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Mardikian, le père

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    REVUE DE PRESSE
    Mardikian, le père



    Michèle Armanet signe une biographie de l'un des créateurs du Festival de la BD

    Le garçon, Patrick, trouve son père « assez formidable ». Tout le
    monde n'est pas, en effet, le fils de Jean Mardikian, figure politique
    et culturelle incontournable d'Angoulême. Jean Mardikian, 78 ans,
    qu'on appelle encore « le petit Arménien de Paris », a exercé en 2010
    une certaine fascination sur la romancière Michèle Armanet. Si bien
    qu'elle a fini par écrire un livre sur lui : « Jean Mardikian et la
    bande dessinée, d'Angoulême au mont Ararat », édité par la maison Le
    Croît vif.

    « Nous sommes tous les enfants de Jean », lche Gilles Ciment,
    directeur de la Cité internationale de la bande dessinée (Cibdi). Il
    résume assez bien la pensée de tous ceux qui contribuent, de près ou
    de loin, à ce que le Festival international de la bande dessinée
    (FIBD) soit le plus vivant possible. Jean Mardikian se souvient encore
    de cette année 1972 au cours de laquelle il crée, avec Claude
    Moliterni et Francis Groux, les Jeudis de la BD, au sein d'un
    événement baptisé alors La Quinzaine de la lecture. Bien du temps a
    passé. Le rendez-vous a pris des proportions que l'homme n'aurait
    jamais pu imaginer. Patrick Mardikian a cette formule : « Le Festival
    de la BD a grandi avec moi. C'est mon petit frère. Ou mon grand frère.
    » Besoin de culture

    Michèle Armanet raconte beaucoup de choses dans cette biographie
    qu'elle n'a pas voulue linéaire. Très émue au moment de la
    présentation officielle de l'ouvrage au Vaisseau M`bius de la Cibdi,
    hier, elle a évoqué les passages qui sont peut-être les plus forts du
    livre, ceux qui parlent de l'enfance et donnent les clés intimes pour
    comprendre l'immense besoin de culture de Jean Mardikian. Sa soif d'«
    humanisme », pour reprendre le mot de l'auteur.

    Elle parle ainsi de la famille de Jean Mardikian. Lui est né en
    France, mais ses parents sont des rescapés du génocide arménien. « Sa
    mère, qui ne maîtrisait pas le français, s'est souvent retrouvée
    isolée. Jean a souffert de la voir dans une telle situation. » Mais il
    est aussi le fils de cet immigré qui lui a répété, tout au long de son
    adolescence : « N'oublie jamais le pays qui nous a accueillis. » De
    ces deux personnalités, Jean Mardikian est issu. « J'ai grandi dans
    les rues de Paris, où j'ai appris la tolérance », affirme-il. Puis
    ajoute, en repensant à son arrivée à Angoulême et toutes les années
    écoulées depuis : « Moi, je suis charentais. »

    Aujourd'hui, alors que le FIBD s'apprête à fêter son 40e anniversaire,
    Jean Mardikian couve un autre bébé dont le landau se trouve loin, du
    côté de ses origines : en Arménie, dans la capitale Erevan, il a créé
    en 2008 un Festival de la bande dessinée.

    À Erevan, on aperçoit le mont Ararat, le sommet le plus élevé de la
    Turquie, qui conserve des relations troubles avec sa petite voisine.
    Le titre du livre de Michèle Armanet était tout trouvé. En préambule,
    elle cite Jean Mardikian lui-même : « L'ennemi ne m'atteindra jamais.
    Je suis venu de ce pays, du fond des entrailles de l'Ararat, où la
    pierre sculptée vous protège à jamais. »

    http://www.sudouest.fr/2013/01/12/mardikian-le-pere-931798-598.php

    dimanche 20 janvier 2013,
    Stéphane ©armenews.com




    From: A. Papazian
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