SARKISSIAN REELU (OFFICIEL), SON RIVAL CONTESTE
EREVAN, 19 fev 2013 (AFP) - Le president sortant Serge Sarkissian a
ete reelu en Armenie avec plus de 58% des voix, d'après les resultats
complets diffuses mardi par la Commission electorale centrale, une
victoire contestee par son principal adversaire, dont les partisans
denoncent des fraudes massives.
M. Sarkissian, 59 ans, a obtenu 58,64% des suffrages contre 36,75%
pour l'ex-ministre des Affaires etrangères Raffi Hovannissian, 54 ans,
selon la Commission qui a annonce un taux de participation de 60%.
"Cela a ete la meilleure election dans l'histoire de l'Armenie
independante. Elle montre que les processus democratiques sont
irreversibles", a affirme Edouard Charmazanov, porte-parole du Parti
republicain de Serge Sarkissian.
Mais dans la soiree de lundi, a l'issue du scrutin mais avant la
proclamation des resultats definitifs, Raffi Hovannissian assurait etre
le veritable vainqueur et appelait M. Sarkissian a conceder sa defaite.
Serge Sarkissian "doit devenir le premier president de l'Armenie
a reconnaître la victoire du peuple. Notre peuple merite d'avoir
un president elu de jure", avait-il dit, parlant de lui-meme. Le
porte-parole de M. Hovannissian, Hovser Hourchoudian, a pour sa part
denonce un scrutin "honteux marque par une quantite enorme de fraudes"
et a appele a une manifestation mardi après-midi.
Les partisans de l'ancien ministre des Affaires etrangères ont fait
etat d'usage d'"encre sympathique" pour permettre des votes multiples
et de "caravanes" de taxis et de cars pour emmener aux urnes des
electeurs favorables au gouvernement. "Nous avons recu vers 18H00
des centaines de messages concernant les violations massives du code
electoral comme le bourrage d'urnes, l'intimidation et l'achat de
votes", est-il ecrit dans un communique diffuse par l'etat-major
electoral de M. Hovannissian.
La police a, quant a elle, qualifie ces accusations d'"inventions
manifestes". Les cinq autres candidats en lice, parmi lesquels
un ex-Premier ministre, Hrant Bagratian, et l'ancien dissident
sovietique Parouïr Haïrikian, etaient très loin derrière MM. Sarkissian
et Hovannissian. M. Bagratian a d'ailleurs lui aussi deplore des
"infractions massives", soulignant qu'il n'excluait "pas des actions
de protestation après le vote".
Les observateurs de l'Organisation pour la cooperation et la
securite en Europe (OSCE) doivent donner mardi a 07H00 leur bilan
de ce scrutin. L'election de lundi etait un scrutin-test pour la
democratie dans cette ex-republique sovietique du Caucase.
En 2008, la victoire de M. Sarkissian a la presidentielle, egalement
contestee par l'opposition, avait declenche des manifestations qui
avaient degenere en affrontements après l'intervention de la police,
faisant 10 morts. La campagne electorale pour la presidentielle de 2013
a ete assombrie par une attaque contre M. Haïrikian, blesse par balle a
l'epaule le 31 janvier, et par la grève de la faim d'un autre candidat.
Trois des principales forces d'opposition, qui disposent de 48 des
131 sièges au Parlement, ont refuse de participer a cette election.
Les autorites espèrent que le calme prevaudra, afin de pouvoir
ameliorer les perspectives d'integration europeenne de ce petit pays
enclave du Caucase du Sud, peuple de trois millions d'habitants,
et qui ne dispose pas de ressources en hydrocarbures contrairement a
ses voisins. Vazguen Akobian, un charpentier de 53 ans, a vote pour
le president sortant. "Il a des nerfs d'acier et, en tant que chef
de l'armee, il peut prendre de bonnes decisions", estime-t-il.
Siranouch Mnatsmkanian, 67 ans, considère en revanche que son pays
a besoin d'un dirigeant d'un "nouveau type" comme M. Hovannissian :
"Il est ne et grandi aux Etats-Unis, il a une mentalite occidentale,
il a promis de combattre la corruption".
Les problèmes economiques de l'Armenie, confrontee a un important
chômage et a la corruption, ont ete au centre des debats electoraux.
Selon la Banque mondiale, 36% des Armeniens vivent en-dessous du
seuil de pauvrete. Ces deux dernières decennies, environ un million
d'Armeniens ont quitte leur pays pour fuir le chômage et chercher de
meilleures perspectives d'avenir a l'etranger.
D'autant plus que le pays souffre de la fermeture de ses frontières
avec l'Azerbaïdjan et la Turquie.
Bakou et Erevan se disputent le contrôle du Nagorny-Karabakh, une
region secessionniste azerbaïdjanaise contrôlee de facto par les
Armeniens après une guerre qui a fait 30.000 morts entre 1988 et 1994.
Par ailleurs, la Turquie et l'Armenie sont divisees sur la question
du genocide armenien sous l'empire ottoman (1915-1917), les autorites
turques recusant le terme de genocide.
Mariam HAROUTIOUNIAN
mardi 19 fevrier 2013, Ara ©armenews.com
From: A. Papazian
EREVAN, 19 fev 2013 (AFP) - Le president sortant Serge Sarkissian a
ete reelu en Armenie avec plus de 58% des voix, d'après les resultats
complets diffuses mardi par la Commission electorale centrale, une
victoire contestee par son principal adversaire, dont les partisans
denoncent des fraudes massives.
M. Sarkissian, 59 ans, a obtenu 58,64% des suffrages contre 36,75%
pour l'ex-ministre des Affaires etrangères Raffi Hovannissian, 54 ans,
selon la Commission qui a annonce un taux de participation de 60%.
"Cela a ete la meilleure election dans l'histoire de l'Armenie
independante. Elle montre que les processus democratiques sont
irreversibles", a affirme Edouard Charmazanov, porte-parole du Parti
republicain de Serge Sarkissian.
Mais dans la soiree de lundi, a l'issue du scrutin mais avant la
proclamation des resultats definitifs, Raffi Hovannissian assurait etre
le veritable vainqueur et appelait M. Sarkissian a conceder sa defaite.
Serge Sarkissian "doit devenir le premier president de l'Armenie
a reconnaître la victoire du peuple. Notre peuple merite d'avoir
un president elu de jure", avait-il dit, parlant de lui-meme. Le
porte-parole de M. Hovannissian, Hovser Hourchoudian, a pour sa part
denonce un scrutin "honteux marque par une quantite enorme de fraudes"
et a appele a une manifestation mardi après-midi.
Les partisans de l'ancien ministre des Affaires etrangères ont fait
etat d'usage d'"encre sympathique" pour permettre des votes multiples
et de "caravanes" de taxis et de cars pour emmener aux urnes des
electeurs favorables au gouvernement. "Nous avons recu vers 18H00
des centaines de messages concernant les violations massives du code
electoral comme le bourrage d'urnes, l'intimidation et l'achat de
votes", est-il ecrit dans un communique diffuse par l'etat-major
electoral de M. Hovannissian.
La police a, quant a elle, qualifie ces accusations d'"inventions
manifestes". Les cinq autres candidats en lice, parmi lesquels
un ex-Premier ministre, Hrant Bagratian, et l'ancien dissident
sovietique Parouïr Haïrikian, etaient très loin derrière MM. Sarkissian
et Hovannissian. M. Bagratian a d'ailleurs lui aussi deplore des
"infractions massives", soulignant qu'il n'excluait "pas des actions
de protestation après le vote".
Les observateurs de l'Organisation pour la cooperation et la
securite en Europe (OSCE) doivent donner mardi a 07H00 leur bilan
de ce scrutin. L'election de lundi etait un scrutin-test pour la
democratie dans cette ex-republique sovietique du Caucase.
En 2008, la victoire de M. Sarkissian a la presidentielle, egalement
contestee par l'opposition, avait declenche des manifestations qui
avaient degenere en affrontements après l'intervention de la police,
faisant 10 morts. La campagne electorale pour la presidentielle de 2013
a ete assombrie par une attaque contre M. Haïrikian, blesse par balle a
l'epaule le 31 janvier, et par la grève de la faim d'un autre candidat.
Trois des principales forces d'opposition, qui disposent de 48 des
131 sièges au Parlement, ont refuse de participer a cette election.
Les autorites espèrent que le calme prevaudra, afin de pouvoir
ameliorer les perspectives d'integration europeenne de ce petit pays
enclave du Caucase du Sud, peuple de trois millions d'habitants,
et qui ne dispose pas de ressources en hydrocarbures contrairement a
ses voisins. Vazguen Akobian, un charpentier de 53 ans, a vote pour
le president sortant. "Il a des nerfs d'acier et, en tant que chef
de l'armee, il peut prendre de bonnes decisions", estime-t-il.
Siranouch Mnatsmkanian, 67 ans, considère en revanche que son pays
a besoin d'un dirigeant d'un "nouveau type" comme M. Hovannissian :
"Il est ne et grandi aux Etats-Unis, il a une mentalite occidentale,
il a promis de combattre la corruption".
Les problèmes economiques de l'Armenie, confrontee a un important
chômage et a la corruption, ont ete au centre des debats electoraux.
Selon la Banque mondiale, 36% des Armeniens vivent en-dessous du
seuil de pauvrete. Ces deux dernières decennies, environ un million
d'Armeniens ont quitte leur pays pour fuir le chômage et chercher de
meilleures perspectives d'avenir a l'etranger.
D'autant plus que le pays souffre de la fermeture de ses frontières
avec l'Azerbaïdjan et la Turquie.
Bakou et Erevan se disputent le contrôle du Nagorny-Karabakh, une
region secessionniste azerbaïdjanaise contrôlee de facto par les
Armeniens après une guerre qui a fait 30.000 morts entre 1988 et 1994.
Par ailleurs, la Turquie et l'Armenie sont divisees sur la question
du genocide armenien sous l'empire ottoman (1915-1917), les autorites
turques recusant le terme de genocide.
Mariam HAROUTIOUNIAN
mardi 19 fevrier 2013, Ara ©armenews.com
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