IL Y A 25 ANS, LES POGROMS ANTI-ARMENIENS DE SUMGAIT [AZERBAIDJAN] - I
http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=71724
Publie le : 27-02-2013
Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Il y a 25 ans, un terrible
pogrom a ete perpetre a Sumgaït, en Azerbaïdjan, contre les Armeniens
vivant dans cette cite ouvrière. Le documentaire " Genocide ordinaire.
Sumgaït, Fevrier 1988 " a ete mis en ligne en mars 2012. La traduction
du script de ce film est en ligne sur le site " karabakhrecords ". Le
Collectif VAN, après relecture et correction, vous propose cette
traduction, scindee en plusieurs parties. Des temoignages accablants
qui revèlent - pour ceux qui voudraient en douter encore - la volonte
genocidaire des dirigeants azerbaïdjanais a l'encontre de la minorite
armenienne. Les pogroms de Sumgaït, premedites et prepares au sommet
de l'Etat azeri (alors sovietique), se sont deroules les 27 et 28
fevrier 1988. Aujourd'hui, rien n'a change en Azerbaïdjan : la haine
et le racisme anti-armenien sont le ciment de l'identite nationale
" defendue " par le President actuel Ilham Aliyev.
KarabakhRecords
Genocide ordinaire. Sumgaït, Fevrier 1988. Le script du film
documentaire
1er mars 2012 6:49
Genocide Ordinaire. Sumgaït, Fevrier 1988
http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=BQFoc0WTcBg
Ce film est une accusation. L'accusation d'un crime contre l'humanite
realise en Azerbaïdjan sovietique du 27 au 29 fevrier 1988.
L'accusation d'un genocide qui s'est realise durant 3 jours sans
entraves et impunement a Sumgaït a une demi-heure de route de la
capitale Bakou.
Il ne faut pas considerer la tragedie de Sumgaït comme le resultat
de la decision prise le 20 fevrier 1988, par les pouvoirs locaux du
Nagorny Karabakh [enclave armenienne] d'adresser une demande a Moscou
a propos du transfert de la region, du territoire de la Republique
Sovietique d'Azerbaïdjan vers celui de la Republique d'Armenie.
Sumgaït est une preuve tangible ainsi que la continuation de la
politique de discrimination, d'assassinats impunis, de deportations,
de nettoyages ethniques et de l'expulsion de la population armenienne.
Vers la fin des annees 80, les forces nationalistes d'Azerbaïdjan
ont renforce la politique de nettoyages ethniques, prenant modèle
sur le Nakhitchevan deja nettoye de ses Armeniens. Si au debut du
20ème siècle, les Armeniens constituaient 45 % de la population du
Nakhitchevan, ce chiffre ne faisait plus qu'un pourcent vers la fin
des annees 70.
De juillet a decembre 1987, Assadov, le premier secretaire du Comite
regional du parti politique communiste de Chamkhor, a mene une
politique d'expulsion de la population armenienne indigène du village
de Chardakhlou, la patrie de deux marechaux, de trois Heros de l'Union
Sovietique, de cinq generaux. Ce meme Assadov prononcera a haute voix
le 14 fevrier 1988 que " cent mille Azerbaidjanais sont prets a toute
heure a penetrer au Karabakh et a y organiser des massacres ".
Le 17 octobre 1987, l'observatrice de la Radio Liberte, Elisabeth
Fuller, annonce que le village de Chardakhlu a ete encercle et bloque
par des troupes.
La decision prise le 20 fevrier a ete la reponse de l'Artsakh [nom du
Karabagh en armenien] au genocide blanc realise depuis des dizaines
d'annees en Azerbaïdjan. L'Azerbaïdjan a reagi tout de suite par des
actes de violence a la decision constitutionnelle des habitants du
Karabakh. Le 22 fevrier, une foule constituee de milliers d'habitants
de la ville d'Agdam en Azerbaïdjan s'est dirigee vers Askeran, le
village le plus proche peuple par des Armeniens, en cassant tout
sur le chemin et en provocant des accrochages. En cachant exprès
la provocation organisee par l'Azerbaïdjan, et plus precisement
l'assassinat de leurs propres compatriotes, le vice procureur general
de l'ex-URSS, Alexandre Katusev, a annonce a la television centrale
qu'il y avait eu deux victimes et a souligne le fait qu'elles etaient
de nationalite armenienne.
Le 26 fevrier, les journaux avaient publie la harangue du Secretaire
General du Comite Central du Parti communiste de l'Union Sovietique,
Mikhaïl Gorbatchev, aux peuples d'Armenie et d'Azerbaïdjan. L'Armenie
a repondu par la cessation des manifestations de milliers de
personnes. La reponse de l'Azerbaïdjan a ete Sumgaït.
Ces images sont uniques. Mises en place sans entraves et de sang-froid,
les bandes de pogromistes feroces qui parlaient en azerbaidjanais
par walkie-talkie et qui se donnaient des directives, ne pouvaient
avoir qu'une seule structure : celle du Comite de la securite d'Etat-
creation de Heydar Aliyev, general du KGB.
Titres: "Seulement les ecoliers, les ecoliers. Quand on y arrivera,
tout de suite a droite. "-Septième.-Parle !
-90/02- Où vont-ils ? (en azerbaidjanais) - A la gare routière.
Dans l'article publie en 1989 dans le magazine Znamya (Drapeau),
Georges Soros ecrivait : " Les suppositions selon lesquelles les
premiers pogroms armeniens en Azerbaïdjan ont ete inspires par la
mafia locale dirigee par l'ancien dirigeant du KGB d'Azerbaïdjan H. A.
Aliyev ne sont pas irreelles ".
Le 26 fevrier, le gouvernement du parti communiste d'Azerbaïdjan est
arrive a Sumgaït: le Premier Secretaire du Comite Central du Parti
Communiste d'Azerbaïdjan, Kamrian Bagirov, les secretaires de Comite
Central du Parti Communiste G.Gassanov et le chef du departement du
Comite Central du Parti Communiste d'Azerbaïdjan, Assadov.
Le meme jour un meeting a eu lieu sur la place centrale de Lenine
a Sumgaït. Les soi-disant " refugies de Kapan " qui avaient ete
prepares auparavant pour la provocation de la foule sont apparus sur
la tribune. Ils chauffaient la foule avec des annonces mensongères
sur des violences qui avaient lieu en Armenie, sur les assassinats
et les expulsions d'Azerbaidjanais. C'est la que le slogan "Mort aux
Armeniens!" a ete prononce.
Le 27 fevrier, les voies de faits et les assassinats ont commence
a avoir lieu sans jamais avoir ete arretes par les pouvoirs et les
organes de justice. Les pouvoirs et la milice, comme il s'est avere
ensuite, s'occupaient d'autre chose. Ils preparaient les pogromistes
a l'acte final.
Le 28 fevrier, les pogroms et les assassinats ont commence a
prendre un caractère massif et sadique. Armes de barres metalliques
preparees a l'avance, de haches, de marteaux, de couteaux, de limes,
les bandes trouvaient sans se tromper les appartements des Armeniens
et y penetraient de force. Les gens etaient tues dans leurs propres
maisons, mais souvent traînes dans la rue ou dans la cour pour une
humiliation publique.
Le 28 fevrier, les troupes sont entrees dans la ville, armees
de cartouches a blanc et avec l'ordre de ne pas s'en meler. Les
assassinats les plus sadiques se sont surtout passes devant les yeux
des soldats et des officiers.
Ces pages de la conclusion de l'Acte d'accusation ont jauni avec le
temps. Pourtant les details qui y figurent ne cessent de choquer
l'esprit et de traumatiser l'âme tout en temoignant de la cruaute
et du sadisme sans precedent avec lesquels se sont realises tous les
assassinats des Armeniens de Sumgaït. Tout en epargnant le spectateur,
meme aujourd'hui, après 22 ans [Nota CVAN : le film et la traduction
datent de 3 ans], nous ne pouvons pas entendre tous les details
de Sumgaït. Lors de la reunion de travail du Bureau Politique du
Comite Central du Parti Communiste du 29 fevrier 1988, a la demande
de Mikhaïl Gorbatchev de raconter la manière dont les assassinats se
sont realises, le ministre Yazov a temoigne : " Ils ont coupe les
seins de deux femmes, une a ete decapitee, ils ont enleve la peau
d'une petite fille. Les jeunes soldats qui voyaient les cadavres des
Armeniens tortures s'evanouissaient ".
" Aux alentours de l'immeuble 26, devant les yeux de nombreux habitants
du quartier, le groupe de bandits organise par Akhmedov, reunis par
une seule idee, armes de haches, de couteaux, de tuyaux et de barres
metalliques ainsi que d'autres objets, se rendant compte du caractère
particulièrement cruel de ces actes et en causant des souffrances
particulières aux victimes, a commence a battre avec ces objets les
membres de la famille Melkumyan et Micha Hambartzumyan, en leur donnant
plusieurs coups sur la tete et sur les autres parties vitales du corps.
Micha Hambartzumyan, ne en 1941. Assassine dans la rue. Brûlures,
brûlures au 3 degre sur les 2/ 3 de la surface de la peau. Fractures
du crâne, congestion cerebrale ".
Temoin Muradov Jamal Ismail-ogli : " Des maisons ont ete detruites.
Notre milice ne faisait que regarder. Les bandits agissaient très
expeditivement. Ils trouvaient vite les appartements des Armeniens,
je ne sais pas comment. Un jeune homme avec un micro gerait la foule.
Tout le monde l'ecoutait. La bande etait armee. Dans la foule, il y
avait des gens de differents âges, meme des enfants de 3-4 ans... Je
voyais beaucoup de miliciens qui observaient et ne faisaient rien
comme si cela ne les concernait pas...
Au centre, il y avait beaucoup de grandes pierres. D'où
venaient-elles? Je ne sais pas. Nous, on n'a jamais eu de pareilles
pierres. Je voyais comment brûlait un homme a côte d'une voiture
incendiee, j'ai eu peur. Ce ne sont que les barbares qui peuvent
faire des choses pareilles.
Il y avait une femme qui etait battue ferocement. Puis, j'ai vu partout
des cadavres dans les rues. Un peu plus loin, j'ai vu une femme nue
sur le trottoir, tout en sang. J'avais peur, car je n'avais jamais
vu de choses pareilles. Après, j'ai vu un jeune garcon qui ecrasait
la tete d'une personne encore vivante ".
Titre. Victorya Grigoryan, la s~\ur de la defunte Seda Danielyan
"Dimanche soir a 18h30, ils sont revenus a la maison sans se
douter de rien. Quelqu'un a frappe a la porte et a demande: "Vous
etes Armeniens?" Le mari de ma soeur a repondu "Non, nous sommes
Azerbaidjanais" et ils sont partis. Quelques minutes plus tard,
quelqu'un a appele au telephone : "Kolya, tu es chez toi?". Il a
repondu "Je suis chez moi". Ils ont dit : " Ne sortez pas, dans
quelques minutes, nous viendrons vous chercher". 10-15 minutes plus
tard, environ 25 personnes ont fait irruption chez eux et ont commence
a les rouer de coups. Ensuite, ils les ont sortis de force dans la
cour, ont tue le mari sur le coup, ont battu l'enfant sur la tete,
ont battu affreusement ma soeur. Après le depart des pogromistes, il y
en a d'autres qui sont arrives et ont vu que ma s~\ur bougeait. Quand
ma s~\ur a remarque qu'ils s'approchaient, elle a protege le bebe
par son corps. Le visage de ma s~\ur a ete defigure, on ne voyait
presque pas son visage. La manière dont ils l'ont tuee...
Seda Danielyan, nee en 1938. A ete traînee de force dans la rue avec
son mari et son fils. A ete tuee après de nombreuses tortures. Son
mari, Nicolaï Dinielyan a ete tue aussi, leur fils a pu etre sauve
a l'hôpital.
Titres. Vitali Danielyan, le fils des defunts Nicolaï et Seda Danielyan
Titres. Ils sont entres a la maison et ont commence a saccager
l'appartement. Ensuite, ils ont pris les passeports des parents et
ont lu quelques mots. En russe parfait, quelqu'un a lu "Danielyan"
en accentuant sur le "yan" et a tourne la page. Il y avait le mot
"Armenien". Alors, il a dit "Cela est suffisant". Ensuite, ils
ont commence a crier qu'ils etaient venus boire du sang. Ils m'ont
frappe d'abord avec un gourdin, ensuite avec une armature. Après, j'ai
retrouve mes esprits, j'ai essaye d'aider mes parents, mais j'avais un
bras casse et je n'ai pas pu le faire. Je suis sorti dans l'entree de
l'immeuble, j'ai commence a prier les voisins d'appeler une ambulance
mais ils me repoussaient tous et fermaient tout de suite les portes.
Le temoin Valerie Kozoubenko qui a essaye de cacher chez elle
une famille armenienne: "Les bandits qui sont entres dans notre
appartement, avaient des barres de fer, des armatures et de grands
couteaux. Les barres metalliques etaient de la meme longueur comme
si elles avaient ete specialement coupees. Ces bandits, absolument
tous, etaient vetus en noir et presque tous etaient très jeunes...Nos
telephones ne fonctionnaient plus depuis le 28 fevrier".
Artach Arakelyan. A ete tue le 29 fevrier. Hemorragie cerebrale.
Fractures des os du crâne, des côtes avec une lesion du poumon.
Traumatisme du corps. Carbonisation du cadavre.
Son epouse, Asya Arakelyan, qui a ete cruellement battue, a ete sauvee
par miracle. Le bandit avait essaye de la brûler vive.
Titres. L'assistant du procureur general de l'URSS, N. Yemelyanov
Titres. Nous etions, bien sûr, au courant de la situation tendue,
nous avions une information conforme. C'est pour cela qu'au sein du
ministère public de l'URSS, un groupe special a ete forme. En cas de
necessite, nous devions nous y rendre et prendre des mesures decisives
pour la cessation des desordres et, le plus important, pour assurer
une enquete qualifiee des crimes qui ont eu lieu la-bas. Vers la
fin du mois de fevrier nous nous attendions deja a ce que toutes les
demonstrations, les discours, se seraient mues en actes de violence
puisque la situation etait extremement tendue. Ainsi, nous sommes
arrives a Sumgaït au moment de ces desordres. Il est evident que la
situation etait...Je m'occupe des enquetes criminelles depuis longtemps
et mes collègues sont des gens experimentes mais nous avions eu tous
une impression accablee. Tout brûle, les appartements sont saccages,
des cadavres, les femmes violees sauvagement par 20-30 personnes. Ces
bacchanales ont dure pendant quelques jours. Les employes des
organes de justice, plus particulièrement, la milice, n'accordaient
pratiquement aucune defense aux citoyens de nationalite armenienne.
Le 20 mars 1988, le journal "Le Communiste de Sumgaït" dans
l'article " Où etait la milice?" a ecrit : "J'ai appele trois fois la
milice,-disait d'un air agite au telephone une lectrice qui n'avait
pas voulu reveler son identite,- jusqu'a ce que les bandits enfoncent
la porte des voisins. Chaque fois, j'avais comme reponse "Nous avons
envoye de l'aide". Mais personne n'est venu.
Protocole de la reunion de la Cour Supreme de l'URSS du 3 novembre
1988:
Les documents de l'enquete constatent que durant la periode du 27
au 28 fevrier 1988, les organes des affaires interieures de Sumgaït
sont restes inactifs et, en observateurs passifs, ne reagissaient
ni aux violentes infractions de l'ordre legal, ni aux nombreuses
communications sur les desordres ayant lieu dans la ville, ni aux
assassinats des Armeniens et aux cambriolages, ni aux autres crimes y
compris dans le quartier 41 A. Dans le telegramme joint a la presente
demande on voit le rôle instigateur de l'ancien premier secretaire
du Comite municipal du Parti communiste azerbaidjanais de Sumgaït,
Djakhanguir Muslim-Zade.
Le temoin Guliyev: "Les pogromistes avaient des barres - armatures
speciales de 70 centimètres comme preparees exprès pour les
pogroms...Il n'y avait pas de milice dans la ville, je n'en ai pas
vues...Les lignes telephoniques etaient coupees...Des paves etaient
emmenes specialement....Les bandits avaient des gourdins et des
casques qu'ils avaient enleves des soldats. Ces pogroms n'ont pas
ete prepares en un jour. Ils ont ete prepares bien a l'avance".
Verdict des Juges de la Cour Supreme de la Republique Sovietique
d'Azerbaïdjan des affaires criminelles de première instance du 5
juin 1988: " L'accuse S.M. Kerimov, avec un groupe de participants
aux desordres massifs... est alle en voiture vers les usines
"Stalconstruction" et " Les constructions de fer et de beton", a charge
la voiture aved des barres d'armatures metalliques et a emmene tout
cela dans le quartier 41 A pour la distribution aux participants de
desordres massifs".
"... Mnatzakan, invalide de la 2ème Guerre Mondiale, travaillait comme
tourneur. Il a raconte que quelques jours avant ces evenements,
il avait recu une commande pour un stock d'armatures. Coupees
et taillees. Il avait vu ensuite toute son armature chez des
pogromistes...
Dans l'article "Sumgaït. Epilogue de la tragedie" publie le 22 mai
1988 dans le journal "Les nouvelles de Moscou", Victor Lochak a ecrit
: " Il faudra encore elucider comment se fait-il que les 28 et 29
fevrier, plusieurs telephones ont ete coupes dans la ville, et qui
repondra pour les conseils soi-disant rassurants "Restez a la maison"
au moment où il fallait evacuer d'urgence les gens de la ville".
"Durant les jours de la situation difficile, il y a eu la fabrication
de haches, de couteaux et d'autres objets qui pourraient etre utilises
par des organisateurs de pogroms", informait le journal "Le Communiste
de Sumgaït" le 13 mai 1988.
Le temoin Ilyasov a fait des depositions d'une extreme importance
au tribunal.
"Je crois qu'ils connaissaient d'avance les adresses des Armeniens.
J'ai fait cette conclusion parce que les organisateurs des pogroms
entraient sans hesitation dans les entrees des immeubles où habitaient
les Armeniens...Le matin du 28 fevrier, j'ai remarque des tas de
pierres dans les rues de la ville qui barraient les routes pour que
personne ne puisse partir. Parmi les pierres, a part les briques
cassees et la scorie qu'on peut trouver dans les voiries, il y avait
des blocs qui ne traînent pas comme ca, ils ont dû etre apportes de
quelque part"
Le procureur: D'où venaient les barres d'armature dans la foule?
Le temoin: "En premier lieu, elles pouvaient etre achetees dans notre
usine, ainsi que dans bien d'autres usines, par exemple, dans l'usine
des objets en beton arme. Je n'avais jamais vu des barres pareilles
chez aucune personne auparavant"
Le procureur: "Aviez-vous l'impression que tout cela etait organise
d'avance, que ces barres etaient preparees specialement, que les
pierres etaient apportees specialement, que les adresses des Armeniens
etaient connues d'avance?"
Le temoin: "On peut dire que oui, mais je ne peux pas l'affirmer.
Quand la foule est venue dans notre quartier, les pogromistes sont
entres immediatement dans les entrees où habitaient les Armeniens. Le
fait, qu'ils demandaient par megaphone les adresses des Armeniens
n'etait qu'une demonstration, une pression sur la psychologie des
gens. En realite, ils connaissaient toutes les adresses des Armeniens,
ils agissaient sans erreurs. Tout cela n'etait pas cause par des
impulsions de voyou, c'etait une action portee contre un peuple
specifique, contre les Armeniens. Pas contre les Russes ou d'autres
peuples, contre les Armeniens. Ils ne cherchaient que des Armeniens".
Titres. L'inspecteur en chef du groupe d'instruction du ministère
public de l'URSS, V.Reva
Si ce qui s'est passe a Sumgaït avait ete elucide a temps et d'une
manière objective, il n'y aurait pas eu de situation pareille ensuite.
Puisque notre peuple n'a pas ete informe a temps de ce qui se passait
a Sumgaït. Pourtant, c'etait pratiquement un genocide la-bas. Quand
la personne est tuee juste pour son appartenance a une nationalite.
Durant le procès, il s'est avere que pendant les jours de pogroms,
toutes les routes, les entrees a Sumgaït et les sorties de la ville
ont ete bloquees par des groupes de pogromistes armes qui arretaient
le transport et y cherchaient des Armeniens. C'est de cette manière
que Gary Martirossov, qui est parti le 29 fevrier de Bakou a Sumgaït
pour chercher sa famille, a ete tue. L'autobus a ete arrete par les
bandits, Martirossov a ete traîne de force hors du bus, a ete battu
et brûle vif ensuite.
Ce n'est qu'une petite partie des nombreux temoignages et des extraits
des documents judiciaires prouvant que Sumgaït etait planifie depuis
longtemps et très soigneusement, que c'etait un acte organise et
gere de genocide des Armeniens. Dans les comites des services publics
du logement, il y avait des listes des adresses des appartements ou
habitaient les Armeniens. Les lignes telephoniques ont ete coupees
dans les appartements des Armeniens. Des armes blanches ont ete
fabriquees dans les usines de Sumgaït, des litres d'essence ont ete
stockes pour la cremation des corps, des biens et des appartements des
Armeniens. Il y avait un accord criminel avec les autorites locales,
la milice et les medecins. Des provocateurs specialement prepares
pour manipuler la foule prenaient parole lors des meetings. Dans
les quartiers où il y avait des pogroms, il y avait des coupures
d'electricite. A l'interieur des bandes de pogromistes, il y avait
une coordination stricte des actions ainsi qu'une discipline. On
conseillait aux Armeniens de ne pas sortir pour travailler et de
rester chez eux. Les bandits apparaissaient dans les appartements
10-15 minutes après l'appel de la milice.
Traduction KarabakhRecords - Correction : Collectif VAN
A suivre.
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www.xocali.net
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Source/Lien : KarabakhRecords
From: Baghdasarian
http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=71724
Publie le : 27-02-2013
Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Il y a 25 ans, un terrible
pogrom a ete perpetre a Sumgaït, en Azerbaïdjan, contre les Armeniens
vivant dans cette cite ouvrière. Le documentaire " Genocide ordinaire.
Sumgaït, Fevrier 1988 " a ete mis en ligne en mars 2012. La traduction
du script de ce film est en ligne sur le site " karabakhrecords ". Le
Collectif VAN, après relecture et correction, vous propose cette
traduction, scindee en plusieurs parties. Des temoignages accablants
qui revèlent - pour ceux qui voudraient en douter encore - la volonte
genocidaire des dirigeants azerbaïdjanais a l'encontre de la minorite
armenienne. Les pogroms de Sumgaït, premedites et prepares au sommet
de l'Etat azeri (alors sovietique), se sont deroules les 27 et 28
fevrier 1988. Aujourd'hui, rien n'a change en Azerbaïdjan : la haine
et le racisme anti-armenien sont le ciment de l'identite nationale
" defendue " par le President actuel Ilham Aliyev.
KarabakhRecords
Genocide ordinaire. Sumgaït, Fevrier 1988. Le script du film
documentaire
1er mars 2012 6:49
Genocide Ordinaire. Sumgaït, Fevrier 1988
http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=BQFoc0WTcBg
Ce film est une accusation. L'accusation d'un crime contre l'humanite
realise en Azerbaïdjan sovietique du 27 au 29 fevrier 1988.
L'accusation d'un genocide qui s'est realise durant 3 jours sans
entraves et impunement a Sumgaït a une demi-heure de route de la
capitale Bakou.
Il ne faut pas considerer la tragedie de Sumgaït comme le resultat
de la decision prise le 20 fevrier 1988, par les pouvoirs locaux du
Nagorny Karabakh [enclave armenienne] d'adresser une demande a Moscou
a propos du transfert de la region, du territoire de la Republique
Sovietique d'Azerbaïdjan vers celui de la Republique d'Armenie.
Sumgaït est une preuve tangible ainsi que la continuation de la
politique de discrimination, d'assassinats impunis, de deportations,
de nettoyages ethniques et de l'expulsion de la population armenienne.
Vers la fin des annees 80, les forces nationalistes d'Azerbaïdjan
ont renforce la politique de nettoyages ethniques, prenant modèle
sur le Nakhitchevan deja nettoye de ses Armeniens. Si au debut du
20ème siècle, les Armeniens constituaient 45 % de la population du
Nakhitchevan, ce chiffre ne faisait plus qu'un pourcent vers la fin
des annees 70.
De juillet a decembre 1987, Assadov, le premier secretaire du Comite
regional du parti politique communiste de Chamkhor, a mene une
politique d'expulsion de la population armenienne indigène du village
de Chardakhlou, la patrie de deux marechaux, de trois Heros de l'Union
Sovietique, de cinq generaux. Ce meme Assadov prononcera a haute voix
le 14 fevrier 1988 que " cent mille Azerbaidjanais sont prets a toute
heure a penetrer au Karabakh et a y organiser des massacres ".
Le 17 octobre 1987, l'observatrice de la Radio Liberte, Elisabeth
Fuller, annonce que le village de Chardakhlu a ete encercle et bloque
par des troupes.
La decision prise le 20 fevrier a ete la reponse de l'Artsakh [nom du
Karabagh en armenien] au genocide blanc realise depuis des dizaines
d'annees en Azerbaïdjan. L'Azerbaïdjan a reagi tout de suite par des
actes de violence a la decision constitutionnelle des habitants du
Karabakh. Le 22 fevrier, une foule constituee de milliers d'habitants
de la ville d'Agdam en Azerbaïdjan s'est dirigee vers Askeran, le
village le plus proche peuple par des Armeniens, en cassant tout
sur le chemin et en provocant des accrochages. En cachant exprès
la provocation organisee par l'Azerbaïdjan, et plus precisement
l'assassinat de leurs propres compatriotes, le vice procureur general
de l'ex-URSS, Alexandre Katusev, a annonce a la television centrale
qu'il y avait eu deux victimes et a souligne le fait qu'elles etaient
de nationalite armenienne.
Le 26 fevrier, les journaux avaient publie la harangue du Secretaire
General du Comite Central du Parti communiste de l'Union Sovietique,
Mikhaïl Gorbatchev, aux peuples d'Armenie et d'Azerbaïdjan. L'Armenie
a repondu par la cessation des manifestations de milliers de
personnes. La reponse de l'Azerbaïdjan a ete Sumgaït.
Ces images sont uniques. Mises en place sans entraves et de sang-froid,
les bandes de pogromistes feroces qui parlaient en azerbaidjanais
par walkie-talkie et qui se donnaient des directives, ne pouvaient
avoir qu'une seule structure : celle du Comite de la securite d'Etat-
creation de Heydar Aliyev, general du KGB.
Titres: "Seulement les ecoliers, les ecoliers. Quand on y arrivera,
tout de suite a droite. "-Septième.-Parle !
-90/02- Où vont-ils ? (en azerbaidjanais) - A la gare routière.
Dans l'article publie en 1989 dans le magazine Znamya (Drapeau),
Georges Soros ecrivait : " Les suppositions selon lesquelles les
premiers pogroms armeniens en Azerbaïdjan ont ete inspires par la
mafia locale dirigee par l'ancien dirigeant du KGB d'Azerbaïdjan H. A.
Aliyev ne sont pas irreelles ".
Le 26 fevrier, le gouvernement du parti communiste d'Azerbaïdjan est
arrive a Sumgaït: le Premier Secretaire du Comite Central du Parti
Communiste d'Azerbaïdjan, Kamrian Bagirov, les secretaires de Comite
Central du Parti Communiste G.Gassanov et le chef du departement du
Comite Central du Parti Communiste d'Azerbaïdjan, Assadov.
Le meme jour un meeting a eu lieu sur la place centrale de Lenine
a Sumgaït. Les soi-disant " refugies de Kapan " qui avaient ete
prepares auparavant pour la provocation de la foule sont apparus sur
la tribune. Ils chauffaient la foule avec des annonces mensongères
sur des violences qui avaient lieu en Armenie, sur les assassinats
et les expulsions d'Azerbaidjanais. C'est la que le slogan "Mort aux
Armeniens!" a ete prononce.
Le 27 fevrier, les voies de faits et les assassinats ont commence
a avoir lieu sans jamais avoir ete arretes par les pouvoirs et les
organes de justice. Les pouvoirs et la milice, comme il s'est avere
ensuite, s'occupaient d'autre chose. Ils preparaient les pogromistes
a l'acte final.
Le 28 fevrier, les pogroms et les assassinats ont commence a
prendre un caractère massif et sadique. Armes de barres metalliques
preparees a l'avance, de haches, de marteaux, de couteaux, de limes,
les bandes trouvaient sans se tromper les appartements des Armeniens
et y penetraient de force. Les gens etaient tues dans leurs propres
maisons, mais souvent traînes dans la rue ou dans la cour pour une
humiliation publique.
Le 28 fevrier, les troupes sont entrees dans la ville, armees
de cartouches a blanc et avec l'ordre de ne pas s'en meler. Les
assassinats les plus sadiques se sont surtout passes devant les yeux
des soldats et des officiers.
Ces pages de la conclusion de l'Acte d'accusation ont jauni avec le
temps. Pourtant les details qui y figurent ne cessent de choquer
l'esprit et de traumatiser l'âme tout en temoignant de la cruaute
et du sadisme sans precedent avec lesquels se sont realises tous les
assassinats des Armeniens de Sumgaït. Tout en epargnant le spectateur,
meme aujourd'hui, après 22 ans [Nota CVAN : le film et la traduction
datent de 3 ans], nous ne pouvons pas entendre tous les details
de Sumgaït. Lors de la reunion de travail du Bureau Politique du
Comite Central du Parti Communiste du 29 fevrier 1988, a la demande
de Mikhaïl Gorbatchev de raconter la manière dont les assassinats se
sont realises, le ministre Yazov a temoigne : " Ils ont coupe les
seins de deux femmes, une a ete decapitee, ils ont enleve la peau
d'une petite fille. Les jeunes soldats qui voyaient les cadavres des
Armeniens tortures s'evanouissaient ".
" Aux alentours de l'immeuble 26, devant les yeux de nombreux habitants
du quartier, le groupe de bandits organise par Akhmedov, reunis par
une seule idee, armes de haches, de couteaux, de tuyaux et de barres
metalliques ainsi que d'autres objets, se rendant compte du caractère
particulièrement cruel de ces actes et en causant des souffrances
particulières aux victimes, a commence a battre avec ces objets les
membres de la famille Melkumyan et Micha Hambartzumyan, en leur donnant
plusieurs coups sur la tete et sur les autres parties vitales du corps.
Micha Hambartzumyan, ne en 1941. Assassine dans la rue. Brûlures,
brûlures au 3 degre sur les 2/ 3 de la surface de la peau. Fractures
du crâne, congestion cerebrale ".
Temoin Muradov Jamal Ismail-ogli : " Des maisons ont ete detruites.
Notre milice ne faisait que regarder. Les bandits agissaient très
expeditivement. Ils trouvaient vite les appartements des Armeniens,
je ne sais pas comment. Un jeune homme avec un micro gerait la foule.
Tout le monde l'ecoutait. La bande etait armee. Dans la foule, il y
avait des gens de differents âges, meme des enfants de 3-4 ans... Je
voyais beaucoup de miliciens qui observaient et ne faisaient rien
comme si cela ne les concernait pas...
Au centre, il y avait beaucoup de grandes pierres. D'où
venaient-elles? Je ne sais pas. Nous, on n'a jamais eu de pareilles
pierres. Je voyais comment brûlait un homme a côte d'une voiture
incendiee, j'ai eu peur. Ce ne sont que les barbares qui peuvent
faire des choses pareilles.
Il y avait une femme qui etait battue ferocement. Puis, j'ai vu partout
des cadavres dans les rues. Un peu plus loin, j'ai vu une femme nue
sur le trottoir, tout en sang. J'avais peur, car je n'avais jamais
vu de choses pareilles. Après, j'ai vu un jeune garcon qui ecrasait
la tete d'une personne encore vivante ".
Titre. Victorya Grigoryan, la s~\ur de la defunte Seda Danielyan
"Dimanche soir a 18h30, ils sont revenus a la maison sans se
douter de rien. Quelqu'un a frappe a la porte et a demande: "Vous
etes Armeniens?" Le mari de ma soeur a repondu "Non, nous sommes
Azerbaidjanais" et ils sont partis. Quelques minutes plus tard,
quelqu'un a appele au telephone : "Kolya, tu es chez toi?". Il a
repondu "Je suis chez moi". Ils ont dit : " Ne sortez pas, dans
quelques minutes, nous viendrons vous chercher". 10-15 minutes plus
tard, environ 25 personnes ont fait irruption chez eux et ont commence
a les rouer de coups. Ensuite, ils les ont sortis de force dans la
cour, ont tue le mari sur le coup, ont battu l'enfant sur la tete,
ont battu affreusement ma soeur. Après le depart des pogromistes, il y
en a d'autres qui sont arrives et ont vu que ma s~\ur bougeait. Quand
ma s~\ur a remarque qu'ils s'approchaient, elle a protege le bebe
par son corps. Le visage de ma s~\ur a ete defigure, on ne voyait
presque pas son visage. La manière dont ils l'ont tuee...
Seda Danielyan, nee en 1938. A ete traînee de force dans la rue avec
son mari et son fils. A ete tuee après de nombreuses tortures. Son
mari, Nicolaï Dinielyan a ete tue aussi, leur fils a pu etre sauve
a l'hôpital.
Titres. Vitali Danielyan, le fils des defunts Nicolaï et Seda Danielyan
Titres. Ils sont entres a la maison et ont commence a saccager
l'appartement. Ensuite, ils ont pris les passeports des parents et
ont lu quelques mots. En russe parfait, quelqu'un a lu "Danielyan"
en accentuant sur le "yan" et a tourne la page. Il y avait le mot
"Armenien". Alors, il a dit "Cela est suffisant". Ensuite, ils
ont commence a crier qu'ils etaient venus boire du sang. Ils m'ont
frappe d'abord avec un gourdin, ensuite avec une armature. Après, j'ai
retrouve mes esprits, j'ai essaye d'aider mes parents, mais j'avais un
bras casse et je n'ai pas pu le faire. Je suis sorti dans l'entree de
l'immeuble, j'ai commence a prier les voisins d'appeler une ambulance
mais ils me repoussaient tous et fermaient tout de suite les portes.
Le temoin Valerie Kozoubenko qui a essaye de cacher chez elle
une famille armenienne: "Les bandits qui sont entres dans notre
appartement, avaient des barres de fer, des armatures et de grands
couteaux. Les barres metalliques etaient de la meme longueur comme
si elles avaient ete specialement coupees. Ces bandits, absolument
tous, etaient vetus en noir et presque tous etaient très jeunes...Nos
telephones ne fonctionnaient plus depuis le 28 fevrier".
Artach Arakelyan. A ete tue le 29 fevrier. Hemorragie cerebrale.
Fractures des os du crâne, des côtes avec une lesion du poumon.
Traumatisme du corps. Carbonisation du cadavre.
Son epouse, Asya Arakelyan, qui a ete cruellement battue, a ete sauvee
par miracle. Le bandit avait essaye de la brûler vive.
Titres. L'assistant du procureur general de l'URSS, N. Yemelyanov
Titres. Nous etions, bien sûr, au courant de la situation tendue,
nous avions une information conforme. C'est pour cela qu'au sein du
ministère public de l'URSS, un groupe special a ete forme. En cas de
necessite, nous devions nous y rendre et prendre des mesures decisives
pour la cessation des desordres et, le plus important, pour assurer
une enquete qualifiee des crimes qui ont eu lieu la-bas. Vers la
fin du mois de fevrier nous nous attendions deja a ce que toutes les
demonstrations, les discours, se seraient mues en actes de violence
puisque la situation etait extremement tendue. Ainsi, nous sommes
arrives a Sumgaït au moment de ces desordres. Il est evident que la
situation etait...Je m'occupe des enquetes criminelles depuis longtemps
et mes collègues sont des gens experimentes mais nous avions eu tous
une impression accablee. Tout brûle, les appartements sont saccages,
des cadavres, les femmes violees sauvagement par 20-30 personnes. Ces
bacchanales ont dure pendant quelques jours. Les employes des
organes de justice, plus particulièrement, la milice, n'accordaient
pratiquement aucune defense aux citoyens de nationalite armenienne.
Le 20 mars 1988, le journal "Le Communiste de Sumgaït" dans
l'article " Où etait la milice?" a ecrit : "J'ai appele trois fois la
milice,-disait d'un air agite au telephone une lectrice qui n'avait
pas voulu reveler son identite,- jusqu'a ce que les bandits enfoncent
la porte des voisins. Chaque fois, j'avais comme reponse "Nous avons
envoye de l'aide". Mais personne n'est venu.
Protocole de la reunion de la Cour Supreme de l'URSS du 3 novembre
1988:
Les documents de l'enquete constatent que durant la periode du 27
au 28 fevrier 1988, les organes des affaires interieures de Sumgaït
sont restes inactifs et, en observateurs passifs, ne reagissaient
ni aux violentes infractions de l'ordre legal, ni aux nombreuses
communications sur les desordres ayant lieu dans la ville, ni aux
assassinats des Armeniens et aux cambriolages, ni aux autres crimes y
compris dans le quartier 41 A. Dans le telegramme joint a la presente
demande on voit le rôle instigateur de l'ancien premier secretaire
du Comite municipal du Parti communiste azerbaidjanais de Sumgaït,
Djakhanguir Muslim-Zade.
Le temoin Guliyev: "Les pogromistes avaient des barres - armatures
speciales de 70 centimètres comme preparees exprès pour les
pogroms...Il n'y avait pas de milice dans la ville, je n'en ai pas
vues...Les lignes telephoniques etaient coupees...Des paves etaient
emmenes specialement....Les bandits avaient des gourdins et des
casques qu'ils avaient enleves des soldats. Ces pogroms n'ont pas
ete prepares en un jour. Ils ont ete prepares bien a l'avance".
Verdict des Juges de la Cour Supreme de la Republique Sovietique
d'Azerbaïdjan des affaires criminelles de première instance du 5
juin 1988: " L'accuse S.M. Kerimov, avec un groupe de participants
aux desordres massifs... est alle en voiture vers les usines
"Stalconstruction" et " Les constructions de fer et de beton", a charge
la voiture aved des barres d'armatures metalliques et a emmene tout
cela dans le quartier 41 A pour la distribution aux participants de
desordres massifs".
"... Mnatzakan, invalide de la 2ème Guerre Mondiale, travaillait comme
tourneur. Il a raconte que quelques jours avant ces evenements,
il avait recu une commande pour un stock d'armatures. Coupees
et taillees. Il avait vu ensuite toute son armature chez des
pogromistes...
Dans l'article "Sumgaït. Epilogue de la tragedie" publie le 22 mai
1988 dans le journal "Les nouvelles de Moscou", Victor Lochak a ecrit
: " Il faudra encore elucider comment se fait-il que les 28 et 29
fevrier, plusieurs telephones ont ete coupes dans la ville, et qui
repondra pour les conseils soi-disant rassurants "Restez a la maison"
au moment où il fallait evacuer d'urgence les gens de la ville".
"Durant les jours de la situation difficile, il y a eu la fabrication
de haches, de couteaux et d'autres objets qui pourraient etre utilises
par des organisateurs de pogroms", informait le journal "Le Communiste
de Sumgaït" le 13 mai 1988.
Le temoin Ilyasov a fait des depositions d'une extreme importance
au tribunal.
"Je crois qu'ils connaissaient d'avance les adresses des Armeniens.
J'ai fait cette conclusion parce que les organisateurs des pogroms
entraient sans hesitation dans les entrees des immeubles où habitaient
les Armeniens...Le matin du 28 fevrier, j'ai remarque des tas de
pierres dans les rues de la ville qui barraient les routes pour que
personne ne puisse partir. Parmi les pierres, a part les briques
cassees et la scorie qu'on peut trouver dans les voiries, il y avait
des blocs qui ne traînent pas comme ca, ils ont dû etre apportes de
quelque part"
Le procureur: D'où venaient les barres d'armature dans la foule?
Le temoin: "En premier lieu, elles pouvaient etre achetees dans notre
usine, ainsi que dans bien d'autres usines, par exemple, dans l'usine
des objets en beton arme. Je n'avais jamais vu des barres pareilles
chez aucune personne auparavant"
Le procureur: "Aviez-vous l'impression que tout cela etait organise
d'avance, que ces barres etaient preparees specialement, que les
pierres etaient apportees specialement, que les adresses des Armeniens
etaient connues d'avance?"
Le temoin: "On peut dire que oui, mais je ne peux pas l'affirmer.
Quand la foule est venue dans notre quartier, les pogromistes sont
entres immediatement dans les entrees où habitaient les Armeniens. Le
fait, qu'ils demandaient par megaphone les adresses des Armeniens
n'etait qu'une demonstration, une pression sur la psychologie des
gens. En realite, ils connaissaient toutes les adresses des Armeniens,
ils agissaient sans erreurs. Tout cela n'etait pas cause par des
impulsions de voyou, c'etait une action portee contre un peuple
specifique, contre les Armeniens. Pas contre les Russes ou d'autres
peuples, contre les Armeniens. Ils ne cherchaient que des Armeniens".
Titres. L'inspecteur en chef du groupe d'instruction du ministère
public de l'URSS, V.Reva
Si ce qui s'est passe a Sumgaït avait ete elucide a temps et d'une
manière objective, il n'y aurait pas eu de situation pareille ensuite.
Puisque notre peuple n'a pas ete informe a temps de ce qui se passait
a Sumgaït. Pourtant, c'etait pratiquement un genocide la-bas. Quand
la personne est tuee juste pour son appartenance a une nationalite.
Durant le procès, il s'est avere que pendant les jours de pogroms,
toutes les routes, les entrees a Sumgaït et les sorties de la ville
ont ete bloquees par des groupes de pogromistes armes qui arretaient
le transport et y cherchaient des Armeniens. C'est de cette manière
que Gary Martirossov, qui est parti le 29 fevrier de Bakou a Sumgaït
pour chercher sa famille, a ete tue. L'autobus a ete arrete par les
bandits, Martirossov a ete traîne de force hors du bus, a ete battu
et brûle vif ensuite.
Ce n'est qu'une petite partie des nombreux temoignages et des extraits
des documents judiciaires prouvant que Sumgaït etait planifie depuis
longtemps et très soigneusement, que c'etait un acte organise et
gere de genocide des Armeniens. Dans les comites des services publics
du logement, il y avait des listes des adresses des appartements ou
habitaient les Armeniens. Les lignes telephoniques ont ete coupees
dans les appartements des Armeniens. Des armes blanches ont ete
fabriquees dans les usines de Sumgaït, des litres d'essence ont ete
stockes pour la cremation des corps, des biens et des appartements des
Armeniens. Il y avait un accord criminel avec les autorites locales,
la milice et les medecins. Des provocateurs specialement prepares
pour manipuler la foule prenaient parole lors des meetings. Dans
les quartiers où il y avait des pogroms, il y avait des coupures
d'electricite. A l'interieur des bandes de pogromistes, il y avait
une coordination stricte des actions ainsi qu'une discipline. On
conseillait aux Armeniens de ne pas sortir pour travailler et de
rester chez eux. Les bandits apparaissaient dans les appartements
10-15 minutes après l'appel de la milice.
Traduction KarabakhRecords - Correction : Collectif VAN
A suivre.
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