TURQUIE : LE PROCES DE 46 JOURNALISTES PASSE INAPERCU DES MEDIAS FRANCAIS
http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=71673
Publie le : 26-02-2013
Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le Collectif VAN vous
propose cette information publiee sur le site susam-sokak.fr, le blog
d'Etienne Copeaux, le 23 fevrier 2013.
Legende photo : Zeynep Kuray, l'une des journalistes inculpees
susam-sokak.fr
Samedi 23 fevrier 2013
(Article elabore a l'aide des articles d'Elif Akgul, et de depeches
de Fırat News publies par bianet.org du 4 au 8 fevrier 2013)
Le procès de 46 journalistes dont la plupart sont emprisonnes depuis
decembre 2011 s'est poursuivi a Silivri debut fevrier. Ils sont souvent
kurdes, et tous de gauche, mais les motifs d'inculpation pourraient
s'appliquer a n'importe quel journaliste du monde entier.
Veut-on interdire la profession en Turquie?
La justice turque a plusieurs temps de retard sur l'evolution de la
societe. Le gigantesque procès dit " KCK " (Kurdistan Topluluklar
Birliği) qui met en cause des centaines de personnes, journalistes,
intellectuels, etudiants, militants, elus et plus recemment avocats,
s'est poursuivi du 4 au 8 fevrier devant la 15e Cour penale d'Istanbul,
siegeant a la " cite judiciaire " de Silivri, a 80 km d'Istanbul. Il
s'agissait de juger 46 journalistes dont 14 comparaissaient libres,
la plupart des autres etant emprisonnes a Silivri et a la prison pour
femmes de Bakırkoy.
La justice est en retard car elle refuse de tenir compte, dans ce
processus judiciaire, de deux evolutions majeures que la Turquie a
connues entre la vague d'arrestations de journalistes, en decembre
2011, et cette session de fevrier 2013. Tout d'abord, en novembre
2012, des pourparlers discrets ont ete engages entre le leader kurde
Abdullah Ocalan, prisonnier a Imralı, et des representants du pouvoir ;
un chemin vers la paix, un espoir ont ete ouverts, et c'est peut-etre
pour briser cet espoir qu'a Paris Sakine Cansız, cadre dirigeante du
PKK et deux autres militantes ont ete assassinees.
L'autre changement est inscrit dans la loi : le 24 janvier 2013,
l'Assemblee nationale turque a adopte une loi qui autorise les
justiciables a se defendre dans leur langue maternelle devant les
tribunaux.
Alors que le processus de paix est engage depuis près de trois mois,
et que l'usage de la langue kurde dans les tribunaux est maintenant
reconnu, au nom de quelle logique maintient-on en prison des centaines
de personnes qui n'ont fait que devancer un processus reconnu par le
pouvoir, et pourquoi interdit-on a ces personnes de se defendre dans
leur langue maternelle, le kurde ?
C'est sur ce retard de la machine judiciaire par rapport a l'avancee
de la societe, sur la mauvaise volonte des juges a tenir compte de
l'evolution de la prise en compte de la question kurde par le pouvoir,
que les avocats des journalistes inculpes ont plaide. Les procès
politiques que connaît la Turquie depuis deux ans sont en porte-a-faux
par rapport a la societe et meme par rapport au pouvoir politique.
Lire la suite de l'article sur le site susam-sokak.fr, le blog
d'Etienne Copeaux
Retour a la rubrique
Source/Lien : susam-sokak.fr
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Publie le : 26-02-2013
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Samedi 23 fevrier 2013
(Article elabore a l'aide des articles d'Elif Akgul, et de depeches
de Fırat News publies par bianet.org du 4 au 8 fevrier 2013)
Le procès de 46 journalistes dont la plupart sont emprisonnes depuis
decembre 2011 s'est poursuivi a Silivri debut fevrier. Ils sont souvent
kurdes, et tous de gauche, mais les motifs d'inculpation pourraient
s'appliquer a n'importe quel journaliste du monde entier.
Veut-on interdire la profession en Turquie?
La justice turque a plusieurs temps de retard sur l'evolution de la
societe. Le gigantesque procès dit " KCK " (Kurdistan Topluluklar
Birliği) qui met en cause des centaines de personnes, journalistes,
intellectuels, etudiants, militants, elus et plus recemment avocats,
s'est poursuivi du 4 au 8 fevrier devant la 15e Cour penale d'Istanbul,
siegeant a la " cite judiciaire " de Silivri, a 80 km d'Istanbul. Il
s'agissait de juger 46 journalistes dont 14 comparaissaient libres,
la plupart des autres etant emprisonnes a Silivri et a la prison pour
femmes de Bakırkoy.
La justice est en retard car elle refuse de tenir compte, dans ce
processus judiciaire, de deux evolutions majeures que la Turquie a
connues entre la vague d'arrestations de journalistes, en decembre
2011, et cette session de fevrier 2013. Tout d'abord, en novembre
2012, des pourparlers discrets ont ete engages entre le leader kurde
Abdullah Ocalan, prisonnier a Imralı, et des representants du pouvoir ;
un chemin vers la paix, un espoir ont ete ouverts, et c'est peut-etre
pour briser cet espoir qu'a Paris Sakine Cansız, cadre dirigeante du
PKK et deux autres militantes ont ete assassinees.
L'autre changement est inscrit dans la loi : le 24 janvier 2013,
l'Assemblee nationale turque a adopte une loi qui autorise les
justiciables a se defendre dans leur langue maternelle devant les
tribunaux.
Alors que le processus de paix est engage depuis près de trois mois,
et que l'usage de la langue kurde dans les tribunaux est maintenant
reconnu, au nom de quelle logique maintient-on en prison des centaines
de personnes qui n'ont fait que devancer un processus reconnu par le
pouvoir, et pourquoi interdit-on a ces personnes de se defendre dans
leur langue maternelle, le kurde ?
C'est sur ce retard de la machine judiciaire par rapport a l'avancee
de la societe, sur la mauvaise volonte des juges a tenir compte de
l'evolution de la prise en compte de la question kurde par le pouvoir,
que les avocats des journalistes inculpes ont plaide. Les procès
politiques que connaît la Turquie depuis deux ans sont en porte-a-faux
par rapport a la societe et meme par rapport au pouvoir politique.
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