La Montagne, France
Mercredi 3 Juillet 2013
Moulins Edition
Des Arméniens font un pari sur Béguin
MOULINS OUVERTURE; LURCY-LEVIS
Les investisseurs arméniens qui ont transformé le chteau de Béguin en
hôtel- restaurant de luxe, à Lurcy-Lévis, ont sorti le grand jeu.
Malgré son charme et ses attraits, Lurcy-Lévis n'est pas un bord de
mer. Dans ce paisible village rural, on est loin de la Riviera
française. Ainsi que des stations de sports d'hiver huppées des Alpes
où les riches du monde entier aiment se divertir.
C'est évidemment loin d'être un reproche ou une perfidie. Mais une
question incontournable, nécessaire, impérieuse, se pose d'emblée :
pourquoi diable des investisseurs arméniens ont-ils déboursé une
petite fortune pour acheter, retaper et transformer en
hôtel-restaurant de grand standing, un chteau situé à mille lieux des
villégiatures habituelles des voyageurs argentés ?
La question fait sourire Karen Ayvazyan. Parce que pour le directeur
arménien de l'établissement lurcyquois, la réponse semble confiner à
la Lapalissade :
« Avec cette propriété, nous proposons à notre clientèle le calme et
la séduction de la campagne française que nous associons au confort et
aux services d'un hôtel-restaurant de très grande qualité. Je suis
persuadé que cette formule peut fonctionner à Lurcy-Lévis, en plein
centre de la France ».
Les quinze chambres de son hôtel élégamment dressé dans un écrin de
nature bourbonnaise, Karen Ayvazyan souhaite notamment les
commercialiser auprès d'une clientèle d'Arméniens et de Russes
fortunés
Là, quelques explications s'imposent donc pour bien comprendre le
raisonnement des investisseurs Le chteau de Béguin est la propriété
du groupe Chteaux de France, une société dirigée par un Arménien :
Hrant Grigoryan. Mais Chteaux de France n'est qu'une filiale de la
compagnie arménienne Prometey Club gérée par le frère de Hrant
Grigoryan.
Prometey Club possède deux hôtels haut de gamme en Russie (1), ainsi
que plusieurs restaurants cossus en Arménie. Et les clients russes et
arméniens de ce petit empire constitueraient un formidable réservoir
de touristes prêts à visiter la France, affirme Gemma Driver, la
chargée de marketing anglaise du chteau de Béguin :
« On espère les convaincre de venir séjourner à Lurcy-Lévis,
explique-t-elle. Ce serait déjà une excellente base pour remplir notre
établissement. En tout cas, il a tout pour leur plaire ».
Le luxueux hôtel-restaurant lurcyquois souhaite aussi séduire une
autre clientèle occidentale aisée, plus spécialement américaine et
anglo-saxonne. Mais pour capter ces riches touristes étrangers,
Chteaux de France ne mise pas sur le seul magnétisme du chteau de
Béguin.
La société de Hrant Grigoryan a mis la main sur une belle btisse en
Normandie et projette ainsi d'acquérir plusieurs somptueuses demeures
dans l'Hexagone, assure Gemma Driver : « Notre stratégie, à terme,
c'est de proposer un circuit touristique en France à notre clientèle
étrangère, avec un hébergement haut de gamme dans les résidences que
Chteaux de France possédera dans différentes régions ».
C'est déjà fait en Auvergne avec le chteau de Béguin. Mais bien
qu'affichant des ambitions à l'international, l'hôtel-restaurant
lurcyquois cible aussi une clientèle française : patrons stressés
affectionnant les week-ends détente, people du show biz'recherchant un
havre de paix, couples avec ou sans enfants souhaitant se mettre au
vert, retraités désirant profiter d'une cure de repos, amoureux
friands d'escapades romantiques, pilotes des circuits de Magny-Cours
ou Lurcy-Lévis cherchant un pied-à-terre
Des gens aisés, voire fortunés. Mais pas seulement. Le chteau de
Béguin, grce à une politique de prix très attractive (2), compte bien
capter les classes moyennes qui s'offrent ponctuellement un repas, une
nuit, un week-end ou un séjour dans un établissement de standing.
Il espère enfin accueillir de nombreux mariages, fêtes de famille,
conférences ou séminaires : « Lurcy-Lévis est au coeur de la France,
c'est un énorme atout pour rassembler des gens venant de partout ».
Les investisseurs arméniens, ça saute littéralement aux yeux en
visitant Béguin, ont dépensé une somme colossale pour mettre toutes
les chances de leur côté : la résidence hôtelière est grandiose.
Alors, combien d'argent ? « Beaucoup, beaucoup d'argent », confirme
son directeur, sans étayer par un chiffre. Mais si l'argent attire
l'argent, dit-on, le chteau de Béguin devra d'abord se faire
connaître, puis fidéliser sa clientèle.
Manifestement, tout reste à faire. La semaine dernière, l'hôtel, bien
qu'ouvert, n'avait pas encore enregistré de réservations.
(1) Un premier hôtel à Sotchi, un second près de Moscou.
(2) Le premier prix pour une chambre supérieure pour deux personnes
avec petit-déjeuner, déjeuner et dîner compris est de 280 ?.
Antoine Delacou
Mercredi 3 Juillet 2013
Moulins Edition
Des Arméniens font un pari sur Béguin
MOULINS OUVERTURE; LURCY-LEVIS
Les investisseurs arméniens qui ont transformé le chteau de Béguin en
hôtel- restaurant de luxe, à Lurcy-Lévis, ont sorti le grand jeu.
Malgré son charme et ses attraits, Lurcy-Lévis n'est pas un bord de
mer. Dans ce paisible village rural, on est loin de la Riviera
française. Ainsi que des stations de sports d'hiver huppées des Alpes
où les riches du monde entier aiment se divertir.
C'est évidemment loin d'être un reproche ou une perfidie. Mais une
question incontournable, nécessaire, impérieuse, se pose d'emblée :
pourquoi diable des investisseurs arméniens ont-ils déboursé une
petite fortune pour acheter, retaper et transformer en
hôtel-restaurant de grand standing, un chteau situé à mille lieux des
villégiatures habituelles des voyageurs argentés ?
La question fait sourire Karen Ayvazyan. Parce que pour le directeur
arménien de l'établissement lurcyquois, la réponse semble confiner à
la Lapalissade :
« Avec cette propriété, nous proposons à notre clientèle le calme et
la séduction de la campagne française que nous associons au confort et
aux services d'un hôtel-restaurant de très grande qualité. Je suis
persuadé que cette formule peut fonctionner à Lurcy-Lévis, en plein
centre de la France ».
Les quinze chambres de son hôtel élégamment dressé dans un écrin de
nature bourbonnaise, Karen Ayvazyan souhaite notamment les
commercialiser auprès d'une clientèle d'Arméniens et de Russes
fortunés
Là, quelques explications s'imposent donc pour bien comprendre le
raisonnement des investisseurs Le chteau de Béguin est la propriété
du groupe Chteaux de France, une société dirigée par un Arménien :
Hrant Grigoryan. Mais Chteaux de France n'est qu'une filiale de la
compagnie arménienne Prometey Club gérée par le frère de Hrant
Grigoryan.
Prometey Club possède deux hôtels haut de gamme en Russie (1), ainsi
que plusieurs restaurants cossus en Arménie. Et les clients russes et
arméniens de ce petit empire constitueraient un formidable réservoir
de touristes prêts à visiter la France, affirme Gemma Driver, la
chargée de marketing anglaise du chteau de Béguin :
« On espère les convaincre de venir séjourner à Lurcy-Lévis,
explique-t-elle. Ce serait déjà une excellente base pour remplir notre
établissement. En tout cas, il a tout pour leur plaire ».
Le luxueux hôtel-restaurant lurcyquois souhaite aussi séduire une
autre clientèle occidentale aisée, plus spécialement américaine et
anglo-saxonne. Mais pour capter ces riches touristes étrangers,
Chteaux de France ne mise pas sur le seul magnétisme du chteau de
Béguin.
La société de Hrant Grigoryan a mis la main sur une belle btisse en
Normandie et projette ainsi d'acquérir plusieurs somptueuses demeures
dans l'Hexagone, assure Gemma Driver : « Notre stratégie, à terme,
c'est de proposer un circuit touristique en France à notre clientèle
étrangère, avec un hébergement haut de gamme dans les résidences que
Chteaux de France possédera dans différentes régions ».
C'est déjà fait en Auvergne avec le chteau de Béguin. Mais bien
qu'affichant des ambitions à l'international, l'hôtel-restaurant
lurcyquois cible aussi une clientèle française : patrons stressés
affectionnant les week-ends détente, people du show biz'recherchant un
havre de paix, couples avec ou sans enfants souhaitant se mettre au
vert, retraités désirant profiter d'une cure de repos, amoureux
friands d'escapades romantiques, pilotes des circuits de Magny-Cours
ou Lurcy-Lévis cherchant un pied-à-terre
Des gens aisés, voire fortunés. Mais pas seulement. Le chteau de
Béguin, grce à une politique de prix très attractive (2), compte bien
capter les classes moyennes qui s'offrent ponctuellement un repas, une
nuit, un week-end ou un séjour dans un établissement de standing.
Il espère enfin accueillir de nombreux mariages, fêtes de famille,
conférences ou séminaires : « Lurcy-Lévis est au coeur de la France,
c'est un énorme atout pour rassembler des gens venant de partout ».
Les investisseurs arméniens, ça saute littéralement aux yeux en
visitant Béguin, ont dépensé une somme colossale pour mettre toutes
les chances de leur côté : la résidence hôtelière est grandiose.
Alors, combien d'argent ? « Beaucoup, beaucoup d'argent », confirme
son directeur, sans étayer par un chiffre. Mais si l'argent attire
l'argent, dit-on, le chteau de Béguin devra d'abord se faire
connaître, puis fidéliser sa clientèle.
Manifestement, tout reste à faire. La semaine dernière, l'hôtel, bien
qu'ouvert, n'avait pas encore enregistré de réservations.
(1) Un premier hôtel à Sotchi, un second près de Moscou.
(2) Le premier prix pour une chambre supérieure pour deux personnes
avec petit-déjeuner, déjeuner et dîner compris est de 280 ?.
Antoine Delacou