Récit d'un exil forcé
http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=71421
Publié le : 18-02-2013
Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - « Entre 1963 et 1982, la
D.D.A.S.S. (Direction départementale des affaires sanitaires et
sociales) de la Réunion transféra 1 600 enfants en métropole. Ces
enfants, abandonnés ou retirés à leurs parents furent arrachés à leur
milieu pour être confiés, 9 000 km plus loin, à des familles de
régions rurales du Massif Central ainsi qu'à des orphelinats et autres
centres éducatifs. C'est l'histoire pathétique de cette opération
d'Etat qu'analyse Ivan Jablonka dans ce livre au ton sobre. » « Le
c`ur du livre est constitué par la seconde partie, intitulée "la
machine d'Etat". Jablonka procède à une analyse serrée des mécanismes
administratifs qui firent fonctionner la machine. Un homme joua un
rôle décisif : Michel Debré. Député de la Réunion à partir de 1963,
inquiet de l'accroissement démographique de l'île et souhaitant
rapprocher l'île de la métropole, il imagina et mit en place le
transfert, et le défendit contre vents et marées. » Terrible histoire
rappelée ici par Pap NDIAYE dans un article annonçant, en 2007 sur
nonfiction.fr, la parution du livre d'Ivan Jablonka « Enfants en exil.
Transfert de pupilles réunionnais en métropole (1963-1982) ». Cet
ouvrage nous avait échappé à l'époque. Réparons ici cet oubli qui nous
permet de découvrir le rôle de Michel Debré à la tête de cette
terrifiante « institution républicaine » dénoncée en 2002 par un
ancien pupille, Jean-Jacques Martial. Ce dernier déposa plainte pour
"enlèvement et séquestration de mineur, rafle et déportation" : « La
plainte de Martial fit grand bruit, encouragea d'autres anciens
pupilles à témoigner, suscita l'émotion, attira l'attention des
médias. » Ceux qui sont fans de l'éthique républicaine inaugurée par
le père pourront venir accueillir le fils, Jean-Louis Debré, qui
dédicacera son ouvrage Les femmes qui ont réveillé la France, le
samedi 23 février 2013 de 15h à 18h au 1er Salon du Livre isséen. Nous
ne sommes pas en mesure de dire si Jean-Louis Debré se penche, dans
son livre, sur la vie de ces pupilles réunionnaises et sur la violence
inouïe de leur exil forcé, mais un psychanalyste verrait peut-être
dans son histoire familiale singulière, la raison de son allergie au
génocide arménien. Aussi, à toutes fins utiles, précisons à M. Debré
que les Arméniens ne sont pas d'origine réunionnaise. Que nos amis
réunionnais nous pardonnent ce trait d'humour.
Enfants en exil.
Transfert de pupilles réunionnais en métropole (1963-1982)
Ivan Jablonka
Éditeur : Seuil
Récit d'un exil forcé
Lire aussi :
L'Institut du Phosphore critique la venue de Jean-Louis Debré à
Issy-les-Moulineaux
Retour à la rubrique
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Publié le : 18-02-2013
Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - « Entre 1963 et 1982, la
D.D.A.S.S. (Direction départementale des affaires sanitaires et
sociales) de la Réunion transféra 1 600 enfants en métropole. Ces
enfants, abandonnés ou retirés à leurs parents furent arrachés à leur
milieu pour être confiés, 9 000 km plus loin, à des familles de
régions rurales du Massif Central ainsi qu'à des orphelinats et autres
centres éducatifs. C'est l'histoire pathétique de cette opération
d'Etat qu'analyse Ivan Jablonka dans ce livre au ton sobre. » « Le
c`ur du livre est constitué par la seconde partie, intitulée "la
machine d'Etat". Jablonka procède à une analyse serrée des mécanismes
administratifs qui firent fonctionner la machine. Un homme joua un
rôle décisif : Michel Debré. Député de la Réunion à partir de 1963,
inquiet de l'accroissement démographique de l'île et souhaitant
rapprocher l'île de la métropole, il imagina et mit en place le
transfert, et le défendit contre vents et marées. » Terrible histoire
rappelée ici par Pap NDIAYE dans un article annonçant, en 2007 sur
nonfiction.fr, la parution du livre d'Ivan Jablonka « Enfants en exil.
Transfert de pupilles réunionnais en métropole (1963-1982) ». Cet
ouvrage nous avait échappé à l'époque. Réparons ici cet oubli qui nous
permet de découvrir le rôle de Michel Debré à la tête de cette
terrifiante « institution républicaine » dénoncée en 2002 par un
ancien pupille, Jean-Jacques Martial. Ce dernier déposa plainte pour
"enlèvement et séquestration de mineur, rafle et déportation" : « La
plainte de Martial fit grand bruit, encouragea d'autres anciens
pupilles à témoigner, suscita l'émotion, attira l'attention des
médias. » Ceux qui sont fans de l'éthique républicaine inaugurée par
le père pourront venir accueillir le fils, Jean-Louis Debré, qui
dédicacera son ouvrage Les femmes qui ont réveillé la France, le
samedi 23 février 2013 de 15h à 18h au 1er Salon du Livre isséen. Nous
ne sommes pas en mesure de dire si Jean-Louis Debré se penche, dans
son livre, sur la vie de ces pupilles réunionnaises et sur la violence
inouïe de leur exil forcé, mais un psychanalyste verrait peut-être
dans son histoire familiale singulière, la raison de son allergie au
génocide arménien. Aussi, à toutes fins utiles, précisons à M. Debré
que les Arméniens ne sont pas d'origine réunionnaise. Que nos amis
réunionnais nous pardonnent ce trait d'humour.
Enfants en exil.
Transfert de pupilles réunionnais en métropole (1963-1982)
Ivan Jablonka
Éditeur : Seuil
Récit d'un exil forcé
Lire aussi :
L'Institut du Phosphore critique la venue de Jean-Louis Debré à
Issy-les-Moulineaux
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