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Turquie. 76 Journalistes En Prison : Il Faut Soutenir La Liberte D'E

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    TURQUIE. 76 JOURNALISTES EN PRISON : IL FAUT SOUTENIR LA LIBERTE D'EXPRESSION

    http://www.armenews.com/article.php3?id_article=90298

    Les affrontements qui se deroulent en ce moment en Turquie s'enracinent
    contre le gouvernement de l'AKP, le parti au pouvoir accuse de museler
    l'opinion publique et les libertes individuelles.

    Pour le collectif Vigilance Armenienne contre le Negationnisme,
    il faut faire bouger la Turquie et soutenir les prisonniers politiques.

    Tribune collective d'intellectuels turcs et armeniens soutenue
    egalement par de nombreuses associations.

    Les evènements en cours en Turquie traduisent l'exasperation d'une
    jeunesse qui ne supporte plus les derives et l'autoritarisme du
    gouvernement AKP de Recep Tayyip Erdogan. L'usage disproportionne de la
    force par la police turque est symptomatique de la violence exercee a
    tous les niveaux de l'appareil d'Etat. Depuis 2009, le pouvoir mène
    en effet une veritable repression a l'encontre de ses opposants,
    emprisonnant des milliers d'etudiants, enseignants, universitaires,
    avocats, journalistes et elus.

    Sevan Nichanian, emprisonne pour insulte a l'islam

    Le collectif Vigilance Armenienne contre le Negationnisme (VAN)
    ainsi que les personnalites et associations signataires s'elèvent
    contre la decision de la 14e chambre du Tribunal de police d'Istanbul
    qui a condamne le 22 mai 2013, l'intellectuel armenien de Turquie,
    Sevan Nichanian, a 13 mois et demi de prison pour avoir, dans l'un
    de ses articles, "ouvertement insulte les valeurs religieuses d'une
    certaine partie de la societe".

    Ce libre-penseur, bien connu pour ses prises de position estimees
    iconoclastes, ne peut beneficier de sursis pour cause d'une
    condamnation anterieure : ayant interjete appel, il devrait neanmoins
    rester en liberte jusqu'a son nouveau procès pour "blasphème".

    Condamner Sevan Nichanian, c'est une atteinte a la liberte
    d'expression, mais c'est aussi le designer officiellement a la vindicte
    des islamo-nationalistes et intimer le silence aux Armeniens de
    Turquie, deja en proie a des discriminations, des menaces recurrentes
    et des assassinats cibles, suivis de procès biaises.

    Le cas Ragip et Deniz Zarakolu

    Ainsi, les veritables commanditaires de l'assassinat, le 19 janvier
    2007 a Istanbul, du journaliste armenien de Turquie, Hrant Dink,
    n'ont pas ete inquietes jusqu'a present ; l'execution par un appele
    ultra-nationaliste le 24 avril 2011, date commemorative du genocide
    armenien, du jeune Sevag Balikci, qui accomplissait son service
    militaire, a ete jugee "accidentelle". Le meurtre raciste de Maritsa
    Kucuk, une Armenienne âgee, egorgee a Istanbul le 28 decembre 2012,
    a ete fort opportunement impute a un Armenien qui ne jouit pas de
    toutes ses facultes mentales.

    À l'occasion du verdict qui frappe Nichanian, le "Don Quichotte
    armenien", il est bon aussi de se souvenir du sort que l'Etat turc
    reserve a ses opposants turcs et kurdes.

    Le procès de Ragip et Deniz Zarakolu se tient du 27 mai au 7 juin
    2013 a Silivri, a 60 km d'Istanbul.

    Si l'emblematique editeur et defenseur des droits de l'homme, Ragip
    Zarakolu, incarcere pour "terrorisme" le 28 octobre 2011, comparaît en
    prevenu libre après avoir effectue 5 mois et demi de preventive, il
    n'en est pas de meme de son fils Deniz Zarakolu, toujours emprisonne
    depuis le 4 octobre 2011 pour avoir donne une conference sur "La
    Politique" d'Aristote, dans le cadre de l'Academie du BPD, parti
    legal pro-kurde ayant 36 deputes au parlement turc. Doctorant en
    sciences sociales, Deniz Zarakolu travaille pour la maison d'edition
    familiale "Belge" (prononcer "Belgue" qui veut dire "documents"). Son
    incarceration - tout comme celle de son père Ragip - vise a museler
    "Belge", renommee pour ses publications sur le genocide armenien et
    les droits des minorites de Turquie.

    D'autres collaborateurs de "Belge", tels Aziz Tunc, le poète kurde
    Mulazim Ozcan, la traductrice Ayse Berktay, attendent dans leur cellule
    l'issue de procès-fleuves regroupant des centaines de prevenus et
    risquent de lourdes peines de prison a l'instar de l'universitaire
    Busra Ersanli, en liberation conditionnelle. Enfin, n'oublions pas
    la sociologue feministe Pinar Selek, en exil a Strasbourg du fait
    de son invraisemblable condamnation a perpetuite au terme de moult
    procès kafkaïens.

    76 journalistes incarceres en Turquie

    On s'interroge sur l'indifference generale de l'Europe. Avec 76
    journalistes incarceres, la Turquie, candidate a l'adhesion a l'Union
    europeenne, a pourtant ete designee en 2012 "plus grande prison du
    monde pour les journalistes devant l'Iran, l'Erythree et la Chine"
    par le Comite pour la protection des journalistes (CPJ). Les lois
    anti-terroristes en vigueur renforcent la tendance du pouvoir turc a
    "assimiler journalisme critique et terrorisme".

    Une petition* intitulee "Sevan Nichanian n'est pas seul" a ete lancee
    par des intellectuels de Turquie, publiee en solidarite avec lui
    mais egalement avec les journalistes Ibrahim Guvenc et Necati Abay
    qui viennent de se voir infliger respectivement 10 et 11 ans et de
    3 mois de prison pour "terrorisme".

    Le Collectif VAN ainsi que les personnalites et associations
    signataires s'associent a cette demarche : tous les militants
    des droits de l'homme doivent voir la fin des procedures indues
    engagees a leur encontre, qu'ils soient en liberation conditionnelle
    a l'instar de Ragip Zarakolu et Busra Ersanli, en exil comme Pinar
    Selek, en prison tels Deniz Zarakolu, Aziz Tunc, Mulazim Ozcan et
    Ayse Berktay, en attente d'un second jugement comme Sevan Nichanian,
    ou sous le coup de poursuites au titre du liberticide article 301,
    "pour insulte a l'identite turque", comme Rober Koptas, redacteur en
    chef du journal armenien de Turquie Agos, l'ecrivain Umit Kivanc et
    le journaliste Temel Demirer.

    Il est temps que la France, qui semble avoir abdique sur le terrain
    de la defense des droits de l'homme en Turquie, trouve le courage
    d'affronter ceux qui pietinent l'idee meme de democratie. Elle se
    doit d'apporter son soutien a ces femmes et ces hommes d'exception :
    ils representent le seul avenir possible pour un pays qui n'arrive
    toujours pas a se defaire de ses tentations totalitaires.

    Signataires :

    Seta Papazian, Presidente du Collectif VAN [Vigilance Armenienne
    contre le Negationnisme], Benjamin Abtan, President du Mouvement
    Antiraciste Europeen EGAM (European Grassroots Antiracist Movement),
    Catherine Coquio [Professeur de litterature a Paris 7], Aircrige-Paris
    [Association internationale de recherche sur les crimes contre
    l'humanite et les genocides], Serge Klarsfeld, Memorial 98,
    Meïr Waintrater, Yves Ternon [Historien], Seve Izouli-Aydin
    [Avocate], Frederic Encel [Politologue], Etienne Copeaux [Historien
    de la Turquie], Claire Mauss-Copeaux [Historienne], Erol Ozkoray
    [Ecrivain-journaliste - Istanbul/Turquie], Dogan Ozguden [Journaliste -
    Bruxelles/Belgique], Inci Tugsavul [Journaliste - Bruxelles/Belgique],
    Jacques Berès [President de France Syrie Democratie], Bernard Schalscha
    [Secretaire general de France Syrie Democratie], MPCT [Mouvement
    Pour la Paix et Contre le Terrorisme], Andre Metayer [President
    d'Amities kurdes de Bretagne], LICRA [Ligue internationale contre
    le racisme et l'antisemitisme], Alain David [Bureau executif de la
    LICRA, philosophe], Roger W. Smith [Professor of government emeritus,
    College of William and Mary, Virginia, USA], Jacky Mamou [President
    du CUD - Collectif Urgence Darfour], Alain Gauthier [President du
    CPCR - Collectif des Parties Civiles pour le Rwanda], Appui Rwanda,
    Serge Avedikian [Acteur et realisateur], Anne Laine [Cineaste],
    Taner Akcam [Historien, Center for Holocaust and Genocide Studies,
    Clark University, USA], Marcel Kabanda [President d'Ibuka-France],
    Cindy Leoni [Presidente de SOS Racisme], Jonathan Hayoun [President de
    l'UEJF - Union des Etudiants Juifs de France], Aline Le Bail-Kremer
    [Directrice de la Communication de l'EGAM - European Grassroots
    Antiracist Movement].

    vendredi 7 juin 2013, Stephane ©armenews.com




    From: A. Papazian
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