Les Echos, France
Jeudi 4 Juillet 2013
Mégo Terzian, un spécialiste de l'urgence à la tête de Médecins sans frontières
par MARIANNE BLIMAN
Trois ans que Mégo Terzian, responsable des programmes urgences de
jusqu'à son élection comme président en juin, n'a pas eu « une autre
vie ». Et ça n'est sans doute pas près de s'arrêter Il est « toujours
disponible, ce qui est à la fois hyper important et très rassurant »,
décrit Caroline Seguin, chargée de programmes hospitaliers à MSF.
Denis Gouzerh, trésorier de l'association humanitaire, qui le connaît
depuis ses tout débuts au sein de l'ONG, insiste : « C'est quelqu'un
que vous pouvez réveiller à 4 heures du matin un dimanche. »
Derrière une certaine réserve, on entend l'engagement et la passion
quand Mégo Terzian, Beyrouthin d'origine arménienne, né en 1970, se
raconte. Son histoire avec MSF commence en 1994, alors qu'il est
étudiant en pédiatrie à Erevan.
En Syrie sans autorisation
Ce fils d'une couturière devenue institutrice et d'un commerçant
accepte un job ponctuel de traducteur dans l'enclave en guerre du
Nagorny-Karabakh. Premiers pas d'un parcours qui, au fil des ans,
porte ce polyglotte sur les terrains de conflits les plus divers :
Liberia, Côte d'Ivoire, Congo, Pakistan, Niger, Iran C'est en Sierra
Leone qu'il mène, en 1999, sa première mission comme médecin expatrié.
Mais c'est l'Afghanistan qui est fondateur pour lui. D'octobre 2000 à
mai 2001, Mégo Terzian est à Iskashim, dans un district « limite Moyen
ge » jouxtant le Tadjikistan. A deux médecins et un infirmier pour
120.000 habitants, ils interviennent dans un centre de santé, appuient
des mini-centres en montagne, tentent de créer un mini-hôpital sans
chirurgie « Tout était dur, se souvient-il. Mais là-bas, j'ai appris à
être courageux, débrouillard, solide, tenace, humanitaire. »
L'Afghanistan, « une mission mythique pour de nombreux MSF, comme
l'Angola », décrit Denis Gouzerh, en connaisseur Et une bonne école
pour Mégo Terzian qui, par la suite, trace sa route aux postes
d'urgences de l'association, sur le terrain et à Paris. « Il arrive à
mobiliser même dans les pires situations », assure Denis Gouzerh,
soulignant son intuition et sa capacité à trancher. « Il est toujours
dans l'échange, sait s'entourer et faire confiance à ses équipes »,
décrit Caroline Seguin. D'une voix douce, Mégo Terzian lche : « Voir
des gens prêts à partir dans des endroits très durs, ça me touche. »
Comme pour aller en Syrie, pays dans lequel MSF travaille toujours
sans autorisation officielle et où la chirurgie de guerre n'est même
plus la priorité, explique-t-il. Déplorant : « Tout le reste du
système de soins est foutu. » Quels que soient les lieux et les
situations, « MSF doit continuer à être courageux », dit-il, comme une
évidence.
From: Baghdasarian
Jeudi 4 Juillet 2013
Mégo Terzian, un spécialiste de l'urgence à la tête de Médecins sans frontières
par MARIANNE BLIMAN
Trois ans que Mégo Terzian, responsable des programmes urgences de
jusqu'à son élection comme président en juin, n'a pas eu « une autre
vie ». Et ça n'est sans doute pas près de s'arrêter Il est « toujours
disponible, ce qui est à la fois hyper important et très rassurant »,
décrit Caroline Seguin, chargée de programmes hospitaliers à MSF.
Denis Gouzerh, trésorier de l'association humanitaire, qui le connaît
depuis ses tout débuts au sein de l'ONG, insiste : « C'est quelqu'un
que vous pouvez réveiller à 4 heures du matin un dimanche. »
Derrière une certaine réserve, on entend l'engagement et la passion
quand Mégo Terzian, Beyrouthin d'origine arménienne, né en 1970, se
raconte. Son histoire avec MSF commence en 1994, alors qu'il est
étudiant en pédiatrie à Erevan.
En Syrie sans autorisation
Ce fils d'une couturière devenue institutrice et d'un commerçant
accepte un job ponctuel de traducteur dans l'enclave en guerre du
Nagorny-Karabakh. Premiers pas d'un parcours qui, au fil des ans,
porte ce polyglotte sur les terrains de conflits les plus divers :
Liberia, Côte d'Ivoire, Congo, Pakistan, Niger, Iran C'est en Sierra
Leone qu'il mène, en 1999, sa première mission comme médecin expatrié.
Mais c'est l'Afghanistan qui est fondateur pour lui. D'octobre 2000 à
mai 2001, Mégo Terzian est à Iskashim, dans un district « limite Moyen
ge » jouxtant le Tadjikistan. A deux médecins et un infirmier pour
120.000 habitants, ils interviennent dans un centre de santé, appuient
des mini-centres en montagne, tentent de créer un mini-hôpital sans
chirurgie « Tout était dur, se souvient-il. Mais là-bas, j'ai appris à
être courageux, débrouillard, solide, tenace, humanitaire. »
L'Afghanistan, « une mission mythique pour de nombreux MSF, comme
l'Angola », décrit Denis Gouzerh, en connaisseur Et une bonne école
pour Mégo Terzian qui, par la suite, trace sa route aux postes
d'urgences de l'association, sur le terrain et à Paris. « Il arrive à
mobiliser même dans les pires situations », assure Denis Gouzerh,
soulignant son intuition et sa capacité à trancher. « Il est toujours
dans l'échange, sait s'entourer et faire confiance à ses équipes »,
décrit Caroline Seguin. D'une voix douce, Mégo Terzian lche : « Voir
des gens prêts à partir dans des endroits très durs, ça me touche. »
Comme pour aller en Syrie, pays dans lequel MSF travaille toujours
sans autorisation officielle et où la chirurgie de guerre n'est même
plus la priorité, explique-t-il. Déplorant : « Tout le reste du
système de soins est foutu. » Quels que soient les lieux et les
situations, « MSF doit continuer à être courageux », dit-il, comme une
évidence.
From: Baghdasarian