L'AMITIE DE L'AUSTRALIE AVEC LA TURQUIE A L'EPREUVE
REVUE DE PRESSE
Peter Stanley
25 août 2013
Le Parlement des Nouvelles Galles du Sud a recemment vote une
resolution condamnant le genocide perpetre par le gouvernement
ottoman contre les communautes assyriennes, les grecque pontique et
specialement armenienne pendant la Grande Guerre. La Consule-Generale
a Sydney, le ministre des affaires etrangères a Ankara et jusqu'au
conseil municipal de Canakkale (Gallipoli) ont immediatement repondu.
Ils nient qu'un genocide ait meme eu lieu et ont averti les
parlementaires de l'etat qu'ils ne seraient pas bienvenus en Turquie
lorsque les deux nations commemoreront le centenaire de la campagne de
Gallipoli en 2015. Les Australiens non informes des details pourraient
etre surpris de la vehemence de la reponse turque. La Turquie et
l'Australie ne sont elles pas des amies ? Les Turcs n'accueillent-ils
pas genereusement les visiteurs australiens et neo-zelandais a
Gallipoli tout au long de l'annee et specialement au mois d'avril ?
Qu'avons-nous fait pour les offenser ? La reponse est que les
parlementaires ont eu la temerite de reconnaître la verite sur l'un
des plus grands crimes contre l'humanite du vingtième siècle.
(Laissons pour l'instant de côte la question de la competence d'un
parlement dans ce domaine. Si les parlementaires avaient resolu
que le genocide n'avait pas eu lieu, ce n'en serait pas moins un
fait historique. Mais Turcs et Armeniens attendent avec anxiete des
parlements qu'ils approuvent leur version sur ce qui s'est passe,
et les Armeniens ont l'avantage).
Les Australiens ont ete intrigues par la version turque de l'episode
de Gallipoli. Pour la nation turque, la campagne (dans laquelle ils
ont repousse victorieusement une invasion britannique (et Anzac,
Autralian and New Zealand Army Corps) et francaise du sol turc),
constitue une epopee salvatrice. Que Mustafa Kemal Ataturk, le père de
la nation turque moderne, ait commande quelques uns de ses defenseurs
fait de Gallipoli une partie du mythe fondateur national turc. En
cela, les deux nations ont quelque chose en commun. Le problème est
que le jour avant l'invasion de 1915, l'Empire ottoman, suspicieux
envers la minorite armenienne, entreprit l'elimination systematique
de la population armenienne de l'empire. Les specialistes impartiaux
conviennent qu'un million et demi des deux millions d'Armeniens de
l'empire ont ete tues directement ou sont morts de faim et de maladie
dans les quelques annees qui ont suivi. Des missionnaires et des
diplomates neutres, et meme des allies allemands de la Turquie, ont
ete temoins et ont fait la relation des massacres et des deportations,
tout comme l'ont fait des prisonniers de guerre anzac. Le monde a
ete indigne a l'epoque, et la communaute survivante armenienne, dont
font partie une importante diaspora au Moyen Orient, en Europe, en
Amerique du Nord et en Australie, ne l'ont jamais oublie. La Turquie
de son côte nie qu'un genocide ait eu lieu, contestant sa definition
en droit international ou soutenant que les villageois ont pu mourir
de causes accidentelles au cours de leur deportation. La resolution des
Nouvelles Galles du Sud rompt avec le succès stupefiant de l'offensive
de charme turque, pendant des annees en Australie, permettant avec
l'Australie l'entretien de rapports positifs sur l'epreuve partagee
de Gallipoli. La resolution des Nouvelles Galles du Sud, votee a
l'instigation de l'energique Conseil National Armenien d'Australie et
parrainee par le parlementaire Chretien democrate Fred Nile (mais aussi
par le Premier ministre Barry O'Farrell), a mis fin a l'acceptation
en Australie de l'attitude turque, insistant sur l'histoire partagee
a Gallipoli pour evacuer toute reference au genocide. Vous pouvez
objecter que le Genocide armenien, est eloigne de la participation
australienne a la Grande guerre. En fait, les troupes australiennes
(les prisonniers de guerre tout comme les combattants) ont assiste
au genocide et a ses effets, et les civils australiens ont contribue
largement, en donnant leur argent et leur temps, aux secours organises
a partir de 1915 et pendant des annees par la suite. En effet, les
troupes australiennes au Moyen Orient combattaient pour mettre fin a un
regime capable d'atrocites d'etat, tout comme les forces australiennes
de la Deuxième guerre mondiale combattaient le regime responsable
de l'Holocauste. Le Genocide armenien fait partie de l'histoire de
la Grande guerre, une chose a propos de laquelle les Australeins ne
devraient pas etre aveugles, et surtout pas aveugles par la negation
turque. La controverse force l'Australie a prendre parti. Je suis
un historien impartial, dont la conviction sur les faits repose sur
des preuves historiques. Cela fait de moi immediatement un suspect
aux yeux des Turcs. Je suppose que je serai inscrit moi aussi sur la
liste noire. Mais ayant examine les preuves, je coecris un livre sur
l'Australie et le Genocide armenien.
Comme president du collectif Honest History (L'Histoire Honnete)
recemment forme pour promouvoir l'honnetete dans nos relations avec
notre passe, je ne peux me rendre complice de la falsification de
l'histoire. Australie et Turquie sont amies. Mais les amis se doivent
la verite l'un a l'autre. Ils ne se comportent pas comme des enfants -
" si tu le dis, tu ne seras plus mon ami ! " la reponse extraordinaire
de la Turquie aux parlementaires des Nouvelles Galles du Sud forcera
l'Australie a se prononcer amie de la Turquie ou amie de la verite. Je
sais pour ma part ce que j'ai choisi.
Le professeur Peter Stanley est historien militaire a l'Universite
de Canberra, Nouvelles Galles du Sud.
L'image de la manifestation du Genocide armenien est de
Shutterstock.com
http://www.eurekastreet.com.au/article.aspx ?aeid=37100
Traduction Gilbert Beguian
mercredi 28 août 2013, Stephane ©armenews.com
http://www.armenews.com/article.php3?id_article=92497
From: A. Papazian
REVUE DE PRESSE
Peter Stanley
25 août 2013
Le Parlement des Nouvelles Galles du Sud a recemment vote une
resolution condamnant le genocide perpetre par le gouvernement
ottoman contre les communautes assyriennes, les grecque pontique et
specialement armenienne pendant la Grande Guerre. La Consule-Generale
a Sydney, le ministre des affaires etrangères a Ankara et jusqu'au
conseil municipal de Canakkale (Gallipoli) ont immediatement repondu.
Ils nient qu'un genocide ait meme eu lieu et ont averti les
parlementaires de l'etat qu'ils ne seraient pas bienvenus en Turquie
lorsque les deux nations commemoreront le centenaire de la campagne de
Gallipoli en 2015. Les Australiens non informes des details pourraient
etre surpris de la vehemence de la reponse turque. La Turquie et
l'Australie ne sont elles pas des amies ? Les Turcs n'accueillent-ils
pas genereusement les visiteurs australiens et neo-zelandais a
Gallipoli tout au long de l'annee et specialement au mois d'avril ?
Qu'avons-nous fait pour les offenser ? La reponse est que les
parlementaires ont eu la temerite de reconnaître la verite sur l'un
des plus grands crimes contre l'humanite du vingtième siècle.
(Laissons pour l'instant de côte la question de la competence d'un
parlement dans ce domaine. Si les parlementaires avaient resolu
que le genocide n'avait pas eu lieu, ce n'en serait pas moins un
fait historique. Mais Turcs et Armeniens attendent avec anxiete des
parlements qu'ils approuvent leur version sur ce qui s'est passe,
et les Armeniens ont l'avantage).
Les Australiens ont ete intrigues par la version turque de l'episode
de Gallipoli. Pour la nation turque, la campagne (dans laquelle ils
ont repousse victorieusement une invasion britannique (et Anzac,
Autralian and New Zealand Army Corps) et francaise du sol turc),
constitue une epopee salvatrice. Que Mustafa Kemal Ataturk, le père de
la nation turque moderne, ait commande quelques uns de ses defenseurs
fait de Gallipoli une partie du mythe fondateur national turc. En
cela, les deux nations ont quelque chose en commun. Le problème est
que le jour avant l'invasion de 1915, l'Empire ottoman, suspicieux
envers la minorite armenienne, entreprit l'elimination systematique
de la population armenienne de l'empire. Les specialistes impartiaux
conviennent qu'un million et demi des deux millions d'Armeniens de
l'empire ont ete tues directement ou sont morts de faim et de maladie
dans les quelques annees qui ont suivi. Des missionnaires et des
diplomates neutres, et meme des allies allemands de la Turquie, ont
ete temoins et ont fait la relation des massacres et des deportations,
tout comme l'ont fait des prisonniers de guerre anzac. Le monde a
ete indigne a l'epoque, et la communaute survivante armenienne, dont
font partie une importante diaspora au Moyen Orient, en Europe, en
Amerique du Nord et en Australie, ne l'ont jamais oublie. La Turquie
de son côte nie qu'un genocide ait eu lieu, contestant sa definition
en droit international ou soutenant que les villageois ont pu mourir
de causes accidentelles au cours de leur deportation. La resolution des
Nouvelles Galles du Sud rompt avec le succès stupefiant de l'offensive
de charme turque, pendant des annees en Australie, permettant avec
l'Australie l'entretien de rapports positifs sur l'epreuve partagee
de Gallipoli. La resolution des Nouvelles Galles du Sud, votee a
l'instigation de l'energique Conseil National Armenien d'Australie et
parrainee par le parlementaire Chretien democrate Fred Nile (mais aussi
par le Premier ministre Barry O'Farrell), a mis fin a l'acceptation
en Australie de l'attitude turque, insistant sur l'histoire partagee
a Gallipoli pour evacuer toute reference au genocide. Vous pouvez
objecter que le Genocide armenien, est eloigne de la participation
australienne a la Grande guerre. En fait, les troupes australiennes
(les prisonniers de guerre tout comme les combattants) ont assiste
au genocide et a ses effets, et les civils australiens ont contribue
largement, en donnant leur argent et leur temps, aux secours organises
a partir de 1915 et pendant des annees par la suite. En effet, les
troupes australiennes au Moyen Orient combattaient pour mettre fin a un
regime capable d'atrocites d'etat, tout comme les forces australiennes
de la Deuxième guerre mondiale combattaient le regime responsable
de l'Holocauste. Le Genocide armenien fait partie de l'histoire de
la Grande guerre, une chose a propos de laquelle les Australeins ne
devraient pas etre aveugles, et surtout pas aveugles par la negation
turque. La controverse force l'Australie a prendre parti. Je suis
un historien impartial, dont la conviction sur les faits repose sur
des preuves historiques. Cela fait de moi immediatement un suspect
aux yeux des Turcs. Je suppose que je serai inscrit moi aussi sur la
liste noire. Mais ayant examine les preuves, je coecris un livre sur
l'Australie et le Genocide armenien.
Comme president du collectif Honest History (L'Histoire Honnete)
recemment forme pour promouvoir l'honnetete dans nos relations avec
notre passe, je ne peux me rendre complice de la falsification de
l'histoire. Australie et Turquie sont amies. Mais les amis se doivent
la verite l'un a l'autre. Ils ne se comportent pas comme des enfants -
" si tu le dis, tu ne seras plus mon ami ! " la reponse extraordinaire
de la Turquie aux parlementaires des Nouvelles Galles du Sud forcera
l'Australie a se prononcer amie de la Turquie ou amie de la verite. Je
sais pour ma part ce que j'ai choisi.
Le professeur Peter Stanley est historien militaire a l'Universite
de Canberra, Nouvelles Galles du Sud.
L'image de la manifestation du Genocide armenien est de
Shutterstock.com
http://www.eurekastreet.com.au/article.aspx ?aeid=37100
Traduction Gilbert Beguian
mercredi 28 août 2013, Stephane ©armenews.com
http://www.armenews.com/article.php3?id_article=92497
From: A. Papazian