FRANCE/KURDES : SAKINE CANSIZ, UNE FONDATRICE DU PKK PROCHE D'OCALAN
Stephane
armenews.com
vendredi 11 janvier 2013
Sakine Cansiz, retrouvee morte avec deux autres activistes kurdes
dans la nuit de mercredi a jeudi a Paris, est un membre fondateur du
Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui mène la lutte armee
en Turquie, et consideree comme une proche du chef emprisonne de la
rebellion, Abdullah Ocalan.
Cette femme de 55 ans aux cheveux teints au henne, une tradition
anatolienne, figurait parmi le petit groupe de jeunes militants de
gauche qui a cree le PKK en 1978 a Lice, dans le sud-est turc peuple
majoritairement de Kurdes.
Six ans plus tard, ce mouvement prenait les armes contre les forces
d'Ankara. Depuis 1984, ce conflit a fait plus de 45.000 morts, pour
la plupart dans le camp rebelle. Nee en 1957 a Tunceli (Dersim pour
les Kurdes), Sakine Cansiz a ete, dès sa jeunesse, particulièrement
active dans les reseaux d'extreme-gauche pro-kurdes. Après la fondation
du PKK, elle est arretee et emprisonnee a Diyarbakir, principale
ville du sud-est anatolien a majorite kurde, où la torture est alors
systematique pour les detenus politiques. Selon des sources kurdes,
la jeune femme en a ete victime.
Elle n'a retrouve la liberte qu'en 1991, après plusieurs procès
intentes a son encontre. A sa sortie du penitencier, elle adopte le
nom de code "Sara" et retrouve ses compagnons kurdes. Sakine Cansiz
recommence a militer clandestinement et a combattre activement dans
les rangs du PKK dans le sud-est de la Turquie.
Elle fait aussi un passage au camp d'entraînement dont disposait le
PKK a l'epoque dans la plaine libanaise de la Bekaa.
En 1992 ou 93, selon les sources, Sakine Cansiz part en Allemagne,
où vit une forte communaute de travailleurs turcs, afin d'y organiser
les activites du PKK sur les instructions d'Abdullah Ocalan, alors
en exil en Syrie.
Un cadre important -
Au fil des ans, la militante devient un cadre important du mouvement
en Europe, a la faveur de sa proximite avec le principal commandant
militaire du PKK, Murat Karayilan, retranche avec quelque 2.000
rebelles dans les montagnes du nord de l'Irak.
M. Karayilan est devenu la figure de proue du PKK depuis la capture,
en 1999, et l'emprisonnement a vie en Turquie d'Abdullah Ocalan.
Visee par un mandat d'arret international emis par Ankara, Sakine
Cansiz est arretee le 19 mars 2007 par la police allemande a Hambourg,
puis relâchee le 25 avril suivant.
Elle vivait depuis plusieurs annees en France.
Sa mort intervient alors que la Turquie a repris depuis la fin 2012
le dialogue avec le PKK, par le biais de negociations directes avec
Abdullah Ocalan, dans le but de desarmer le PKK.
Les deux autres militantes kurdes retrouvees mortes avec elle
etait moins connues. L'une d'elles, Fidan Dogan, 32 ans, etait la
representante en France du Centre d'information du Kurdistan, une
vitrine du PKK, et membre du Conseil national kurde (KNK), une autre
organisation de la nebuleuse kurde.
Selon Dorothee Schmid, la directrice du programme Turquie a l'Ifri
(Institut francais des relations internationales), Sakine Cansiz et
Fidan Dogan se trouvaient toutes les deux sous surveillance policière.
La première etait "très proche d'Ocalan, "un relais de sa parole",
alors que la seconde etait une "vraie officielle de la diaspora kurde
en Europe", a explique Mme Schmid.
Interrogees par l'AFP, les autorites turques n'ont pas ete en mesure
vendredi de dire si ces trois femmes disposaient de la nationalite
turque.
Après le coup d'Etat militaire de 1980, la justice d'Ankara a dechu
de leur nationalite de nombreux militants kurdes ou d'extreme-gauche
qui se sont exiles a l'etranger.
vendredi 11 janvier 2013, Stephane ©armenews.com
Stephane
armenews.com
vendredi 11 janvier 2013
Sakine Cansiz, retrouvee morte avec deux autres activistes kurdes
dans la nuit de mercredi a jeudi a Paris, est un membre fondateur du
Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui mène la lutte armee
en Turquie, et consideree comme une proche du chef emprisonne de la
rebellion, Abdullah Ocalan.
Cette femme de 55 ans aux cheveux teints au henne, une tradition
anatolienne, figurait parmi le petit groupe de jeunes militants de
gauche qui a cree le PKK en 1978 a Lice, dans le sud-est turc peuple
majoritairement de Kurdes.
Six ans plus tard, ce mouvement prenait les armes contre les forces
d'Ankara. Depuis 1984, ce conflit a fait plus de 45.000 morts, pour
la plupart dans le camp rebelle. Nee en 1957 a Tunceli (Dersim pour
les Kurdes), Sakine Cansiz a ete, dès sa jeunesse, particulièrement
active dans les reseaux d'extreme-gauche pro-kurdes. Après la fondation
du PKK, elle est arretee et emprisonnee a Diyarbakir, principale
ville du sud-est anatolien a majorite kurde, où la torture est alors
systematique pour les detenus politiques. Selon des sources kurdes,
la jeune femme en a ete victime.
Elle n'a retrouve la liberte qu'en 1991, après plusieurs procès
intentes a son encontre. A sa sortie du penitencier, elle adopte le
nom de code "Sara" et retrouve ses compagnons kurdes. Sakine Cansiz
recommence a militer clandestinement et a combattre activement dans
les rangs du PKK dans le sud-est de la Turquie.
Elle fait aussi un passage au camp d'entraînement dont disposait le
PKK a l'epoque dans la plaine libanaise de la Bekaa.
En 1992 ou 93, selon les sources, Sakine Cansiz part en Allemagne,
où vit une forte communaute de travailleurs turcs, afin d'y organiser
les activites du PKK sur les instructions d'Abdullah Ocalan, alors
en exil en Syrie.
Un cadre important -
Au fil des ans, la militante devient un cadre important du mouvement
en Europe, a la faveur de sa proximite avec le principal commandant
militaire du PKK, Murat Karayilan, retranche avec quelque 2.000
rebelles dans les montagnes du nord de l'Irak.
M. Karayilan est devenu la figure de proue du PKK depuis la capture,
en 1999, et l'emprisonnement a vie en Turquie d'Abdullah Ocalan.
Visee par un mandat d'arret international emis par Ankara, Sakine
Cansiz est arretee le 19 mars 2007 par la police allemande a Hambourg,
puis relâchee le 25 avril suivant.
Elle vivait depuis plusieurs annees en France.
Sa mort intervient alors que la Turquie a repris depuis la fin 2012
le dialogue avec le PKK, par le biais de negociations directes avec
Abdullah Ocalan, dans le but de desarmer le PKK.
Les deux autres militantes kurdes retrouvees mortes avec elle
etait moins connues. L'une d'elles, Fidan Dogan, 32 ans, etait la
representante en France du Centre d'information du Kurdistan, une
vitrine du PKK, et membre du Conseil national kurde (KNK), une autre
organisation de la nebuleuse kurde.
Selon Dorothee Schmid, la directrice du programme Turquie a l'Ifri
(Institut francais des relations internationales), Sakine Cansiz et
Fidan Dogan se trouvaient toutes les deux sous surveillance policière.
La première etait "très proche d'Ocalan, "un relais de sa parole",
alors que la seconde etait une "vraie officielle de la diaspora kurde
en Europe", a explique Mme Schmid.
Interrogees par l'AFP, les autorites turques n'ont pas ete en mesure
vendredi de dire si ces trois femmes disposaient de la nationalite
turque.
Après le coup d'Etat militaire de 1980, la justice d'Ankara a dechu
de leur nationalite de nombreux militants kurdes ou d'extreme-gauche
qui se sont exiles a l'etranger.
vendredi 11 janvier 2013, Stephane ©armenews.com