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Turquie : la police disperse les manifestants antigouvernementaux

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    TURQUIE
    Turquie : la police disperse les manifestants antigouvernementaux

    Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan fragilisé par une crise
    sans précédent, faisait face vendredi à la contestation dans la rue
    dans plusieurs grandes villes de Turquie où des manifestations étaient
    organisées pour réclamer sa démission. Son gouvernement est éclaboussé
    par un scandale politico-financier sans précédent qui a provoqué une
    vague de démissions dans son camp.

    Six mois après la fronde qui a fait vaciller son pouvoir, plusieurs
    organisations avaient appelé à des rassemblements de masse à Ankara et
    Istanbul, sur l'emblématique place Taksim, pour exiger le départ de M.
    Erdogan et de son gouvernement islamo-conservateur.

    La police turque a dispersé vendredi soir des centaines de personnes
    qui tentaient de se réunir sur l'emblématique place Taksim d'Istanbul
    pour exiger la démission du Premier ministre. Présentes en nombre, les
    forces de l'ordre sont intervenues peu avant 19h00 locales (18h00,
    heure belge) avec des canons à eau et des balles en plastique pour
    repousser les manifestants dans les rues qui mènent vers la place
    Taksim, c`ur de la fronde antigouvernementale qui avait fait vaciller
    le gouvernement islamo-conservateur de M. Erdogan en juin. De 500 à
    600 manifestants étaient par ailleurs réunis à Ankara aux cris de «
    gouvernement, démission » et « La corruption est partout ».

    La police est intervenue vendredi soir à Ankara pour disperser une
    manifestation de plusieurs centaines de personnes réunies dans le
    quartier de Kizilay, au centre-ville. « La démission de trois
    ministres n'est pas suffisante. Nous exigeons que le gouvernement dans
    son ensemble et le Premier ministre démissionnent eux aussi », a
    indiqué un des organisateurs de la manifestation dans la capitale,
    Hasan Yildiz « On en a assez des sales affaires de Erdogan et de son
    gouvernement. Il faut qu'il parte », a déclaré un manifestant
    stambouliote, Tolga. A quelques dizaines de kilomètres de là, M.
    Erdogan, inflexible, a continué à se défendre bec et ongles en
    dénonçant encore une fois, à l'aéroport international Atatürk puis
    dans le quartier d'Uskudar, le « complot » ourdi contre lui. L'armée
    refuse de s'engager dans la crise

    L'armée turque qui a pris plusieurs fois dans le passé le pouvoir en
    Turquie, a jugé bon d'affirmer publiquement qu'elle refusait de
    prendre parti dans cette crise.

    « Les forces armées turques (TSK) ne veulent pas être impliquées dans
    les débats politiques », selon un communiqué en ligne.

    La crise politique a également provoqué une forte nervosité sur les
    marchés. La devise nationale est tombée à 2,1661 livres pour un dollar
    vendredi, soit un nouveau plus bas historique, en dépit
    d'interventions de la banque centrale. La Bourse d'Istanbul a reculé
    de 2 %.

    « Complot ! »

    M. Erdogan a de nouveau affirmé vendredi être la victime d'un «
    complot » de « lobbies des taux d'intérêts et du chaos », exploitant
    son pays et ses richesses.

    « Ce complot est une opération pour empêcher l'avènement de la
    nouvelle Turquie », a-t-il martelé lors d'une allocution à Sakarya
    (nord-ouest), s'en prenant fermement à l'action de certains procureurs
    et magistrats qui ont mis au jour le scandale. « Le peuple va les
    juger », a-t-il lancé.

    Le remaniement gouvernemental d'urgence qu'il a opéré après la
    démission de trois ministres éclaboussés, n'a pas suffi à étouffer
    l'onde de choc. Justice vs. Exécutif

    L'annonce jeudi du dessaisissement d'un des procureurs en charge de
    l'enquête a mis en lumière le bras de fer qui oppose la justice turque
    et l'exécutif.

    Dénonçant des « pressions » de la police et de sa hiérarchie, ce
    procureur a accusé la police d'avoir refusé d'appréhender une
    trentaine de personnes, notamment des personnalités proches du Parti
    de la justice et du développement (AKP) du Premier ministre, et des
    hommes d'affaires connus.

    Le Conseil d'Etat, la plus haute juridiction administrative turque, a
    asséné un camouflet à l'exécutif en bloquant vendredi un décret
    gouvernemental controversé publié dans la foulée du scandale,
    obligeant la police à informer sa hiérarchie avant toute arrestation.

    La presse a vu dans cette épreuve de force entre le gouvernement et la
    police d'un côté, la magistrature de l'autre, une atteinte flagrante à
    l'indépendance de la justice. La presse turque a confirmé par ailleurs
    que l'enquête s'intéressait de près à l'un des deux fils du Premier
    ministre, Bilal Erdogan, président d'une fondation, soupçonné de
    trafic d'influence.

    Le chef du gouvernement aurait lui-même admis son inquiétude. « La
    cible principale de cette opération, c'est moi », aurait-il dit à son
    entourage.

    Purge au sein de la police

    Vendredi deux rassemblements étaient prévus à Ankara et Istanbul dans
    l'après-midi, un mouvement qui fait ressurgir le spectre de la fronde
    antigouvernementale qui a défié l'autorité de M. Erdogan en juin
    dernier.

    La police, au centre de la controverse, est soumise à une purge
    inédite depuis le coup de filet anticorruption du 17 décembre. Le chef
    de l'exécutif a entamé une chasse aux sorcières en sanctionnant plus
    d'une centaine de hauts gradés. Il reproche à ces officiers de ne pas
    avoir mis le gouvernement au courant de l'enquête qui le vise.

    Trois députés du parti gouvernemental, menacés d'expulsion pour s'être
    prononcés en faveur de l'indépendance de la justice, ont d'autre part
    annoncé vendredi leur démission.

    « Il n'est plus possible de faire entendre quoi que ce soit au parti
    au pouvoir », a indiqué l'un d'eux, Ertugrul Günay, un ancien ministre
    de la Culture, qui a accusé son ancien parti d'« arrogance » et
    d'entraver les actions de la justice. En dix jours, l'AKP a perdu cinq
    députés

    Si aucun nom n'a été cité, selon les spécialistes, derrière la
    découverte des affaires de corruption, il y a la confrérie de l'imam
    Fethullah Gülen, qui avait soutenu le Premier ministre à son arrivée
    au pouvoir.

    Mais, depuis deux ans, des désaccords sont apparus entre le régime et
    la confrérie. Récemment, la décision du Premier ministre de fermer les
    établissements de soutien scolaire, principale source de revenus de la
    confrérie, a été perçue par le clan Gülen, omniprésent dans la police
    et la magistrature, comme une déclaration de guerre.

    De l'avis général, l'ampleur du scandale est capable d'affecter le
    score de M. Erdogan aux élections locales de mars et à la
    présidentielle d'août qui, pour la première fois, aura lieu au
    suffrage universel direct.

    dimanche 29 décembre 2013,
    Stéphane ©armenews.com

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