013,
Stéphane ©armenews.com
Génocide arménien : Cent ans, ou presque, de douleur...
http://www.armenews.com/article.php3?id_article=89126
Liban « Il est temps que la Turquie nous rende nos églises et nos
Wakfs », a lancé le catholicos Aram Ier.
Le peuple arménien a commémoré hier le 98e anniversaire du génocide de
1915 lors d'une messe à la cathédrale des arméniens-orthodoxes à
Antélias, en présence d'une foule venue prier pour le repos de l'me
de près d'un million et demi d'Arméniens massacrés par les Ottomans.
Dans son homélie, le catholicos Aram Ier a appelé à « rester fidèles
au legs des martyrs » en luttant notamment pour « la récupération des
églises et des propriétés foncières et Wakf du catholicossat, usurpées
par les Ottomans et transformées en mosquées appartenant à l'État turc
». « Est-il possible de se taire devant ces inestimables pertes
matérielles et humaines ? » a-t-il demandé, qualifiant le génocide
arménien de « crime contre l'humanité, dont les auteurs doivent être
sanctionnés et doivent payer les compensations nécessaires ».
Rappelons que le catholicossat a tenu l'année dernière un séminaire
international ayant regroupé d'éminents juristes internationaux afin
d'examiner les voies possibles d'un recours devant les tribunaux
internationaux, dont l'objet serait précisément la réappropriation des
terrains confisqués appartenant à l'Église arménienne en Turquie. « Il
est temps que la Turquie nous rende nos églises et nos Wakfs qu'elle a
violés », a-t-il affirmé, précisant que la réappropriation de ces
biens « constitue la première étape de notre lutte nationale ».
Les revendications C'est dans ce cadre que l'Église
arménienne-orthodoxe a publié un communiqué rappelant ses
revendications, exposées hier par le catholicos Aram Ier : « La
reconnaissance par l'État turc actuel du massacre des Arméniens ;
l'indemnisation totale des pertes du peuple arménien : les pertes
humaines et les droits de propriété usurpés ; la remise immédiate,
avec l'aide de la communauté internationale, de tous les biens des
Arméniens. » « En tant que chef spirituel de l'Église
arménienne-orthodoxe de Cilicie, il est de mon devoir sacré
d'exploiter tous les moyens légaux et politiques pour aboutir à ces
fins », a-t-il ajouté, rappelant que « le catholicossat avait été
contraint d'abandonner son siège historique et de s'établir à
Etchmiadzine et à Antélias ».
« La Turquie ne sera jamais un modèle » Le catholicos Aram Ier a
évoqué ensuite le refus par la Turquie de reconnaître le génocide de
1915. « La Turquie fait fi des droits de l'homme, au vu et au su de
toute la communauté internationale », a-t-il souligné. « Comment
peut-elle aspirer à devenir membre de l'Union européenne, et comment
peut-elle prétendre respecter la démocratie et fournir un modèle de
coexistence ? » s'est-il encore demandé. « La Turquie, dont
l'historique contredit les principes humanitaires et les valeurs
religieuses et morales, est loin de fournir un exemple de bonne
conduite, quelle que soit son envergure géopolitique », a-t-il ajouté.
Par ailleurs, le catholicos arménien-orthodoxe de Cilicie à Antélias,
Aram Ier, a copublié avec le patriarche suprême de l'Église
orthodoxe-arménienne et catholicos de tous les Arméniens, un
communiqué dénonçant le déni des « massacres perpétrés il y a 98 ans
contre nos ancêtres, mais aussi des crimes continus contre les
propriétés du peuple arménien, c'est-à-dire son patrimoine culturel et
religieux ». Appelant une nouvelle fois la Turquie à reconnaître le
génocide, le communiqué a dans le même temps exprimé la reconnaissance
des autorités arméniennes à l'égard de chaque État « ayant pris sous
son aile les réfugiés arméniens et chaque État ayant reconnu, au nom
de la justice, le génocide arménien ».
Bourj Hammoud-place des Martyrs Parallèlement à la messe, une marche
(à coloration politique) a été organisée à Beyrouth en mémoire des
martyrs de 1915, et pour réitérer les revendications fières et tenaces
du peuple arménien. Rassemblés à Bourj Hammoud, les manifestants se
sont dirigés jusqu'au centre-ville, où ils ont été rejoints par les
proches des otages libanais à Azzaz, en présence du représentant du
mouvement Amal, Mohammad Khawaja, et du représentant du Hezbollah
Ghaleb Bou Zeinab.
(Lire aussi : Adham Zgheib, fils d'un pèlerin libanais enlevé en Syrie
: `Onze mois, ça suffit !`)
Le secrétaire général du parti Tachnag Hovig Mekhitarian a affirmé, à
partir de la place des Martyrs, que « nous sommes plus que jamais
déterminés à lutter pour le Liban comme patrie définitive pour tous
ses fils ». Il a appelé l'ambassadeur de Turquie à « notifier Ankara
de notre lutte visant à obtenir de la Turquie une reconnaissance du
génocide, mais aussi des excuses officielles et des dédommagements au
peuple arménien ». Il a dénoncé enfin l'impunité dont bénéficie la
Turquie, près d'un siècle après le génocide. Et d'ajouter : « Le
rétablissement des relations entre la Turquie et Israël est la preuve
de la fausseté des intentions turques envers les Arabes et les
musulmans. La Turquie essaie d'intégrer la région arabe en complotant
avec les ennemis de la nation. » Le responsable du parti Tachnag a
ainsi mis en garde contre « les dangers de l'infiltration turque, dont
la finalité est d'enterrer l'identité culturelle et nationale au
Moyen-Orient ».
S. Gemayel : Notre politique étrangère doit inclure la cause
arménienne Plusieurs figures politiques ont exprimé par ailleurs leur
solidarité hier avec le peuple arménien. Ainsi, le député Kataëb Samy
Gemayel, qui participait à une conférence à l'occasion de la
commémoration du génocide à la Maison centrale des Kataëb à Saïfi, a
mis l'accent sur la nécessité que « la cause arménienne ne soit pas
absente de la politique étrangère du Liban ». Il a souligné dans ce
cadre que le soutien par le Liban de la cause arménienne ne
compromettrait pas les relations diplomatiques avec la Turquie.
Insistant sur le fait que les Arméniens font partie du « tissu
constitutif du Liban », il a estimé obligatoire, pour l'État libanais,
« d'endosser leur cause ». Dans une approche comparative avec les
Libanais, « connus pour leur mémoire courte », Samy Gemayel a estimé
que « le seul moyen de btir le Liban est de préserver nos mémoires
respectives en tant qu'acquis indélébiles qu'il faut respecter et
protéger ».
Par ailleurs, le ministre démissionnaire de l'Environnement Nazem
el-Khoury a exprimé « sa profonde solidarité avec le peuple arménien
qui a su rester attaché à sa cause ». Il a salué les Arméniens qui ont
pu décrocher jusque-là la reconnaissance par 26 États sur les 43 États
requis pour une reconnaissance internationale du génocide arménien. De
son côté, l'ancien ministre Farid Haykal el-Khazen a salué « la
position unifiée des partis arméniens pour obtenir gain de cause ». La
Ligue maronite s'est également solidarisée avec la cause arménienne,
saluant particulièrement les Arméniens du Liban, « qui ont su
préserver leur identité culturelle tout en s'intégrant entièrement au
pays ».
http://www.lorientlejour.com/article/811741/genocide-armenien-cent-ans-ou-presque-de-douleur.html
vendredi 26 avril 2013,
Stéphane ©armenews.com