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La France Veut Retrouver Sa Place Dans Le Jeu Des Grands Contrats En

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    LA FRANCE VEUT RETROUVER SA PLACE DANS LE JEU DES GRANDS CONTRATS EN TURQUIE
    Stephane

    armenews.com
    mercredi 23 janvier 2013

    Un an après leur dernière brouille diplomatique, la France a repris
    pied en Turquie pour tenter de retrouver une place de choix dans le jeu
    des grands contrats qu'Ankara, sur la lancee de sa forte croissance,
    s'apprete a attribuer dans les secteurs strategiques de l'aeronautique
    et du nucleaire civil.

    Lors d'une visite de vingt-quatre heures a Istanbul, la ministre
    francaise du Commerce exterieur Nicole Bricq, escortee d'une
    pleiade de patrons des industries francaises du luxe, a repete a ses
    interlocuteurs turcs que la page des crises etait tournee.

    "Il s'agit de renouer des liens qui ont ete quelque peu malmenes
    ces dernières annees. Le fait que je sois la aujourd'hui est un bon
    signe des relations que nous souhaitons entretenir avec la Turquie
    (...) un signal politique", a-t-elle lance mercredi.

    Pour la première visite bilaterale d'un ministre francais sur le
    sol turc depuis l'election du president francais Francois Hollande,
    Mme Bricq a insiste sur le secteur sensible, et strategique, des
    grands contrats d'equipement. Celui qui, a-t-elle dit, "necessite
    l'implication de l'Etat".

    Depuis une dizaine d'annees, le vote de lois francaises reconnaissant
    le genocide armenien, nie par Ankara, ou reprimant sa negation et
    le refus oppose par l'ex-president Nicolas Sarkozy a l'entree de la
    Turquie dans l'Union europeenne (UE) ont complique les relations entre
    les deux capitales, et affecte l'activite des entreprises tricolores
    sur les marches turcs.

    Mercredi, Mme Bricq a donc evoque avec le ministre de l'Energie Taner
    Yildiz le projet turc de se doter de trois centrales nucleaires
    d'ici cinq ans pour reduire sa dependance en energie vis-a-vis de
    l'etranger. "La France a une filière d'excellence en la matière (...)
    il est bien normal que nous ayons ces discussions", a-t-elle plaide.

    M. Yildiz a accueilli son offre avec bienveillance. "Nous allons avoir
    toute une serie de discussions (avec la France) et nous allons voir
    quels developpements nous allons leur donner", a-t-il indique.

    Encore des nuages -

    La Turquie a attribue en 2010 la construction de son premier reacteur
    nucleaire a la Russie et doit annoncer avant la fin du mois son choix
    pour une deuxième centrale. Et la coentreprise Atmea, detenue par
    le francais Areva et le japonais Mitsubishi Heavy Industries (MHI),
    s'est deja mise sur les rangs pour la troisième.

    Autre chantier relance par la France, celui de l'aeronautique.

    L'Europeen Airbus a arrache le mois dernier au nez et a la barbe de
    son concurrent americain Boeing un contrat pour la fourniture de 75
    moyen-courrier Airbus A320 Neo (+ 25 en option) a la compagnie a bas
    coût turque Pegasus.

    La compagnie nationale Turkish Airlines (THY) discute actuellement
    avec l'avionneur europeen d'une autre commande geante de 150 appareils.

    Juste avant de repartir pour Paris, a bord d'un avion de Turkish
    Airlines, la ministre francaise s'est entretenue avec ses hauts
    responsables pour tenter de faire de pencher la balance en faveur
    d'Airbus.

    Comme il l'avait fait a Paris en novembre, le ministre turc de
    l'Economie Zafer Caglayan a lui aussi repete son ambition de relancer
    le partenariat economique entre les deux pays. "Nos portes vous sont
    toujours ouvertes", a-t-il lance aux patrons francais en rappelant
    que son pays prevoyait 250 milliards de dollars d'investissements
    dans le seul secteur des infrastructures d'ici 2023.

    Il a toutefois rappele a son hôte que tous les nuages qui obscurcissent
    la relation franco-turque n'avaient pas encore ete chasses. A commencer
    par le dossier sensible de l'entree de la Turquie dans l'UE.

    "Avec la Turquie, l'UE aurait eu une croissance de 1,8% en 2011 au
    lieu de 1,5%", s'est permis de relever M. Caglayan. Et son collègue
    de l'Energie a rappele que "des sujets aussi importants que le
    nucleaire ne peuvent pas etre elabores independamment des questions
    internationales".

    Le "signal politique" de la visite de Nicole Bricq n'a apparemment
    pas suffi aux Turcs, qui attendent toujours pour 2013 une visite de
    Francois Hollande.

    mercredi 23 janvier 2013, Stephane ©armenews.com

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