AZERBAIDJAN : RUSTAM IBRAGIMBEKOV CANDIDAT A L'ELECTION PRESIDENTIELLE
http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=75060
Publie le : 20-08-2013
Info Collectif VAN -www.collectifvan.org - Dans une interview au
quotidien The Georgian Times, Rustam Ibragimbekov, un cineaste renomme
et principal rival du president azerbaïdjanais Ilham Aliyev lors de la
prochaine election presidentielle, a affirme que Bakou devrait eviter
de menacer la population majoritairement armenienne du Karabagh. "
Je suis categoriquement contre les rodomontades et je m'oppose aux
declarations faites sur l'aneantissement des Armeniens ", a declare
Ibragimbekov." Vous ne pouvez pas resoudre les conflits avec des armes
au 21e siècle. " " S'il y a une situation veritablement democratique
et pas de corruption en Azerbaïdjan, ... si les Armeniens, qui sont
des gens intelligents et pragmatiques, pensent que la vie dans le
Karabagh qui appartient a l'Azerbaïdjan est beaucoup mieux que de
vivre dans un Karabagh qui appartient a l'Armenie, ils n'ont qu'a
y rester car ils y sont installes depuis des siècles ", a ajoute le
scenariste qui a passe une grande partie de sa vie en Russie. (source
NAM). Le Collectif VAN vous propose la traduction d'un article en
anglais paru sur le site du journal The Independant le 15 juillet 2013.
The Independant
le 15 juillet 2013
Realisateur vs dictateur: le realisateur couronne d'un oscar, Rustam
Ibragimbekov, se presente aux elections presidentielles en Azerbaïdjan
L'un a un oscar, l'autre dirige l'Azerbaïdjan, riche en petrole,
d'une main de fer. Est-ce que Rustam Ibragimbekov pourra battre Ilham
Aliyev dans la bataille des presidentielles ?
Lors des nombreuses decennies que le realisateur et scenariste de 74
ans, Rustam Ibragimbekov, qui a recu un oscar, a passe sur des lieux
tournages, il a rarement eu besoin de gardes du corps. Mais il est
peu surprenant que ses amis s'inquiètent a present. Ibragimbekov -
un homme qui n'a jamais eu grand-chose a faire avec la politique -
vient juste d'etre choisi comme candidat de l'opposition unifiee
pour affronter Ilham Aliyev, le dirigeant autoritaire de son pays
d'origine, l'Azerbaïdjan.
M. Aliyev - qui a pris le pouvoir lorsque son père, Heydar Aliyev,
est decede en 2003 - a modifie la constitution afin de lui permettre de
se presenter a un troisième mandat aux elections generales qui auront
lieu a l'automne. Il a utilise l'argent provenant de l'industrie
petrolière du pays pour moderniser la capitale, Bakou, et en faire
une Dubaï etincelante de neons sur la mer Caspienne. Dans le meme
temps, sa famille et ses copains ont ete impliques dans une multitude
d'enormes scandales de corruption.
Lorgnant les vastes reserves petrolières du pays, les gouvernements
occidentaux ont ferme les yeux sur la corruption effrenee au sein de
l'elite azerie, tandis que des tactiques autoritaires et le contrôle
des medias ont contenu les mecontents a un segment etroit de jeunes
citadins ferus d'Internet, jusque recemment. Les voix critiquant le
regime ont ete enfermees, bien souvent pour de fausses accusations
" d'hooliganisme ".
Ibragimbekov n'est ni un orateur charismatique ni un critique de
longue date du regime ; de fait, il fut a une epoque un proche de M.
Aliyev et de son père. Il existe une video en ligne de M. Aliyev
portant un toast au genie du realisateur, lors d'une fete a la vodka,
et qui est fier de la gloire qu'il fait rejaillir sur l'Azerbaïdjan.
Le realisateur est depuis longtemps l'une des figures culturelles
les plus importantes du pays, ayant realise le classique sovietique
The White Sun of the Desert (Le soleil blanc du desert) et coecrit
le scenario du film Burnt by the Sun (Soleil trompeur), recompense
par un oscar en 1994.
Ibragimbekov lui-meme dit que quand Ilham Aliyev a succede a son père,
lui et d'autres personnes du monde de la culture ont ete heureux qu'un
" jeune homme politique progressiste " dirige l'Azerbaïdjan. Au cours
des dix premières annees, " les choses etaient plus ou moins OK ",
dit-il, mais a partir de 2007, il est devenu clair que la gouvernance
de M. Aliyev tendait de plus en plus vers l'autoritarisme.
" À l'epoque, nous avons pense que le gouvernement allait dans la
mauvaise direction et nous avons remarque que la corruption effrenee
empirait ", a-t-il declare, lors d'une interview donnee au bureau de
Moscou de sa societe de production. Lui et d'autres personnalites ont
mis en place un forum d'intellectuels, qui se sont rencontres a Bakou
dans l'espoir de pouvoir conseiller en douceur M. Aliyev et sa clique
au pouvoir, mais ils ont decouvert que le public etait loin d'etre
receptif. " Nous avons invite les autorites a dialoguer avec nous,
mais a la place nous n'avons eu que des calomnies et des accusations,
et des histoires nous diffamant ont ete publiees dans les medias
", dit-il.
Recemment, d'autres critiques ont subi un sort encore pire. Dans le
cas de la journaliste qui avait enquete sur la corruption regnant
dans la famille M. Aliyev, des cameras ont ete installees chez elle
a son insu, et elle a ete filmee en train d'avoir des rapports sexuels.
Lorsqu'elle a refuse de renoncer a publier son article, les videos
ont ete postees su Internet.
Ibragimbekov n'est pas considere comme un homme moderne et, par
consequent, il est donc deconnecte de la jeune opposition urbaine a M.
Aliyev. Cependant, il est vu par certains comme un homme de transition,
qui pourrait unir des groupes disparates dans leur combat.
" En Azerbaïdjan, il est connu comme un homme qui a eu un immense
succès dans son domaine ", dit Emin Milli, un blogueur de l'opposition
et un journaliste qui a passe plus d'une annee en prison après avoir
oralement critique le gouvernement. " Tout le monde le connaît et
de nombreuses personnes le respectent. Il s'est acquis le soutien
de personnes qui n'auraient pas soutenu les anciens groupes de
l'opposition ", a declare M. Milli.
Ibragimbekov dit qu'il sera un president interimaire pendant deux
ans, qu'il tiendra des elections parlementaires honnetes et ouvertes
et organisera un referendum pour changer la constitution, afin de
creer une republique parlementaire, dont le president deviendra un
personnage symbolique.
Cependant, il craint d'etre arrete, voire meme tuer, a son retour
en Azerbaïdjan, donc, il reste a Moscou, pour reunir un soutien
international a sa course contre M. Aliyev. Il est recemment rentre
d'une reunion avec le Departement d'Etat a Washington et il s'est
rendu a Bruxelles pour rencontrer Catherine Ashton, Haut Representant
de l'Union pour les affaires etrangères et la politique de securite.
Comment le regime repondra-t-il a son retour a Bakou, et est-ce
qu'il sera ou non arrete, il est difficile a predire. Cependant,
M. Aliyev n'a pas laisse beaucoup de place a la nuance, qualifiant
l'opposition " d'antinationaliste, de corrompue et de traîtresse ",
dans un discours recent.
Il y a eu une " repression sans precedent " ces derniers mois, selon
Rebecca Vincent, une ancienne diplomate americaine en poste a Bakou,
qui y travaille desormais sur la question des droits de l'homme. " Au
lieu d'autoriser quelques reformes pour laisser la vapeur s'echapper
et faire baisser la pression, ils font le contraire et poussent les
choses a l'extreme. "
Mme Vincent estime qu'il y a plus de 80 prisonniers politiques
dans le pays et elle souligne des incidents inquietants, comme la
modification de la loi sur la diffamation, qui peut permettre de faire
emprisonner des gens ayant poste des critiques sur le president ou des
representants gouvernementaux sur Facebook ou autres reseaux sociaux.
Ces derniers mois, il y a eu plusieurs protestations dans des villes
regionales, certaines sont devenues violentes, un signe que le
mecontentement augmente.
" Ce regime n'est pas aussi stable qu'Aliyev veut bien le dire,
ou comme le pretendent l'establishment americain et britannique,
et les emeutes que nous avons vues dans la region pourraient etre un
avant-goût de ce qu'il risque de se passer ", a declare M. Milli. "
C'est une periode historique, car l'opposition traditionnelle ne
s'est jamais unie au cours de ces vingt dernières annees. "
Si Ibragimbekov dit qu'il est convaincu d'avoir des chances de gagner
des elections honnetes et qu'il espère une transition pacifique, il
esquive la question de l'eventuel procès de M. Aliyev et sa famille. "
Je ne suis pas un fan des recriminations, et je ne veux absolument
pas de bain de sang ", dit-il. "Mais il faudra un mecanisme ou un
autre pour que l'argent vole soit au moins restitue. "
Quant a ce qu'il se passera si le gouvernement decide de briser
l'opposition, ou falsifie clairement les resultats des elections,
il dresse un tableau noir. Si le mecontentement commence a deborder,
dit-il, il pourrait y avoir une " explosion " de sentiment populaire.
" Pouchkine a ecrit qu'il n'y a rien de pire qu'une revolte russe
sans pitie ", dit-il en secouant la tete. " Mais Pouchkine n'avait
jamais vu de revolte azerie. "
Ilham Aliyev : resume biographique
Heydar Aliyev a dirige l'Azerbaïdjan fermement quand il est arrive
au pouvoir en 1993, deux ans après que la nation riche en petrole est
devenue independante. Bien qu'il ait instaure une relative stabilite,
ses critiques disent que cela s'est fait aux depens des droits humains
et de la liberte des medias.
Lorsque Heydar est mort 10 ans plus tard, son fils, Ilham, lui
a succede en tant que president, avec une victoire ecrasante aux
elections presidentielles de 2003 - biaisees, selon les observateurs
occidentaux, par des actes d'intimidations sur les electeurs et
l'opposition et des manipulations des medias. Decrit par Heydar comme
son " successeur politique ", Ilham etait bien prepare pour son mandat
- il avait deja ete Premier ministre adjoint, vice-secretaire du parti
au pouvoir, le Parti du Nouvel Azerbaïdjan (NAP) et vice-president
de la compagnie petrolière publique.
Ilham a gagne aisement son deuxième mandat lors des elections de 2008,
boycottees par les principaux partis d'opposition. Ayant reussi a
abroger la limite de deux mandats presidentiels, en 2009, il doit se
representer aux elections prevues cet automne.
©Traduction de l'anglais C. Gardon pour le Collectif VAN - 20 août
2013 - www.collectifvan.org
Retour a la rubrique
Source/Lien : The Independant
http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=75060
Publie le : 20-08-2013
Info Collectif VAN -www.collectifvan.org - Dans une interview au
quotidien The Georgian Times, Rustam Ibragimbekov, un cineaste renomme
et principal rival du president azerbaïdjanais Ilham Aliyev lors de la
prochaine election presidentielle, a affirme que Bakou devrait eviter
de menacer la population majoritairement armenienne du Karabagh. "
Je suis categoriquement contre les rodomontades et je m'oppose aux
declarations faites sur l'aneantissement des Armeniens ", a declare
Ibragimbekov." Vous ne pouvez pas resoudre les conflits avec des armes
au 21e siècle. " " S'il y a une situation veritablement democratique
et pas de corruption en Azerbaïdjan, ... si les Armeniens, qui sont
des gens intelligents et pragmatiques, pensent que la vie dans le
Karabagh qui appartient a l'Azerbaïdjan est beaucoup mieux que de
vivre dans un Karabagh qui appartient a l'Armenie, ils n'ont qu'a
y rester car ils y sont installes depuis des siècles ", a ajoute le
scenariste qui a passe une grande partie de sa vie en Russie. (source
NAM). Le Collectif VAN vous propose la traduction d'un article en
anglais paru sur le site du journal The Independant le 15 juillet 2013.
The Independant
le 15 juillet 2013
Realisateur vs dictateur: le realisateur couronne d'un oscar, Rustam
Ibragimbekov, se presente aux elections presidentielles en Azerbaïdjan
L'un a un oscar, l'autre dirige l'Azerbaïdjan, riche en petrole,
d'une main de fer. Est-ce que Rustam Ibragimbekov pourra battre Ilham
Aliyev dans la bataille des presidentielles ?
Lors des nombreuses decennies que le realisateur et scenariste de 74
ans, Rustam Ibragimbekov, qui a recu un oscar, a passe sur des lieux
tournages, il a rarement eu besoin de gardes du corps. Mais il est
peu surprenant que ses amis s'inquiètent a present. Ibragimbekov -
un homme qui n'a jamais eu grand-chose a faire avec la politique -
vient juste d'etre choisi comme candidat de l'opposition unifiee
pour affronter Ilham Aliyev, le dirigeant autoritaire de son pays
d'origine, l'Azerbaïdjan.
M. Aliyev - qui a pris le pouvoir lorsque son père, Heydar Aliyev,
est decede en 2003 - a modifie la constitution afin de lui permettre de
se presenter a un troisième mandat aux elections generales qui auront
lieu a l'automne. Il a utilise l'argent provenant de l'industrie
petrolière du pays pour moderniser la capitale, Bakou, et en faire
une Dubaï etincelante de neons sur la mer Caspienne. Dans le meme
temps, sa famille et ses copains ont ete impliques dans une multitude
d'enormes scandales de corruption.
Lorgnant les vastes reserves petrolières du pays, les gouvernements
occidentaux ont ferme les yeux sur la corruption effrenee au sein de
l'elite azerie, tandis que des tactiques autoritaires et le contrôle
des medias ont contenu les mecontents a un segment etroit de jeunes
citadins ferus d'Internet, jusque recemment. Les voix critiquant le
regime ont ete enfermees, bien souvent pour de fausses accusations
" d'hooliganisme ".
Ibragimbekov n'est ni un orateur charismatique ni un critique de
longue date du regime ; de fait, il fut a une epoque un proche de M.
Aliyev et de son père. Il existe une video en ligne de M. Aliyev
portant un toast au genie du realisateur, lors d'une fete a la vodka,
et qui est fier de la gloire qu'il fait rejaillir sur l'Azerbaïdjan.
Le realisateur est depuis longtemps l'une des figures culturelles
les plus importantes du pays, ayant realise le classique sovietique
The White Sun of the Desert (Le soleil blanc du desert) et coecrit
le scenario du film Burnt by the Sun (Soleil trompeur), recompense
par un oscar en 1994.
Ibragimbekov lui-meme dit que quand Ilham Aliyev a succede a son père,
lui et d'autres personnes du monde de la culture ont ete heureux qu'un
" jeune homme politique progressiste " dirige l'Azerbaïdjan. Au cours
des dix premières annees, " les choses etaient plus ou moins OK ",
dit-il, mais a partir de 2007, il est devenu clair que la gouvernance
de M. Aliyev tendait de plus en plus vers l'autoritarisme.
" À l'epoque, nous avons pense que le gouvernement allait dans la
mauvaise direction et nous avons remarque que la corruption effrenee
empirait ", a-t-il declare, lors d'une interview donnee au bureau de
Moscou de sa societe de production. Lui et d'autres personnalites ont
mis en place un forum d'intellectuels, qui se sont rencontres a Bakou
dans l'espoir de pouvoir conseiller en douceur M. Aliyev et sa clique
au pouvoir, mais ils ont decouvert que le public etait loin d'etre
receptif. " Nous avons invite les autorites a dialoguer avec nous,
mais a la place nous n'avons eu que des calomnies et des accusations,
et des histoires nous diffamant ont ete publiees dans les medias
", dit-il.
Recemment, d'autres critiques ont subi un sort encore pire. Dans le
cas de la journaliste qui avait enquete sur la corruption regnant
dans la famille M. Aliyev, des cameras ont ete installees chez elle
a son insu, et elle a ete filmee en train d'avoir des rapports sexuels.
Lorsqu'elle a refuse de renoncer a publier son article, les videos
ont ete postees su Internet.
Ibragimbekov n'est pas considere comme un homme moderne et, par
consequent, il est donc deconnecte de la jeune opposition urbaine a M.
Aliyev. Cependant, il est vu par certains comme un homme de transition,
qui pourrait unir des groupes disparates dans leur combat.
" En Azerbaïdjan, il est connu comme un homme qui a eu un immense
succès dans son domaine ", dit Emin Milli, un blogueur de l'opposition
et un journaliste qui a passe plus d'une annee en prison après avoir
oralement critique le gouvernement. " Tout le monde le connaît et
de nombreuses personnes le respectent. Il s'est acquis le soutien
de personnes qui n'auraient pas soutenu les anciens groupes de
l'opposition ", a declare M. Milli.
Ibragimbekov dit qu'il sera un president interimaire pendant deux
ans, qu'il tiendra des elections parlementaires honnetes et ouvertes
et organisera un referendum pour changer la constitution, afin de
creer une republique parlementaire, dont le president deviendra un
personnage symbolique.
Cependant, il craint d'etre arrete, voire meme tuer, a son retour
en Azerbaïdjan, donc, il reste a Moscou, pour reunir un soutien
international a sa course contre M. Aliyev. Il est recemment rentre
d'une reunion avec le Departement d'Etat a Washington et il s'est
rendu a Bruxelles pour rencontrer Catherine Ashton, Haut Representant
de l'Union pour les affaires etrangères et la politique de securite.
Comment le regime repondra-t-il a son retour a Bakou, et est-ce
qu'il sera ou non arrete, il est difficile a predire. Cependant,
M. Aliyev n'a pas laisse beaucoup de place a la nuance, qualifiant
l'opposition " d'antinationaliste, de corrompue et de traîtresse ",
dans un discours recent.
Il y a eu une " repression sans precedent " ces derniers mois, selon
Rebecca Vincent, une ancienne diplomate americaine en poste a Bakou,
qui y travaille desormais sur la question des droits de l'homme. " Au
lieu d'autoriser quelques reformes pour laisser la vapeur s'echapper
et faire baisser la pression, ils font le contraire et poussent les
choses a l'extreme. "
Mme Vincent estime qu'il y a plus de 80 prisonniers politiques
dans le pays et elle souligne des incidents inquietants, comme la
modification de la loi sur la diffamation, qui peut permettre de faire
emprisonner des gens ayant poste des critiques sur le president ou des
representants gouvernementaux sur Facebook ou autres reseaux sociaux.
Ces derniers mois, il y a eu plusieurs protestations dans des villes
regionales, certaines sont devenues violentes, un signe que le
mecontentement augmente.
" Ce regime n'est pas aussi stable qu'Aliyev veut bien le dire,
ou comme le pretendent l'establishment americain et britannique,
et les emeutes que nous avons vues dans la region pourraient etre un
avant-goût de ce qu'il risque de se passer ", a declare M. Milli. "
C'est une periode historique, car l'opposition traditionnelle ne
s'est jamais unie au cours de ces vingt dernières annees. "
Si Ibragimbekov dit qu'il est convaincu d'avoir des chances de gagner
des elections honnetes et qu'il espère une transition pacifique, il
esquive la question de l'eventuel procès de M. Aliyev et sa famille. "
Je ne suis pas un fan des recriminations, et je ne veux absolument
pas de bain de sang ", dit-il. "Mais il faudra un mecanisme ou un
autre pour que l'argent vole soit au moins restitue. "
Quant a ce qu'il se passera si le gouvernement decide de briser
l'opposition, ou falsifie clairement les resultats des elections,
il dresse un tableau noir. Si le mecontentement commence a deborder,
dit-il, il pourrait y avoir une " explosion " de sentiment populaire.
" Pouchkine a ecrit qu'il n'y a rien de pire qu'une revolte russe
sans pitie ", dit-il en secouant la tete. " Mais Pouchkine n'avait
jamais vu de revolte azerie. "
Ilham Aliyev : resume biographique
Heydar Aliyev a dirige l'Azerbaïdjan fermement quand il est arrive
au pouvoir en 1993, deux ans après que la nation riche en petrole est
devenue independante. Bien qu'il ait instaure une relative stabilite,
ses critiques disent que cela s'est fait aux depens des droits humains
et de la liberte des medias.
Lorsque Heydar est mort 10 ans plus tard, son fils, Ilham, lui
a succede en tant que president, avec une victoire ecrasante aux
elections presidentielles de 2003 - biaisees, selon les observateurs
occidentaux, par des actes d'intimidations sur les electeurs et
l'opposition et des manipulations des medias. Decrit par Heydar comme
son " successeur politique ", Ilham etait bien prepare pour son mandat
- il avait deja ete Premier ministre adjoint, vice-secretaire du parti
au pouvoir, le Parti du Nouvel Azerbaïdjan (NAP) et vice-president
de la compagnie petrolière publique.
Ilham a gagne aisement son deuxième mandat lors des elections de 2008,
boycottees par les principaux partis d'opposition. Ayant reussi a
abroger la limite de deux mandats presidentiels, en 2009, il doit se
representer aux elections prevues cet automne.
©Traduction de l'anglais C. Gardon pour le Collectif VAN - 20 août
2013 - www.collectifvan.org
Retour a la rubrique
Source/Lien : The Independant