TURQUIE : POURQUOI LA JEUNESSE BOUSCULE LE SULTAN ERDOGAN
Le premier ministre Recep Tayyip Erdogan a beau a nouveau ce lundi
nier toute dérive autoritaire, les affrontements ont repris pour
la quatrième journée consécutive en Turquie entre policiers et
manifestants hostiles a Erdogan, dont le parti islamo-conservateur
grignote par petites touches les valeurs de la laïcité sur fond de
réislamisation rampante de la société et d'autoritarisme croissant.
Analyse.
Les manifestations ayant touché plus d'une vingtaine de villes du
pays, dont la capitale, Ankara, Istanbul, Izmir, pour ne citer que
les principales, sont révélatrices du profond malaise qui règne
en Turquie après plus de dix ans de gouvernement ininterrompu de
l'AKP (Parti de la justice et du développement, issu de la mouvance
islamiste). Le parti islamo-conservateur, qui se targue d'avoir fait
passer la Turquie d'une situation au bord de la banqueroute en 2002
au statut de quinzième puissance économique au monde -la Turquie
est membre du G20-, ambitionne de la faire accéder au club des dix
pays les plus riches du monde en 2020, année du centenaire de la
création de la Turquie moderne par Mustafa Kemal, dit Ataturk. Et
pour ce faire, son premier ministre, Tayyip Erdogan, surnommé le
Sultan, semble être prêt a tout pour y parvenir.
L'armée et la justice déja mises au pas
Certes, l'AKP a remporté a la régulière les élections depuis
2002, et ce, même si au scrutin législatif de juilletâ~@¯2011,
il a enregistré pour la première fois un léger recul. Mais
il n'en demeure pas moins qu'en dépit des assurances de ne pas
toucher au caractère laïc de l'Ã~Itat et aux libertés, le parti
islamo-conservateur grignote par petites touches les valeurs de
la laïcité sur fond de réislamisation rampante de la société
et d'autoritarisme croissant. Ainsi, après avoir mis au pas
l'armée, puis la justice, l'AKP s'est attaqué aux intellectuels et
journalistes, accusés, pour certains, d'être liés au PKK (Parti du
travail du Kurdistan, kurde), d'autres accusés sans preuves dans le
cadre de l'affaire Ergenekon (une tentative de coup d'Ã~Itat fomenté
par des militaires a la retraite) ou pour avoir évoqué le génocide
arménien.
Identité musulmane
Sur les 70 journalistes emprisonnés, plusieurs ont déja été
condamnés a la prison, le reste le sera sans doute incessamment sous
peu. Pire encore, alors que la censure revient en force au point où
aucun grand média n'a consacré d'images aux récentes manifestations
d'Istanbul, instaurant une sorte d'omerta sur une actualité qui
dérange, voila qu'Erdogan s'est mis en tête de moraliser la jeunesse
turque, estimant que Â" â~@¯former une jeunesse religieuseâ~@¯ Â"
vaut mieux qu'une jeunesse qui s'adonne a l'alcool ou a la drogue
! Des faits -auxquels il faut ajouter le refus d'une majorité de
Turcs de voir leur pays s'impliquer dans le conflit syrien- qui
inquiètent ces 50% de Turcs, dont une majorité de jeunes, qui ne
se reconnaissent pas dans l'identité musulmane que veut instaurer
l'AKP. Aussi ces jeunes voulaient-ils faire entendre une autre voix
que celle que leur préconise le gouvernement islamo-conservateur.
http://www.humanite.fr/monde/turquie-pourquoi-la-jeunesse-bouscule-le-sultan-er-542839
mardi 4 juin 2013, Stéphane ©armenews.com
Le premier ministre Recep Tayyip Erdogan a beau a nouveau ce lundi
nier toute dérive autoritaire, les affrontements ont repris pour
la quatrième journée consécutive en Turquie entre policiers et
manifestants hostiles a Erdogan, dont le parti islamo-conservateur
grignote par petites touches les valeurs de la laïcité sur fond de
réislamisation rampante de la société et d'autoritarisme croissant.
Analyse.
Les manifestations ayant touché plus d'une vingtaine de villes du
pays, dont la capitale, Ankara, Istanbul, Izmir, pour ne citer que
les principales, sont révélatrices du profond malaise qui règne
en Turquie après plus de dix ans de gouvernement ininterrompu de
l'AKP (Parti de la justice et du développement, issu de la mouvance
islamiste). Le parti islamo-conservateur, qui se targue d'avoir fait
passer la Turquie d'une situation au bord de la banqueroute en 2002
au statut de quinzième puissance économique au monde -la Turquie
est membre du G20-, ambitionne de la faire accéder au club des dix
pays les plus riches du monde en 2020, année du centenaire de la
création de la Turquie moderne par Mustafa Kemal, dit Ataturk. Et
pour ce faire, son premier ministre, Tayyip Erdogan, surnommé le
Sultan, semble être prêt a tout pour y parvenir.
L'armée et la justice déja mises au pas
Certes, l'AKP a remporté a la régulière les élections depuis
2002, et ce, même si au scrutin législatif de juilletâ~@¯2011,
il a enregistré pour la première fois un léger recul. Mais
il n'en demeure pas moins qu'en dépit des assurances de ne pas
toucher au caractère laïc de l'Ã~Itat et aux libertés, le parti
islamo-conservateur grignote par petites touches les valeurs de
la laïcité sur fond de réislamisation rampante de la société
et d'autoritarisme croissant. Ainsi, après avoir mis au pas
l'armée, puis la justice, l'AKP s'est attaqué aux intellectuels et
journalistes, accusés, pour certains, d'être liés au PKK (Parti du
travail du Kurdistan, kurde), d'autres accusés sans preuves dans le
cadre de l'affaire Ergenekon (une tentative de coup d'Ã~Itat fomenté
par des militaires a la retraite) ou pour avoir évoqué le génocide
arménien.
Identité musulmane
Sur les 70 journalistes emprisonnés, plusieurs ont déja été
condamnés a la prison, le reste le sera sans doute incessamment sous
peu. Pire encore, alors que la censure revient en force au point où
aucun grand média n'a consacré d'images aux récentes manifestations
d'Istanbul, instaurant une sorte d'omerta sur une actualité qui
dérange, voila qu'Erdogan s'est mis en tête de moraliser la jeunesse
turque, estimant que Â" â~@¯former une jeunesse religieuseâ~@¯ Â"
vaut mieux qu'une jeunesse qui s'adonne a l'alcool ou a la drogue
! Des faits -auxquels il faut ajouter le refus d'une majorité de
Turcs de voir leur pays s'impliquer dans le conflit syrien- qui
inquiètent ces 50% de Turcs, dont une majorité de jeunes, qui ne
se reconnaissent pas dans l'identité musulmane que veut instaurer
l'AKP. Aussi ces jeunes voulaient-ils faire entendre une autre voix
que celle que leur préconise le gouvernement islamo-conservateur.
http://www.humanite.fr/monde/turquie-pourquoi-la-jeunesse-bouscule-le-sultan-er-542839
mardi 4 juin 2013, Stéphane ©armenews.com