LA LUTTE DES FEMMES POUR TROUVER DU TRAVAIL DANS GYUMRI
ARMENIE
Les mères celibataires en Armenie ont souvent du mal a echapper a
la pauvrete parce qu'elles sont très peu payees quant elles peuvent
obtenir un emploi. Mais toutes celles qui vivent dans Gyumri, deuxième
ville du pays, cela est particulièrement difficile.
La ville du nord-ouest vit toujours dans l'ombre du tremblement de
terre de 1988, qui a devaste cette partie de l'Armenie qui etait alors
sovietique. Aujourd'hui, les femmes representent 60 pour cent des
360000 habitants de la ville, parce que beaucoup d'hommes l'ont quitte
pour trouver du travail en Russie en tant que travailleurs migrants.
L'auberge utilise pour accueillir les travailleurs a l'usine LenTextile
de Gyumri a ete gravement endommage par le seisme. L'usine est
ferme depuis longtemps mais 20 familles ou plus vivent encore dans
l'auberge beaucoup d'entre elles sans les hommes ou un salarie. Le
sombre bâtiment decrepit manque de commodites de base et presque tous
les escaliers sont endommages.
La plupart des femmes qui y vivent comptent sur les prestations de
l'Etat. Edward Baghramyan, chef du departement des services sociaux
dit que les familles vivant a l'auberge recoivent des prestations
mensuelles de base de 16000 drams, soit l'equivalent de 39 dollars,
ainsi qu'un montant supplementaire de 6000 drams, soit 15 dollars
pour chaque enfant.
Ani Koretsky, 19 ans, vit dans l'auberge avec sa mère, son frère et
sa fille Alvard, un an et demi.
Après deux ans de mariage, le mari de Ani a abandonne sa femme et sa
fille et est partit pour la Russie.
" Chaque nuit, je m'endors et me reveille terrifie a l'idee que ce
bâtiment delabre va tomber ", dit-elle.
Le revenu total de sa famille est de 26000 drams, soit 63 dollars,
y compris les prestations recues par son frère et son enfant.
Ani doute qu'elle pourra trouver un emploi.
Selon le departement provincial du Shirak pour la famille, les femmes
et les enfants, 72 pour cent des femmes de la region sont au chômage,
un taux beaucoup plus eleve que chez les hommes.
Dans Gyumri, les offres d'emploi precisent souvent que les candidates
doivent etre belles, jeunes et avoir un diplôme universitaire.
Vahan Tumasyan, chef du Centre de la culture politique et des Accords
a Gyumri, a distingue de telles annonces - " entreprise a la recherche
d'une belle fille jusqu'a l'âge de 28 ans afin de travailler comme
femme de menage ", " magasin a la recherche de femmes jusqu'a l'âge
de 30 ans afin de travailler comme vendeuses " ; " restaurant a la
recherche d'une femme bien eduquee jusqu'a 30 ans pour un travail de
serveuse ".
Vahan Tumasyan a declare que les salaires des femmes a Gyumri en
moyenne n'est que de 35000 a 40000 drams, soit environ 85 a 100
dollars par mois, et que beaucoup de femmes prefèrent rester a la
maison et vivrent des prestations.
Yepraxia Kirakosyan, 24 ans, travaille comme coiffeuse depuis huit
mois, mais a quitte son travail a cause de la faible remuneration.
" Je gagnais presque rien pour le travail d'un mois. Une fois que j'ai
gagne 40000 drams, mais le mois suivant je n'ai eu que 10000 drams.
Vous ne pouvez pas vivre avec ca, bien sûr. Tout est cher ", dit-elle.
Les activistes des droits des femmes disent que les attitudes
traditionnelles a l'egard des rôles entre les sexes contribuent a
des taux particulièrement eleves de chômage des femmes.
Vahe Tagvoryan, directeur adjoint de l'ONG Ajakits, qui aide les
femmes et les personnes âgees vulnerables, a declare que de nombreux
hommes ne croient pas que les femmes doivent travailler.
" Il y a beaucoup de familles pauvres a Gyumri, mais les hommes
continuent a ne pas jamais permettre a leurs epouses de travailler
parce qu'ils pensent que c'est deshonorant de travailler comme
serveuses ou dans un magasin ", a declare Tagvoryan. " Ils pensent
que ce genre de travail pourrait nuire a leur reputation. L'opinion
publique est très importante ici, car la societe condamne les femmes
qui prennent ces emplois ".
Liana Muradyan, 26 ans, vit dans l'auberge avec ses cinq enfants. Le
revenu mensuel de sa famille est 53000 drams, soit 130 dollars. Malgre
leurs difficultes, le mari de Liana Gevorg Mangasaryan 22 ans, refuse
de la laisser travailler.
" Je travaille, et c'est assez. Elle ne pourrait travailler que dans
un cafe où il y a beaucoup de gens qui vont et viennent. Pourquoi
devrais-je lui permettre d'y travailler ? " a-t-il dit. " D'ailleurs,
nous avons cinq enfants. Elle doit rester a la maison et prendre soin
d'eux ".
La psychologue Manushak Karapetyan a fait valoir que les dures
attitudes sociales existante expliquent que " le chômage rend les
hommes a Gyumri agressif et despotique. Ils craignent que si les
femmes commencent a travailler, elles n'auront plus besoin d'eux ".
Lusine Ginosyan, chef du departement regional pour la famille,
les femmes et les enfants a declare que le gouvernement local a
essaye de faire travailler plus de femmes grâce a des programmes de
creation d'emplois et des prets aux entreprises pour les femmes dans
les communes rurales.
" Il est impossible de fournir a toutes les femmes un travail, mais
il est clair que les programmes sont mis en ~\uvre et que des progrès
ont ete realises dans ce domaine ", dit-elle.
Roza Hovhannisyan est journaliste pour le quotidien Hayatsk, Nelly
Shishmanyan est une photojournaliste independante et Lusine Avagyan
est une journaliste pigiste en Armenie.
Institute for War & Peace Reporting
vendredi 30 août 2013, Stephane ©armenews.com
ARMENIE
Les mères celibataires en Armenie ont souvent du mal a echapper a
la pauvrete parce qu'elles sont très peu payees quant elles peuvent
obtenir un emploi. Mais toutes celles qui vivent dans Gyumri, deuxième
ville du pays, cela est particulièrement difficile.
La ville du nord-ouest vit toujours dans l'ombre du tremblement de
terre de 1988, qui a devaste cette partie de l'Armenie qui etait alors
sovietique. Aujourd'hui, les femmes representent 60 pour cent des
360000 habitants de la ville, parce que beaucoup d'hommes l'ont quitte
pour trouver du travail en Russie en tant que travailleurs migrants.
L'auberge utilise pour accueillir les travailleurs a l'usine LenTextile
de Gyumri a ete gravement endommage par le seisme. L'usine est
ferme depuis longtemps mais 20 familles ou plus vivent encore dans
l'auberge beaucoup d'entre elles sans les hommes ou un salarie. Le
sombre bâtiment decrepit manque de commodites de base et presque tous
les escaliers sont endommages.
La plupart des femmes qui y vivent comptent sur les prestations de
l'Etat. Edward Baghramyan, chef du departement des services sociaux
dit que les familles vivant a l'auberge recoivent des prestations
mensuelles de base de 16000 drams, soit l'equivalent de 39 dollars,
ainsi qu'un montant supplementaire de 6000 drams, soit 15 dollars
pour chaque enfant.
Ani Koretsky, 19 ans, vit dans l'auberge avec sa mère, son frère et
sa fille Alvard, un an et demi.
Après deux ans de mariage, le mari de Ani a abandonne sa femme et sa
fille et est partit pour la Russie.
" Chaque nuit, je m'endors et me reveille terrifie a l'idee que ce
bâtiment delabre va tomber ", dit-elle.
Le revenu total de sa famille est de 26000 drams, soit 63 dollars,
y compris les prestations recues par son frère et son enfant.
Ani doute qu'elle pourra trouver un emploi.
Selon le departement provincial du Shirak pour la famille, les femmes
et les enfants, 72 pour cent des femmes de la region sont au chômage,
un taux beaucoup plus eleve que chez les hommes.
Dans Gyumri, les offres d'emploi precisent souvent que les candidates
doivent etre belles, jeunes et avoir un diplôme universitaire.
Vahan Tumasyan, chef du Centre de la culture politique et des Accords
a Gyumri, a distingue de telles annonces - " entreprise a la recherche
d'une belle fille jusqu'a l'âge de 28 ans afin de travailler comme
femme de menage ", " magasin a la recherche de femmes jusqu'a l'âge
de 30 ans afin de travailler comme vendeuses " ; " restaurant a la
recherche d'une femme bien eduquee jusqu'a 30 ans pour un travail de
serveuse ".
Vahan Tumasyan a declare que les salaires des femmes a Gyumri en
moyenne n'est que de 35000 a 40000 drams, soit environ 85 a 100
dollars par mois, et que beaucoup de femmes prefèrent rester a la
maison et vivrent des prestations.
Yepraxia Kirakosyan, 24 ans, travaille comme coiffeuse depuis huit
mois, mais a quitte son travail a cause de la faible remuneration.
" Je gagnais presque rien pour le travail d'un mois. Une fois que j'ai
gagne 40000 drams, mais le mois suivant je n'ai eu que 10000 drams.
Vous ne pouvez pas vivre avec ca, bien sûr. Tout est cher ", dit-elle.
Les activistes des droits des femmes disent que les attitudes
traditionnelles a l'egard des rôles entre les sexes contribuent a
des taux particulièrement eleves de chômage des femmes.
Vahe Tagvoryan, directeur adjoint de l'ONG Ajakits, qui aide les
femmes et les personnes âgees vulnerables, a declare que de nombreux
hommes ne croient pas que les femmes doivent travailler.
" Il y a beaucoup de familles pauvres a Gyumri, mais les hommes
continuent a ne pas jamais permettre a leurs epouses de travailler
parce qu'ils pensent que c'est deshonorant de travailler comme
serveuses ou dans un magasin ", a declare Tagvoryan. " Ils pensent
que ce genre de travail pourrait nuire a leur reputation. L'opinion
publique est très importante ici, car la societe condamne les femmes
qui prennent ces emplois ".
Liana Muradyan, 26 ans, vit dans l'auberge avec ses cinq enfants. Le
revenu mensuel de sa famille est 53000 drams, soit 130 dollars. Malgre
leurs difficultes, le mari de Liana Gevorg Mangasaryan 22 ans, refuse
de la laisser travailler.
" Je travaille, et c'est assez. Elle ne pourrait travailler que dans
un cafe où il y a beaucoup de gens qui vont et viennent. Pourquoi
devrais-je lui permettre d'y travailler ? " a-t-il dit. " D'ailleurs,
nous avons cinq enfants. Elle doit rester a la maison et prendre soin
d'eux ".
La psychologue Manushak Karapetyan a fait valoir que les dures
attitudes sociales existante expliquent que " le chômage rend les
hommes a Gyumri agressif et despotique. Ils craignent que si les
femmes commencent a travailler, elles n'auront plus besoin d'eux ".
Lusine Ginosyan, chef du departement regional pour la famille,
les femmes et les enfants a declare que le gouvernement local a
essaye de faire travailler plus de femmes grâce a des programmes de
creation d'emplois et des prets aux entreprises pour les femmes dans
les communes rurales.
" Il est impossible de fournir a toutes les femmes un travail, mais
il est clair que les programmes sont mis en ~\uvre et que des progrès
ont ete realises dans ce domaine ", dit-elle.
Roza Hovhannisyan est journaliste pour le quotidien Hayatsk, Nelly
Shishmanyan est une photojournaliste independante et Lusine Avagyan
est une journaliste pigiste en Armenie.
Institute for War & Peace Reporting
vendredi 30 août 2013, Stephane ©armenews.com