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Mauvais livres en Azerbaidjan

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    MAUVAIS LIVRES EN AZERBAIDJAN

    AZERBAIDJAN

    http://www.armenews.com/article.php3?id_article=92135

    Le garde-frontière semblait presque exulte quand il a decouvert le
    livre dans mes bagages.

    " Vous allez importer de la litterature extremiste " a-t-il dit,
    tenant l'element incrimine sous mon nez. C'etait le 9 juin, et j'etais
    au poste frontalier de Boyuk-Kesik, le train m'emmenant de la Georgie
    vers mon propre pays, l'Azerbaïdjan.

    Je venais dans la capitale georgienne Tbilissi pour un seminaire
    organise par le groupe de ressources de conciliation, qui faisait
    un film sur la guerre du Haut-Karabagh. Lors de l'evenement, j'ai
    rencontre un ecrivain armenien appele Tatul Hakobyan, qui vient
    de lancer son nouveau livre, " Les Armeniens et les Turcs ". J'en
    ai profite pour acheter ce livre ainsi que son travail precedent,
    " Karabakh Diary, Green and Black ".

    Agace qu'un livre soit marque d'extremisme simplement parce qu'il a
    ete ecrit par quelqu'un d'Armenie, j'ai produit ma carte de presse
    et demande a voir le commandant de l'unite. " Pourquoi avez-vous
    decide que le livre est extremiste quand vous n'avez meme pas lu ? "
    ais-je demande a l'officier, Nazim Azizov.

    Il repondit : " Le monde entier sait que les Armeniens se livrent
    une guerre de propagande contre nous ". J'ai replique : " Eh bien,
    si c'est le cas, n'avons-nous pas a etudier leur propagande afin de
    contrer cela ? Comment pouvons-nous reagir si nous ne lisons pas ce
    qu'ils ecrivent ? ".

    Azizov a dit qu'il ne faisait que suivre des ordres, et que son
    superieur lui avait dit ce qu'il faut faire par telephone.

    À cela, je suis descendu du train et je suis alle le long de la
    plate-forme au bureau des gardes frontière. Il n'y avait qu'un
    seul autre voyageur dans une solution similaire, un homme qui essaie
    d'importer plus de fruits que ce qui est legalement autorise a penetrer
    en Azerbaïdjan.

    Quand j'ai soutenu mon cas, au bureau, j'ai dit aux gardes-frontières
    que je collabore regulièrement avec des journalistes d'Armenie et
    l'avais fait pendant plus d'une decennie. J'avais meme eu une reunion
    avec un groupe de journalistes armeniens, avec l'ancien president
    Heydar Aliyev, dont le fils Ilham gouverne desormais le pays.

    Rien de tout cela fit aucune impression sur les gardes-frontières, et
    ils m'ont remis un coupon a signer, mais ils ont change " litterature
    extremiste " par " publie dans la Republique d'Armenie " comme motif
    de confiscation. Toutefois, cette nouvelle raison a souleve autant
    de questions qu'elle y repond.

    " Que faire si j'essaye d'importer une edition d'Erevan d'Oneguin
    Yevgeny Pouchkin ? " demandai-je. " Voulez aller aussi la confisquer ?

    ".

    Azizov a repondu : " Nous allons prendre cette decision lorsque vous
    l'importerez ".

    De retour a Bakou, j'ai demande a l'avocat Rashid Hajili, directeur
    de l'Institut des droit des medias, ce qu'il pensait de l'incident.

    Hajili a dit que c'etait un cas de censure, et une violation du droit
    des citoyens d'obtenir et de diffuser de l'information. Il a explique
    que meme des livres qui sont soumis a une interdiction legale pouvaient
    encore etre importes tant qu'ils etaient des copies simples pour un
    usage personnel.

    En outre, a-t-il dit, les douaniers n'ont pas le droit de prendre
    ce genre de decision par eux-memes. " L'interdiction de distribuer
    n'importe quel type de litterature, meme si le but est d'empecher
    la propagande extremiste, ne peut etre delivre que par un tribunal "
    a explique l'avocat. " Dans tous les cas, ces decisions interdisent
    seulement la distribution de masse, pas de simples copies ".

    J'ai apporte des biens armeniens - livres, boissons et cigarettes -
    en Azerbaïdjan a de nombreuses reprises. J'ai aussi ete en Armenie a
    sept reprises et ait interroge les dirigeants politiques la-bas. Je
    n'ai encore jamais rencontre ce genre de problème.

    La raison pour laquelle des règles plus strictes sont imposees sur
    l'importation de materiaux d'impression a probablement beaucoup a voir
    avec l'approche de l'election presidentielle en Azerbaïdjan, en octobre
    de cette annee. Pourtant, dans l'ère d'Internet, les règlements de
    ce genre n'ont absolument aucun sens. Ils ne feront pas de difference
    du tout, sauf d'arreter de me faire lire un livre que je voulais lire.

    Shahin Rzayev est le directeur de campagne en Azerbaïdjan d'IWPR.

    Institute for War & Peace Reporting

    mardi 20 août 2013, Stephane ©armenews.com

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