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DES ARMENIENS A ALBERTVILLE ? SAVOIE PAS POUR LE PREFET
Charlie Hebdo (Satire), France
20 aout 2013
Hovhannès et Ashren vivent a Erevan en Armenie. Hovhannès, proprietaire
de deux magasins, et Ashren, titulaire d'un diplôme d'infirmière,
est coiffeuse. Tous deux gagnent correctement leur vie, permettant
ainsi a leurs trois enfants de vivre decemment.
À plusieurs reprises, lors de manifestations, Hovhannès, militant
d'opposition en lutte contre la corruption endemique regnant dans son
pays, est arrete et tabasse par la police. En 2010, malgre les menaces
de mort contre lui et sa famille, il refuse de rejoindre le parti
majoritaire qui prepare les futures elections. Arrete et matraque,
il s'echappe du commissariat lors de sa garde a vue. À son tour,
son père est menace par la police, qui, en guise d'avertissement,
abat son chien sous ses yeux.
En fevrier 2011, Hovhannès fuit son pays pour Chambery (73) avec ses
deux filles aînees de 9 et 7 ans. Il vit dans la rue avec les deux
petites, puis en centre d'hebergement d'urgence avant d'etre oriente
vers le centre d'accueil des demandeurs d'asile (CADA) d'Albertville
et tenter d'obtenir le statut de refugie.
Le jour meme du depart d'Hovhannès, Ashren fuit l'Armenie pour
la Georgie avec ses beaux-parents puis, quatorze mois plus tard,
rejoint son mari en France avec leur plus jeune fils de 3 ans, qui
garde encore des sequelles de la separation forcee avec son père.
À Albertville, les deux aînees sont scolarisees et obtiennent
d'excellents resultats. Leurs parents apprennent rapidement le francais
oral et Hovhannès travaille comme saisonnier.
En decembre dernier, malgre la reconnaissance de son activite
politique, malgre la precision des details donnes et la communication
d'articles de journaux locaux, l'office des refugies et apatrides
(OFPRA), puis la cour nationale du droit d'asile (CNDA) refusent
d'ajouter foi aux persecutions dont il a ete victime.
Le 17 juillet, suivant le rejet de protection de l'OFPRA et refusant
d'user de son pouvoir discretionnaire lui permettant d'accorder a
Hovhannès, Ashren et a leurs enfants un titre de sejour provisoire,
le prefet de Savoie assigne la famille a residence dans l'attente d'une
expulsion vers l'Armenie. Pourtant, des temoignages existent attestant
que l'ancien domicile familial est surveille et que l'un des magasins
d'Hovhannès a ete detruit par la police en mars dernier. Pourtant,
les parents d'Ashren ont dû demenager et changer d'emploi. Mais M. le
prefet s'abstient a ce jour de la moindre decision humanitaire envers
cette famille.
Desespere, Hovhannès sait qu'une mort certaine l'attend, lui et les
siens, en cas d'expulsion vers l'Armenie où, bien qu'inscrite sur la
liste francaise des pays dits sûrs, la corruption, l'achat de voix,
les retorsions violentes et les assassinats politiques sont le lot
quotidien... En 2012, la Cour europeenne des droits de l'homme a
d'ailleurs prononce 16 arrets concernant cet Etat concluant a des
violations de la Convention europeenne des droits de l'Homme : actes de
torture, violation de la liberte d'expression, confiscation de biens,
detention arbitraire pour participation a des manifestations, etc.
Quatre familles en Savoie, toutes assignees a residence dans l'attente
d'une expulsion vers l'Armenie, sont exposees aux risques inherents
au retour vers ce " pays sûr ". Jamais en Savoie, avant l'ete 2013,
les prefets successifs n'avaient conduit une politique aussi rude
envers les familles. En Savoie, le " changement " a un goût amer.
Petition pour la regularisation d'Hovhannès et d'Ashren :
http://resf.info/P2576
Par : Charlie Hebdo
http://www.charliehebdo.fr/news/des-armeniens-a-albertville-945.html
From: Baghdasarian
Charlie Hebdo (Satire), France
20 aout 2013
Hovhannès et Ashren vivent a Erevan en Armenie. Hovhannès, proprietaire
de deux magasins, et Ashren, titulaire d'un diplôme d'infirmière,
est coiffeuse. Tous deux gagnent correctement leur vie, permettant
ainsi a leurs trois enfants de vivre decemment.
À plusieurs reprises, lors de manifestations, Hovhannès, militant
d'opposition en lutte contre la corruption endemique regnant dans son
pays, est arrete et tabasse par la police. En 2010, malgre les menaces
de mort contre lui et sa famille, il refuse de rejoindre le parti
majoritaire qui prepare les futures elections. Arrete et matraque,
il s'echappe du commissariat lors de sa garde a vue. À son tour,
son père est menace par la police, qui, en guise d'avertissement,
abat son chien sous ses yeux.
En fevrier 2011, Hovhannès fuit son pays pour Chambery (73) avec ses
deux filles aînees de 9 et 7 ans. Il vit dans la rue avec les deux
petites, puis en centre d'hebergement d'urgence avant d'etre oriente
vers le centre d'accueil des demandeurs d'asile (CADA) d'Albertville
et tenter d'obtenir le statut de refugie.
Le jour meme du depart d'Hovhannès, Ashren fuit l'Armenie pour
la Georgie avec ses beaux-parents puis, quatorze mois plus tard,
rejoint son mari en France avec leur plus jeune fils de 3 ans, qui
garde encore des sequelles de la separation forcee avec son père.
À Albertville, les deux aînees sont scolarisees et obtiennent
d'excellents resultats. Leurs parents apprennent rapidement le francais
oral et Hovhannès travaille comme saisonnier.
En decembre dernier, malgre la reconnaissance de son activite
politique, malgre la precision des details donnes et la communication
d'articles de journaux locaux, l'office des refugies et apatrides
(OFPRA), puis la cour nationale du droit d'asile (CNDA) refusent
d'ajouter foi aux persecutions dont il a ete victime.
Le 17 juillet, suivant le rejet de protection de l'OFPRA et refusant
d'user de son pouvoir discretionnaire lui permettant d'accorder a
Hovhannès, Ashren et a leurs enfants un titre de sejour provisoire,
le prefet de Savoie assigne la famille a residence dans l'attente d'une
expulsion vers l'Armenie. Pourtant, des temoignages existent attestant
que l'ancien domicile familial est surveille et que l'un des magasins
d'Hovhannès a ete detruit par la police en mars dernier. Pourtant,
les parents d'Ashren ont dû demenager et changer d'emploi. Mais M. le
prefet s'abstient a ce jour de la moindre decision humanitaire envers
cette famille.
Desespere, Hovhannès sait qu'une mort certaine l'attend, lui et les
siens, en cas d'expulsion vers l'Armenie où, bien qu'inscrite sur la
liste francaise des pays dits sûrs, la corruption, l'achat de voix,
les retorsions violentes et les assassinats politiques sont le lot
quotidien... En 2012, la Cour europeenne des droits de l'homme a
d'ailleurs prononce 16 arrets concernant cet Etat concluant a des
violations de la Convention europeenne des droits de l'Homme : actes de
torture, violation de la liberte d'expression, confiscation de biens,
detention arbitraire pour participation a des manifestations, etc.
Quatre familles en Savoie, toutes assignees a residence dans l'attente
d'une expulsion vers l'Armenie, sont exposees aux risques inherents
au retour vers ce " pays sûr ". Jamais en Savoie, avant l'ete 2013,
les prefets successifs n'avaient conduit une politique aussi rude
envers les familles. En Savoie, le " changement " a un goût amer.
Petition pour la regularisation d'Hovhannès et d'Ashren :
http://resf.info/P2576
Par : Charlie Hebdo
http://www.charliehebdo.fr/news/des-armeniens-a-albertville-945.html
From: Baghdasarian