EGYPTE : LES CHRETIENS SONT PRIS POUR CIBLE
http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=75167
Publie le : 27-08-2013
Info Collectif VAN -www.collectifvan.org - Le Collectif VAN vous
invite a lire cette information publiee sur le site de l'Amnesty
International le 21 août 2013.
Amnesty International
Egypte : le gouvernement doit proteger les chretiens des violences
[21/08/2013]
Depuis que le president Mohamed Morsi a ete destitue le 3 juillet,
les attaques interconfessionnelles visant les coptes ont fortement
augmente, tandis que les forces de securite se sont montrees incapables
d'intervenir pour mettre fin aux violences.
Les coptes sont pris pour cible, a titre semble-t-il de represailles
parce qu'ils etaient favorables a la destitution du president Mohamed
Morsi, depuis la dispersion violente des sit-ins de manifestants
pro-Morsi tenus au Caire et dans sa banlieue le 14 août. Plusieurs
d'entre eux ont ete tues, tandis que leurs eglises, leurs commerces
et leurs maisons ont ete attaques.
"En n'empechant pas ces attaques interconfessionnelles et en ne
protegeant pas les coptes, les forces de securite ont manque de
facon choquante a leurs obligations. Les actes violents dont est
victime cette communaute auraient dû etre anticipes a la lumière de
la multiplication spectaculaire d'actes similaires depuis que Mohamed
Morsi a ete destitue."
Hassiba Hadja Sahraoui, directrice adjointe du programme Moyen-Orient
et Afrique du Nord d'Amnesty International.
Les attaques contre les coptes doivent faire l'objet d'une enquete,
et les auteurs de ces attaques doivent etre traduits en justice.
Des eglises incendiees
D'après l'Union des jeunes de Maspero, 38 eglises ont ete incendiees
et 23 autres partiellement detruites dans tout le pays. Plusieurs
dizaines de maisons et de commerces ont ete pilles et/ou reduits
en cendres. Plus de 20 attaques d'eglises ont ete recensees dans le
gouvernorat d'El Minya, en Haute-Egypte, tandis que d'autres ont eu
lieu dans les gouvernorats d'Alexandrie, d'Assiout, de Beni Suef,
d'El Faiyyoum, de Guizeh, du Sinaï-Nord et de Suez. Des militants
ont indique que les assaillants avaient parfois profane des tombes
considerees comme sacrees par les coptes et organise des prières
musulmanes dans les eglises.
La situation semble particulièrement grave dans le gouvernorat d'El
Minya, où les habitants, dont un policier, ont raconte a Amnesty
International que les coptes se sentaient assieges face a la hausse
inquietante des violences interconfessionnelles, en l'absence notamment
de toute protection de la part des forces de securite.
Jeudi 15 août, le Premier ministre a condamne les violences
interconfessionnelles.
"La condamnation de ces violences ne suffit pas. Les attaques
tragiques qui ont eu lieu n'ont rien de surprenant etant donne les
propos enflammes et intolerants tenus par certains sympathisants
de l'ancien president Morsi, qui ont accuse les chretiens d'etre
responsables de la repression qu'ils ont subie".
Hassiba Hadj Sahraoui.
Temoignages : un quartier chretien attaque
Amnesty International a recueilli des informations sur un episode
au cours duquel un copte a ete tue et au moins trois autres ont ete
blesses lorsque des personnes qui participaient a un defile en faveur
du president Morsi ont attaque un quartier chretien situe dans le
secteur d'Ezbet el Nakhl (gouvernorat de Guizeh), jeudi 15 août.
Plusieurs boutiques et voitures appartenant a des coptes ont aussi
ete incendiees.
Des habitants ont raconte a Amnesty International que, vers 17 h
30, un defile de partisans de l'ancien president Morsi est passe a
proximite de leur quartier, les participants scandant des slogans
enflammes et intolerants, par exemple : " Quelle honte que les nasara
[terme pejoratif utilise pour designer les chretiens] se pretendent
revolutionnaires. " Au fur et a mesure que le defile approchait, la
majorite des coptes ont ferme leurs boutiques et se sont refugies chez
eux. Certains d'entre eux se sont precipites a l'eglise du quartier
pour la barricader en cas d'attaque. Ceux qui sont restes dans la
rue ont ete blesses par balle et/ou frappes.
Voyant les agresseurs se rapprocher, Fawzi Mourid Fares Louka a decide
de garer sa voiture dans son garage pour qu'elle soit en securite.
Alors qu'il fermait la porte avec son neveu Khaled, la foule en colère
a debouche dans la rue. Le neveu de Fawzi Louka a raconte a Amnesty
International la suite des evenements :
" Ils etaient munis de barres metalliques et brandissaient le drapeau
noir d'Al Qaïda. Certains etaient armes. Ils tiraient des coups de feu
en l'air, en direction des bâtiments et de photos du primat Chenouda
[suspendues au milieu de la rue]. Ils insultaient les chretiens :
"Chiens chretiens, on va vous montrer" et criaient : "Allahu Akbar"
[...]. Nous tentions de fermer la porte du garage lorsque mon oncle est
tombe dans mes bras [...]. Je me suis rendu compte qu'il avait recu
une balle dans la tete [...]. J'ai alors ferme rapidement la porte
du garage derrière nous [...]. Ils [les agresseurs] tambourinaient
contre la porte, menacant de nous tuer. "
Les assaillants ont aussi encercle et battu Boutros, le frère de Fawzi
Louka, qui se tenait a quelques mètres de la, au coin de la rue. Il a
ete frappe a la tete au moyen d'une barre, et poignarde a deux reprises
dans le dos avant de reussir a s'enfuir en direction de l'eglise.
Nabil Zakaria Riyad a ete blesse par des plombs de fusil aux jambes,
au visage et au ventre lors de l'attaque. Il se trouvait devant sa
porte d'entree, dans une rue adjacente a celle où Fawzi Louka a ete
abattu. Il a raconte :
" Ils criaient : "Il n'y a d'autre Dieu qu'Allah" et "Islamique,
islamique", et j'ai entendu des coups de feu [...]. Je les ai vu
faire reculer le tuk-tuk [vehicule a trois roues utilise dans les
allees etroites] qui transportait Fawzi Louka a l'hôpital et saccager
des voitures et des boutiques [...]. Ils tiraient des coups de feu
dans la rue et j'ai ete touche par une balle alors que j'essayais de
m'approcher de la porte d'entree. "
Les proches de Fawzi Louka ont dit a Amnesty International qu'ils
avaient porte plainte au poste de police d'Al Marg mais que, a ce jour,
aucune enquete ne semblait avoir ete ouverte.
Lors d'une visite dans le secteur dimanche 18 août, les chercheurs
d'Amnesty International ont examine les impacts de balle sur les
bâtiments de la rue où Fawzi Louka a ete tue. Les dommages causes par
le feu et les autres deteriorations subies par plusieurs boutiques
et voitures appartenant a des coptes etaient clairement visibles.
Dans le contexte politique actuel, les autorites egyptiennes comme les
dirigeants des Frères musulmans se sont montres honteusement incapables
d'empecher et de faire cesser les attaques visant les coptes. Des
mesures visant a garantir leur securite doivent etre prises sans delai.
La voie de la justice bloquee
Lors de violences interconfessionnelles qui ont eclate le 3 août
dans le gouvernorat d'El Minya, les autorites non seulement ne sont
pas intervenues rapidement pour y mettre fin, mais ont aussi semble
revenir a d'anciennes pratiques consistant a lutter contre ce type
de violences par la " reconciliation " plutôt que par la justice.
Ces violences ont ete declenchees a la suite d'une altercation entre
un copte et un musulman dans un cafe de Bani Ahmed, village situe
a quatre kilomètres de la ville d'Al Minya. Le sujet de discorde
etait une chanson nationaliste louant l'armee egyptienne, le musulman
voulant semble-t-il l'interrompre, etant donne son opposition a la
destitution du president Morsi par l'armee le 3 juillet, a la suite
de manifestations populaires.
Quelques heures plus tard, des villageois des environs se sont livres
a des actes de violence aveugle, s'en prenant a des boutiques et a
des maisons appartenant a des chretiens, ainsi qu'aux habitants de
Bani Ahmed, dont la population est majoritairement copte. Ceux-ci
ont indique qu'au moins 18 personnes avaient ete frappees et/ou
poignardees, tandis que plusieurs dizaines d'habitations et de
commerces appartenant a des chretiens avaient ete pilles et incendies.
Les forces de securite ne sont arrivees sur les lieux que plusieurs
heures après les evenements.
Environ une semaine plus tard, des seances de reconciliation, en
presence pour certaines de representants locaux, ont ete organisees
pour exercer des pressions sur les coptes afin qu'ils retirent
les plaintes qu'ils avaient deposees auprès de la police et que,
en echange, leur " securite " soit assuree.
Les coptes cibles de longue date
La discrimination envers les coptes est omnipresente en Egypte
depuis des decennies. Sous le regime du president Hosni Moubarak,
au moins 15 attaques de grande ampleur ciblant cette communaute ont
ete recensees, et la situation ne s'est pas amelioree avec l'arrivee
du Conseil supreme des forces armees (CSFA), ni avec l'election du
president Mohamed Morsi. Au moins six attaques contre des eglises
ou des bâtiments coptes ont eu lieu en 2013, au cours des derniers
mois où le gouvernement du president dechu Mohamed Morsi etait au
pouvoir. Aucune veritable enquete n'a ete menee sur le rôle et la
responsabilite des forces de securite dans ces violences.
Retour a la rubrique
Source/Lien : Amnesty International
http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=75167
Publie le : 27-08-2013
Info Collectif VAN -www.collectifvan.org - Le Collectif VAN vous
invite a lire cette information publiee sur le site de l'Amnesty
International le 21 août 2013.
Amnesty International
Egypte : le gouvernement doit proteger les chretiens des violences
[21/08/2013]
Depuis que le president Mohamed Morsi a ete destitue le 3 juillet,
les attaques interconfessionnelles visant les coptes ont fortement
augmente, tandis que les forces de securite se sont montrees incapables
d'intervenir pour mettre fin aux violences.
Les coptes sont pris pour cible, a titre semble-t-il de represailles
parce qu'ils etaient favorables a la destitution du president Mohamed
Morsi, depuis la dispersion violente des sit-ins de manifestants
pro-Morsi tenus au Caire et dans sa banlieue le 14 août. Plusieurs
d'entre eux ont ete tues, tandis que leurs eglises, leurs commerces
et leurs maisons ont ete attaques.
"En n'empechant pas ces attaques interconfessionnelles et en ne
protegeant pas les coptes, les forces de securite ont manque de
facon choquante a leurs obligations. Les actes violents dont est
victime cette communaute auraient dû etre anticipes a la lumière de
la multiplication spectaculaire d'actes similaires depuis que Mohamed
Morsi a ete destitue."
Hassiba Hadja Sahraoui, directrice adjointe du programme Moyen-Orient
et Afrique du Nord d'Amnesty International.
Les attaques contre les coptes doivent faire l'objet d'une enquete,
et les auteurs de ces attaques doivent etre traduits en justice.
Des eglises incendiees
D'après l'Union des jeunes de Maspero, 38 eglises ont ete incendiees
et 23 autres partiellement detruites dans tout le pays. Plusieurs
dizaines de maisons et de commerces ont ete pilles et/ou reduits
en cendres. Plus de 20 attaques d'eglises ont ete recensees dans le
gouvernorat d'El Minya, en Haute-Egypte, tandis que d'autres ont eu
lieu dans les gouvernorats d'Alexandrie, d'Assiout, de Beni Suef,
d'El Faiyyoum, de Guizeh, du Sinaï-Nord et de Suez. Des militants
ont indique que les assaillants avaient parfois profane des tombes
considerees comme sacrees par les coptes et organise des prières
musulmanes dans les eglises.
La situation semble particulièrement grave dans le gouvernorat d'El
Minya, où les habitants, dont un policier, ont raconte a Amnesty
International que les coptes se sentaient assieges face a la hausse
inquietante des violences interconfessionnelles, en l'absence notamment
de toute protection de la part des forces de securite.
Jeudi 15 août, le Premier ministre a condamne les violences
interconfessionnelles.
"La condamnation de ces violences ne suffit pas. Les attaques
tragiques qui ont eu lieu n'ont rien de surprenant etant donne les
propos enflammes et intolerants tenus par certains sympathisants
de l'ancien president Morsi, qui ont accuse les chretiens d'etre
responsables de la repression qu'ils ont subie".
Hassiba Hadj Sahraoui.
Temoignages : un quartier chretien attaque
Amnesty International a recueilli des informations sur un episode
au cours duquel un copte a ete tue et au moins trois autres ont ete
blesses lorsque des personnes qui participaient a un defile en faveur
du president Morsi ont attaque un quartier chretien situe dans le
secteur d'Ezbet el Nakhl (gouvernorat de Guizeh), jeudi 15 août.
Plusieurs boutiques et voitures appartenant a des coptes ont aussi
ete incendiees.
Des habitants ont raconte a Amnesty International que, vers 17 h
30, un defile de partisans de l'ancien president Morsi est passe a
proximite de leur quartier, les participants scandant des slogans
enflammes et intolerants, par exemple : " Quelle honte que les nasara
[terme pejoratif utilise pour designer les chretiens] se pretendent
revolutionnaires. " Au fur et a mesure que le defile approchait, la
majorite des coptes ont ferme leurs boutiques et se sont refugies chez
eux. Certains d'entre eux se sont precipites a l'eglise du quartier
pour la barricader en cas d'attaque. Ceux qui sont restes dans la
rue ont ete blesses par balle et/ou frappes.
Voyant les agresseurs se rapprocher, Fawzi Mourid Fares Louka a decide
de garer sa voiture dans son garage pour qu'elle soit en securite.
Alors qu'il fermait la porte avec son neveu Khaled, la foule en colère
a debouche dans la rue. Le neveu de Fawzi Louka a raconte a Amnesty
International la suite des evenements :
" Ils etaient munis de barres metalliques et brandissaient le drapeau
noir d'Al Qaïda. Certains etaient armes. Ils tiraient des coups de feu
en l'air, en direction des bâtiments et de photos du primat Chenouda
[suspendues au milieu de la rue]. Ils insultaient les chretiens :
"Chiens chretiens, on va vous montrer" et criaient : "Allahu Akbar"
[...]. Nous tentions de fermer la porte du garage lorsque mon oncle est
tombe dans mes bras [...]. Je me suis rendu compte qu'il avait recu
une balle dans la tete [...]. J'ai alors ferme rapidement la porte
du garage derrière nous [...]. Ils [les agresseurs] tambourinaient
contre la porte, menacant de nous tuer. "
Les assaillants ont aussi encercle et battu Boutros, le frère de Fawzi
Louka, qui se tenait a quelques mètres de la, au coin de la rue. Il a
ete frappe a la tete au moyen d'une barre, et poignarde a deux reprises
dans le dos avant de reussir a s'enfuir en direction de l'eglise.
Nabil Zakaria Riyad a ete blesse par des plombs de fusil aux jambes,
au visage et au ventre lors de l'attaque. Il se trouvait devant sa
porte d'entree, dans une rue adjacente a celle où Fawzi Louka a ete
abattu. Il a raconte :
" Ils criaient : "Il n'y a d'autre Dieu qu'Allah" et "Islamique,
islamique", et j'ai entendu des coups de feu [...]. Je les ai vu
faire reculer le tuk-tuk [vehicule a trois roues utilise dans les
allees etroites] qui transportait Fawzi Louka a l'hôpital et saccager
des voitures et des boutiques [...]. Ils tiraient des coups de feu
dans la rue et j'ai ete touche par une balle alors que j'essayais de
m'approcher de la porte d'entree. "
Les proches de Fawzi Louka ont dit a Amnesty International qu'ils
avaient porte plainte au poste de police d'Al Marg mais que, a ce jour,
aucune enquete ne semblait avoir ete ouverte.
Lors d'une visite dans le secteur dimanche 18 août, les chercheurs
d'Amnesty International ont examine les impacts de balle sur les
bâtiments de la rue où Fawzi Louka a ete tue. Les dommages causes par
le feu et les autres deteriorations subies par plusieurs boutiques
et voitures appartenant a des coptes etaient clairement visibles.
Dans le contexte politique actuel, les autorites egyptiennes comme les
dirigeants des Frères musulmans se sont montres honteusement incapables
d'empecher et de faire cesser les attaques visant les coptes. Des
mesures visant a garantir leur securite doivent etre prises sans delai.
La voie de la justice bloquee
Lors de violences interconfessionnelles qui ont eclate le 3 août
dans le gouvernorat d'El Minya, les autorites non seulement ne sont
pas intervenues rapidement pour y mettre fin, mais ont aussi semble
revenir a d'anciennes pratiques consistant a lutter contre ce type
de violences par la " reconciliation " plutôt que par la justice.
Ces violences ont ete declenchees a la suite d'une altercation entre
un copte et un musulman dans un cafe de Bani Ahmed, village situe
a quatre kilomètres de la ville d'Al Minya. Le sujet de discorde
etait une chanson nationaliste louant l'armee egyptienne, le musulman
voulant semble-t-il l'interrompre, etant donne son opposition a la
destitution du president Morsi par l'armee le 3 juillet, a la suite
de manifestations populaires.
Quelques heures plus tard, des villageois des environs se sont livres
a des actes de violence aveugle, s'en prenant a des boutiques et a
des maisons appartenant a des chretiens, ainsi qu'aux habitants de
Bani Ahmed, dont la population est majoritairement copte. Ceux-ci
ont indique qu'au moins 18 personnes avaient ete frappees et/ou
poignardees, tandis que plusieurs dizaines d'habitations et de
commerces appartenant a des chretiens avaient ete pilles et incendies.
Les forces de securite ne sont arrivees sur les lieux que plusieurs
heures après les evenements.
Environ une semaine plus tard, des seances de reconciliation, en
presence pour certaines de representants locaux, ont ete organisees
pour exercer des pressions sur les coptes afin qu'ils retirent
les plaintes qu'ils avaient deposees auprès de la police et que,
en echange, leur " securite " soit assuree.
Les coptes cibles de longue date
La discrimination envers les coptes est omnipresente en Egypte
depuis des decennies. Sous le regime du president Hosni Moubarak,
au moins 15 attaques de grande ampleur ciblant cette communaute ont
ete recensees, et la situation ne s'est pas amelioree avec l'arrivee
du Conseil supreme des forces armees (CSFA), ni avec l'election du
president Mohamed Morsi. Au moins six attaques contre des eglises
ou des bâtiments coptes ont eu lieu en 2013, au cours des derniers
mois où le gouvernement du president dechu Mohamed Morsi etait au
pouvoir. Aucune veritable enquete n'a ete menee sur le rôle et la
responsabilite des forces de securite dans ces violences.
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