Arménie
Un pays aux mains des oligarques
http://www.armenews.com/article.php3?id_article=87100
Face au président sortant, les principaux candidats d'opposition à la
présidentielle du 18 février ont déclaré forfait. L'élite qui
monopolise le pouvoir et l'économie maintient la société dans le
dénuement.
Une économie `relativement libre'. Telle est la conclusion de l'étude
de l'Heritage Foundation et du Wall Street Journal qui place l'Arménie
au 38e rang d'un classement annuel mondial fondé sur dix critères
fondamentaux tels que la liberté économique et commerciale, la
transparence des investissements, l'ingérence de l'Etat ou la
corruption. Tigran Sarkissian, Premier ministre, s'est immédiatement
félicité de cette amélioration du climat économique et a trouvé cet
indicateur très encourageant pour la poursuite des réformes.
Cependant, en dépit de cette `liberté relative' et des efforts
soutenus du gouvernement, il semble peu probable que les simples
citoyens voient leur existence s'améliorer en 2013, si l'on en croit
les déclarations d'Artem Assatrian, ministre du Travail et des
Affaires sociales. Les allocations ne seront pas revalorisées, et
aucune augmentation des retraites et des salaires des fonctionnaires
n'est prévue. Par ailleurs, sans politique d'investissement, le
problème du chômage n'a aucune chance d'être réglé. Le gouvernement
laisse tous les retraités et personnes dépendant d'allocations de
misère se débrouiller face à la hausse des prix.
En revanche, il a été décidé d'alourdir encore les impôts, ce qui
devrait rapporter 118 milliards de drams supplémentaires [216 millions
d'euros]. En 2012, une première augmentation, qui avait provoqué la
colère des citoyens, avait déjà permis de collecter 108 milliards de
plus. Le résultat de cette politique, nous l'avons sous les yeux. Les
chiffres officiels, dont on peut raisonnablement penser qu'ils sont
sous-estimés, recensent 34 % de pauvres en Arménie. Les sondages
révèlent que seuls 10,3 % des gens sont satisfaits de leur situation,
tandis que 49 % ont du mal à s'en sortir mais se font une raison et
que 37,4 % ont des difficultés et sont mécontents.
Autre menace pour les maigres ressources de nos concitoyens : la chute
de la devise nationale, le dram. En mars 2009, les pouvoirs publics
ont déjà grugé le peuple en cessant d'intervenir pendant une journée
pour maintenir son cours sur les Bourses locales, et le dollar est
ainsi passé de 300 à 360 drams. Tous les affairistes étaient au
courant, seuls les citoyens de base n'ont rien vu venir et ont perdu
une bonne part de leurs économies. Aujourd'hui, ce scénario pourrait
se répéter, car dans ses estimations des risques qui pèsent sur le
budget 2013, le gouvernement n'exclut pas que le dram puisse être
dévalué de 20 %. La population ne doit donc pas compter sur le pouvoir
pour une quelconque amélioration de son quotidien.
Cependant, la belle vie est une réalité pour certains en Arménie.
Environ 10 % des habitants en profitent, aux dépens des 90 % restants.
Les hommes d'affaires, banquiers liés au pouvoir et hauts
fonctionnaires ont un train de vie somptueux. Les postes dans la haute
administration sont donc très courus et on compte des dizaines de fois
plus de candidats souhaitant entrer à l'Académie nationale
d'administration qu'à l'université d'Etat d'Erevan. Les jeunes ont
sous les yeux trop d'exemples de la manière dont on peut se faire une
place au soleil dans un pays pauvre.
Une opposition discréditée
lire la suite, voir lien plus bas
lundi 18 février 2013,
Jean Eckian ©armenews.com
Un pays aux mains des oligarques
http://www.armenews.com/article.php3?id_article=87100
Face au président sortant, les principaux candidats d'opposition à la
présidentielle du 18 février ont déclaré forfait. L'élite qui
monopolise le pouvoir et l'économie maintient la société dans le
dénuement.
Une économie `relativement libre'. Telle est la conclusion de l'étude
de l'Heritage Foundation et du Wall Street Journal qui place l'Arménie
au 38e rang d'un classement annuel mondial fondé sur dix critères
fondamentaux tels que la liberté économique et commerciale, la
transparence des investissements, l'ingérence de l'Etat ou la
corruption. Tigran Sarkissian, Premier ministre, s'est immédiatement
félicité de cette amélioration du climat économique et a trouvé cet
indicateur très encourageant pour la poursuite des réformes.
Cependant, en dépit de cette `liberté relative' et des efforts
soutenus du gouvernement, il semble peu probable que les simples
citoyens voient leur existence s'améliorer en 2013, si l'on en croit
les déclarations d'Artem Assatrian, ministre du Travail et des
Affaires sociales. Les allocations ne seront pas revalorisées, et
aucune augmentation des retraites et des salaires des fonctionnaires
n'est prévue. Par ailleurs, sans politique d'investissement, le
problème du chômage n'a aucune chance d'être réglé. Le gouvernement
laisse tous les retraités et personnes dépendant d'allocations de
misère se débrouiller face à la hausse des prix.
En revanche, il a été décidé d'alourdir encore les impôts, ce qui
devrait rapporter 118 milliards de drams supplémentaires [216 millions
d'euros]. En 2012, une première augmentation, qui avait provoqué la
colère des citoyens, avait déjà permis de collecter 108 milliards de
plus. Le résultat de cette politique, nous l'avons sous les yeux. Les
chiffres officiels, dont on peut raisonnablement penser qu'ils sont
sous-estimés, recensent 34 % de pauvres en Arménie. Les sondages
révèlent que seuls 10,3 % des gens sont satisfaits de leur situation,
tandis que 49 % ont du mal à s'en sortir mais se font une raison et
que 37,4 % ont des difficultés et sont mécontents.
Autre menace pour les maigres ressources de nos concitoyens : la chute
de la devise nationale, le dram. En mars 2009, les pouvoirs publics
ont déjà grugé le peuple en cessant d'intervenir pendant une journée
pour maintenir son cours sur les Bourses locales, et le dollar est
ainsi passé de 300 à 360 drams. Tous les affairistes étaient au
courant, seuls les citoyens de base n'ont rien vu venir et ont perdu
une bonne part de leurs économies. Aujourd'hui, ce scénario pourrait
se répéter, car dans ses estimations des risques qui pèsent sur le
budget 2013, le gouvernement n'exclut pas que le dram puisse être
dévalué de 20 %. La population ne doit donc pas compter sur le pouvoir
pour une quelconque amélioration de son quotidien.
Cependant, la belle vie est une réalité pour certains en Arménie.
Environ 10 % des habitants en profitent, aux dépens des 90 % restants.
Les hommes d'affaires, banquiers liés au pouvoir et hauts
fonctionnaires ont un train de vie somptueux. Les postes dans la haute
administration sont donc très courus et on compte des dizaines de fois
plus de candidats souhaitant entrer à l'Académie nationale
d'administration qu'à l'université d'Etat d'Erevan. Les jeunes ont
sous les yeux trop d'exemples de la manière dont on peut se faire une
place au soleil dans un pays pauvre.
Une opposition discréditée
lire la suite, voir lien plus bas
lundi 18 février 2013,
Jean Eckian ©armenews.com