L'APPETIT RETROUVE DES ENTREPRISES FRANCAISES EN TURQUIE
Stephane
armenews.com
vendredi 18 janvier 2013
L'orage a fait quelques degâts, comme a chaque fois. Mais un an après
le coup de tabac qui a secoue les relations entre Paris et Ankara,
les entreprises francaises sont reparties de plus belle a l'assaut
du juteux marche turc, avec l'ambition d'y renforcer leurs positions.
C'etait l'hiver dernier. Un temps où, comme s'en amuse aujourd'hui
un patron francais en Turquie, " il valait mieux garder son drapeau
dans sa poche ". Piquees au vif par le vote d'une loi reprimant la
negation du genocide armenien de 1915, les autorites turques decidaient
de mettre la France a l'index.
Pendant trois mois, les contacts diplomatiques sont geles, la
cooperation militaire suspendue et la guerre des mots fait rage.
Jusqu'a la decision, en mars, du Conseil constitutionnel
francais d'annuler le texte incrimine, qui ramène le gouvernement
islamo-conservateur du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a de
meilleurs sentiments a l'endroit de Paris.
Rompues aux poussees de fièvre qui agitent regulièrement la vie du
couple franco-turc, les entreprises tricolores ont fait le gros dos.
" Nous ne l'avons pas ressenti, parce que nous ne sommes pas sur
les marches publics, assure Elisabeth Gehringer, la directrice
generale adjointe de l'assureur Groupama en Turquie. Les Turcs savent
parfaitement faire la difference entre le "business" et la politique.
"
Certains y ont toutefois laisse des plumes. " Nous avons perdu
deux marches importants pendant la periode, deplore le representant
d'un grand groupe. Nos contacts nous ont confirme avoir recu pour
instruction de leur gouvernement de ne plus travailler avec des
Francais... "
Les Turcs nient aujourd'hui avoir donne la moindre consigne de
boycott. Mais confirment que les marques francaises ont souffert. "
Vous savez ce que c'est, on ne peut pas empecher les gens d'acheter
des Renault ou de faire leurs courses chez Carrefour ", observe,
amuse, un ministre turc.
La fâcherie de l'hiver est toutefois restee limitee comparee a
celles de 2001, quand le Parlement francais avait reconnu le genocide
armenien, et 2006, lorsque le futur president Nicolas Sarkozy rodait
sa campagne pour l'Elysee sur le thème du " non " a l'entree de la
Turquie dans l'Union europeenne (UE).
2012 marque le pas
" Il y a cinq ans, on a perdu de gros contrats. Pas cette fois,
confie un acteur economique. Des projets ont ete geles mais sont
relances depuis. "
Au final, le bilan de 2012 reste decevant. Avec un peu moins de 13
milliards d'euros d'echanges, l'annee sera a peine meilleure que 2011
(12,5 milliards). Malgre quelques beaux " coups " tricolores comme la
prise de participation d'Aeroports de Paris (AdP) dans son homologue
turc TAV.
Mais le climat politique a change et redonne de l'appetit aux
entreprises tricolores. En novembre, le ministre turc de l'Economie
Zafer Caglayan a celebre a Paris " l'ouverture d'une nouvelle epoque
dans les relations entre nos deux pays ". Et son homologue francaise
du Commerce exterieur Nicole Bricq debarque aujourd'hui a Istanbul
avec un areopage de patrons pour faire fructifier ce " retour de la
confiance ".
Avec ses 450 implantations qui emploient 100 000 personnes, la France
est solidement installee en Turquie. Troisième partenaire economique
europeen derrière l'Allemagne et l'Italie, elle dispose des atouts
pour ameliorer son rang.
Mais la frilosite des patrons francais a l'endroit d'un pays qu'ils
connaissent mal retarde encore leur marche en avant. " Ils ont
encore une vision très negative de la Turquie, deplore le directeur
d'Ubifrance en Turquie, Eric Fajole. Il y a peu, l'un d'eux me
demandait si on y travaillait le vendredi... "
Et l'hypothèque qui pèse sur les contrats d'Etat reste une realite. "
C'est vrai, la France est ecartee d'un certain nombre de grands appels
d'offres depuis 2006 ", concède Yves-Marie Laouënan, le vice-president
de la Chambre de commerce francaise en Turquie, " mais cela pourrait
changer ".
Le ministre turc de l'Energie Taner Yildiz a ainsi recemment encourage
la France a postuler pour la construction du troisième reacteur
nucleaire turc. Un clin d'~\il inenvisageable un an plus tôt.
(Source : AFP)
vendredi 18 janvier 2013, Stephane ©armenews.com
From: A. Papazian
Stephane
armenews.com
vendredi 18 janvier 2013
L'orage a fait quelques degâts, comme a chaque fois. Mais un an après
le coup de tabac qui a secoue les relations entre Paris et Ankara,
les entreprises francaises sont reparties de plus belle a l'assaut
du juteux marche turc, avec l'ambition d'y renforcer leurs positions.
C'etait l'hiver dernier. Un temps où, comme s'en amuse aujourd'hui
un patron francais en Turquie, " il valait mieux garder son drapeau
dans sa poche ". Piquees au vif par le vote d'une loi reprimant la
negation du genocide armenien de 1915, les autorites turques decidaient
de mettre la France a l'index.
Pendant trois mois, les contacts diplomatiques sont geles, la
cooperation militaire suspendue et la guerre des mots fait rage.
Jusqu'a la decision, en mars, du Conseil constitutionnel
francais d'annuler le texte incrimine, qui ramène le gouvernement
islamo-conservateur du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a de
meilleurs sentiments a l'endroit de Paris.
Rompues aux poussees de fièvre qui agitent regulièrement la vie du
couple franco-turc, les entreprises tricolores ont fait le gros dos.
" Nous ne l'avons pas ressenti, parce que nous ne sommes pas sur
les marches publics, assure Elisabeth Gehringer, la directrice
generale adjointe de l'assureur Groupama en Turquie. Les Turcs savent
parfaitement faire la difference entre le "business" et la politique.
"
Certains y ont toutefois laisse des plumes. " Nous avons perdu
deux marches importants pendant la periode, deplore le representant
d'un grand groupe. Nos contacts nous ont confirme avoir recu pour
instruction de leur gouvernement de ne plus travailler avec des
Francais... "
Les Turcs nient aujourd'hui avoir donne la moindre consigne de
boycott. Mais confirment que les marques francaises ont souffert. "
Vous savez ce que c'est, on ne peut pas empecher les gens d'acheter
des Renault ou de faire leurs courses chez Carrefour ", observe,
amuse, un ministre turc.
La fâcherie de l'hiver est toutefois restee limitee comparee a
celles de 2001, quand le Parlement francais avait reconnu le genocide
armenien, et 2006, lorsque le futur president Nicolas Sarkozy rodait
sa campagne pour l'Elysee sur le thème du " non " a l'entree de la
Turquie dans l'Union europeenne (UE).
2012 marque le pas
" Il y a cinq ans, on a perdu de gros contrats. Pas cette fois,
confie un acteur economique. Des projets ont ete geles mais sont
relances depuis. "
Au final, le bilan de 2012 reste decevant. Avec un peu moins de 13
milliards d'euros d'echanges, l'annee sera a peine meilleure que 2011
(12,5 milliards). Malgre quelques beaux " coups " tricolores comme la
prise de participation d'Aeroports de Paris (AdP) dans son homologue
turc TAV.
Mais le climat politique a change et redonne de l'appetit aux
entreprises tricolores. En novembre, le ministre turc de l'Economie
Zafer Caglayan a celebre a Paris " l'ouverture d'une nouvelle epoque
dans les relations entre nos deux pays ". Et son homologue francaise
du Commerce exterieur Nicole Bricq debarque aujourd'hui a Istanbul
avec un areopage de patrons pour faire fructifier ce " retour de la
confiance ".
Avec ses 450 implantations qui emploient 100 000 personnes, la France
est solidement installee en Turquie. Troisième partenaire economique
europeen derrière l'Allemagne et l'Italie, elle dispose des atouts
pour ameliorer son rang.
Mais la frilosite des patrons francais a l'endroit d'un pays qu'ils
connaissent mal retarde encore leur marche en avant. " Ils ont
encore une vision très negative de la Turquie, deplore le directeur
d'Ubifrance en Turquie, Eric Fajole. Il y a peu, l'un d'eux me
demandait si on y travaillait le vendredi... "
Et l'hypothèque qui pèse sur les contrats d'Etat reste une realite. "
C'est vrai, la France est ecartee d'un certain nombre de grands appels
d'offres depuis 2006 ", concède Yves-Marie Laouënan, le vice-president
de la Chambre de commerce francaise en Turquie, " mais cela pourrait
changer ".
Le ministre turc de l'Energie Taner Yildiz a ainsi recemment encourage
la France a postuler pour la construction du troisième reacteur
nucleaire turc. Un clin d'~\il inenvisageable un an plus tôt.
(Source : AFP)
vendredi 18 janvier 2013, Stephane ©armenews.com
From: A. Papazian