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Turquie : Les Manifestants Pas Decides a Ceder Aux Menaces D'erdogan

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    TURQUIE : LES MANIFESTANTS PAS DECIDES A CEDER AUX MENACES D'ERDOGAN

    Les manifestants turcs restaient determines lundi au 11e jour de leur
    mobilisation contre le gouvernement, malgre les menaces du Premier
    ministre Recep Tayyip Erdogan qui, de plus en plus agace, a promis
    de leur faire payer " un prix eleve ".

    Au lendemain d'un week-end qui a encore vu des dizaines de milliers
    de personnes defiler dans plusieurs grandes villes du pays aux cris
    de " Tayyip, demission ! ", l'emblematique place Taksim d'Istanbul a
    retrouve une relative tranquillite lundi matin, occupee par quelques
    groupes d'irreductibles seulement.

    Mais les manifestants se sont donne rendez-vous pour la fin de
    la journee, bien decides a ne pas ceder aux diatribes du chef du
    gouvernement, qui a enflamme ses troupes dimanche dans une serie de
    discours au vitriol contre les " pillards " et les " extremistes "
    defiant son autorite dans la rue.

    " Nous allons a l'ecole mais nous reviendrons plus tard dans la journee
    ", a confie a l'AFP Ecem Yakin, une lyceenne de 17 ans.

    " Je suis urbaniste, pas homme politique, mais je pense qu'aussi
    longtemps qu'Erdogan persistera dans sa rhetorique violente, le
    mouvement va continuer ", a juge de son côte Akif Burak Atlar, le
    secretaire du collectif Taksim Solidarite, dont l'opposition a la
    destruction du parc Gezi, près de Taksim, a donne le coup d'envoi de
    la fronde le 31 mai.

    " Ce sont ce type de discours et la brutalite de la police qui ont
    mene la contestation aussi loin. Il doit faire marche arrière (...) il
    doit reconnaître les exigences de la population ", a ajoute M. Atlar,
    qui s'est refuse a tout pronostic sur la suite des evenements. "
    Honnetement, je ne sais pas où tout ca va, personne ne contrôle plus
    rien ".

    Dimanche, le chef du gouvernement, qui preside lundi en fin de journee
    son conseil des ministres hebdomadaire, a nettement durci le ton face
    a la contestation. Tout au long de la journee, il a sature le terrain
    mediatique en haranguant a six reprises des milliers de partisans
    sur un ton de plus en plus ferme.

    " Ceux qui ne respectent pas le parti au pouvoir dans ce pays en
    paieront le prix ", a lance le leader turc a Ankara devant une foule
    chauffee a blanc.

    " Si vous avez un problème, vous pouvez rencontrer mon maire, ou
    mon gouverneur (...) je peux meme vous rencontrer moi-meme si vous
    choisissez des representants ", a-t-il poursuivi. " Mais si vous
    continuez comme ca, j'utiliserai le langage que vous comprenez parce
    que ma patience a des limites ".

    Strategie de la tension

    Sûr du soutien d'une majorite de Turcs, le Premier ministre a demande a
    plusieurs reprises a ses fidèles de " donner une lecon " de democratie
    aux manifestants lors des prochaines elections municipales de 2014.

    En 2011, son Parti de la justice et du developpement (AKP), issu de
    la mouvance islamiste, avait recueilli a lui seul 50% des suffrages.

    Au moment où M. Erdogan achevait le dernier de ses discours, la
    police a violemment disperse dimanche soir, pour la deuxième journee
    consecutive, des milliers de manifestants reunis place Kizilay a
    Ankara, le coeur de la contestation dans la capitale. Plusieurs
    personnes ont ete blessees et d'autres interpellees.

    le dernier bilan publie a la veille du week-end par le syndicat des
    medecins turcs faisait etat de trois morts, deux manifestants et un
    policier, et de près de 5.000 blesses, dont plusieurs dizaines dans
    un etat grave, depuis le debut du mouvement.

    La strategie de la tension adoptee par le chef du gouvernement fait
    craindre des derapages entre les manifestants et ses partisans. Des
    accrochages entre les deux camps, jusque-la limites, ont ete signales
    la semaine dernière, notamment a Rize (nord-est), le village d'origine
    de la famille d'Erdogan sur les bords de la mer Noire et a Adana (sud).

    Très sensible aux evenements et au ton employe par le chef du
    gouvernement, la bourse d'Istanbul a ouvert lundi matin en baisse
    (-1,82%). La semaine dernière, la place stambouliote a chute fortement
    a deux reprises.

    " Ce refus apparent de faire baisser la tension n'est pas bon pour les
    marches, il pourrait meme susciter encore plus de speculation contre
    les marches turcs ", a averti Deniz Cicek, analyste a la Finansbank.

    La chef de la diplomatie europeenne Catherine Ashton a appele dimanche
    a " une solution rapide " en Turquie et demande aux opposants comme
    aux partisans du chef du gouvernement de faire preuve de " retenue ".

    L'AKP a d'ores et deja prevu d'organiser deux reunions publiques
    de masse samedi prochain a Ankara et le lendemain a Istanbul,
    officiellement pour lancer sa campagne pour les elections municipales
    de l'an prochain.

    mardi 11 juin 2013, Stephane ©armenews.com

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