UN TRIBUNAL ANNULE LE PROJET URBAIN A L'ORIGINE DE LA FRONDE ANTI-GOUVERNEMENTALE
ISTANBUL, (AFP) - Un tribunal d'Istanbul a annule le projet
d'amenagement urbain controverse de la place Taksim, a l'origine de
la fronde antigouvernementale qui a agite la Turquie pendant trois
semaines, ont rapporte mercredi les medias turcs. Dans sa decision,
prise le 6 juin mais dont les details ont ete reveles mercredi
par plusieurs journaux turcs sur leur site internet, la 1ère Cour
administrative a justifie son annulation, susceptible d'appel selon
certains observateurs, par le fait que la "population locale" n'avait
pas ete consultee sur ce projet.
Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, principale cible des
manifestants, avait annonce au plus fort de la crise, le 14 juin,
que son gouvernement islamo-conservateur respecterait la decision
finale de la justice dans ce dossier et qu'il suspendait les travaux
d'amenagement controverses de la place jusqu'a un jugement definitif.
La Cour a argumente son jugement par le fait que "le plan directeur
du projet viole les règles de preservation en vigueur et l'identite
de la place et du Parc Gezi" qui la borde, selon le jugement cite
par les quotidiens Zaman et Hurriyet.
Le collectif "Solidarite Taksim" qui represente les manifestants et
est compose notamment des chambres d'urbanistes et d'architectes,
a vivement salue le jugement de la Cour, affirmant que celle-ci a
conclu que le "projet de caractère illegal n'est pas d'interet public".
"Cette decision a prouve la legitime de la lutte menee par notre
peuple", indique un communique du collectif. "La legitimite du combat
le plus massif de l'histoire de notre peuple pour la democratie,
la cite et les droits de l'homme a ete confirme une nouvelle fois
par une decision de justice", souligne le texte.
Le 31 mai, la police turque etait violemment intervenue pour
evacuer quelques centaines de militants ecologistes du parc Gezi qui
s'opposaient a l'arrachage de ses 600 arbres dans le cadre d'un projet
d'amenagement de la place Taksim.
Ce projet, defendu par le chef du gouvernement Erdogan et ancien maire
d'Istanbul, prevoit la reconstruction d'une ancienne caserne ottomane
a la place du parc et la construction de tunnels, aujourd'hui presque
acheves, pour rendre la place pietonne.
La violence de cette intervention avait suscite la colère de nombreux
Turcs et transforme le mouvement de defense du parc Gezi en vaste
contestation politique contre le gouvernement, au pouvoir depuis 2002.
Selon des estimations de la police, quelque 2,5 millions de personnes
sont descendues dans la rue de près de 80 villes pendant trois semaines
pour exiger la demission de M. Erdogan, accuse de derive autoritaire
et de vouloir "islamiser" la societe turque.
Le parc Gezi a ete occupe pendant plus de deux semaines par des
milliers de manifestants, qui en ont ete deloges definitivement par
la force le 15 juin. Ces manifestations sans precedent ont fait quatre
morts et près de 8.000 blesses, selon l'Association des medecins.
jeudi 4 juillet 2013, Ara ©armenews.com
From: A. Papazian
ISTANBUL, (AFP) - Un tribunal d'Istanbul a annule le projet
d'amenagement urbain controverse de la place Taksim, a l'origine de
la fronde antigouvernementale qui a agite la Turquie pendant trois
semaines, ont rapporte mercredi les medias turcs. Dans sa decision,
prise le 6 juin mais dont les details ont ete reveles mercredi
par plusieurs journaux turcs sur leur site internet, la 1ère Cour
administrative a justifie son annulation, susceptible d'appel selon
certains observateurs, par le fait que la "population locale" n'avait
pas ete consultee sur ce projet.
Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, principale cible des
manifestants, avait annonce au plus fort de la crise, le 14 juin,
que son gouvernement islamo-conservateur respecterait la decision
finale de la justice dans ce dossier et qu'il suspendait les travaux
d'amenagement controverses de la place jusqu'a un jugement definitif.
La Cour a argumente son jugement par le fait que "le plan directeur
du projet viole les règles de preservation en vigueur et l'identite
de la place et du Parc Gezi" qui la borde, selon le jugement cite
par les quotidiens Zaman et Hurriyet.
Le collectif "Solidarite Taksim" qui represente les manifestants et
est compose notamment des chambres d'urbanistes et d'architectes,
a vivement salue le jugement de la Cour, affirmant que celle-ci a
conclu que le "projet de caractère illegal n'est pas d'interet public".
"Cette decision a prouve la legitime de la lutte menee par notre
peuple", indique un communique du collectif. "La legitimite du combat
le plus massif de l'histoire de notre peuple pour la democratie,
la cite et les droits de l'homme a ete confirme une nouvelle fois
par une decision de justice", souligne le texte.
Le 31 mai, la police turque etait violemment intervenue pour
evacuer quelques centaines de militants ecologistes du parc Gezi qui
s'opposaient a l'arrachage de ses 600 arbres dans le cadre d'un projet
d'amenagement de la place Taksim.
Ce projet, defendu par le chef du gouvernement Erdogan et ancien maire
d'Istanbul, prevoit la reconstruction d'une ancienne caserne ottomane
a la place du parc et la construction de tunnels, aujourd'hui presque
acheves, pour rendre la place pietonne.
La violence de cette intervention avait suscite la colère de nombreux
Turcs et transforme le mouvement de defense du parc Gezi en vaste
contestation politique contre le gouvernement, au pouvoir depuis 2002.
Selon des estimations de la police, quelque 2,5 millions de personnes
sont descendues dans la rue de près de 80 villes pendant trois semaines
pour exiger la demission de M. Erdogan, accuse de derive autoritaire
et de vouloir "islamiser" la societe turque.
Le parc Gezi a ete occupe pendant plus de deux semaines par des
milliers de manifestants, qui en ont ete deloges definitivement par
la force le 15 juin. Ces manifestations sans precedent ont fait quatre
morts et près de 8.000 blesses, selon l'Association des medecins.
jeudi 4 juillet 2013, Ara ©armenews.com
From: A. Papazian